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Le vin, ça se partage ! c'est comme le bonheur... Le bonheur simple d'une dégustation de grand vin de Bourgogne ou d'une belle syrah ! Alors n'hésitez pas à consommer ce blog sans modération, contrairement à l'Alcool qui se consomme, majeur et avec modération. La plus part des vins sont dégustés et crachés.... Consulter le aussi en vidéos sur YouTube
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mardi 2 décembre 2008

GJE en Bourgogne 1 : Denis Bachelet Gevrey Chambertin

Bonjour à tous,

La descente annuelle des Gouteurs Joyeux Edonistes* en Bourgnogne ce WE a miraculeusement réuni tous les membres de l'équipe, y compris le Tanin Addicted Jérôme mais qui n'était pas parti sans emmener ces réserves... Et un spécial guest, Michel, vigneron de son état en terre de Riesling au domaine Ginglinger, lui aussi ayant amené de quoi se rincer le gosier avec de belles et vrais Minéraaa…llll…. INTERDIT ! Ah Oui la M est interdite chez les Goutteurs !

Le magnifique gîte de Bligny les Beaune nous a acceuilli avec toute la gentillesse qui caractérise ses propriétaires Bourguignons, ceux-ci se mettant en 4 pour nous installer au mieux dans ce luxueux lieux.

Une fois installé, on attaque tout de suite les hostilités en prenant notre de rasade de tanins afin de faire le plein avant la journée du lendemain. Ce Grand Chenes 2004, Medoc de son état, nous a en effet servi ces notes de fruit noirs mûrs dominées par un élevage très marqué de café/moka/grillé. La bouche robuste, dense, large, tapisse le palais de tanins presque veloutés en vous envahissant de fruit noirs, limite sucré, de moka, de grillé. La finale, à l'unisson, persiste sur ces notes d'élevage moka, confiture de mûre… Un vin très bien fait mais un peu lourd et écoeurant à mon goût. Une bête à concours que l'on est pas surpris de voir sortir devant les ténors dans les dégustations marathons.
Le Bourgogne AOC de J.Roty servit derrière nous ramènera vers des univers plus fins, pinotant gentiment mais manquant un peu de complexité à mon gôut. Bien.

Vendredi 8H00, réviel en fanphare pour l'ensemble des membres du club pour attaquer une journée chargée en côte de nuit. On commence chez Denis Bachelet à Gevrey.

Très bel acceuil, et discussion passionnante entre Denis et Michel sur les différences de vinif sur le pinot noir en Alsace et Bourgogne. Denis nous indique qu'il essaye de maitriser ses Malos pour qu'elle se réalise lentement mais longtemps, dégageant ainsi un gaz carbonique favorisant la pureté du fruit. Et c'est bien ce que l'on retrouve sur ses vins de 2007.
Le Haute Cote de Nuit a un nez de groseille-cerise, une bouche délicate large sur le fruit et une finale droite fine. Bien +
Le Gevrey village a un nez de cerise griotte avec des notes mentholées, une bouche large charnue au tanin rond et une finale fraiche ou je sens une petite pointe de caramel dans une persistance avec de beaux amers légers. Très Bien (86-88)
Le Gevrey 1erC Corbeaux a un nez de cassis plus profond avec de la ronce, une bouche robuste, carrée plus virile et plus puissante, des tanins ronds et une finale fraiche marquée persistante sur le fûmé. Très Bien mais plus imposant, plus extrême (86-88).
Enfin on finit avec le Passetoutgrain qui va être bluffant, pour un passetoutgrain, un nez très classe de cassis sur un fond boisé chêne grillé très distingué, en bouche, c'est corpulent, large, avec des tanins soyeux amples et délicats, une finale gagnant en finesse et profondeur, douce, gourmande, séductrice et longue. Très beau vin, d'une élégance et d'un charme superbe. Très bien-Excellent (90-92), ce Charmes-Chambertin !Très belle dégustation que l'on quitte précipitemment pour aller au stop suivant avec une exitation grandissante.

La suite au prochain numéro, Amicalement

NB : * je sais, pas de H, mais à notre GJE, y'a pas de H sans O…

samedi 18 octobre 2008

Etude de style... Gevrey Chambertin 2002 Cazetiers Clos Prieur Cherbaudes

Bonjour,
Après quelques dégustations de crus réputés, décision avait été prise de se recentrer sur des villages avec en idée une étude de style sur une commune d'une des 2 côtes sur un millésime accessible. Après quelques échanges par mail sur les lotissements de chacun, il s'est avéré qu'il n'existait entre nous 6, aucun recouvrement commun sur 5 millésimes au niveau village. Par contre, en ajoutant les 1erCru, le recouvrement était parfait pour une étude de style et terroir sur la commune de Gevrey en 2002.



Cette fois, c'est au restaurant Ober Salé, 17 rue Oberkampf dans le 11eme que nous nous sommes retrouvé autour d'un très joli menu constitué spécifiquement par le chef pour cette occasion.

En apéritif puis sur l'Entrée, raviole de foie gras au chou.
Vin 1
: Un nez frais mentholé sur fruit blanc mûr, le tilleul. La bouche est grasse, large, mais pas lourde sur le fenouil et le fruit blanc. La finale garde une bonne droiture sur les arômes du nez. Bien+ . Chateauneuf du pape, la Nerthe 2002.

Vin 2 : Un nez, fin, profond de fûmé, de silex sur un fond de coing, de craie, des notes d'agrumes confits. La bouche est magnifique, struture droite tendue, beaucoup d'allonge, une matière suave, ample donnant de la consistance à cette tension qui se poursuit dans une finale persistante tendue sur les arômes du nez. Très beau vin pour moi, beaucoup de plaisir, incrachable. Excellent. Vouvray, Domaine Huet, le Haut Lieux sec 1989.

Vin 3 : Un nez menthol sur fond de poire mûr, mais avec des notes persistantes de résine, de riz humide que je trouve peu gracieuses. La bouche est bien équilibrée entre une matière mûre, tout en rondeur sur une trame acidulée, longue, qui prolonge la finale avec une jolie tension sur le fruit mûr mais toujours cet aspect résineux qui me plait peu. Bien+ . Meursault, Henri Germain Limozin 2004. Personnellement, je préfère les meursaults plus fruités...

Plat de résistance : veau parfaitement cuit et champignon
C'est parti pour la ronde des Gevreys 2002, on attaque avec un village :

Vin 1 : Nez de griotte sur un fond de ronce et quelques notes alcool. La bouche est charnue, batie sur l'amertume et dégage de la prune, du réglisse, les tanins sont ronds, larges, bien intégrés. La finale est plutôt souple et reprend les arômes du nez en ajoutant une persistance légèrement fûmée. Un très joli Village, à point, au profil plutôt classique à qui il manque un peu de densité et de profondeur pour passer dans la classe supérieure. Bien+ Gevrey Chambertin Rossignol Trapet 2002.

Vin 2 : Un nez de griotte, de cerise, de cassis mûr avec des notes florales sur un fond balsamique légèrement caramel. La bouche est large, avec une belle matière dense aux tanins soyeux mais finissant encore astringent sur une trame tendue délivrant liqueur de cerise, de cassis, de mûre. La finale est fraiche, longue, droite, puissante sur des notes fûmés accompagnant le fruit mûr. Un vin au profil intermédiaire ou nous concluons qu'il profite pleinement d'une vinification recherchant le fruit dans une extraction mesurée, donnant une matière dense et sérrée qui devrait donner un très beau vin d'ici 5 à 10 ans. Très Bien +. Gevrey Chambertin 1er C Les Cazetiers Domaine Dupont Tisserandot 2002

Vin 3 : Un nez discret, tout en finesse, très fruit, sur la cerise, le cassis mûr, légèrement épicé de réglisse et quelques notes florales. La bouche est mûre avec une attaque large, structure charnue aux tanins fins et amples sur le fruit mûr, le réglissse, la fleur, la ronce. La finale est fraiche, large, dynamique, délicate, sur le fruit mûr réglissée et floral. L'aération a fait grand bien à ce profil très classique, tout en finesse et en charme. Déjà agréable, il devrait gagner en expression les prochaines années. Très Bien. Gevrey Chambertin 1erC les Cherbaudes Domaine Lucien Boillot 2002

Vin 4 : Un nez animal, fortement réduit sur un fond de fruit et d'épice. La bouche est fluide légèrement perlante sur le fruit noir et la réglisse mais toujoirs marqué par la réduction, la finale est souple et mûre. Assez Bien. Tout de suite identifié comme bioSmile, sa provenance vendéenne ne nous a pas vraiment surpris tant le vin se présente différemment !
Attendre Mathieu car je n'ai pas noté le nom du vin, concentré que j'étais sur le vin suivant :

Vin 5 : Un nez kirchée, réglissée, aux notes de sous-bois, une bouche svelte à l'attaque large sur une trame acide avec des tanins encore astringents et ronds, une finale fraiche de griotte, de myrtille, de ronce. Un vin à nouveau classique que je trouve plus "léger" que les précédents et manquant un peu de charme à mon goût. Bien. Gevrey Chambertin 1erC les Poissenots Domaine Humbert Frères 2002

Vin 6 : Un nez profond, charmeur, évolutif, de fruit noir mûr, d'épices, de réglisse, de ronce, de sous-bois, sur un fond fûmé. La bouche attaque droite puis propose beaucoup d'allonge, avec cette trame tendue, droite, enrobée de beaux tanins denses, soyeux, enveloppants gagnant en amplitude, en largeur, en opulence sur le fruit noir mûr, le réglisse. La finale est fraiche, persistante, commençant à proposer une belle complexité de fruit noir et rouge mûr, d'épice sur un fond fûmé. A nouveau un vin très classique, charmeur, un petit côté sauvage maîtrisé que j'adore... Déjà agréable, il devrait gagner en amplitude et en complexité sur les 10 prochaines années. Très Bien + Gevrey Chambertin 1erC Clos Prieur, Domaine Rossignol Trapet 2002

Vin 7 : Un nez un peu réduit qui va, en s'aérant, présenté du fruit rouge mûr sur un boisé chène grillé très classe. La bouche est charpentée, longue jouant clairement l'aristocratie avec ce boisé noble aux notes légèrement vanillées. La finale fraiche gagne en largeur et s'étire sur les arômes du nez. Un vin au profil intermédiaire mais cette fois, c'est plutôt basé sur un élevage boisé avec un registre classe chêne grillé qui doit approcher le 100% neuf. C'est propre, très bien fait mais ça manque d'un petit grain de folie à mon goût ! A nouveau, vin déjà parlant, il devrait gagner en finesse et complexité sur les 10 prochaines années. Très Bien + Gevrey Chambertin 1erC Clos Prieur, Domaine Jean Trapet 2002

Un très belle soirée, très intéressante et mon podium au final :
1 Clos Prieur Rossignol Trapet
2 exAequo : Cazetiers Dupont Tisserandot, Clos Prieur Trapet
3 Cherbaudes Boillot

Amicalement Matthieu

samedi 11 octobre 2008

A l'égal des grands... Macon-Pierreclos Guffens Heynen Chavigne 2004

Bonjour,

Que voilà une bien belle bouteille. Déjà dégusté dans la semaine à la soirée LPV mais noyé parmi toutes les autres, j'avais une irrésistible envie de la boire ! Un pavé de saumon avec une sauce crémée citronnée me paraissait un bon faire-valoir !



Macon-Pierreclos, Guffens-Heynen « Le Chavigne » 2004 : Un nez classe, gourmand, frais, de poire, de pêche mûre sur un fond frangipanne avec des notes grilléés, briochées et une pointe citronée agrume. La bouche attaque droite sur le fûmé puis s'installe la pêche, le fruit jaune mûr puis la matière s'arrondit autour de cette structure droite, légèrement acidulée (combinaison de la fraicheur et de la maturité) ou pointent des notes d'agrumes confits qui se reposent sur une allonge aux notes crayeuses. La finale est magnifiquement équilibrée, droite, longue ou se combine une persistance de matière enrobante, et une fraicheur dynamique laissant des empreintes de fûmé, de fruit jaune mûr, de frangipane, de craie ... Très Bien + et on est vraiment tout près de l'excellence... Allez un petit poil de gras en plus, et on était bon !

D'ailleurs, j'ai lu ici et là de très bonne "critique" du vin n'en déplaisie à certain qui ne comprenne que l'on puisse dire qu'il s'agit d'un très beau vin (visiblement un Macon ne peut être un grand vin...)

Amicalement, Matthieu

samedi 20 septembre 2008

Les Tontons Pinoteurs Part 1

StekoLeCerveau avait minuté la visite des arsenaux et les descentes de bibines sur les 2 jours. Dès l'aurore, je passais le prendre dans son rade du 15eme, et on rejoignait MatLeTaiseux dans son lupanar de banlieue, le temps de transvaser les obus dans son tank dernier cri ou on pouvait loger à l'aise la cargaison de quilles prévus pour la fiesta avec les locaux. Puis départ fissa.

Arrivé sur place, on retrouve RémiLeTaon qui faisait l'indic depuis 1 semaine pour nous rencarder sur les meilleurs rades.
Et tout de suite on attaque avec du sérieux, Joseph Voillot à Volnay, un gabarit qui fait dans la durée. Et dès le premier gorgeon ça confirme la réputation du bonhomme. Quoi 2006, un millésime de nase, ben tant mieux si le bobo étriqué délaisse le coin. Parce que 2006 par ici, quelle gourmandise, des fruits et des tanins bien mûrs, ça caresse sérieux !
Que ce soit sur le régional, le village ou le 1er Cru, on se régale la gueule. Du Fremiet vraiment pas fermé, avec ces petites notes chocolat, sa bouche qui attaque en largeur mais finit fin long et rond. Et ce Champans, de la bombe je te dis, sur une trame tendu, une ampleur de dingue, un soyeux caressant qui finit par te tapisser le palais, tandis qu'une fraîcheur tonique prolonge les notes de fruit mûr sur une longueur d'école. A peine remis, on passe à Pommard ou le Pézerolles vous balance ses notes épicées au blaire, et sa volupté presque orientale en pleine face. Quant aux Rugiens, on comprend mieux son nom une fois au goulot, ça rugit du tanin, mais une fois bien reposé, ça devrait dégager puissance et finesse pour les 20 prochaines années.

Ouf, impressionnant. Bon, on avale en 2 temps, 3 mouvements du roboratif avec le Pacha en devisant sur les bienfaits du travail de tacheron. Merci à lui, un grand moment de plaisir.

On change de cadre à l'heure de la bâche. C'est du côté de chez Thibault Liger Belair qu'on a rencard. On change de registre. Ici, c'est fin, tendu et sans recherche de sur-maturité. Bel équilibre et respect des terroirs donne à chaque boutanche un caractère reconnaissable et c'est la volonté du boss que de jouer l'humilité pour tirer le meilleur de chaque bout de terre. Si on note de la réduc au pif, c'est complètement volontaire et fait pour durer. On notera un Nuit chermette aux tanins bien ronds, un Aloxe au nez terrien à la finale longue. Le Gevrey travaillé sans souffre aux odeurs de bonbons anglais, se présente assez original et un peu foufou sur une finale épicée fûmée. Il m'a fait penser à un Pacalet que certains d'entre nous avait calanché au bistral. Le Vosne Réas se présente fleurie avec un touché soyeux. Le Chambolle Gruencher fait très chambolle tout en fruit, en rondeur, et séduit franchement. Les Cortons sont larges, amples surtout le Renarde qui n'en finit plus de ces notes de fruit noir bien mûrs (un des plus mûrs). Le Saint Georges fait dans la charge tannique, beaucoup de matière qui demandera à être domestiqué, mais bel avenir. Là, le Vosne Petit Mont s'annonce. Travaillé sans souffre, ce nez délicat, fleurie puis fruité profond donne une bouche tendu aux tanins fins et soyeux, ça tire droit en longueur et ça fait mouche sur le soyeux, wahou, la finale tout en distinction dure, batie sur cette séve puissante sous-jacente, pour moi, c'est très grand ! Mais le Boss annonce, ça c'est PMG, pas une quille dehors, ben m…e alors !
Puis arrive la cavalerie avec un Clos de Vougeot, délicat, suave et enfin le Richebourg, avec ce nez profond ces tanins veloutés, c'est large, racées et très persistant.
Merci à Thibault pour ces belles lampées qui valent quand même quelques Kopecks.

Sur ces entrefaits, on continue pour les fournies de l'artiche au Clos des Lambrays, mais Dieu que c'est bon ! Du Morey village en passant pas les Loups, c'est bien mûr, bel équilibre et long, plutôt dans un style intermédiaire qui donne des bouches amples bien balancées. Le Clos 2006 s'annonce très grand, et le 2000 sirotée sur place montrait bien des caractères d'année chaude avec ces notes kirchées sur une bouche bien ronde mais tenu par une fraîcheur bienvenue.

Et on a pas fini, RDV avait été pris chez le dabe. Egal à lui même, il lésigne pas sur la pipette pour nous faire découvrir les joies de la couleur locale. Mais la bleusaille a bien du mal en cette fin de journée avec des 2007 tiré sur fût pas tous au même degré d'évolution. Les quelques 2006 sont bluffants, surtout la VV, qui n'a de vieux que le colibet parce qu'en bouche ça dynamise sérieux sur une moelle fruitée au toucher délicat.

Enfin, c'est la finale du jour, en feu d'artifice au bistral classieux du coin. Sont convoqués le dabe, un kador local au sobriquet de Filduf, un caïd du nord Dr es Chambertin et leurs princesses. Chacun a amené ses munitions, et ça démarre très fort avec un Riesling VT Eichberg de Schueller 96, ou l'on ne sent pas du tout le VT, c'est totalement fondue et totalement craquant. Le Foreau Vouvray demi-sec remplit bien son rôle avec une bouche fine et dynamique.
La Goutte d'or 2006 du dabe, a un nez de menthe de poire, de miel, une bouche ronde intense aux notes crayeuses et une finale beurrée noisette du meilleur effet. excellent. Le Puligny Folatières 06 de jean pascal est droit et vif, bien+ en devenir puis suit un Chevalier Montrachet 98 Leflaive qui va à l'aération montrer sa vraie race avec une bouche longiligne de belle tenue qui va gagner en largeur moelleuse et sur une finale de poire beurrée noisette. Ensuite le Caïd sort "the" cartouche avec un Riesling Domaine Zind Humbrecht Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 1985, un nez aux notes camphrées, une bouche sèche profonde vivante sur le fruit, une finale délicate tenue par la fraîcheur sur le pamplemousse, l'agrume confit, le pétrole, le silex… etc Excellent.
Pour les rouges, mon Larcis Ducasse 90 est servie gelée, c'est dommage car après réchauffement, la dominante animale va laisser place à un beau fruit un peu lacté sur ces notes animales et cuir, des tanins fondus ronds tapissant et une finale tout en équilibre. Le Clos de Vougeot 99 présente des notes kirchées au nez, une bouche charnue à la pointe amer et une finale franche et seche.
Le Chambertin 2001 du caïd RT a un nez fûmé aux notes réglissées, une joli bouche svelte de fruit et fûmé et une finale fraiche et longue. Mais la quille de la soirée c'est l'Hermitage Guigal 90, un nez de grande classe avec la complexité et la patine des anciens avec le poivre, les épices, le cuir; la bouche Charpentée longue fruit noir, poivre et une finale longue sur le cuir et la viande grillée… Whouah ! Le Jadis 2001 qui présente un peu de volatile au nez, a une bouche d'école sur le fruit, la prune, des tanins ronds et une belle finale bien digeste.
Après c'était plus l'heure des notes…
La suite demain Part 2.

Les Tontons Pinoteurs Part 2


Face à la réalité matinale d'un brouillard vaporeux niveau gallure, fallait se rendre à l'évidence, on n'était pas loin du casque. Et pourtant, pas le temps de polir le gazon, pas question de faire marner le caîd du Chambertin qu'avait réglé la cloquante pour 10H00.
Parce que le Caïd, attention, c'est pas un baltringue, après une bacchanale digne des grands nababs, lui, il avait déjà aligné plus de tour de pédale sur le sentier des bois qu'on avait couvert de kilomètres d'asphalte pour arriver dans sa casbah !

D'ailleurs, frais comme un gardon, il attaque avec une mise en bouche régionale au délicieux fruit rouge, une bouche bien mûre aux tanins ronds qui finit sur la réglisse. Autant vous dire que le kawa de la Patronne n'était plus qu'un mauvais souvenir.
Surtout qu'on enchaîne avec le Beaune Teurons, du grand art, de la légèreté, de la largeur qui s'appuie sur une joli droiture qui vous emmène tout droit vers une persistance fruité et ronce, tout en finesse. L'Etelois s'annonce bien mûr avec une jolie charpente dans laquelle se fond un fruité encore un peu marqué par le bois, mais quelle sera belle. Puis on enchaîne sur les premiers crus, un Cherbaude très mûr, bien ample, tout en gourmandise et séduction, les Corbeaux ont un profil plus carré, et les Combettes plus droit. Mais le clou, c'est le Clos Prieur. Il a tout, la profondeur, la race… Parfaitement mûr, ces notes de fruit noir, de fruit rouge, s'accompagne d'épices, de réglisse… mais c'est surtout en bouche que c'est l'explosion. Sur une belle trame tendue, les petits tanins soyeux viennent tapisser la bouche pendant que la fraîcheur vous projette sur une finale enjôleuse, longue ou la matière prend la largeur pendant que les arômes, d'une classe folle, s'étirent sur un équilibre parfaitement maîtrisé. Renversant. Même les grands crus derrière se goûtent moins bien. Enfin quand même, le Chambertin, bien que réservé dans cette froide matinée, possède la force intérieure des plus grands et des tanins magnifiquement ciselés.
Tout ça confirme ce qui se murmure aux esgourdes des plus avertis, 2006 c'est Top chez ceux qui ont su combiner maturité du fruit et maturité phénolique.

Ce qu'est moins Top, c'est sorti de la profonde, la saucée typée british qui tombe sans discontinuer ! Rapport au casse-dalle que j'avais prévu dans les vignes !
Z'auriez dû voir le tableau : LeTaiseux, LeTaon, LeCerveau et moi, dégoulinant de jus de bénitier, le rassis au poulet au coin du bec, a jouer les hérétiques avec un Bordal de l'ami Cornélie, le tout, au cul du tank sur un parking de 2nde zone !
Et ce Cornélie : Ah, un haut-médoc, facture classique, un blair séduisant de cassis puis framboise aux notes lactées et un poil boisé. La bouche est charpentée, et dans le contexte, ça réconforte, surtout que le tanin est bien rond et se fond bien dans la droiture du breuvage. Bon, bien sûr, c'est encore un peu comprimé et marqué par l'élevage surtout dans sa finale boisée mais qui joue franchement dans le profil distingué. Enfin, t'en a pour ton larfeuille avec cette bibine.

A peine le temps de sécher que déjà, on retourne en profondeur, chez le sieur Castagnier à Morey. Un spécialiste de la soufflante qu'à tourner les talons à la carrière des plastrons à médailles et des épaulettes à bandes, pour se recycler dans le travail du fût. Ben, l'a pas eu tort le bonhomme ! Faut dire, question parcelle, il est servi, mais il leur rend bien.
Du jaja bien net qui joue la sincérité sans excès. Un Chambolle groseille, plutôt large qui finit par une pointe amer. Après un Gevrey classique, plutôt carré, c'est le Morey qui dépote. Un nez profond de fruit mûr, une bouche aux tanins calins sur une belle structure élancée qui persiste dans une finale fraiche au doux accents cacaotés, de la belle ouvrage. Si le Charmes Chambertin évolue sur un registre charnu, séduisant et finit long, le Latricières est plus droit et presqu'austère à ce stade. Des 2 clos, le St Denis a une belle matière, et un profil complet, tandis que celui de la Roche est plus effilé, long et droit. Pour finir, le Bonne Marre présente le compromis idéal entre une matière bien structurée et une délicatesse toute combuléenne, tandis que le Clos de Vougeot joue plus dans un registre puissant à la matière solide.
Enfin, on remerciera ce passionné aux talents multiples pour une politique de l'ardoise qui se fait rare sur les parcelles qu'ils cultivent.
Merci à lui pour ce chaleureux moment.

Enfin, après le rouge, LeCerveau nous avait concocté une dernière escale pour nous rafraîchir le gosier du côté de Saint-Aubin. Après une promenade brumeuse sur les hauteurs de la cambrousse ou LeTaiseux se régalait avec son tank tout terrain, mais ou on voyait que dalle sur le relief, rapport à la purée de pois, on débarque enfin chez Sylvain Langoureau.
Là, l'escale fût courte, car le succès du Patron des lieux a dépassé les frontières du village. Faut dire que ces St Aubin n'ont rien à envier à leur classieux voisin de Chassagne. Si le 1er cru, sur le sentier au clou, finit bien sec et devrait être au poil dans quelques années quand la matière aura absorber cette fraicheur, En Remilly se présente gouteux, intense, avec une matière bien ample et une finale beurrée longue soutenu par une belle acidité. A consommer dès aujourd'hui même s'il gagnera en sagesse dans la durée.

Mais ça y est, la cavalcade prend fin. Le temps de jeter LeCerveau au cracheur de vapeur direction Paname pour sa colle sur le langage des bridés, et on se fait un dernier dessalage d'éponge chez Pepita, au tonton, place de la Madeleine, un mangeoir première
bourre repéré par RémiLeTaon. Rien à dire, la tenancière fait bien les choses, le menu glisse tout seul. Histoire de ne pas perdre la main, on l'aide un peu avec une surprise du taon, un VDT blanc d'Henri Milan. Si les borgnes sont rois au royaume des aveugles autant vous dire que LeTaiseux et moi-même sommes passés pour des ballerines unijambistes, parce que placé ce picrate au sud, faut en avoir plus que Rocco quand il joue Siffredi … C'est sec comme un coup de trique et ça respire le silex, la pomme blethe mais quelle finesse, quelle longueur pour un VDT ! Sur le bœuf Bourguignon, on fait dans le classique, un Nuit saint Georges de R Arnoux 2002. Très bien dans un style intermédiaire tendance moderne, c'est soyeux, ample, large, un peu lacté et très mûr. Belle équilibre et joli longueur mais on aurait aussi bien pu être à Gevrey ou ailleurs, pour les puristes du terroir, y'aurait matière à discuter.
Le retour sur Paname est tranquille et si je devais donner les 3 quilles 2006 que j'ai le mieux dégusté, ce serait :
1 Clos Prieur RT
2 Champans Voillot
3 Petis Monts TLB
Amicalement, et au prochain printemps !