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dimanche 12 juillet 2020

Diner chez Benoit : Lagrange 82, Hermitage Sorel, Gallety Syrare, Perrières Grivault...

Bonjour à tous,

Diner dégustation chez Benoit, même si on a craché, pour certains vins, cela a été difficile :-) mais nous sommes restés concentrés et respectueux des distances.


On a débuté par un Saint-Aubin, Marc Colin La Chatenières 2006 de très joli facture, même si son nez est encore marqué d'un élevage au boisé coco bien présent, la bouche est droite, de belle densité, joli matière, précise et joli finale. Excellent 91 (16,5). Le nez suivant évoque les mêmes origines mais avec une classe supplémentaire et un âge plus conséquent. Ce Meursault Clos des Perrières Grivault 2001, est très beau, à maturité, avec ces notes de champignon noble, de fumé/tourbé classe, droit, profond en attaque, encore plus précis et surtout puissant. La finale se détend un peu, et du coup manque d'un soupçon de puissance, et de droiture pour en faire un vin exceptionnel. Excellent 93 (17).

A table, sur une salade d'avocat, kiwi, crabe, Benoit nous sert un vin très froid qui mets du temps à s'ouvrir, sur des notes de pomme, puis une réduction marquée mais bien intégré, fumé, grillé. La bouche est cristalline, tendue, mais bien enrobé d'une matière mûre, ronde, et joli finale fraiche, tonique, belle empreinte et joli longueur. Beau Chenin que ce Coteaux de Loire, VV éparses du Domaine de Bellivières dont j'ai oublié le millésime.


On attaque l'épaule d'agneau confite avec un très beau Saint-Julien, Chateau Lagrange 1982, au début, le nez est marqué d'un beau cuir et de fumé, puis à l'aération, le cerise, légèrement confite, apparait avec des notes encre, graphiste, puis sous-bois, champignon, sur ce fond fumé, tabac et vieux cuir classe. La bouche fait millésime chaud, sur la cerise confite,  mais sa structure aux tanins satinés soyeux, tout en rondeur (je n'avais pas imaginé 82, tellement la structure s'est fondu, j'étais sur 83 ou 85), le tient de bout en bout dans un profil acidulé, un poil trop marqué d'encre, puis plus graphite, tabac blond, fumé et ce fond de cuir. Belle et longue persistance finale très élégante, délicatement fumé, tout à fait dans l'esprit Saint-Julien ce que m'a rapidement évoqué, à raison, ce port altier. Excellent 93 (17+).

Le nez suivant ne trompe personne, on a basculé sur le pinot de noble origine, le fruit se fait plus framboise, groseille, un poil mat d'ailleurs, mais de belles notes fumées, puis d'épice réglissé, sur un fond sous-bois, champignon en font un très joli cocktail pour ceux qui ont le bon verre ;-). La bouche est puissante, jolis tanins soyeux, c'est tendu, profond, je pars sur Gevrey 2002, mais Mat me dit pas 2002, alors je vais sur 99, qui va mieux d'ailleurs avec le côté un peu mat, mais ce n'est pas Gevrey non plus, alors cette puissance qui se poursuit dans une persistance intéressante, de cru à maturité, avec ce joli fond épicé, fumé, c'est Nuits ? Et oui, joli vin que ce Nuits Saint-Georges, Nicolas Dupasquier Les Vaucrins 1999. Excellent 91 (16,5).

On poursuit sur du pinot avec un nez assez proche mais un peu moins complexe, et plus jeune. La bouche est droite, joli matière ronde qui enrobe la fraicheur, sur la framboise, les épices plus girofle, et un fond fumé bien intégré. La finale est tendue mais l'empreinte reste suave, avec une persistance honnête de framboise, épice et ce fond fumé. Parti sur 2007, je me suis baladé sans identifier 2008 car bien que la fraicheur soit là, elle reste bien enrobé par la matière, un 2008 à boire, de belle facture pour cet Aloxe Corton, Maratray Dubreuil 1er Cru 2008. TB 89 (15,5).

Je sers mon vin, et Mat identifie vite la jeunesse, et Benoit la Syrah. Par contre, Benoit ne sait pas ou le situer, et se demande s'il est français, Mat le positionne en Cote Rotie. Pas mal les gars, car pas facile de trouver, une fois le Rhone Sud annoncé, Benoit a compris qu'il s'agit d'un Coteaux du Vivarais, Gallety La Syrare 2017. Voici mon CR réalisé avant le diner : Après 24H d'aération pour chasser les notes animal, œuf et banane qui masquait ce très joli nez de coulis de fruit plutôt noir, de cassis, de myrtille, apparait enfin la complexité avec des notes d'épice, poivre, puis une pointe patchouli fraiche, sur un fond fumé, lardé. La bouche est charpentée voir robuste, à la belle structure marquée, mais avec des tanins denses, fins, précis, et terriblement caressant, quasi velouté, c'est friand, voir gourmand, tenu par une joli fraicheur acidulée, sur le cassis, la myrtille, note épice poivre, pointe patchouli, violette, fond plus cacao, moka que fumé/lardé. La finale est fraiche, puissante à la belle empreinte tanique soyeuse, et belle persistance acidulé de cassis, myrtille, note poivre, patchouli, fond cacao, avec un arrière plan fumé, lardé. Jeune mais beau potentiel de complexité pour ce joli vin à la texture et structure de haut niveau. Réputation non usurpée à 24H d'aération (par contre à l'ouverture écrasé par une réduction peu gracieuse) Excellent 92-94. Ce jour 93 (17).

Pour le dernier rouge ouvert à l'arrache par Benoit, c'est l'égarement, la fringale du cycliste bien que le plat soit fini... Je pars sur un pinot, Gevrey 2002, Benoit rit, je me rabats sur un cabernet ligérien connaissant mon Benoit, il s'esclaffe.... Pourtant j'aurais dû écouter Mat qui a détecté les notes de poivre. Je dois pas avoir le bon verre ;-), je suis passé à côté. Et donc oui c'est bien une Syrah et là c'est beaucoup plus facile de trouver quand on a éliminé la moitié de la France... A l'aération, la dominante fumé laisse place au cassis, au poivre, avec le côté bacon grillé. La bouche est droite, profonde, avec de la puissance en finale mais des tanins un peu accrocheur dans leur empreinte tannique, ce qui signe un 2005, non ? Oui.. enfin, je me rattrape, et cette austérité classe et profonde, un Hermitage... Oui, ouf, je ne finirai pas sur un échec cuisant, mon égo, est tout cas rassuré :-) et mon palais ravi par cet Hermitage, Marc Sorrel 2005. Excellent 91 (16,5)

Enfin pour le dessert, Benoit nous sert son traditionnel Chenin Moelleux, qui pour le coup, n'a de moelleux que son AOC, car il goute demi-sec, surtout en face de la mangue, glace mangue. ça lui donne même un air salin, sur ce nez de coing, de pomme, fond de core d'abeille. Bouche droite, fraiche, qui ne fait même plus acidulé, cela reste riche, y'a de la matière mais ça goutte demi-sec. Joli finale longue, droite, tendue, avec ce côté salin. Un moelleux intéressant, qui a fondu ces sucres, que ce Vouvray Chidaine, Le Bouchet 2002. TB 90 (16)

Une jolie soirée en belle compagnie mais restreinte pour cause de virus et espace social nécessaire... Merci les Amis. Longtemps que je n'avais pas pratiqué le diner dégustation... Vous retrouver est toujours un  plaisir, d'autant plus grand qu'il s'est fait rare en 2020.
Amicalement, Matthieu

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