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Le vin, ça se partage ! c'est comme le bonheur... Le bonheur simple d'une dégustation de grand vin de Bourgogne ou d'une belle syrah ! Alors n'hésitez pas à consommer ce blog sans modération, contrairement à l'Alcool qui se consomme, majeur et avec modération. La plus part des vins sont dégustés et crachés.... Consulter le aussi en vidéos sur YouTube

samedi 11 décembre 2021

Superbe verticale du Château Haut Bailly sur 19 millésimes lors du WE en Bge

Bonjour à tous,

MathieuG voulait depuis longtemps organiser cette verticale d'un château qu'il affectionne beaucoup.

Je poste ici son CR concernant le contexte de la dégustation, et ses notes surpour chaque vin après la mienne.

En décembre 2019, le château Haut-Bailly a rendu hommage à Bob Wilmers, propriétaire décédé en 2017, en recevant plusieurs journalistes pour un dégustation couvrant les millésimes 1998, année d’acquisition du Château par Bob Wilmers, à 2017. Après avoir vu les comptes-rendus de cette dégustation fleurir sur la toile de-ci de-là, je m’inquiétais rapidement auprès de mes amis dégustateurs : comment le château avait-il pu oublier mon nom de la liste des invités ? Moi, l’un des plus fidèles admirateurs (anonymes) du château Haut-Bailly !

Je ne saurais dire si c’est l’élégance intemporelle de l’étiquette de Haut-Bailly, le partage d’un Haut-Bailly 1990 exceptionnel entre amis à Meursault en 2010, le souvenir de mon Père qui aimait bien Haut-Bailly, ou le fait que Nicolas, l’un de nos compères dégustateur(.com) exilé à Colmar,  appréciait également beaucoup ce château, mais le résultat est que je me suis mis à collectionner quelques bouteilles du château sur tout un tas de millésimes. Tant et si bien, que lors de nos dégustations à l’aveugle, mes camarades proposaient généralement « Haut-Bailly » quand je leur faisais goûter un bordeaux de noble origine !

Donc, vexé de ne pas figurer sur la liste des invités, j’annonçais à mes camarades dégustateurs que j’allais organiser une verticale de Haut-Bailly. Non mais !

Périodes de confinement et péripéties sanitaires ont fait que cette verticale n’a pu se dérouler qu’en décembre 2021. Nous étions regroupés en terre Bourguignonne pour cette verticale (nous ne sommes pas sectaires) et surtout cela permettait de partager ce bon moment avec Patrick, le plus grand amateur bourguignon de Bordeaux.

Benoît avait gentiment complété cette verticale avec le millésime 2008, et j’avais mis à profit un bon cadeau que l’on m’avait offert pour acquérir quelques millésimes au prix stratosphérique comme 2010 et 2016.

Quelques jours auparavant, la sempiternelle question de l’aération des vins nous taraude. Comment rendre accessibles les millésimes les plus récents sans toutefois flinguer les plus anciens avec une oxydation trop importante. N’ayant jamais été fan de l’ouverture 24h à l’avance, j’opte pour la prudence.

La nuit portant conseille, je décide d’ouvrir les millésimes les plus récents et d’épauler 2014, 2015, 2016, le matin même.

Le midi nous ouvrons les millésimes jusqu’à 2000, puis carafons certains vins un à deux heures avant la dégustation.

Matthieu (l’autre) et moi tombons rapidement d’accord sur le fait d’organiser la dégustation par séries de vins plutôt que de jouer les montagnes russes en alignant les grands millésimes et les plus faibles. Excellente idée, la dégustation n’en sera que plus intéressante.


Alors le Château Haut Bailly, grand cru de Pessac Léognan dont voici les infos tirés du site et mes commentaires :


Le Château Haut-Bailly est niché au sommet d’une croupe du terroir historique des Graves, sur la rive gauche de la Garonne. Son vignoble de 30 hectares s’étend sur des sols de graves, sable et argile, dont la pente douce assure un excellent drainage. Le sous-sol est constitué de faluns et de sédiments marins. L'acquisition de Haut-Bailly en 1955 par Daniel Sanders, négociant en vins d'origine belge, marque le début d'une nouvelle ère. Daniel Sanders, puis son fils Jean se passionnent pour le vignoble, le remodèlent, construisent de nouveaux chais, privilégient la sélection dans les vignes. Jean Sanders achève de redonner aux vins leur style et leur réputation. Haut-Bailly retrouve son rang de très grand vin (je suis tout a fait d'accord).

Le vignoble est une mosaïque de sols et de sous-sols sur lesquels sont plantés une sélection de cépages historiques : 60% Cabernet Sauvignon, 34% Merlot, 3% Petit Verdot, 3% Cabernet Franc. Cette diversité assure une qualité constante et la réputation de Haut-Bailly. La variété des sols et l’équilibre entre des parcelles plus ou moins élevées – certaines dominent à plus de 20 mètres au-dessus des autres – offre à Haut-Bailly la capacité exceptionnelle de s’adapter et d’exceller dans tous les millésimes (ce que la dégustation va confirmer :-)).

La vinification parcellaire permet une précision optimale dans l'élaboration et l'assemblage du vin, révélant le caractère de chaque micro-parcelle du vignoble. Une trentaine de cuves en béton permet de suivre finement l’évolution de chaque lot lors des fermentations. Une exigence : préserver le fruit et extraire des tanins soyeux grâce à la régulation des températures et des remontages en douceur. L’expression des parcelles et le caractère unique des cépages sont fidèlement préservés et associés à travers l’art de l’assemblage. Les vins de Haut-Bailly subliment toute la sensualité des Graves. L’élevage s’effectue sur 16 à 18 mois, en barriques de chêne français provenant de 6 tonnelleries sélectionnées.


Nous avons donc 19 millésimes que nous avons réparti avec MatG par 4, en les regroupant par type de millésimes. La dégustation n'est pas en aveugle pour pleins de bonnes et surement mauvaises raisons.

De manière générale, Haut Bailly est un Pessac "classique", aux structures charpentées à robuste, selon les millésimes, aux élevages "peu" marqués, que je trouve souvent très cabernet sauvignon avec un côté classe, profond et racé. Il n'est pas pour moi dans la catégorie des vins flatteurs, cherchant le gourmand/sexy. Aromatiquement, on retrouve un profil général sur le cassis, les notes graphites voir encre sur certains millésimes, une pointe fraiche végétale plutôt typé poivron rouge grillé et un fond fumé pouvant évoqué le tabac, voir la boite à cigare. Ce profil est commun a quasiment tous les millésimes, je commenterai donc les différences :-)


C'est parti. Série 1 Millésime frais (ou dit classique ;-) : Dégusté dans l'ordre 2008 - 2004 - 2001 - 1999

2008 : Très avenant au nez, encore un peu marqué de son élevage sur des notes légèrement lactées et plus balsamique que fumé. C'est frais évidemment, droit, et plus corpulent que charpentée, mais les tanins légèrement séchant en finale enrobent la fraicheur joliment, profond sans être austère, assez friand, un joli 2008. ca démarre bien TB-Excellent 91 (16+)

2008 – nez mûr, balsamique, la bouche est assez veloutée, petite note lactée. Un bon vin, digeste, en demi corps, légère sécheresse des tanins. Un 2008 qui s’en sort pas mal, un compagnon de table agréable aujourd’hui (Bien)

2004 : Là les notes poivron rouge, herbacé, végétale marque le millésime. Les tanins sont un peu rêches, astringent, et la finale, qui a du peps, certes, est franchement vive et pas suffisamment enrobé. B-TB 87 (14,5)

2004 – nez plus vert, moins de volume en bouche et des tanins un peu rêches (A Bien)

2001 : Assez discret au nez, il présente une certaine classe avec des notes plus cuir et un fond chocolat. La bouche charpentée, est droite, profonde, les tanins encore un peu agressifs, et la finale un reste un peu mat. C'est TB-Excellent, racé mais pas super festif 91 (16,5)

2001 – le nez présente des petites notes de cuir, le vin est beaucoup plus complet que les précédents, la bouche est précise, tanins assez fins, un bon 2001 (Bien +)

1999 : Bouteille KO, oxydé, bouchonné, la seule ! ce qui n'est pas si mal..

1999 – Bouchonné

Série 2 : Millésime intermédiaire ou qu'on a choisi d'associer :-) 2006 - 1998 - 1996 - 1995

2006 : Le nez est marqué par l'encre, ce qui renforce la profondeur, voir l'austérité. La bouche est un peu plus friande grâce à un acidulé bienvenue. Le tanins et la structure sont quand même strictes avec une empreinte finale saillante. Bon c'est un 2006 classique, stricte et un peu austère. TB 89 (15,5)

2006 – nez pas très précis, le vin est rond assez suave, la finale est plutôt anguleuse (A Bien)

1998 : Un nez très classique, exactement dans le profil général ci-dessus. Les tanins sont fondus, souples, joli structure plutôt corpulente que charpentée. Finale friande acidulée, élégante. Excellent 93 (17)

1998 – le nez est net, profond sur le poivron rouge grillé, fumé, élégant. On commence à prendre du plaisir. Le vin est assez souple, d’une belle fraîcheur, élégant, avec du volume et une belle persistance. Comme beaucoup de 1998, le vin se déguste très bien. Il n’est pas parfait mais on prendra beaucoup de plaisir à le boire (Bien – Très bien)

1996 : Un petit peu plus de complexité et de fraicheur, avec une pointe d'encre/graphite, et un peu d'épice. Plus de fraicheur en bouche aussi, et plus de finesse de tanins, soyeux, pleins. Finale fraiche, profonde, tout en élégance, et un fond fumé, tabac, boite à cigare très classe. C'est difficilement crachable :-) 94 (17,5+)

1996 – nez sur le moka, la fumée, la bouche est puissante avec de la structure, tout en restant aérien, bel équilibre. Finale fraiche et longue (Très-Bien)

1995 : Profil très proche mais plus marqué de l'encre, donc un poil plus austère. La bouche est robuste, plus massive, et grosse densité de tanins encore à polir. Mais la jolie fraicheur, équilibre tout cela dans une très belle persistance, droite, puissante et longue. Excellent 94 (17,5) moins prêt à boire que 96 à cause de ses tanins mais peut-être, il ira beaucoup plus loin... enfin peut-être :-) Moi préférence à 96, la table est partagée moitié-moitié.

1995 – nez plus sur des notes basalmiques, le vin est large, très dense, concentré, en boule, la finale est un peu acide, les tanins sont un peu collants. Il a encore de longues années devant lui. Un beau 1995. Millésime qui ne m’apporte pas beaucoup de plaisir d’habitude. Ce vin-là détonne (Bien – Très Bien)

Série 3 : Intermède millésime récent : 2014 - 2012

2014 : A nouveau notes légèrement lactées et plus fruit rouge. C'est équilibré, rien ne dépasse, tanons soyeux, joli fraicheur, belle persistance, avec l'élégance classique du cru. Excellent 92 (17)

2014 – nez sur les petits fruits rouges alors que jusqu’à présent les vins présentaient plutôt des notes de fruits noirs. La bouche présente beaucoup de volume avec de la structure, effet d’une boule serrée, avec de la persistance (Bien- Très bien)

2012 : A nouveau classique mais avec de jolies notes épicées, et un find tabac, fumé, classe. La bouche est très élégante, beaucoup de délicatesse cette fois, le plus délicat, avec une grosse concentration de ses tanins soyeux. Finale longue, avec cette pointe friande épicée, grande classe. Excellent 94-95 (17,5-18). Et si 2012, est un grand millésime en RD, il semble que ce soit aussi le cas sur Pessac, en tout cas sur Haut Bailly.

2012 – nez fumé, le vin est élégant, délicat, racé, les tanins sont soyeux. Il se laisse bien approcher (Très bien)

Série 5 : Millésime Chaud : 2015 - 2009 - 2003 - 2000

2015 : Explosion de fruit cette fois, avec en plus du cassis habituel, des fruits rouges, et pas de note d'encre. L'élevage est là, bien intégré mais du coup, encore marqué. Bouche droite, racée, un côté plus naturel malgré un élevage encore présent. Tanins superbes, soyeux, concentrés, fins. Finale gourmande mais élégante, et jolie persistance. C'est beau et prometteur avec cette fois un côté plus flatteur. Excellent 94-95+ (17,5-18+)

2015 – nous repassons sur les fruits rouges, moins cassis, frais. Le vin est surprenant d’accessibilité, frais, très soyeux, plein, long et large tout en restant très élégant. Hyper séducteur (Très Bien - Excellent)

2009 : Cette fois, c'est le côté fumé, tabac, boite à cigare qui marque le nez. Bouche au gros volume, tanins encore à polir mais qui tourne velours en finale avec de la mâche. Finale puissante, droite. Grosse quille en devenir Excellent+ 94-95+ (18+)

2009 – des notes plus sombres, plus chocolatées, beaucoup de volume et de puissance. Le vin est racé, profond, les tanins sont plus présents que sur le 2015 pourtant plus jeune. Grosse quille en devenir (Excellent)

2003 : Cette bouteille se présente dans le lot des jolis 2003 (les miennes sont moins intéressantes). Assez marqué de l'encre et du graphite mais pas écrasé. A nouveau grosse densité et volume pointe de fraicheur qui malheureusement s'affaisse en finale, la rendant un peu molle, souple, tendre et aux notes d'élevage boisé moins distingué qu'habituellement. TB-Excellent 91 (16,5)

2003 – encore plus fruit noir, graphite, tanins encore présents, sensation plus boisée en finale, moins de longueur, plus de fluidité, plus sec (Bien-Très bien)  

2000 : Des notes épicées plus réglisse, c'est très friand, élégant. Bouche fondue, soyeuse, c'est acidulée, très friand, bien enrobée, délicat, avec une fraicheur étonnante, dynamisant la finale, tout en friandise et élégance. Moi j'aime beaucoup. Pas le millésime avec le plus de fond, certes, mais prêt à boire, gourmand et classe. Excellent 94 (17,5)

2000 – beau nez racé, presque friand, le vin est expressif, avec du relief, sanguin, matière fine avec une sensation acide assez prononcée (Très Bien)


Série 6 : Millésime mûr d'équilibre (grand sur le papier) : 2016 - 2010 - 2005 - 1990

2016 : A nouveau, très marqué du fruit, noir et rouge et un élevage plus moka, très classe. Des tanins superbes, denses, veloutés, fins. Jolie fraicheur tonique qui équilibre l'ensemble, c'est plein, tout en race et élégance. Finale superbement enrobée et magnifique persistance ou s'équilibre parfaitement la puissance, la friandise et l'élégance. Formellement, sans doute le plus beau. Excellent-Exceptionnel 95-97 (18-19) mais il est urgent d'attendre car en phase de fermeture.

2016 – le blockbuster – nez profond, beaucoup d’énergie, de densité, on sent un élevage plus prononcé, les tanins sont présents. Un peu difficile à goûter aujourd’hui certainement grand dans 20 ans (Très bien)

2010 : Un côté plus chocolat au nez avec ce fond plus cacao que fumé. Bouche robuste, un peu brut presque, massif. Finale fraiche et puissante, acidulée et longue persistance. A attendre, et plus massif, moins fin que d'autres millésimes, à date. Excellent 93-95 (17-18)

2010 – nez un peu marqué par l’élevage, puissant, avec une charge tannique dans la lignée de 2009 mais beaucoup plus austère. Pas en place aujourd’hui (Bien – Très bien)

2005 : Cette fois, très belles notes de bois précieux, cèdre, le côté tabac, boite à cigare, c'est terriblement friand et classe. Bouche à l'avenant, droite, friande, soyeuse, puissante sans se départir de son élégance. Longue finale fraiche superbement enrobée... Superbe vin qui commence à s'exprimer. Excellent-Exceptionnel 95-97 (18+)

2005 – le plus beau nez (pour l’instant), racé, très classe. Le vin est gourmand, avec encore des tanins, ample, équilibre parfait, légère trame acide, juste ce qu’il faut. Somptueux (Excellent)

1990 : A nouveau, Mat a choisi dans le bon lot :-). Un nez magique, en pleine maturité. Avec la complexité qu'apporte en plus de son profil classique, les notes de cuirs, ou encore les notes sous-bois, humus, champignons nobles. Bouche à la fois profonde, friande, à la belle densité de tanins quasi veloutés, fins. Grande élégance et tonicité finale, avec ce qu'il faut de friandise. Exceptionnel 96 (18,5)

1990 – petite appréhension, est ce que j’ai choisi la bonne bouteille ? J’avais acheté deux lots de 1990 aux enchères et les vins ne se ressemblent pas. La veille du départ, j’ai un pressentiment et j’intervertis les bouteilles dans la caisse. Sera-t’elle au niveau du vin dégusté en 2010 ? Bonne pioche ! dès le premier nez, on sait que c’est la bonne. Le nez est très expressif, super classe, arômes tertiaires, petits fruits acidulés, très mûr, le vin est hyper gourmand, la bouche est suave, veloutée, et c’est très long (Exceptionnel).

Série 7 : Le tout seul 1978

1978 : Plus confit, kirché au nez avec des notes champignons nobles, humus plus marqué. Bouche fraiche aux tanins taffetas. Finale acidulée, friande mais un peu souple. Excellent 93 (17).

1978 – On redescend légèrement du paradis mais c’est un très beau vin quand même. L’aromatique est très belle, moins de matière, et une belle longueur (Très bien)

Magnifique dégustation de ce cru de très haut niveau. Avec des millésimes, jamais trahis, et dont on sent l'effort pour en tirer le maximum sans dénaturer l'esprit, du millésime et du vin.

Bravo à l'équipe du château qui reste un de mes Pessac préférés.

Mais surtout Merci Mat 1000 fois de nous avoir offert ce superbe moment partagé :-). Et du coup les idées ont fusé pour la prochaine en associant nos caves, tous, on devrait couvrir pas mal de millésimes de Barton , de Poyferre, de Pontet Canet ?

Amicalement, Matthieu


dimanche 28 novembre 2021

WE simple : Riesling Schlossberg Weinbach, Montlouis Chidaine Choisilles, Saint Emilion Juguet, Pommard Charmot

Bonjour à tous,

WE tranquille mais avec un super déjeuner chez Stephane et Shiho.

Montlouis, Chidaine Choisilles 2014 (vidéo 0:10) : Un nez élégant, friand, pomme, puis fruit jaune, coing, belle note de tilleul, pointe miellée, fond amande et joli tourbé, fumé. La bouche est dense, sèche, fraiche, tendue, élancée, joli matière ronde, de la profondeur, sur la pomme plus grany, puis fruit jaune coing, note tilleul, puis plus agrume aussi, pamplemousse, fond légère amertume sur l'amande, le tourbé, la roche. La finale est fraiche, typée sec, ample, puissante et belle persistance sur l'amertume, fruit jaune, coing puis agrume, pamplemousse, note légère de tilleul, fond amande, craie et ce côté tourbé classe. Excellent 93+ (17+) Un peu plus de complexité aromatique et on est dans le grand vin :-) Quel beau millésime...

Saint Emilion, Chateau Juguet 2015 (vidéo 1:45) : Un nez séduisant, classe, de cassis mûr mais pas confit, de prune, note bois précieux, profonde, typé cèdre, pointe épice, fond noyau léger cacao. La bouche est charpentée, jolie structure droite, enrobée de tanins soyeux, précis, de la fraicheur aussi, sur le cassis, puis plus fruit rouge, un peu acidulé, note graphite, voir cèdre, profonde, fond noyau plus cacao. La finale est fraiche, tonique avec cette petite mâche calcaire typique StEm calcaire, qui claque sur la langue, sur le fruit rouge, presque acidulé, note graphite, suie, fond noyau, léger cacao. TB-Excellent 91 (16,5) à nouveau pour cette 3eme bouteille.

Riesling, Weinbach Schlossberg Sainte Catherine 2012 (vidéo 3:40) : Un nez classe, élégant, fin, de pomme, de reine claude, presque mirabelle, belles notes d'agrumes, orange, pamplemousse mûre, puis terpénique pétrole, fond humus, tourbé, très élégant. La bouche est fraiche (petite pointe de gaz), droite, matière soyeuse, délicate, qui enrobe la profondeur, c'est acidulé, sur la pomme grany, puis plus agrume léger confit, orange, pamplemousse, note presque pralin, friande, fond terpénique pétrole et ce côté classe, de sol tourbé, de roche. La finale est fraiche, tendue, bien enrobée, friande et profonde et belle persistance acidulé pomme, ce côté mirabelle, note d'agrume léger confit, fond pétrole et tourbe. Excellent-Exceptionnel 95 (18)

Pommard, Rebourgeon Mure Clos des Charmots 2016 (vidéo 6:10) : A 24H, un nez de cerise, de griotte, joli note fleurie, aubépine, presqu'amande, pointe épice, voir grenadine, fond noyau, Bouche corpulente, friache, voir tranchante, matière ronde tout juste enrobante, dans un profil amer, sur la cerise, la griotte, note florale aubépine, pointe presque grenadine, fond noyau presque cacao, finale fraiche, tonique, assez tranchante, et persistance intéressante sur la cerise, l'aubépine, l'amande fond noyau. TB-Excellent 90 (16)

Amicalement, Matthieu

dimanche 21 novembre 2021

WE victoire à XV : Pommard Grands Epenots, Chambertin, Chateauneuf du Pape

 Bonjour à tous,


Bel accompagnement de la victoire du XV de France avec le Pommard, donc double plaisir, et joli moment en perspective avec le partage de ce Chambertin pour fêter le passage à Paris d'une chère ami qui vit au Canada. Mais tout d'abord :


Chateauneuf du Pape, Guigal 2014 (vidéo 0:50) : Un nez à 12H assez végétal, de prune, note plus ronce que garrigue, voir petit pois, puis épice légère, fond noyau, cacao léger. La bouche est corpulente, tendue,  vive, matière légère pour un C9P, enrobant a peine la fraicheur, sur la prune, les notes végétal ronce, pointe épice, fond profil amer cacao noyau. La finale est vive qui brule presque, et persistance intéressante. B 88 (15) il était temps de la boire... Les autres bues à l'ouverture était plus agréable.

Pommard, Rebourgeon Mure Les Grands Epenots 2014 (vidéo 2:40) : A 4H, un nez expressif, classe, friand, framboise, groseille, belle notes florales, pivoine, voir aubépine/amande, puis plus épicé réglisse, fond noyau, léger moka et je ne sais quoi de terre, sol, roche… Bouche charpentée, droite, finesse et délicatesse de tanins très soyeux, c'est droit, profond, mais aussi friand, charmeur, sur la groseille, la framboise, léger acidulé friand, note plus épicé, réglisse, puis cette pointe florale aubépine, fond noyau, et léger moka, et ce cote terre. La finale est fraiche, puissante, profonde, friande et tout en élégance de framboise, groseille, note épice et florale fond noyau, moka, terre... Moi j'adore, la quintessence du pinot beaunois puissant et délicat. La 2eme bouteille 4 ans après la 1ere, et même note (sans avoir relu) Exceptionnel 95-98 (18-19). Commence a s'aborder mais c'est parti pour 20 ou 30 ans... MAIS 12H après le vin s'est refermé devenant presque terne ! Etonnant...

Chambertin, Rossignol Trapet 2006 (vidéo 6:00) : Un nez plutôt discret même à 12H d'ouverture et qui n'a pas beaucoup bouger, sur la cerise, la framboise, léger compoté, friand, les notes d'élevage, certes classe, de boisé, fumé, léger caramel, puis plus épicé réglisse avec une pointe mentholé, fond moka. La bouche est superbement équilibré, certes, mais très discrète, comme cadenassé, charpentée, tanin soyeux, joli frraicheur, tonique, puissant, sur la cerise, la framboise, les notes plus bois précieux, cèdre, avec ce côté mentholé presque, les épices réglisse, fond moka, fumé. La finale est fraiche, c'est fin, délicat tout en étant puissant mais il y a comme un voile qui transparent qui atténue tout cela... TB-Excellent 91 (16,5) Décidément ces 2006...

Amicalement, Matthieu

samedi 20 novembre 2021

Diner de Mémé pour la fermeture de la cantine de Mémé : Canon Gaffelire 58, Talbot 64, BAMA 95

Bonjour à tous,

Notre repère parisien "La cantine de Mémé" va fermer, il s'expatrie à Nice... Du coup, ce dernier diner fut l'occasion de faire honneur à la mémé, avec un thème vieillerie proposé et orchestré par Fabrice qui avait quelques vieux trucs en cave. (certains avaient apporté aussi quelques quilles > 20 ans qui trainaient au fond de la cave)


On ouvre avec 2 blancs :



Vin 1 : Un nez bien évolué, de fruit jaune, note de champignon, sous-bois, sur un fond chocolat blanc, qui évolue très patissier. Bouche à la structure tendue avec une joli densité et un toucher très chardonay. Une finale fraiche, tonique. mais c'est très pâtissier, chocolat blanc, moka, caramel.. Le genre très évolué qui est en plein passage du Rubicon. B-TB 87 (14,5) Chablis, La Chablisenne Les Preuses 1999

Vin 2 : Un nez beaucoup plus élégant, classe à la fine ligne grillé/fumé, sur du fruit jaune, les notes champignon mais noble, classe, puis humus, feuille morte, évoluant tourbé, fond beurré, brioche friand, avec un côté fruit sec, noisette, amande. Belle bouche droite, de la tension, et une joli fraicheur tonique, c'est puissant, de la matière au joli gras pour enrober, une finale fraiche dynamique, belle empreinte, classe et belle persistance. Le grand chardonay de noble origine que je positionne à Puligny sur un GC. Excellent 94 (17,5) Et pourtant ce n'est même pas un GC que ce Puligny, Bernard Morey Les Truffieres 1995

On attaque les rouges avec un vin de Benoit, et on est pas surpris :-)

Vin 3 : Un nez très cabernet, et qui fait très jeunes, plutôt fruit rouge, fraise des bois, note végétale typé poivron rouge, sur un fond de cuir, animal/viande, puis fumé, encre. Bouche corpulente, tanins ronds, denses, plutôt fruit noir et plus végétale, bourgeon de cassis, avec un côté presque petit pois aussi et très marqué du cuir/animal, encre et fumé. Style un peu austère quand même. TB 90 (16) C'est bon, mais pas ce que je préfère que ce Saumur Champigny, Chateau de Villeneuve Le grand Clos 1995

Vin 4 : Un nez très rive gauche, sur le cassis ou le poivron rouge est grillé, avec des notes graphite, encre assez marqué et un côté pas très net. C'est en bouche que se révèle vraiment la pointe de bouchon qui va un peu gâché ce joli jus, frais, voir vif mais bien enrobé. Dommage pour ce Pessac-Leognan, Pape Clement 1970

Vin 5 : Un nez de cassis, évoluant cerise kirchée, note poivron rouge grillé, fond cuir et fumé. Bouche droite, fraiche voir vive, tanins tout juste pour enrober mais soyeux, c'est droit, profond un peu austère, même si dans la finale, fraiche, un côté acidulé apporte un peu de friandise, sur la même aromatique. Elegant mais c'est pas la fête... TB-Excellent 91 (16,5) que ce Margaux Bel AIr Marquis d'Aligre 1995

Vin 6 : Un nez toujours très RG, plus cassis confit, plus classe, bois précieux, cèdre, puis graphite/encre, fond tabac et léger boite à cigare. La bouche attaque bien, charpentée, jolis tanins soyeux, bien équilibré par la fraicheur, mais là arrive une pointe de champignon, mais pas noble et qui évolue clairement bouchon. Dommage car ce Pauillac Grand Puy Lacoste 1978 est un excellent vin habituellement.

Vin 7 : Ah, là on est sur le très beau Bordeaux RG à maturité, cassis confit, note feuille morte, humus, tourbe, puis plus épice boite à cigare, fond tabac, fumé. la bouche cette fois est à l'unisson, corpulente, tanins fondus soyeux enrobant, joli fraicheur donnant un acidulé gourmand et finale tonique, tout en soyeux avec une jolie persistance, très classe, aristocratique. Excellent 94 (17,5) que ce Saint-Julien, Chateau Talbot 1964.

Vin 8 : Un nez chocolat, moka, puis plus cuir/animal, fond fumé, bacon grillé. Bouche droite charpentée, profonde, tanins soyeux sur un beau fruit rouge acidulé, note cèdre, puis cuir, fond moka et fumé. Finale fraiche, profonde, tout en gardant de la friandise. Plutôt RD cette fois, et un côté Saint-Emilion dans la structure, et le profil. Excellent 93 (17) que ce Saint-Emilion, Canon la Gaffelière 1958

Vin 9 (mon apport) : Un nez malheureusement marqué d'un côté viandox qui signe le vin passé. Dommage car la bouche reste belle, puissante, tonique, jolis tanins soyeux, c'est frais, fruit rouge acidulé fond moka mais ce côté viandox gâche cet habituellement très beau Pommard, Louis Latour Epenots 1964

Vin 10 : On revient vers du plus jeune, avec très joli nez plus gourmand et baroque, de fruit rouge compoté, fraise puis des notes de prune, note d'épice et de fleur, mélisse sur un fond fumé, tabac. Bouche charpentée, ample, puissante, tanins soyeux, denses, grosse matière mais élancée, jusque dans une finale gourmande mais élégante, avec une puissance légèrement alcoolique mais bien équilibré avec une belle persistance, un peu plus pruneaux et fond moka. Bon assez unanimement on est à Chateauneuf fin des années 90, début 2000 sur cet Excellent vin 94 (17,5), que ce Chateauneuf du Pape, Clos Mont Olivet 1998. Je ne l'ai pas reconnu, pourtant je l'ai bu une 10aine de fois...

Vin 11 et dernier : on finit en feu d'artcifice avec ce vin effervescent d'une turbidité sans équivoque :-). Dommage pour ce Moulin a vent, Chateau des Jacques Clos des Rochegres 1982

Une dernière soirée intéressante et festive dans notre cantine préférée... Bon vent Medhi :-)

Amicalement, Matthieu

dimanche 14 novembre 2021

WE tranquille : Saint Julien Lagrange 13, Guffens Tri Chavigne 13, Trévallon 11, Gigondas Perrin Gille 16

Bonjour à tous,

Semaine plus tranquille et ce WE, surtout, hommage à Eloï Dürrbach, disparu vendredi, propriétaire du génial domaine Trévallon. Un vin que j'affectionne particulièrement, qui m'a toujours touché, ému. Je n'ai jamais bu de mauvais Trévallon en rouge. Certains bus trop jeune, un peu fermés mais jamais mauvais, et certains très grands... Je ne résiste pas à l'envie d'afficher mes notes moyennes sur les dégustations de mon livre de cave (ce sont celles bues à la maison) qui ne présentent pas les plus vieux millésimes bus dans les diners, soirées... Et particulièrement le 2001 qui est un grand millésime de Trévallon (94-95 18).


Et donc ce WE :


VdT, Domaine de Trévallon 2011 (vidéo 4:00) : Un nez expressif de fruit noir, prune, cassis, note profonde de cuir, d'encre puis d'orange sanguine, d'épice, fond cacao, chocolat. La bouche est charpentée, voir robuste, belle fraicheur marquée qui tend le vin, tanins soyeux enrobant tout juste la fraicheur, c'est acidulé du coup, sur la prune, le cassis, note de cuir, d'encre puis un côté Pims car combinaison de l'orange et du fond cacao/chocolat. La finale est fraiche, profonde, puissante par sa force, et belle persistance de prune, de cassis, le coté Pims et le fond de cuir, encre. Excellent 93 (17) Prêt à boire, mais peut se garder encore même si pas sûr qu'il se bonifie.

Et sinon :


Gigondas, Famille Perrin La Gille 2016 (vidéo 0:10) : Un nez intéressant, pas super expansif, mais profond, sur la prune, le cassis, note d'encre, graphite, puis d'épice de réglisse, d'orange sanguine, pointe garrigue, fond cacao. La bouche est charpentée, voir robuste, droite, c'est dense, tanins soyeux, de la fraicheur et de la puissance aussi, sur la prune, le cassis, note d'encre, de graphite, profonde, sans être trop austère, pointe épice réglisse, orange sanguine, fond profil amer, cacao. La finale est fraiche, tonique, puissante, et typé profonde, amer, à la limite de l'austère quand même, mais classe du coup, voir aristocratique, et persistance intéressante de prune, cassis, encre, graphite, épice et fond cacao. TB-Excellent 90+ (16+) car c'est complet et classe, ça manque d'un peu de friandise/gourmandise quand même pour surperformer


Saint-Julien, Chateau Lagrange 2013 (vidéo 1:30) : Un nez de cassis, de cerise, note d'élevage, plutôt bien intégré, boisé fraise-vanille, fumé, grillé, pointe plus profonde graphite, voir bois précieux cèdre, fond plutôt balsamique. La bouche est charpentée, droite, de la fraicheur, justement enrobé par des tanins ronds, sur le cassis, la cerise, note d'élevage fraise-vanillé, puis plus végétale, poivron rouge grillé, petite pointe graphite, voir cèdre, fond balsamique. La finale est fraiche, voir vive, petite sècheresse de tanins, et persistance intéressante cassis, cerise, élevage boisé, un peu vanille, pointe cèdre, fond balsamique. TB 89 (16) Plutôt pas mal dans le contexte du millésime avec un élevage mieux intégré sur cette bouteille que la précédente, que j'avais mal gouté l'année dernière, car l'élevage s'était révélé assez outrancier.


Macon-Pierreclos, Guffens Heynen Tri de Chavigne 2013 (vidéo 6:20) : Un nez friand, classe, de noble chardo, fruit blanc, note beurrée et grillée (fine réduction comme dirait Patrick) puis chèvrefeuille, tarte citron meringuée, pointe vanillée légère, gourmande, fond d'amande, d'aubépine, de craie avec donc ce coté grillé/fumé. La bouche est droite, tendue, joli matière dense, beurrée au gras fin bien enrobant la fraicheur, sur le fruit blanc, puis le citron, le chèvrefeuille, avec sa pointe légèrement vanillée friande, c'est acidulé, sur un fond d'amande, craie, et ce grillé/fumé. La finale est fraiche, voir vive, on gagne en profondeur, et belle persistance de fruit blanc, de beurre, puis tarte citron, chevrefeuille, fond amande, aubépine et grillé fumé. Excellent 93 (17) C'est classe, bien élevé comme un beau chardo Beaunois. Encore quelques années pour gagner en complexité avec des aromes évolués, champignon noble, humus, sous-bois... et cela touchera le grand.

Amicalement, Matthieu