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Le vin, ça se partage ! c'est comme le bonheur... Le bonheur simple d'une dégustation de grand vin de Bourgogne ou d'une belle syrah ! Alors n'hésitez pas à consommer ce blog sans modération, contrairement à l'Alcool qui se consomme, majeur et avec modération. La plus part des vins sont dégustés et crachés.... Consulter le aussi en vidéos sur YouTube

lundi 30 août 2021

De belles choses pendant les vacances

Bonjour à tous,

Rapide retour sur nos escapades estivales :-)

D'abord, petit stop à Sancerre au Domaine Vincent Pinard pour la commande annuelle. Un peu inquiet devant l'état des vignes en général, Clément m'indique qu'en ce qui les concerne, ils ont pu (à date) maitriser les attaques de Mildiou, et si le volume sera moindre en 21, pas de catastrophe.

Dégustation de la gamme en blanc et rouge, sur 2019 majoritairement et quelques 2018. Ici aussi 19 est un sacré millésime, j'y ai trouvé plus de droiture, fraicheur, tension qu'en 2018, c'est surtout que les attaques en bouche sont tout de suite droite, plus tendues, que sur 18 qui attaque plus en rondeur.

A noter, Clément m'indique que depuis quelques années, ils font un pinot en mode nature, que nous gouttons et qui s'exprime très bien en mode pinot friand sans trace de son mode de vinification. Ils pensent même à le commercialiser dans les années à venir... A suivre :-)


Ensuite, nous avons passé quelques jours du côté de Belleville en Beaujolais (Photo de Jarnioux), et ce fût très agréable de découvrir ce coin que je ne connaissais pas. Bien sûr, j'ai gouté beaucoup de choses, et ai visité 2 domaines, je dirai un peu à l'opposé l'un de l'autre. 

D'abord le domaine Jean Boulon, du coté de Corcelles en Beaujolais qui fait des Moulin a vent et Morgon dans un style franc et direct, sans prétention, sans marqueurs outranciers des vinif carbo (épice, banane, patchouli...). Je conseille particulièrement le Moulin a vent à 7€ un délice de fruit, droit, joli densité, tanins soyeux et belle finale tonique. 

Puis, le domaine Bachelard à Fleurie. Bon, pas la même ambiance :-). Là on parle de gamay "haut de gamme", vinifié pour chercher la densité, la profondeur. Vins de garde, puissant, du Saint-Amour au Fleurie en passant par le Moulin a vent, les vins sont sérieux, droits, puissants avec des structures marquées et nécessiteront quelques années de garde pour donner leur meilleur. Un style très loin du gamay de copain, et en aveugle, je ne serai pas allé en Beaujolais, je pense. Particulièrement sur la cuvée de Fleury le Clos, qui a un prix de parcellaire bourguignonne, et qu'il faut attendre à mon avis 10 à 20 ans. J'y ai ressenti un beau potentiel, on verra alors... J'ai gouté le Moulin a vent 2015, qui au domaine, avait un nez de fruit noir, des notes végétale sous-bois, feuille de cassis, sur un fond presque cuir, une bouche corpulente aux tanins ronds, puissante avec une joli fraicheur en finale. Cela m'a plus évoqué un pinot. Je l'ai fait gouté aux copains en Dordogne, Nicolas a très vite identifié le gamay, mais en disant que cela ne faisait pas Beaujolais :-), cela ne l'a pas emballé.


Sinon, 2 très beaux vins dégustés pendant le séjour. Le Chateau Thivin Zacharie 2018. Un vin complet, gourmand tout en restant élégant avec une bouche velouté mais droite et qui se goute bien même si j'ai ressenti un peu l'élevage, Excellent. Et le plus beau vin dégusté du séjour, le Morgon Corcelettes Foillard 2019, complet, joli complexité d'épice, de fruit noir et rouge, bouche pleine droite, jolis tanins soyeux, petite fraicheur dans une finale tonique et longue. Très joli vin, belle pureté. Par contre, pas emballé plus que ça par le Morgon Pti Max de Guy Breton 2019, bu pourtant dans un super restaurant que je conseille à tous EMA, une cuisine de beaux produits, agencés et associés avec finesse et élégance, et une super carte des vins. C'est au dessus de Morgon, le meilleur resto qu'on ai pratiqué (on a préféré à l'étoilé Auberge du cep, plus tradi, classique, technique). Pas emballé non plus par les chardonnays du Beaujolais. Le granite ne leur sied pas tellement je trouve, il manque de grace à mon goût :-).

A ce moment là, il était temps d'aller au soleil et en été. Et ce fût bon de passer quelques jours a Perpignan et de faire ma traditionnelle visite au domaine des Schistes à Estagel. Je ne présente plus le domaine, maintes fois commentés sur le site. Mickael me reçoit et cette année, pas de Casot d'en Gora (enfin en 2019) car les sangliers ont tout mangé ! C'est des gastronomes dans le coin... Alors, là par contre, c'est pas le mildiou le problème, ah non, car Mickael m'indique qu'il n'est tombé que 180 mn d'eau depuis Février... Il était tombé 160 mm en Beaujolais en quelques jours, ce que nous avions vérifié avec Mr Boulon sur son pluviomètre. La France coupé en 2, 90% noyé sous l'eau, 10% en sécheresse... Sinon, très intéressante discussion avec Mickael sur les vinifications du Carignan pour éviter le développement des Brets, car une étude a montré que les précurseurs des ethyls phénol sont déjà très présents avec le carignan, et donc le moindre développement et c'est tout de suite très marqué. Mickael du coup utilise des levures externes pour cette cuvée depuis quelques années après une catastrophe ou tout était partie en vrille, jeté, cela permet de mieux maitriser le phénomène. Une nouveauté au domaine, des muscats traités en vin orange, donc sec, après macération de quelques jours, 10 je crois. Intéressant, car j'adore le muscat, même si là, pour ce premier essai, la finale est un peu sèche et courte, l'aromatique du nez est délicieuse. On fera une comparaison avec les versions Alsaciennes cet hiver sur place.

Et pour finir, la traditionnelle semaine en Dordogne avec les copains. Pas de visite cette année, mais beaucoup de beaux vins, et surtout 0 bouchon, et aucun vins passés (oxydés...)


Bon, je ne vais pas tout commenter :-) mais les plus belles ! Et peut-être même la plus belle des vacances avec ce Gewurztraminer Zind Humbrect Clos Wondsbuhl VT 2005 : Superbe, un vin complexe, très légèrement variétal, droit, dense, friand, mais tout en élégance…avec une finale finement acidulée et très persistante sur un fond classe, tourbé, fumé. Exceptionnel 96 (18,5)

Hermitage, Guigal Ex Voto 2001 : Un nez profond sur le cassis, puis la suie, l'olive noire, les épices, fond bacon, viande roti et très léger moka. La bouche est dense, puissante, tanins veloutés, c'est droit, profond, frais, finale puissante, classe et longue. Excellent-Exceptionnel 95 (18)

Riesling, Trimbach Frederic Emile (375e anniversaire) 2001 : Un nez sur les agrumes, le citron, le pamplemousse, puis des note de roche, de cailloux, sur un léger fond terpénique classe, pétrole. La bouche est droite, friande, précise, cristalline, avec une finale fraiche, friande (sucre bien digéré) et longue. Excellent 94+ (18)

Saint-Julien, Château Léoville Barton 2003 : Un nez super engageant, friand complexe, élégant, gardant de la fraicheur, sur une bouche dense, soyeuse, tanins charmeurs, finale légère accroche mais gourmande, élégante, et belle persistance. Excellent 94 (17,5)

VdF, Grolleaunis 2018 (pas sur) : Un vin étonnant, avec une aromatique magnifique, fleur, pivoine, puis plus fleur séchée, épice poivre, et un côté fruit rouge juteux, c'est très joli. Bon la bouche est plutôt mince, que charnu, mais fraiche et tonique, et très bien faite. Un très joli vin de copain ou de soif, que cet assemblage Pineau d'Aunis et Grolleau par Herve Villemade.


Super exercice de dégustation des 4 grands crus 2017 de Michel en aveugle. Bon, j'ai bien vu que c'était une horizontale et identifié que y'avait des vins de Michel. Nico annonce ensuite donc que c'est bien les 4 GC en 2017. j'en ai reconnu 1 sur 4... :-(

Pfersigberg Ortel VV : un nez un peu fermentaire, une bouche assez fermé, j'ai mis Ortel tout court.

Pfersigberg Hertacker : joli nez, très agrume pamplemousse, note florale, avec presque un côté plus évolué, terpénique, bouche droite, plus aérienne, élégante. Là j'ai bien mis Hertacker

Pfersigberg Ortel : Joli nez complet, avec des notes de mandarine presque (ce qui m'a trompé), bouche élégante, droite, expressive, joli finale fraiche. Le plus joli de la série, car très épanoui. J'ai mis Eichberg, 

Eichberg : Un nez un peu plus fermé, mais plus profond, bouche puissante, finale longue, j'ai donc mis Ortel VV.

4 jolis crus et grosse surprise que ce soit Ortel qui se goutte le mieux ! 


Dégusté avant la Dordogne, avec la famille, ce Corton Clos du Roi 2001 de Girardin a tenu toute ses promesses : Très beau nez intense de fruit des bois, mûre sauvage, framboise… note sous-bois, puis champignon noble, cèpes, pointe moka, fond fumé et léger cuir. La bouche est tendue, profonde mais bien enrobée de tanins velours, pas très dense mais belle finale tonique. Excellent 94 (17,5+)

Ensuite un repas, très haut niveau avec :

Bourgueil, Chevalerie 1996 : un nez insolent de jeunesse, sur le fruit rouge, très pure, belle note d'épice et légère note végétal noble sur un fond typé fumé, c'est très friand, la bouche est pleine, les tanins soyeux, c'est structuré mais super enrobé, gourmand et frais, belle et longue finale. Le vin qui m'a le plus ému des vacances :-) Excellent 94 (17,5+)

Saint-Julien, Chateau Leoville Las Cases 2008 : Un nez classe, élevage en retrait, fruit, épice, cèdre, bois précieux, et fond léger moka/fumé. La bouche est droite, tendu, bien enrobé de tanins soyeux, belle finale, fraiche mais toujours friande sans vivacité excessive et à la belle empreinte tannique. la classe pour un 2008. Excellent 94 (17,5)

Côte Rôtie, Guigal Landonne 2011 : Nico reconnait quasiment à la première gorgée une Landonne de Guigal. Faut dire, c'est beau. Superbe nez de fruit noir mûr, note poivre puis plus mentholé, une pointe viande rôti, sur un fond léger moka, et un je ne sais quoi de terrien. La bouche est ample, soyeuse à l'attaque puis structurée, fraiche avec une finale droite, profonde, tonique mais à l'empreinte velours et une persistance superbe. Grand vin sur ce millésime de faible réputation. Exceptionnel 96 (18,5).

Enfin dernier diner, et j'ai retrouvé tout ce que j'aime dans les vins de Groffier, Chambolle Musigny Les Amoureuses 2008 : le nez bien qu'assez marqué  de la ronce, du sous-bois offre une belle friandise de groseille, framboise, d'épice girofle, sur un fond léger fumé, moka, c'est harmonieux et classe. La bouche est magique de friandise sur ce millésime pourtant difficile, car peu/pas marqué de la fraicheur/vivacité et des tanins soyeux, précis... La finale est fraiche mais sans excès et présente une empreinte d'une suavité incroyable sur une longue persistance classe. Exceptionnel 95 (18) et d'autant plus pour un 2008 (tous le monde était sur 09 ou 10...)

De bien belles vacances, plein de nouvelles et belles choses vue et bues :-)

Amicalement, Matthieu