Bonjour à tous,
Retour de vacances après un séjour du côté de Cahors dans un gite charmant La Mouline, ce qui augurait d'ailleurs du meilleur :-) et ce qui fût le cas avec la découverte de quelques jolis domaines et la visite du domaine des Cèdres, grand classique de l'appellation dont la réputation n'est pas usurpée.
Très joli gamme avec une grosse surprise, les 2 cuvées emblématiques
Chateau le Cèdre, et
Le Cèdre sont proposées en mode bio traditionnel et en mode sans souffre ajouté, y compris à la mise donc nature !
Et pour une fois, en tout cas à la cave, puis quelques jours après avec les copains, les vins ne sont pas du tout dans la caricature du vin nature. pas de réduction/oxydation intempestive, du beau fruit, de la densité, de la profondeur, et une matière certes domestiqué, affable, soyeuse, mais qui ne perd pas ce je ne sais qui de "sauvage" qu'apporte le Malbec.
Par ailleurs, ils proposent des vieux millésimes à la vente, et j'ai craqué pour le plus agé, 2003, avec le risque du vin sec, et cuit. Et bien pas du tout, les camarades dégustateurs n'ont pas trouvé le millésime, tant la structure charpentée et précise tient le vin, offrant même une quasi fraicheur en finale. Très joli vin, puissant, robuste, aux arômes de cassis mûr, puis les petites notes de violettes, florales sur fond d'épice, et de cuir. Excellent 93 (17).
Et puis une découverte, le
Chateau les Croisilles, bu 2 fois au restaurant, la cuvée Silice, puis conseillé par la sommelière du resto étoilé le Gindreau, la cuvée Divin. A chaque fois, 2 très jolis cahors, à la bouche soyeuse, aux tanins précis, puissant certes, mais tout à fait domestiqué et gardant donc ce côté un peu sauvage, sans la rigidité ou la rusticité (en tout cas sur Divin) que l'on peut parfois rencontré sur les Malbec.
Ensuite, ce fut la semaine dégustation à tout va, avec les copains en Dordogne. Et cette année, Nico nous a réservé une surprise, une horizontale de
Chenin du millésime 2017.
Pour moi, cela a été clair,
La Bretonnière de la Taille aux Loups (Blot) a été mon préféré, joli vin, droit, précis, et à la belle profondeur. Juste derrière,
Les Bournais de Chidaine s'exprimait un peu moins, se présentait un peu plus riche et moins profond, joli vin quand même.
Le Mont de Huet était un peu flou, beaucoup moins expressif et manquait de précision. La
Négrette du Rocher des Violette avait une pointe serpillère, champignon de cave pas très joli (bouchon à mon avis) que David a aussi trouvé mais pas Nico. Dommage, car c'est un joli cru habituellement. Enfin, j'ai bien aimé le
Clos de Carême, avec ces notes de poire William pure et explosive, par contre, il n'y avait que ça (pas très complexe) et cela finit court mais très belle expression de poire, mon vin N°3.
Une fois connu, Nico a réussi a remettre tous les propriétaires sur leur bouteille (il ne connaissait pas l'ordre de service). Je n'ai reconnu que Blot et Chidaine.
Et sinon, la ribambelle de crus dégustés en cherchant des accords mets-vins parfois improbable mais réussi ! Un montage des crus dégustés et quelques CRs succincts et rapides, des vins remarquables, . Une seule déception et pas de bouchon en quelques 30 vins dégustés... Une belle année :-)
On a même pu profiter du passage de l'ami Florian qui nous a fait découvrir un vin Corse excellent, la cuvée
Kalliste du domaine U Stiliccionu, un rouge explosif de fruit rouge et noir, d'épice, une belle bouche pleine dense, aux tanins soyeux, c'est ample mais cela garde de la droiture, et pas de sensation alcool en finale mais un joli fruit sur un fond de noyau et d'épice.
Peut-être le meilleur vin dégusté de la semaine, cadeau de Michel, merci pour ce très beau cadeau. Le commentaire est de NicoS, ne l'ayant pas commenté sur le moment et le CR de Nico rendant, comme toujours, honneur au vin. (Nico, le roi du CR :-))
Riesling Grand Cru Eichberg 2000 - Domaine Paul Ginglinger : Feu d’artifice d’orange confite, mandarine, coumarine, cuir, fumée et menthol au nez. L’attaque en bouche est large, grasse, délicieusement « beurrée ». Le vin déroule sa majesté autour d’une matière dense, à l’acidité discrète, puis emporte tout sur son passage avec une finale interminable, portée par une fine amertume et ses arômes de mélisse. Sublime, il offre la complexité et le caractère abouti propres aux grands vins de terroirs à leur apogée.
En ce qui me concerne, tout a fait aligné sur ce CR, Exceptionnel 96 (18,5)
Chablis, Domaine Droin Valmur 2010 : Un nez superbe, de chablis complexe avec ces notes de fruit blanc, poire, pomme, puis foin coupée, herbe séchée, pointe boisé très légère, fond mousseron, puis roche, coquille d'huitre. La bouche est dense, tendue, magnifiquement enrobée d'une matière soyeuse, de la tension, de la fraicheur, et une longue finale, profonde, intense de fruit blanc, pomme granny, note foin, herbe séchée, mousseron, fond coquille d'huitre, pierre chaude... et au réchauffement léger boisé plus présent. Excellent 94-95 (18)
Batard Montrachet, Morey Coffinet 2010 : Un nez qui commence à s'exprimer, mais encore marqué d'un boisé classe avec une touche vanillée, puis la poire, note amande, puis aubépine, pointe chèvrefeuille, fond boisé puis craie, amande. La bouche est dense, belle matière précise, c'est puissant, long, sur le fruit blanc, puis aubépine, note légère vanille, fond fumé, finale puissante, et belle persistance. Encore tout jeune, il faut lui laisser 10 ans de plus pour s'exprimer complètement. Excellent 94-95 (18) et accord réussi avec une andouillette AAAAA de compétition, délicieusement grillée au feu de bois.
Et pour les blancs, la confrontation finale de la semaine, ou je reproduis encore le CR de NicoS, très beau et tellement juste :-)
Riesling Grand Cru Pfersigberg 2010 - Domaine Paul Ginglinger
Riesling Grand Cru Rangen Clos Saint Urbain 2010 - Domaine Zind-Humbrecht
Un cépage et un millésime en commun, mais ce sont bien deux terroirs très distincts qui hurlent leurs différences dans le verre !
Pureté, éclat, complexité et fraîcheur aromatique juvénile sur le
Pfersigberg, avec de la verveine, du brugnon bien juteux, du seringat et une farandole d’agrumes. La bouche est toute en muscle calcaire, dense, serrée, très sèche et étirée, soutenue par une formidable acidité, véritable colonne vertébrale du vin. Finale interminable, marquée par le zest et une fine salinité. Un grand Pfersigberg, encore si jeune. (Ma note Excellent-Exceptionnel 94-96 18)
Mélange de volupté fruitée et de froideur pierreuse pour le
Rangen. La pierre à fusil est évidente et s’affirme à l’aération, mais elle cohabite avec un fruit très mûr teinté d’exotisme, mélange de mangue, de pêche blanche, de papaye verte. La bouche est large, sphérique, bâtie sur un pH qui paraît élevé. La structure s’articule autour du gras, de la richesse intrinsèque et non de l’acidité qui se fait discrète. Beaucoup d’ampleur en finale. (Excellent 93-94 17+)
Pour les rouges, de jolis bouteilles aussi même si 2010, immense millésime, nécessitera sur les GC, encore une dizaines d'année de garde pour donner son max ! Mais le plus beau dégusté en ce qui me concerne, c'est :
Côtre Rotie, Rostaing La Landonne 2010 : Un nez d'une grande finesse, cassis mûr, note d'épice, réglisse, poivre, pointe violette délicate, fond fumé léger cuir. La bouche est corpulente, aux tanins veloutés, fins et précis, denses, mais aussi profond, délicat, finale fraiche, empreinte délicate, et longueur impressionnante. Excellent-Exceptionnel 95+ (18+) Une caresse que tout le monde a placé en Côte Blonde, tellement le tanins est soyeux, fins, délicats, mais pourtant la profondeur, la structure de la Landonne est bien là :-). A nouveau accord étonnant avec une pizza intégralement maison au scarmoza et à la pancetta...
Clos Vougeot, Rion 2010 : Un joli nez élégant, pointe réduction, fruit noir mûr, puis plus rouge framboise, note ronce, sous-bois, pointe épice, girofle fond fumé. La bouche est corpulente, droite, jolis tanins soyeux, de belle densité, c'est profond et friand, avec une pointe acidulée, finale de belle longueur Excellent 93-94 (17,5)
Bonnes Mares, Bart 2010 : Un nez qui commence a s'exprimer a 24H d'aération, du fruit noir mûr, épice girofle, réglisse, pointe sous-bois, fond réduc grillé, fumé, puis plus cuirs. La bouche est charpentée, dense, concentré, tanins fins, soyeux, c'est puissant, frais, de la structure, finale puissante, mais fine, et longue finale fruit noir, épice fond fumé. Encore tout jeunot, un très gros potentiel Excellent 94-96 (17,5 cette fois-18+)
Enfin, petit clin d'oeil pour le meilleur rapport Q/P des vacances que ce
Muscat de Rivesaltes 2018 des Shistes à 9€ domaine, bu glacé, qui est une bombe atomique d'exotisme sur la mangue, le fruit de la passion, la papaye, le citron vert, une bouche riche certes mais bien acidulée, et une finale sur le cédrat et le zest de citron vert remarquablement digeste et gourmande... Excellent 93 (17)
Nombreux autres beaux vins, tel que le Riesling Schlossberg Mann 2008 (17,5), Chianti Badia a Coltibuono 2010 (17+), le Pibarnon 2013 (17+), Brane Cantenac 2000 (17,5), Le Cèdre 2003 (17), Le Chemin Noir de Tessier (100% pinot d'Aunis) (17) , le Pommard Charmot Vaudoisey Creusefond 2007 (17), Le Remus Plus 2010 de Blot (17,5), le Volnay Champans 2005 de Voillot (17).
Vivement l'année prochaine :-)
Amicalement, Matthieu