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Le vin, ça se partage ! c'est comme le bonheur... Le bonheur simple d'une dégustation de grand vin de Bourgogne ou d'une belle syrah ! Alors n'hésitez pas à consommer ce blog sans modération, contrairement à l'Alcool qui se consomme, majeur et avec modération. La plus part des vins sont dégustés et crachés.... Consulter le aussi en vidéos sur YouTube

samedi 20 septembre 2008

Les caves se rebiffent ! Bravo Mr Dupont !

Salut à tous,

Suite à quelques discussions récentes sur le sujet : le monde du vin, les pestiférés de France...
Une belle chronique de Jacques Dupont dans le Point Spécial vin ! Là ou Denis Saverot partait tout feu tout flamme un peu brouillon, Dupont argumente posément et fait mouche et je dis "chapeau bas, Mônsieur" !

Tous les arguments y sont, c'est posé, intelligemment amené, sans provocations mais avec justesse pour relever les contradictions de notre société !
J'espère que ce papier fera date, et permettra à nos députés et sénateurs qui possédent de magnifiques caves d'oser affronter les loby-istes, soit disant bien penseurs, des ligues anti-alcool... N'hésitez pas à en parler, il faut que notre société réagissent pour développer ce patrimoine agricole environnemental, culturel et économique plutôt que de le diaboliser !

Merci encore Mr DUPONT, votre argumentaire est sans faute !

Enfin le monde du vin se rebiffe par la plume de Jacque Dupont !

Amicalement, Matthieu

Une Cote Rotie, ça se partage ! Guigal, Jamet

A peine MrCarmin arrivé, je lançais un tonitruant :
"Bon alors, on attaque !"
Mr Thé répliqua aussitôt :
"C'est parti" en s'emparant avec gourmandise de la bouteille argentée qui s'aérait à sa gauche !
En face, Mr Orange, qui avait pris soin de défaire son nœud de cravate vu le programme qui s'annonçait, observait attentivement la couleur du premier jus que Mr Thé servait allégrement, et d'un air interrogateur :
- On avait pas dit Blanc de Loire ?
Mr Thé : On a le droit d'amener des surprises quand même !
Mr Rubis, qui discutait depuis 10 mn de ses problèmes d'intendance domestique s'exclame :
-Mais c'est quoi ce truc !
Moi j'y vois de belles notes de poires, de chèvrefeuille, avec des pointes miellées, épicées, poivre blanc, la bouche large, opulente, avec une belle matière douce, remplie la bouche de poire épicée, de notes fleuries, la finale longue et fraîche me fait un temps hésiter, mais la persistance épicée et violette me convainct : Condrieux
Mr jaune à mes côtés, jusque là sceptique, a tout d'un coup une illumination et glisse à mon voisin la réponse ! Bingo nous avons raison tous les deux :
Condrieux Christophe Pichon 2006 : Très Bien

Mr Jaune sert alors sa tournée :
Le nez est serrée, discret floral puis agrume, la bouche est droite rectiligne sur une acidité tranchante dégageant des arômes citronnées, la finale sèche, empreinte de M marquée sur le silex persiste en citronnant. Bien mais pas mon truc, trop austère, Mr Rubis donne la bonne réponse et n'est pas peu fier !
Savennières Roche au Moine, Château Chambreau 2000, un millésime chaud, ça donne quoi quand c'est pas mature ?

Mr Thé attaque sa 2eme quille :
Au départ marqué par le soufre, l'aération va lui faire le plus grand bien, des arômes citronnés, écorce d'orange sur une pointe crayeuse, matière ronde beaucoup d'allonge qui se développe jusqu'à une finale longue citronnée fraîche. Très Bien. Mr Jaune reconnaît l'appellation et le producteur.
Vouvray sec Foreau 99

Ensuite arrive un nez puissant sur l'agrume avec de belles notes fleuries, sur un fond de fruit blanc, la bouche est puissante, dynamique, grande tension enrobée dans une matière ronde sur le citron, l'écorce d'orange, la poire, finale fraîche puissante d'agrumes citronnés. Tout le monde est d'accord, Vouvray ! mais perdu :
Montlouis Choisilles Chidaine 2002. Très Bien +

Pour finir, Mr Carmin sort un dernier blanc en affichant une mine "rieuse" et balance : un petit vin de barbecue !
Le nez est marqué par le sauvignon avec un fond acide de "pipi de chat" dominé par le bourgeon de cassis, la bouche est tendue et florale mais présente une matière grasse surprenante eu égard au profil tendue, la finale se présente amer et très florale. Tout le monde sèche, sauf Mr jaune qui envoie, royal :
"C'est un assemblage avec du sauvignon et je parie sur Chardonnay… Mr Carmin, avec un air incrédule devant autant de justesse, rétorque "aucunne idée, je connaissais même pas l'appellation… J'ai vu que c'était une sélection guide Hachette, j'ai pris pour voir !"
Mr Jaune : "je dirais Valencay"
Et effectivement c'est un valençay, trop fort ce Mr jaune !

Ensuite on passe au chose sérieuse, les rouges :

Le première servie sort direct du thème Rhone Nord et on reconnaît tous un pinot. Avec son fruit noir réglissé, des notes cafés/fûmé et un trait de ronce c'est clairement de la belle ouvrage. Je pense à un 1er cru ou un village bien travaillé. Par contre la bouche tendue acidulée semble manquer d'un poil de maturité et le creux en bouche me déçoit, la finale un peu flotteuse confirme mon doute. L'ensemble de la tablée s'accorde pour un 2004, ce qui semble très probable. Personnellement le nez m'évoque un élevage à la RT, et la droiture de la bouche et le carré des tanins m'envoie plutôt au nord, j'opte pour un Gevray RT. Mr thé, à ma droite, verrait bien un cru d'un village entre Beaune et Nuits… Bien vu : Auxey Duresses 1er cru Vaudoisey Creusefond 2004

Mr Rubis sert le premier verre de ce liquide noire qu'il a carafé :
Un nez cassis aux pointes marquées de viande fraîche sur un boisé grillé toasté fûmé un peu dominant, la bouche est charpentée, sauvage, sur cassis fûmé avec des tanins travaillés au fût neuf, une finale un peu fluide, souple, acidulée sur le fruit confituré avec de l'amertume. L'élevage trahit l'origine, et je reconnais le travail de Tardieu Laurent, l'attaque en bouche me pousse à donner Cornas, je n'aurais pas le temps d'essayer de trouver le millésime car aux remarques de Mr Carmin : "Enfin du cabernet bordelais !" Mr rubis confirme : Cornas Tardieu Laurent 2001. Bien. Bingo !

Mr Carmin y va de sa bouteille : Un nez opulent de violette sur un fond café/moka caractéristique. Ça me parle tout de suite, Delas ! L'attaque en bouche est large les tanins sont soyeux, c'est très mûr. Mr jaune Dr Es Millésime envoie tout de suite "2003". C'est vrai. Après une vague hésitation sur une Côte Rotie dû à la largeur et le volume de la bouche, la finale acidulée et plutôt souple me rappelle un beau vin déjà dégusté.
Crozes Hermitage Delas le Clos 2003, Bingo ! Très Bien.

La suite est magnifique :
Un nez riche kirché, de cuir, sur un fond réglissé avec du fruit mûr, la bouche est charnue, souple, très mûr avec des tanins soyeux fondus, le tout dégage de beaux arômes de fruit noir, de poivre, la finale longue un peu kirchée sur un beau cuir persiste longuement avec une classe folle. Cette bouteille est plus évoluée que la dernière fois qu'elle je l'ai goûté mais toujours aussi belle. Excellent ! Hermitage Guigal 90

Je sers la bouteille suivante, content de ce qui va être proposé :
Un nez classe de cuir, de myrtilles, de cassis bien mûrs ou pointe des notes fleuries et poivrées sur fond de café/fûmé, la bouche attaque droite, charpentée, puis prend de l'amplitude en s'exprimant avec des tanins soyeux et caressants, le tout proposant une belle allonge dû à une fraîcheur donnant un équilibre d'école et délivrant des arômes de fruit noir mûr, de cuir.. La finale fraîche, jeune, élancée, longue prolonge longuement les arômes du nez sur une pointe amer distinguée. Whaoo, Excellent ! Plus dynamique, plus jeune que la précédente mais aussi complexe, juste plus punchi.
Mr jaune, à mes côtés a tout de suite vu l'air de famille, cette fameuse "Touch". Du coup, il sent le coup et envoie : Cotes Rotie Guigal 90, bien vu ! et ce n'est qu'une B&B, je me demande ce que sont les LaLALa du coup !

Alors que nous sommes tout heureux de comparer ces 2 nectars, Stéphane C, patron du vieux chêne arrive :
- Tiens, la table à l'entrée, c'est un marchand de vin !
Aussitôt, le jeu nous amuse et nous servons un verre de B&B 90 que la patron apporte à la table d'entrée. Voyant l'air satisfait de l'homme d'une 40aine d'années, Mr jaune et moi arrivons à sa table pour le verdict. Il nous regarde et envoie "Cote rotie" ça demarre bien puis après quelques hésitations et en discutant avec ses camarades de table : 1990. Whaoo, le Mr sait déguster et possède un bon référentiel. Ensuite, il avance sans être vraiment sûr et cherchant des signes sur nos expressions, c'est pas Guigal ! mais ces camarades sont convaincus du contraire. Alors il lance, allez, "Turque ou Mouline 90 !"
Et non, c'est juste B&B, mais c'est vrai qu'elle est belle et après le Gevray Ostréa Trapet 2004 qu'il déguste, je comprend mieux (au passage, je comprend d'autant moins la critique de Mr B sur RT quand on goûte le vin des cousins, très marqué 2004 avec pour le coup des notes de vert, des tanins anguleux limite mature).

Notre nouvel ami est un connaisseur, nous lui faisons profiter de la comparaison avec l'Hermitage, très riche d'enseignement. Lui aussi est heureux et piqué au vif, pris par le jeu annonce :
"ma cave est juste à côté, bougez pas je reviens"
20mn plus tard, le voilà de retour avec 2 bouteilles masquées. Mr Jaune et moi-même, toujours exités par un challenge, nous prêtons au jeu.
Le premier vin est marqué par des notes animales dominantes sur un fond chocolaté, la bouche est droite mais avec de joli tanins ronds, la finale plutôt acide est tout de même mûr mais toujouirs très animal. Je penche pour une part importante de mourvèdre, Mr jaune aussi, accompagné par une belle Grenache. Pour le millésime, Mr Jaune fait encore preuve de sa science en avançant 90 et nous finissons sur Beaucastel 90. Raté, mais pas loin, c'est Fonsalette 90 de Mr reynaud.

La bouteille suivante à un nez de syrah bien travaillé de grande classe. Servie sorti de cave, la bouche froide montre une très belle matière encore un peu astringente sur un profil tendu droit avec beaucoup d'allonge. En se réchauffant, l'acidité disparaît sous les tanins soyeux qui remplissent le palais délivrant de la violette, du poivre, un fûmé classe. La finale puissante, longue, est soutenu epar la fraîcheur. Pour moi, après quelques doutes dû à cette charpente profonde, la largeur et l'expression ample des tanins m'envoient en côte rotie. Notre ami avance oui. Mais où ? La puissance, la matière me semble plutôt cote Brune, il acquiesce. Quel producteur et quel millésime ? La jeunesse m'entraîne sur un millésime plus récent, l'acidité du départ m'a fait penser à un 95 mais l'équilibre au réchauffement m'entraine vers 99. Mr Jaune, lui le trouve trop évolué pour un 95, et penche plutôt pour 91. Plus ça se réchauffe plus le côté fondue apparaît bien qu'on sente encore la réserve du vin. J'acquiesce surtout que Mr Jaune, question millésime, ça envoie. Reste le producteur, ayant compris que nous avions raison sur la cote Brune, le côté classique et droit invite à la seule réponse possible : Jamet. Bingo, il s'agit bien d'une Côte Brune 91 de Jamet !

On notera la grande classe chez ce Mr, capable d'aller vous sortir une telle cartouche à déguster en fin de soirée !
Mais c'est vrai, une Côte Rôtie, ça se partage !

NB : Mr Jaune et moi même, devant autant succès, avons décider de nous inscrire au championnat de France de dégustation ! C'est bon de se la p… bercé du bonheur que font naître les grands vins partagés.

40 ans, ça se fête... Richebourg, Chateauneuf, Cote-rotie, Mouton-rotschild

Bonjour à tous,



Le 22 (20+2=22 et 2+2=4) juillet (07), j'ai invîté mes proches sur le thème du 20 au 7 rue Dahomey pour fêter vers 20 h, forcément, mes 2x20=40 ans. Mais 40 ans, c'est aussi 4x10 à fêter en 2008, soit 4 décénies de 20s à découvrir : 68, 78, 88, 98 ! Nous étions 21 à déguster les meilleurs 20s par série de 3 vins sur 4 millésimes, 12 moments de bonheur que j'ai partagé avec mes amis !
La soirée étant quelque peu agitée, je n'ai pas pris de notes donc je ferai des commentaires succincts !
Apéritif :

Haut Médoc, Chateau La Lagune 1968 : Quelle surprise ! Je n'en attendais rien, si ce n'est la symbolique 68, année de naissance, et le vin dans lequel je me plonge pour marquer les évènements de ma vie et pourtant : un nez de fruit rouge doux, de cerise sur un fond délicieusement champignoné et légèrement fûmé, une bouche fondue souple charnue aux tanins éléguants et une finale plus qu'honorable douce de belle amplitude... Bref, une réelle surprise : Très Bien

Chassagne Montrachet, Colin Deleger, 1er cru Chenevottes : Classique nez de poire sur un fond briochée beurrée, une bouche large au toucher taffetas, une finale fraiche de joli longueur. Un vin qui respecte son origine. Bien +

Pinot Gris, Domaine Hurst Grand Cru Brandt 1988 : Un nez délicat, fin, d'agrume confit sur des notes naphtées, une bouche pleine, intense, gardant un bel équilibre, une finale complexe longue sur les notes du nez. Très Bien


Riesling, Chateau Olliviers 1978 : Totalement oxydé, rancio complet faisait penser à un Sherry Manzanilla espagnol !


Entrée : Terrine de joue de boeuf au foie gras, Série 98


Saint-Emilion, Château Larcis Ducasse Grand Cru Classe 1998 : Très classique nez de fruit noir mûr sur un fond fûmé, une bouche corpulente droite aux tanins soyeux et déjà bien intégrés, une finale longue sur le nez. Bref, ça a du bon le classique : Très Bien


Bonne Marres, Domaine Bart Grand Cru 1998 : LA déception de la soirée, le vin est assez plat, on sent le potentiel mais les notes florales évoluent vers la verdeur et la bouche tout en gardnt un très joli touché ne prend aucune amplitude... Déjà beaucoup mieux goûté !




Chateauneuf du pape, Bois de Boursan Cuvée Felix 1998 : Un nez de fruit noir confit, de pruneaux, des notes de chocolat de fûmé sur un fond de viande, de cuir jeune. La bouche est large opulente mais ne tombe pas dans la caricature car elle garde suffisement de droiture pour accompagner de joli tanins amples sur une finale de belle longueur. Très Bien



Plat : Veau de lait de Correze braisé et sa purée fine, sauce girolles, Série 88





Richebourg, Domaine Hudelot-Noellat Grand Cru 1988 : Un nez enchanteur ou se mêle la rose séchée, la purée de fraise des bois, un léger fûmé, les épices... une bouche magistrale de sensualité dans ses tanins caressants, c'est corpulent large et profond car superbement structuré... le vin s'étire en longueur sur une finale qui n'en finit pas ou les arômes évoluent en permanence... Excellent-Exceptionnel


Pessac-Leognan, Château Pape Clément Grand Cru 1988 : la première bouteille est marqué au nez par la coquille d'huitre et la bouche s'exprime peu... je vais de ce pas en ouvrir une autre qui quoique s'exprimant mieux, fait très austère après le Richebourg surtout au niveau des tanins qui paraissent bien rustiques...

Côte-Rôtie, Côte Brune&Blonde Guigal 1988 : Mon grand classique que je ne pouvais pas, ne pas servir. Egale à elle même, un nez de cassis, de fruit noir mûr, de poivre sur un fond bacon grillé puis vieux cuir. Une bouche toujours aussi séduisante, pleine, ample avec des tanins spécials "Guigal Touch". Une finale qui s'étire sur les notes du nez... Que du Bonheur, Excellent



Fromage : Saint Nectaire fermier, série 78




Pommard, Château Meursault Clos des Epenots 1er Cru 1978 : LA révélation de la soirée. Un nez complexe fondue ou se mêle le fruit noir mûr, le cuir, la truffe, une bouche d'école entre profondeur et opulance avec des tanins taffetas caressants, une finale longue, large, complexe, puissante, un petit côté bien mûr en souplesse mais gardant une dynamique sous jacente... bref, un pure bonheur d'un vin dont je me demandais s'il serait buvable ! Excellent-Exceptionnel









Pauillac, Château Mouton Rotschild 1er Grand Cru 1978 : A nouveau l'austérité a du mal à faire oublier la joie du Pommard... Le nez est très Pauillac avec ses notes de tabac, de graphitte, la bouche, plutôt souple, mais charpentée, a de jolis tanins soyeux mais ça manque de complexité, la finale gagne en profondeur mais reste un peu tristoune de mon goût. Très Bien, c'est sûr, mais les grands Bourgognes, c'est plus mon truc !


Hermitage, Domaine Marc Sorrel 1978 : Et les grands Rhone aussi, celui-ci est plus évolué que la CR 88, garde un côté magique au nez avec son cassis mûr, son lard fûmé, les notes de suie. La bouche est plus carrée que la CR et bien longue et droite. Les tanins soyeux épousent parfaitement la profondeur. La finale s'étire sur les notes du nez, encore un grand vin... Très Bien+, et merci à JeanPaul (babe) pour m'avoir fourni cette bouteille !

Dessert : Pêches à la crème légère caramélisé


Barsac, Château Coutet 1er Cru Classe 1978 : très classique, bien fondue avec son nez d'orange confite, ses notes de pamplemousse, de miel, d'épice. La bouche est bien équilibrée et les sucres fondues, la finale est longue sur l'agrume confit. Un très joli vin, Très Bien
Une très belle soirée, merci à Stéphane Chevasus pour la parfaite organisation et la qualité du repas qu'il a pensé et ajusté en fonction des vins.
Vivement les 50 !
Amicalement, matthieu

Infanticide entre amis... Romanée Conti, Chambertin RT...

Bonjour à tous,

Avant de prendre une volée de posts manifestant, tour à tour, l'incompréhension, l'énervement, la désapprobation etc… Je préfère re-situer le contexte de ce dîner très particulier.

Flashback, février 08, dîner au vieux chênes alors que nous entamons une descente magnifique du Rhône septentrionale. L'un d'entre nous, tout jeune allocataire de la DRC, nous explique ses questionnements multiples sur les achats envisagés auprès de cette grande mais "expansive" maison.
La plus part d'entre nous se justifiait d'une certaine réserve à l'égard de ce domaine, en invoquant le refus à rentrer dans le jeu des bouteilles dépassant les 130 €uros par choix ou par moyens. Mais au fond, on sentait tout de même poindre l'ardant désir de confronter notre sagacité de dégustateurs à ce qui est censé se faire de mieux dans cette grande Bourgogne… Et c'est là, entre la Brune et la Blonde, que le plus coquin lança : "Et si on se groupait pour acheter une bouteille " !
Les yeux s'allument et dans la petite seconde de silence qui suit, on entend l'acquiescement général qui se dessine dans les sourires gourmands qui illuminent la tablée !
Dans la foulée de cette idée révolutionnaire et par le simple jeu des calculs du nombre et de nos budgets, il est aussitôt décidé que ce ne serait pas une mais 2 bouteilles qui auront l'honneur de venir chatouiller nos palais impatients.

Impatient, car bien sûr, il n'était pas question d'attendre 20 ans pour que 6 camarades se retrouvent en espérant constater qu'il soit bien 6 ! Et c'est donc quelques semaines plus tard, une fois les bouteilles arrivées à bon port, que la date du 6 septembre fût inscrite au marqueur rouge sur nos agendas.

Autant vous dire que la semaine qui a précédé fût longue et excitante comme en témoigne les 376 mails échangés couvrant l'intégralité des problèmes inhérents à ce genre de dégustation… le lieu, les menus, les vins, les ordres…

La question demeurait : comment composer cette soirée de gala ? Deux tendances nettes se dégageaient. D'un côté les poètes, tenants du : faisons monter en douceur la magie du pinot noir pour finir sur ce qui doit être le Nirvana du pinot bourguignon. De l'autre, les consuméristes, dont je fais partie, " est-ce vraiment le nirvana tant vanté" ou pour paraphraser le maître de séant, "il faut casser le mythe" !

Finalement, c'est l'option du mythe qui fût retenu et quitte à faire des infanticides, autant y aller franc jeu, et il fût décidé que les Echezeaux de la DRC serait confronter à des GC et 1erC de noble origine, de mêmes millésimes (soit un difficile 04 et un facile 05) afin de voir si la réputation du domaine méritait les louanges généralisées que le monde entier propage !

Mathieu proposa de nous recevoir en cette occasion et celle-ci sortant vraiment de l'ordinaire, l'ensemble des compagnes du groupe sauf une (mais qui fût présente par le dessert qu'elle réalisé) se joignaient à nous 6 pour composer une superbe tablée de 11 excitées attendant comme des enfants, les cadeaux du père Noel.


Le menu, composé et réalisé par Mathieu, se prêta fort bien à la dégustation : carpaccio de St-jacques, rôti de veau farcie, médaillons de pomme de terre et champignons, fromage spécial sélection Nicolas, et magnifique dessert réalisée par la femme de Stéphane : FOLIE'S (mousse café/cannelle et pommes caramélisées, génoise
café/cannelle).

Apéritif et entrée :

Champagne Larmandier Bernier 1er cru blanc de blanc : Un joli nez profond sur la craie et le citron, une bouche délicate plutôt crayeuse agrume, une bulle fine, une finale élancée… un joli démarrage Très Bien.

Ensuite, Stéphane sert un blanc et quand je mets le nez dessus, ça "sauvignone" grave ! Mais à le tête de la bouteille comme celle de stéphane, je vois bien que ça n'a rien avoir… pourtant, je ne sens que ces arômes acides/acre qui m'empêche de détecter quoique ce soit. La bouche est plus conforme à la forme de la bouteille, acidulé, goûtant très sec, légèrement perlante et finissant fraichement sur l'agrume acidulé. Stéphane essaye de nous faire deviner d'ou elle vient…
Un Riesling allemand a depuis longtemps été évoqué mais il n'a pas entendu ! Pas trop mon truc en l'état. Bien
Riesling Kabinett Halbtrocken 1997 de Recihsgraf von Kesselstatt

Sur l'entrée, Mathieu sert un beau liquide or qui attaque pas des notes de réduction grillées qui, en s'aérant, deviennent caractéristiques du fût boisé, on devine sous cette élevage assez luxueux de l'ananas, du miel, des notes florales. La bouche est large marqué par le bois et construite sur une acidité fine et à part la noisette et le brioché, aucun arôme d'un cépage que je connais. la finale est puissante sur le beurre la brioche et un fond fruit exotiques... Tout le monde cale devant cette bouteille qui présente un élevage de style noble chardonnay sans en avoir les caractéristiques organoleptiques ! Pour moi c'est jeune et seulement Bien
Chateau Grillet 2002

On sert le plat et enfin le moment tant attendue arrive :


Vin N°1 : Et là... C'est le drame, la première bouteille est bouchonnée... damned, a chacun revient le souvenir de cette anecdote postée sur DC d'une Tâche 89 attendue fébrilement par une assemblée et qui connut le même sort ! Il est tout de suite décidé d'attendre la fin de la série afin de connaitre le coupable

Vin N°2 : Un nez aux accents kirchées plutôt discret sur une fond de fruit noir compoté ou à l'aération arrive de la griotte, des notes de champignon, de viande. La bouche attaque large, c'est dense, charpenté avec de beaux tanins soyeux et amples mais le milieu de bouche se dissocie pour finir par une finale souple qui perd son équilibre. Clairement le vin présente presque des accents sudistes, et la typicité du pinot s'est perdu en cours de route. L'ensemble provenant à l'évidence d'un joli travail n'est pas en place. On penche tous pour 2005. Bien-Très bien. A l'ouverture de la bouteille c'est la déception !
Clos des Lambrays 2005
Vin N°3 : Un nez de fraise écrasée avec des notes d'épices, de réglisse sur un léger fond fûmé. Une bouche charnue vive bien tendue ou apparaissent des notes de gentiane, de girofle caractéristiques du millésime qui accompagen la purée de fruit rouge, la ronce. Les tanins sont ronds et bien intégrés jusque dans une finale fraiche et dynamique qui se prolonge sur les arômes du nez. Très Bien et on sent un pinot de belle facture sur 2004, type un 1erCru. Pas d'erreur
NSG Clos de la Maréchale 2004 Mugnier

Vin N°4 : Un nez discret kirchée, une bouche large ample sur une grande droiture tendue avec des tanins soyeux et une finale incroyablement persistante sur le fruit rouge. Un vin de très belle structure mais très refermée et muet, à date… Bien-Très Bien, et là c'est la bonne blague de Nicolas :
Pinot noir les Rocailles 2004 Paul Giglinger

Vin N°5 : Un nez d'une très grande classe de framboise mûr, de ronce, un peu lacté et encore dominé par un bois noble typé chêne, cèdre (en rien moka, vanille, grillé). La bouche est corpulente sur le fruit noir très mûr, compoté. Les tanins sont déjà caressants, c'est ample, précis, doux mais suffisant frais pour envoyer une finale large dynamique parfaitement équilibré et très persistante. Excellent et grand vin, classe, distingué d'une grande noblesse dans un tyle de vignification Intermédiaire… Et bien sûr, on a tous en tête le millésime et la bouteille tellment on vient de passer dans une autre dimension…
Echezeaux 2005 DRC, d'autant que...

Vin N°6 : le vin suivant présente une parentée sans équivoque avec ces notes de framboise auxquelles s'ajoute la groseille, et les mêmes arômes boisés nobles mais qui cette fois se font plus discret, simplement soulignant d'un trait les notes de ronce de gentianne, d'épice qui annonce le millésime. La bouche est charnue, présentant une matière moins dense mais toujours aussi dynamique avec par contre une intensité des arômes que ne présentait pas la précédente. Les tanins sont bien mûrs et gourmands et on retrouve une finale dynamique classieuse ou se mêle les arômes du nez sur une persistance d'école… Excellent, bien sûr C'est à nouveau très classieux avec une expression aromatique plus aboutie et une grande délicatesse, on a vite trouvé :
Echezeaux 2004 DRC

Vin N°7 : Un nez très mûr aux accents kirchées avec quyelques note de volatiles. Une bouche très mûr sur le cacao et le sucré présentant des tanins ronds légèrement poudrant. A nouveau un style assez sudiste qui a bien du mal à rivaliser avec la classe, la délicatesse et la distinction du vin précédent. Une finale un poil chaude mais qui se prolonge joliment. Bien+ et 2eme surprise de Nicolas qui n'avait pas du comprendre qu'on avait dit Pinot Bourguignon
Pinot noir Clos de la faille 2006 Albert Mann

Vin N°8 : Un nez à nouveau tout en distinction similaire en style aux vins de la DRC; Dufruit noir, du cèdes, du chêne, les notes de gentiane et de girofle de 2004. La bouche est aussi à l'unisson des précedents, ça ressemble à un petit frère avec des tanins amples et soyeux, une largeur et une caresse assez vosniene mais sur une structure plus droite, un peu plus épurée donc moins légèrement moins gourmande, mais c'est du pinaillage. La finale se présente tout en équilibre et persiste longuement avec peut-être une complexité moins marqué mais c'est quand même excellent ! et surout surprenant eu égard à la réputation du domaine :
Echezeaux 2004 Domaine Lamarche

Les bouteilles sont alors découvertes, et lorsque nous constatons que c'est le Chambertin 2004 des amis RT qui est bouchonné, le sang de Mathieu ne fait qu'un tour et il descend immédiatement en cave ouvrir une deuxième quille… Et il a bien eu raison :
Un nez qui va mettre un petit temps pour délivrer ces arômes délicats de fruit mûr, de réglisse sur un fond discrètement fûmé. La bouche est droite, corpulente, longue, les tanins ronds épousent la profondeur et bien qu'encore assez discrets, les arômes de fruit noir mûr, de fûmé, d'épice laissent présager d'un grand bonheur à venir. On est vraiment pour moi dans le style classique des grands Bourgogne et j'adore ! Ici le pinot et le terroir sont magnifiés et ceci s'exprime dans cette finale puissante, longue, fine, ou s'exprime les fruits mûrs, la ronce, les notes de gentiane du millésime puis la réglisse, le fûmé, retour de fruit mûr etc… Pas de boisé, (même classe ou noble) pour soutenir le vin, juste le pinot, son terroir et la magie de la main de l'homme ! Excellent+ bien sûr !
Chambertin 2004 Rossignol Trapet
Pour le dessert magnifique de Shiho, nous ouvrons d'abord :
Vouvray Le Mont moelleux 1989 Huet : malheureusement le nez est gaché par des notes d'olive verte trahissant une légère oxydation. La bouche par contre est magistral d'équilibre mais assez éteinte aromatiquement.

Puis : Sauterne Château de Fargues 1983
Là encore pas de chance, de légères traces de serpillères mouillées entachent le nez mais à l'aération surviennent et réussissent à dominer ce défaut des notes d'anans roti, d'hydromel, de miel. La bouche est droite profonde dynamique et finit sur persistante fine et élancée. Très Bien +

Conclusion :
On n'a pas cassé le Mythe, je dirai même au contraire, quels vins ma foi ! Assez surpris par le style intermédiaire de ces échezeaux, et je dois dire ayant une tendresse un peu plus marque pour les styles classiques, il n'empêche que c'est extrêmement beau et qu'on se dit :
Comme cela doit être beau avec une quinzaine d'années, une fois l'élevage digéré !
Et surtout, dire que ces Echezeaux ne sont que l'entrée de gamme mais alors, c'est comment les autres ?
Un mythe qui meurt, un autre apparaît et celui là il risque de coûter beaucoup plus cher !

Merci encore à Mathieu, Isabelle et leur enfants pour leur acceuil, leur organisation et leur gentillesse.

Amicalement

Un évènement exceptionel... Volnay champans, Leoville barton

Bonjour à tous,

Il est des moments qui restent gravés à tout jamais dans votre mémoire. La naissance d'un enfant en fait bien sûr partie ! Ces moments inoubliables se partagent à deux... mais par la magie d'une bande de passionnés, ils peuvent se prolonger... et c'est ainsi que nous nous retrouvons dans notre repère favori pour fêter l'arrivée de Julien.

Pour bien démarrer une mise en bouche :
Riesling Drei Exa 2006 Ginglinger : un nez fruité de poire, une bouche légèrement bonbon anglais et mentholée proposant une jolie rondeur dans une structure bien droite. La finale se tend et dans un bel équilibre dispense ses arômes de pêche, d'agrume bien typique. Encore jeune mais déjà très agréable. Bien +
Le vin suivant à un nez fin, complexe, sur des notes de quinquinas, d'hydromel, de fruit blanc mûr puis des notes miellées sur un fond naphté. La bouche est profonde, sèche, effilée sur le cédrat, la craie, un touché rond, le tout d'une grande délicatesse et dégageant une impression de pureté qui se retrouve dans cette finale fraîche, minérale avec ces notes de silex et qui persiste interminablement sur les agrumes, une légère amertume bien balancé par le côté mûr et les arômes du nez. Whaoou, ça envoie... Riesling Frederic Emile Trimbach 2000 : Excellent
Difficile de passer après cet élixir... mais la bouteille suivante a un nez qui, une fois la réduction passée, présente des notes grillées, fleuries assez aériennes, sur un fond de poire mûr, marquant sa différence comme un Chardonnay de belle origine. La bouche confirme avec une attaque large, ample sur le fruit jaune bien mûr et des notes grillées (réduction ?) s'accompagnant d'un toucher doux. La finale est délicate, gourmande avec des notes mentholées, briochées. J'annonce Meursault 2003 à qui, un poil de fraîcheur et de tension supplémentaire, aurait donné ces lettres de noblesse. Et c'est effectivement un Meursault Charmes BC 2003, Bien-Très Bien. (Un grand merci à son généreux donateur )
Enfin, un 3eme blanc arrive avec un nez miéllée sucré sur des notes mentholées. La bouche légèrement lévurée et réduite s'étire sur la poire et la craie dans une trame fraîche enveloppée d'un joli gras. La finale tonique est longue légèrement marquée par un boisé reconnaissable. Vin très bien équilibré entre gras et acide. Pouilly Domaine Valette 2002, Très Bien
On passe ensuite au rouge et ça démarre... par une atroce odeur de bouchon tant pis pour ce Nuits Vaucrain 99.
Frustré de cette expérience, la bouteille suivante est attendue avec impatience.... Et elle fait bien de se faire attendre car à peine le nez s'avance au dessus du verre que surgissent de magnifiques arômes complexes de fruit noir et rouge mûr, de truffe, d'humus, des traits de cerise, des notes de cuir, des volutes de sous-bois, bref on s'extasie de cette complexité et cette profondeur qui donne une irrémédiable envie de tremper ces lèvres et là... c'est proche de l'extase, à une attaque large, succède une droiture et une profondeur qui donne envie d'explorer ces goûts complexes de fruits mûrs compotés, de champignon, de fûmé, de cuir, ça n'en finit plus et la texture soyeuse des tanins, et leur développement ample renforce ce sentiment de plénitude. La finale fraîche, jeune, dynamique presque puissante, relance le kaléidoscope d'arômes sur une longueur interminable !!!! C'est jouissif ! Ce Volnay Champans Voillot 90 est simplement exceptionnel (19/20) et mérite bien sa réputation. Ce vin ne se déguste pas, il se boit et malheureusement trop vite ! Un immense Merci à Mônsieur Charlot pour le bonheur qu'il nous a procuré, vous avez grandement contribué a faire de cette soirée un moment d'exception !

C'est ma bouteille qui suit et vu ce qui vient d'être fini, j'ai bien peur de la comparaison... Mais la magie des cépages opère car le nez profond de fruit noir mûr, de cèdre, sur un fond délicatement fûmé/grillé, tout en élégance et un peu austère annonce le différence entre deux écoles d'excellence. La bouche charpentée, droite, profonde, s'accompagne d'une souplesse de fruit noir mûr sur un fond fûmé. Les petits tanins soyeux sont peut-être un peu lâches et manquent d'un poil de consistance mais se fondent parfaitement dans une finale souple mais tonique longue qui reprend les arômes du nez à peine gâché par de petites notes alcooleuse. Ce Léoville Barton 95, Saint Julien oblige, mérite quand même toute notre considération car sa place après le Volnay n'était pas facile... Très Bien +
La forme de la bouteille suivante est bien semblable et ne trompe pas, et le nez encore moins, fondu, mûr, sur le fruit noir avec des notes animales, cuirs, un côté lacté et un fond fûmé, la grande classe. La bouche charpentée explose de poivrons grillés, de cassis, de myrtilles mûrs presque confiturés mais dans une bouche tout en longueur, fraîche, droite, profonde ou les tanins soyeux et larges tapissent le palais de douceur. La finale fraîche est puissante et persiste longuement sur les arômes du nez montrant une grande distinction et une noble origine. Ce cousin Léoville Poyferre 82 est grandiose de jeunesse tout en montrant sa maturité parfaite, admirable, excellent !
Cette série de trois vins est la plus belle jamais dégustée et c'est pourquoi je remercie mes camarades et les formidables donateurs d'avoir fait de cet évènement d'exception, la naissance de mon fils Julien, un moment d'exception inoubliable !