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Le vin, ça se partage ! c'est comme le bonheur... Le bonheur simple d'une dégustation de grand vin de Bourgogne ou d'une belle syrah ! Alors n'hésitez pas à consommer ce blog sans modération, contrairement à l'Alcool qui se consomme, majeur et avec modération. La plus part des vins sont dégustés et crachés.... Consulter le aussi en vidéos sur YouTube

dimanche 1 décembre 2019

WE en Bourgogne, on se soigne au Pommard 69

Bonjour à tous,

Le traditionnel trip en Bourgogne a été court cette année, car je voulais être au 50 ans de mon associé et ami samedi soir. Du coup, un programme raccourci et des visites sans même déguster pour certaines. C'est plutôt le Chardonay que j'ai beaucoup moins goutté, je n'aurai donc pas d'avis sur ce millésime 2018 en blanc.

Pour le rouge, un peu plus de dégustation, des 2017 et 2018. Bon, comme pressenti les 2017 sont des friandises remarquables, au fruit éclatant après quelques heures d'ouverture, et aux épices charmeuses, pas d'une grosse densité, les bouches présentent une fraicheur, une délicatesse tout en fruit, pouvant aller même jusqu'à la gourmandise, pour le terroirs chauds, bien mûrs. Ces 2017 nous régaleront le temps que les 2015 et 2016 arrivent à maturité.

Pour les 2018, j'ai gouté des crus magnifiques et d'autres moins, donc un millésime pas si facile je trouve, mûr, mature, avec pas mal de matière mais parfois des tannins saillants assez marqués et des souplesses sur les finales qui seront, j'espère, compensé par les structures. Il m'a plutôt évoqué 2009 surtout par les structures et formes des vins, en moins homogène (quasiment tout se gouttait bien en 2009), et avec plus de matière, et donc parfois des tanins moins charmeurs. Par contre, quelques crus topissimes chez certains, et comme d'hab, plus on monte dans les crus, plus les tanins sont charmeurs, les vins pleins, et gourmands… et avec la profondeur de leur grand terroir.

Et puis cette année, un moment de grace superbe. Un immense Merci à Jean Pierre Charlot de nous avoir offert avant son prochain départ à la retraite, cette verticale dont il nous parlait depuis quelques années.



Il nous a donc concocté le samedi matin une remontée dans le temps au travers du Pommard 1er Cru Pézerolles Domaine Joseph Voillot. Pézerolles, un Pommard côté Beaune, au dessus des petits épenots, qui se caractérise plus par sa délicatesse et son côté épicé que par la puissance mais dont il n'est pas dénué sur certains millésime.



Nous avons dégusté 18 millésimes en présence de son neveu qui reprend le domaine et Patrick, célèbre vigneron de Meursault et avons pu discuter et échanger nos sensations, et surtout notre joie de profiter d'un tel programme ! Quelques commentaires :

2017 : Joli friandise avec déjà des aromes moka, tout en fraicheur épicé, et une finale qui accroche encore un peu. Excellent 91 (16,5)

2016 : Très jeune, très classique au nez, bouche pleine, tanins saillants comme souvent sur 2016, finale fraiche, un peu séchante mais aux jolis notes ronce sur un fond fumé. TB 90 (16) Vraiment 16, pas un millésime qui me touche.

2015 : Super nez, début de complexité, avec un coté aubépine, amande puis épice, bouche énergique, belle tension, bien enrobée de tanins soyeux, finale tonique, et longue persistance, yesss Excellent 93 (17)

2013 : Début de note évoluée, avec un fond cacao moka, bouche fraiche tendue, tanins ronds enrobants, plus végétal, ronce, sous bois en bouche, finale fraiche, manque d'un peu de densité. TB 90 (16)

2011 : Nez plus champignon noble, pointe réduction, assez marqué framboise, bouche large, pas très dense, tanins soyeux, finale fraiche, mais un peu trop tendre/fluide. TB 88 (15)

2010 : Oh, nez beaucoup plus abouti, complexe, réglisse, framboise, fond tabac, moka classe. Bouche corpulente, large, belle énergie, fraicheur qui tend le vin, ample, gourmand, acidulé, framboise, réglisse, moka. finale fraiche, belle persistance, longue, complexe… Super vin, Excellent+ 95 (18)

2009 : Waouh, déjà goutté récemment, ce 2009 envoie du lourd, pareil que 2010 mais encore plus d'expression au nez, avec un pointe de gourmandise supplémentaire. En bouche, l'amplitude est plus forte et la gourmandise monte d'un cran, la finale présente une empreinte tanique veloutée mais garde une structure solide qui tient le vin sur une persistance incroyable… Grand vin, Exceptionnel 96 (18,5)

2000 : Nez plus marqué de note tertiaire, champignon noble, cèpe grillé, fond moka. Bouche un peu souple, gourmande et finale très tendre qui manque d'un peu de gnaque ou de structure. TB 89 (15,5)

1998 : Nez élégant, fruit noir, tabac, moka, bouche droite, tendue, joli profondeur, tanins un peu rustiques, plus fruit confit, finale fraiche, belle persistance moka, tabac. Très intéressant TB 90 (16)

1990 : Waouh à nouveau, nez cèpes grillés, tabac blond, épice presque boite à cigare, sur fond moka gourmand. Bouche charpentée, ample, tanins denses, quasi velours, belle fraicheur qui tend la finale, qui reste délicate, en finesse, mais puissante et longue, sur le fruit noir compoté, gourmand, cèpes grillés, moka, tabac… Complexe et gourmand en restant frais et délicat, de la bombe. Exceptionnel 98 (19)

1988 : Nez très proche mais moins expressif et plus froid, moins gourmand. Bouche charpentée, plus droite, tendue, belle structure plus marquée, plus de profondeur, moins de gourmandise que 90, et une finale d'une intensité moindre. Très joli vin quand même, surtout après 90... Excellent 93 (17)

1984 : Nez kirchée aux note de noix qui annonce un vin qui est passé, première bouteille passée seulement ! Mais sur ce millésime de piètrre réputation...

1983 : Cette fois, le nez est clairement tertiaire mais très appétant, l'humus, le moka, le cèpe, une pointe kirchée sur un fond fumé donne envie. La bouche est large, la structure maintient un ensemble droit, voir un peu rigide, de jolis tanins soyeux avec une belle concentration, mais qui finissent un poil sec, et une finale friande moka, kirchée, tabac très bonne. Excellent 92 (16,5+)

1981 : Nez fruit confit avec des notes presque mentholées, puis humus, tabac. Bouche souple, ronde mais bien vivante. Finale acidulée, voir vive avec un côté kirchée, chaud presque alcool. TB 87 (15) mais quelle tenue pour ce millésime de très faible réputation...

1977 : Un nez plus caramel, puis les classiques moka, kirch et de belles notes végétal noble. Bouche souple à l'attaque, un côté doucereux, friands, mais ça se tient, c'est même assez craquant sur le cèpes grillée, le moka, le sous-bois. La finale est fraiche, encore tonique, avec un côté acidulé très friand. TB 89 (15,5). A nouveau quelle réussite pour ce millésime.

1976 : Un nez kirché assez dominant, bouche droite tanins ronds, encire bien présent. Finale un peu plus souple, fruit acidulé, et pointe alcool. B-TB 87 (15). A nouveau belle tenue pour ce millésime de sécheresse...

1969 : Whaouh, à nouveau un nez superbe, moka, cèpes grillés, humus, harmonieux et gourmand. Bouche charnue, aux tanins soyeux, fins, précis, une caresse acidulée de cèpes grillés, de moka. Une finale encore puissante, délicate, une empreinte soyeuse pour accompagner une longue persistance. Excellent 93 (17)

Bon, il est midi et quelque, et c'est là que Jen Pierre me dit, il faut que je prenne mes médicaments… Et je le vois avaler ces pilules avec un verre de Pommard 69, il me regarde de son oeil goguenard et rieur et me dit : Ah je t'ai pas dit, ici on se soigne au Pommard 69... Voilà tout Jean Pierre, qui a passé la dégustation à dire qu'il n'y était pour rien si les canons étaient bons, que c'est le terroir, ou le millésime, ou que le vin s'est fait tout seul… Non JP, tu es un magicien, et ton talent t'es magnifiquement rendu par tes terroirs ! Je te souhaite une magnifique suite, et t'inquiète, il y aura toujours un petit con de parisien pour venir t'emmerder, toi qui croyait te planquer dans le Roussillon, AHAHAH, j'y vais chaque année ;-) Encore 1 000 mercis pour ce grand moment de dégustations et d'amitiés.


En parlant de partage, que dire aussi de notre Paulée Montheliesque du vendredi soir… Tous le monde a apporté des vins incroyables, et qui en plus, se sont merveilleusement gouttés.


Je ne vais pas commenter les 26 vins mais ma note la plus basse, c'est 91 (16,5) et la plus haute 99 (19) mais surtout c'est 8 vins a 95 (18) ! Pour en savoir plus :



Quelques commentaires pour le top de cette soirée pour moi :

Pessac, Domaine du Chevalier Blanc 2008 : défectueuse

Cote Roussillon, Domaine des Shistes Casot d'en Gora 2016 : Excellent 93 (17)

Meusault, Grivault Clos des Perrières 2009 : Nez d'une grande classe, chardonnay noble origine, bouche gourmande engardant concentration, matière taffetas, structure, finale longue persistance classe, beaucoup de profondeur bien que fruit jaune mûr, gourmand, aubépine, tarte citron meringuée, brioche grillé… Excellent 95 (18)

Pouilly Fuisse, Guffens La Côte 2002 : plus tendue, droit, frais avec une pointe fruit exotique. Excellent 94 (17,5)

Meursault Germain Perrières 2007 : Nez classe avec une pointe exotique gourmande. Bouche dense ample, belle matière concentrée, droite, c'est classe, fruit jaune mûr, aubépine amande, pointe fumé, gourmand et très persistant. Superbe 95 (18)

Riesling, Trimbach Frederic Emile 2009 : Excellent 92 (17)

Riesling, Zind Humbrecht Clos Windsbuhl 2010 : Excellent 91 (16,5)

Riesling, Ginglinger Pfersigberg 2002 : Nez qui pétrole joliment, puis plus évolué, kumquat, pointe quiquinat noble, puis note tourbé, fumé, classe. Bouche droite, tendue, profonde, joli matière enrobante et longue finale, fraiche, profonde. Excellent+ 95 (18)

Pomerol, Chateau l'évangile 2004 : Nez classe, profond et gourmand à la fois, cassis mûr, note graphite, fond moka. Bouche ronde gourmande, tanins fins, abondants, soyeux, joli fraicheur donnant de la profondeur et longue finale friande, soyeuse, délicate ou arrive le tabac blond, le moka… pfff grand vin Excellent+ 95 (18)

Pomerol, Chateau la Fleur Petrus 2005 : défectueuse

Saint Julien, Chateau Leoville Barton 1998 : Excellent 91 (16,5)

Saint Julien, Chateau Gruad Larose 1936 : TB 89 (15,5)

Chambolle Musigny, Barthod Les Fuées 2007 : Excellent 92 (17)

Chambertin, Dom Laurent 1999 : Excellent 93 (17)

Chambertin Clos de Beze, Bart 2003 : Nez délicat profond, framboise mûr, puis épice réglisse, girofle, pointe ronce, humus qui donne la fraicheur, fond début de cuir, léger moka. Bouche ample, tanins taffetas, ample, de la structure, mais de la délicatesse, finale tout en structure et longue persistance, fruit mûr, épice girofle, réglisse, pointe humus, champignon noble, fond moka, cuir. Exceptionnel 96 (18,5)

Romanée Saint Vivant, DRC 2006 : Nez puissant, expressif, plus mat mais complexe, fruit noir, épice clou de girofle marqué, fond zan. Bouche concentré, robuste, tanins denses soyeux, c'est très puissant, ample, ça envoie, on dirai que c'est jeune...Finale fraiche, voir tendue, profonde, et quelle puissance… Première RSV pour moi, mais encore bien jeune. Exceptionnel 96+ (18,5+) mais encore du potentiel.

Et c'est là que Nicolas Rossignol, notre invité du soir, sert ces 2 bouteilles, et comme dirait Mathieu, tranquille, serein… en nous annonçant que c'est un exercice. Après le monstre qui vient d'être servi ?

Chapelle Chambertin, Rossignol Trapet assemblage 2009 : un nez plus gourmand, très expressif et complexe, cassis mûr, épice plus réglissé, pointe fleurie pivoine, pot pourri, fond léger fumé d'une classe folle. Bouche droite, ample, tout en soyeux, qui gagne en élégance, sur la puissance de la RSV de mon gout, grande intensité, précision, finale ample, délicate, précise, regain de puissance et longue persistance, traçante, gourmande mais aérienne, pfuiff, quelle classe dans ce vin. Je comprend la sérénité de Nicolas, Exceptionnel 99 (19)

Chapelle Chambertin, Rossignol Trapet Les Gémeaux 2009 : parcelle vinifié séparément sur une pièce, habituellement, il constitue les 20% de l'assemblage finale (80% En Chapelle). : Nez plus baroque, plus sauvage que l'assemblage, manque cette profondeur typique de Chapelle, mais avec un côté plus sexy. Excellent 94 (17,5)

Clos de Vougeot, Meo Camuzet 2011 : Un nez a nouveau grande élégance, floral, pivoine, pointe amande. Bouche charpentée, tanins soyeux, ample, joli fraicheur, finale profonde, délicate, et longue persistance classe. Excellent + 95 (18) Et décidément j'aime beaucoup les vins de Meo Camuzet.

Bonnes Marre, Roumier 2011 : Excelle nt 91 (16,5)

Côte Rotie, Rostaing Lardonne 2009 : Nez superbe cassis mur, puis fraicheur avec des notes florales, violette, pointe plus sauvage à nouveau, et fond de viande rôtie. Bouche puissante mais délicate, tanins veloutés, belle structure profonde. finale ample, longue persistance, grande intensité. Excellent 95 (18)

Côte Rôtie, Chapoutier Mordorée 1999 : nez plus cuir, puis moka, à maturité?. Bouche harmonieuse moins intense que la Lardonne, moins de structure mais à point, soyeuse, belle concentration, droite. Finale fraiche, délicate, tout en caresse, et belle persistance. C'est Excellent à Nouveau 95 (18)

Hermitage, La Chapelle 1997 : TB-Excellent 91 (16+)

Madiran, Chateau d'Aydie 2001 : TB 88 (15) mais difficile après cela, les tanins contrastent terriblement...

Gewurztraminer, Ginglinger Pgersignerg VT 2015 : Nez superbe de complexité, gardant de la fraicheur, bouche pas trop sucré, aucune mollesse, belle droiture, finale acidulée, longue magnifique, fruit exotique, épice, fond léger tourbé. Excellent 95 (18)

Quelle soirée mes amis… Merci à tous. Les vins se sont formidablement gouttés, comme souvent le vendredi de la Paulée Montheliesque

Amicalement, Matthieu

 

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