Bonjour à tous,
WE de cuisine et de réconfort et pour s'accorder au couvre-feu, nous, on a sorti le pot... Mais quel vin ouvrir avec le pot au feu. A priori tous les vins rouges vont bien, donc généralement, dans ce cas, on ouvre ceux qu'on préfère :-) Pour moi ce sera donc un Pinot bourguignon, mais j'avais envie de voir autre chose, j'ai donc consulter la référence/bible des accords mats-vins le livre de Philippe Bourguignon. Il conseille de nombreux vins, effectivement, en dehors du très classique Gamay avec un peu de structure (Morgon...), le pinot en version Volnay, ce que j'avais prévu (même si j'étais plutôt sur Gevrey pour avoir de la structure, de la puissance), mais du coup j'ai sorti un Volnay Caillerets, vin puissant, structuré, en plus, là tout jeune. Et il conseille Saint-Emilion ou Pomerol. Je vois bien l'idée dans les 2 cas, le côté moelleux du Pomerol, la structure et profondeur du St Em. Le Saint-Emilion m'a donné envie, j'en ai un qui me fait de l'œil, ni trop vieux, ni trop jeune... et c'est parti :-) Avec avant 2 vins pour accompagner nos repas de vendredi et samedi midi.
Gigondas, Guigal 2015 (vidéo 0:15) : Un nez friand mais discret, plus fruit rouge que prune/fruit noir qu'habituellement, les notes se font plus florales qu'épice, rose, patchouli voir bonbon anglais (???), on a quand même la pointe garrigue, herbe séchée, mais le fond est plus amande que cacao. Surprenant, je suis même retourner voir si je ne mettais pas trompé de bouteille... Mais, non. La bouche est un peu plus conforme, charpentée, tanins ronds mais un peu strict, manque de détente, de la fraicheur, et de la puissance, sur le fruit plus noir, la prune, note quoique florale de rose, évoluent vers la réglisse plus classique, le fond gardant ce cote amande et se teinte de cacao. La finale est fraiche, puissante, tonique, l'empreinte accroche encore, un poil astringente/séchante, et une persistance qui garde ce côté mix RhoneSud et Beaujolais... Un vin étonnant ou une boutelle étonnante... TB 89 (15,5)
Macon Pierreclos, Guffens Heynen Le Chavigne 2016 (vidéo 1:35) : Un nez appétant, sans réduction grillé, mais très fruit blanc, puis jaune, mûr, note chèvrefeuille, tarte citron meringué, pointe beurrée, sur un fond amande, un côté mentholé frais, pointe sésame grillé. La bouche est large, du volume, de la matière ronde, léger gras, sur le fruit jaune mûr, note chèvrefeuille, puis plus beurrée, fond amande fraiche, léger sésame grillé. La finale est droite, précise, fraiche, qui prend de la rondeur, puis de la puissance, persistance intéressante de fruit jaune mûr, note beurrée, chèvrefeuille, fond amande et sésame grillé. TB-Excellent 91 (16,5) Moins de côté grillé, plus de fruit que sur d'autres millésimes mais toujours aussi bien fait, gourmand et élégant... Bravo pour la régularité qui ne se dément pas, année après année.
Saint-Emilion, Chateau Beausejour Duffau Lagarosse 2005 (vidéo 3:40) : Un nez à l'ouverture comprimé, profond, avec encore des note vanilles légères d'élevage, idem en bouche… 24H plus tard, ça commence à s'exprimer mais pour les intellectuels, analytiques du vin. Sur le cassis, le fruit noir, notes profonde qui dominent encore, un peu austère, d'encre, de suie, pointe tabac, fumé, sur un fond balsamique avec un côté menthol/eucalyptus. La bouche est charpentée, droite, tendue, puissante, les tanins sont soyeux à l'attaque, précis et fins, mais encore rigides, accrocheurs en finale, sur le fruit noir, le cassis, note d'encre, de suie, note épice plus présente, cèdre, bois précieux, fond plus tabac, fumé, et un côté balsamique. La finale est puissante, tendue, bien enrobée même si les tanins manquent encore de moelleux, et très belle persistance, longue de cassis, d'encre, de suie, d'épice cèdre, bois précieux sur ce fond tabac, balsamique. Formellement, tout y est mais le vin est encore comprimé, tendu, une boule de muscle... Mais attention si ça se libère (dans 10-15 ans) y'a énorme potentiel :-) Je reprendrais la notation de Daniel Sériot bien pratique dans ce genre de cas ;-). Note formelle 94-96 (18), note plaisir 90-91 (16,5) car il faut aller dépasser ce côté austère actuelle, droit, profond, comprimé... :-)
Volnay, Rebourgeon Mure Les Caillerets 2018 (vidéo 8:40) : Un nez qui reste expressif, avec de très belles notes de cerise, fruit rouge, pointe de prune, puis des note d'épice légère, une pointe fraiche ronce, sur un fond sérieux, noyau, carroube. La bouche est déjà superbe, charpentée, ample, droite, de beaux tanins soyeux, précis, c'est puissant, profond, sur la cerise burlat, note épice, puis ronce sous-bois, fond noyau, amande. La finale est fraiche toujours surprenant sur ces 2018, pleine, et belle persistance cerise burlat, fruit rouge, note ronce, sous-bois, pointe épice et fond noyau, amande Excellent 94-96 (17,5+). Un vin qui a tout pour donner une grande quille dans 15-20 ans
Saint-Joseph, Cuilleron Serines 2017 (vidéo 11:05) : Un nez complet, plutôt harmonieux, de cassis, note réglisse, puis pain d'épice, pointe poivre, fond balsamique. La bouche est corpulente, pleine, de la fraicheur, jolis tanins soyeux, sur le cassis, note plus poivrée, pointe plus florale agréable, fond balsamique, moka. La finale est fraiche et persistance intéressante cassis, réglisse, poivre, fond moka et balsamique. TB 89 (15,5). Un classique bien fait, bien agréable.
Amicalement, Matthieu