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Le vin, ça se partage ! c'est comme le bonheur... Le bonheur simple d'une dégustation de grand vin de Bourgogne ou d'une belle syrah ! Alors n'hésitez pas à consommer ce blog sans modération, contrairement à l'Alcool qui se consomme, majeur et avec modération. La plus part des vins sont dégustés et crachés.... Consulter le aussi en vidéos sur YouTube

samedi 10 mai 2014

Immense série chez Mathieu : Rayas, Rostaing, Chambertin...

Bonjour à tous,

En ce 8 mai, date d'armistice, une fenêtre d'organisation nous a permis de nous retrouver chez Mathieu pour un déjeuner "gourmand". La dernière fois, ce fut assez simple, on avait ouvert des DRC, et autres grands crus Nuitons. Pour cette fois, il fallait perpétuer cette tradition naissante et la date aidant, la proposition c'était "de la cartouche" !

Le menu aux petits oignons : Gougères Spéciales Serge en apéro, fenouil agrume gambas en entrée, Cote de veau, purée, haricots plat pour la résistance, plateau de fromage et tarte aux fraises.

On attaque vers 13H l'apéro avec un vin de Jérome :

Vin 1 : Un nez typique, variétal de sauvignon Bordelais, sur l'ananas, note citron agrume puis la caractéristique buis, sur un fond boisé vanille bien intégré qui apporte de la gourmandise, ça fait très jeune ! La bouche est ronde, belle matière soyeuse, bonne densité, de la structure, un touché gras mais pas lourd, sur l'ananas léger confit, des notes citron, cédrat, puis buis sur ce fond vanille et léger fumé. la finale est ronde, pointe de fraicheur tonique et une belle persistance d'ananas, buis, citron, cédrat et ce fond boisé vanillé charmeur. C'est gourmand, un beau classique sauvignon Bordelais que je place en 2010 ou 2007. Et patatras, c'est beaucoup plus vieux !!! Incroyable de jeunesse que ce Pessac Léognan, Chateau Pape Clement 1994 ! Excellent 92 (17)


On attaque l'entrée avec 3 vins :

Vin 2 : Un nez discret mais typique Riesling, sur l'agrume avec une pointe de confit, note cire d'abeille, fond léger pétrole. la bouche attaque ronde, puis ça se tend, matière ronde d'une densité intéressante, sur pamplemousse, toujours un petit côté confit, note cire d'abeille, fond léger pétrole. La finale avec une légère sensation sucrée gourmande, est ronde, délicate et offre une persistance intéressante sur le pamplemousse confit, la cire d'abeille et un fond léger pétrole. TB 90 (16) que ce Riesling Boech Zinnkoepflé 2005.


Vin 3 : Un nez discret avec une pointe oxydative pour moi, légère, fugace, elle ressortira pas instant au milieu de l'orange amère, note de roche silex, pointe florale et un fond terpénique. La bouche est puissante, incisive avec quelque gaz qui picote, bien enrobée par une matière soyeuse, sur l'agrume mûr, le citron, note chevrefeuille, une pointe amer quiquinat, fond terpénique. La finale est tendue, puissante, sur agrume, le quinquinat, note de roche et fond terpénique. Un vin avec du relief que ce Riesling Weinbach Sainte Catherine 2002. Je ne l'ai pas reconnu et placé en 2001. TB-Excellent 91 (16,5)

Vin 4 : Un nez superbe, de grand riesling, pamplemousse mûre, note mandarine, mais aussi cire d'abeille, pointe florale, fond terpénique/pétrole. La bouche est dense, mais fine, tendue, parfaitement enrobée d'une matière soyeuse, sur le pamplemousse, pointe agrume confit, note amer quinquinat, fond pétrole légèrement. La finale est tendue et offre une belle perssitance d'agrume mûr, pamplemousse, mandarine, note cedrat puis quiquinat et un fond pétrole léger. Excellent 94 (17,5) pour ce Riesling Jubile (Schoenenbourg) Hugel 2005.


Puis, on se lance sur la côte de veau rosée saignante, cuisson superbe. La question de l'ordre se pose, je propose d'aller du plus jeune au plus vieux quelque soit la région en ciblant par tranche de 5 ans, mais à peine ai-je fini que Jérôme s'exclame : "de toute façon c'est moi qui commence" ! Euh, c'est pas le genre de Jérome, d'habitude, il passe toujours dans les derniers... Bon, pour une fois que Jérôme a des exigences, nous acquiesçons.

Vin 5 : Whaou, quel nez, superbe mais Jérôme, on avait dit qu'on commençait par les jeunes, parce que là, ça a au moins 15 ou 20 ans !!! De la fraise mûre, qui prend des airs des bois, léger confit, de belles notes de vieux cuir classe, puis soudain du cacao sur un fond sous-bois, cèpe confit, ça envoie le vieux Châteauneuf. La bouche est charpentée, puissante, structure droite, des tanins soyeux qui souligne la profondeur, sur le fruit rouge confit, fraise des bois, des notes fumées, mais surtout vieux cuir superbe, fond sous-bois, champignon. La finale est fraiche, pointe sucrée, fruit rouge confit, longue persistance fruit rouge confit, cerise kirchées, ces notes de cuir, de fumé et le fond sous-bois puis cacao. Très beau, Excellent-Exceptionnel 95 (18). On est tous sur un Châteauneuf 89, Mathieu et Serge pense à un 100% grenache, et hésite à prononcer le nom magique. Moi, je ne pense pas que ce soit Rayas car j'aime beaucoup... Et pourtant, c'est bien Châteauneuf du pape Rayas 1999. Merci Jérôme, mais t'es dur pour un démarrage, que vont donner les vins derrières... En tout cas, en fin de repas, ce Rayas laissera apparaître les notes kirchées alcooleuses que je lui trouve souvent même si cette fois, elle me gêne moins. Je préfère quand même 2002 que je trouve plus équilibrée, plus homogène.


Vin 6 : Serge s'empare de sa bouteille. Un nez encore une fois superbe, plus équilibré, un peu moins complexe, très pinot à l'élevage ciselé. Du fruit noir, cassis, puis de la cerise, framboise mûre, pointe de ronce, de sous-bois des notes fumés et fond très classe toasté et moka. La bouche est corpulente, ample avec des tanins magnifiques, taffetas, puissant mais fins et délicats, c'est précis, ciselé (bouche plus fine et délicate mais aussi puissante que le Rayas...), sur le fruit noir, des notes de framboises mûres, de gelée de groseille, c'est gourmand, notes de fumé, de ronce, de sous-bois sur un fond moka, champignon. La finale présente une pointe tonique, lié à la structure et la qualité de la matière, avec une belle persistance de fruit rouge et noir mûr, note fumé toasté, sous-bois, fond moka et cèpe. Jadore, on est tous sur un grand cru Nuiton, penchant plutôt pour un Clos Saint Denis 90. Et pourtant, c'est un Nuits Saint-Georges, Les Boudots Jean Grivot 1989. Excellent-Exceptionnel 95+ (18+)


On est parti sur un jour vin ou quoi, tout liquide rouge sera top aujourd'hui faut croire... Mathieu propose une première bouteille, bon courage après ces 2 premières quilles.
Vin 7 : Un nez plus jeune de cassis mûr, pointe cerise fraiche, note de ronce, sous-bois, fond fumé classe. La bouche est corpulente, large à l'attaque puis de la tension, tanins soyeux avec beaucoup d'amplitude malgré la fraicheur, sur le fruit rouge, la cerise note de ronce puis cuir, fond moka très beaune. La finale est fraiche, pointe acidulé marqué, belle persistance de fruit rouge, léger confit/acidulé, note de ronce, fond moka puis fumé. Moins complexe mais très bon, Excellent 93 (17) que ce Pommard Epenot Voillot 1993. Bravo Jean-Pierre, encore une fois un très beau vin (pas reconnu Jean-Pierre cette fois) dans un millésime pas le plus réputé.


Vin 7 : Du coup, j'attrape ma bouteille qui est beaucoup plus jeune. Un nez de fruit noir, cassis, note bacon grillé, épice, pointe de violette sur un fond moka léger bien intégré, ça ne trompe personne, tout le monde est sur une syrah nordique. La bouche est corpulente aux tanins amples et soyeux, précis, tout en équilibre avec une structure profonde, sur le cassis, note épice poivre, puis violette, bacon grillé et fond moka séduisant suggérant la gourmandise. la finale est fraiche et offre une longue persistance de fruit noir, cassis, poivre, violette, bacon grillé et fond moka. Très beau, tout est ordonné, rien ne dépasse, précis, fins, le vin superbe dans toute sa formalité, tout ce qu'on attend y est, mais du coup ça manque d'un poil de sentiment pour moi. Bon c'est encore jeune, à mon avis gros potentiel pour gagner avec l'évolution les aromes de l'age qui vont donner le sentiment, l'affectif. Excellent 94-96 (18+) pour cette Côte-Rotie La Landonne Rostaing 2006 que Serge a identifié.


Vin 8 : Mathieu s'empare de sa 2eme bouteille. Whaouh, encore un nez magnifique, on retourne clairement sur le pinot mûr, cassis, avec ces notes nobles de bourgeon de cassis, de ronce, puis les épices, réglisse, sur un fond classe fumé, grillé toasté tout en finesse. La bouche est charpentée, fine puis dense, c'est puissant mais aux tanins amples, fins, soyeux, whaouh, ça envoie, sur le cassis mur, le bourgeon de cassis, des notes de réglisse marquées, puis de la groseille confite, de la ronce, sur un fond fumé, toasté classe, c'est un équilibre d'école, c'est complexe, délié, gourmand, ça n'arrête pas d'envoyer, pffuii. A ce stade on est plusieurs à avoir identifié le style Rossignol Trapet, et au vu du calibre c'est le Chambertin. D'autant que la finale est éblouissante, finesse, puissance, fraicheur, beaucoup d'énergie et persistance énorme sur le fruit noir et rouge, mûr, presque confit mais équilibré par les notes de bourgeon de cassis, de ronce, de réglisse, fond toasté fumé,etc... Hors norme, 98 (19) pour ne pas mettre 20 sans doute, je suis sur 2005 mais alors surpris de l'ouverture du vin mais dans un jour Soleil, pourquoi pas... Mais non, ce Chambertin Rossignol Trapet 2003 provient juste d'un sublime terroir (la parcelle va du haut au bas), et bien travaillé, il parle, et nous, on boit en silence devant tant d'émotion !


Vins 8 : Mathieu, qui a toujours des attentions pour ses invités, s'empare d'une dernière bouteille. Le nez trahit tout de suite son origine médocaine, cassis, note poivrons grillés, léger animale, pointe encre, fond léger fumé, c'est dur après le Chambertin, ça parait très austère voir rustique. La bouche est charpentée, profonde, tanins soyeux, structure droite, plutôt fine et délicate mais ça fait terriblement austère sur le fruit noir mûr, le poivron rouge grillé marqué, fond fumé. La finale est fraiche avec une belle persistance de fruit noir mûr, poivrons rouge grillés, fond fumé. C'est très bon TB+ 91 (16,5) mais je pense que l'ordre ne l'a pas servi car ce Pessac Léognan Château Haut Bailly 1990 s'est déjà tellement mieux goutté... C'était même une des plus belles bouteilles dégustées lors d'une soirée marathon à 40 bouteille en Bourgogne.


Enfin sur le dessert, j'ouvre ma 2eme bouteille, un Riesling Altenbourg VT Mann 2004, mais je n'ai pas pris de note. Très joli vin, classique, bien équilibré mais pas d'une grande complexité 92 (17)

Bon, ben quelle série, il est 18H, temps de rentrer !!! Un jour extase sans doute, ou alors c'est chez Mathieu qu'il se passe des choses... En tout cas, RDV est pris pour l'année prochaine mais si jamais une autre occasion se présente, Mat, hésite pas, c'était tooooppppp !!!!

Allez dernière photo de la série avec pour moi l'ordre des rouges : Chambertin, Nuits, Rayas, Rostaing, Pommard, HtBailly



Amicalement, Matthieu

samedi 3 mai 2014

De celles dont on ne sait jamais quand, ni avec qui les ouvrir... La Turque

Bonjour à tous,

Chaque début d'année, je rapporte de la cave certaines "grandes" bouteilles eu égard à leur réputation ou à leur étiquette. Mais ensuite se pose toujours le problème de quand les ouvrir, à quelle occasion : anniversaire, fait marquant... Finalement, je me suis dit, ce n'est pas tant quand, mais plutôt avec qui...

Et le WE dernier, cela m'est apparu comme une évidence. Paul, mon associé depuis plus de 10 ans, avec qui nous essayons de fixer une date depuis plus d'un an, a finalement pu venir à la maison, et en plus, dans un contexte difficile, sa fille ayant passé quelques jours à l'hôpital suite à de sérieuses complications virales. C'était donc évident, je ferai gouter à cet amateur de Côte Rôtie, cette Turque 2005 que j'avais hâte de découvrir.

Le menu sera simple, une entrée classique sur base fenouil, orange, crevette, un rôti de bœuf réduction balsamique et pomme sautées, salade cresson et Paul à la bonne idée d'apporter des crêpes maison que nous flamberons au grand marnier accompagnées de glace vanille.

Pour l'apéro :

Champagne, Michel Brocard Brut millésimé 2008 : Un nez séduisant de pomme grany, tarte aux pommes, note pêche de vigne, pointe de foin, fougère, fond roche crayeux. La bouche est tendue, bulle un peu agressive, belle sapidité, pomme, tarte tatin, note citron, chèvrefeuille, fond léger miel. La finale est tendue, un peu vive, voir acérée quand même mais belle persistance de pomme, tarte tatin, note léger caramel, fond de foin, fougère et craie. B-TB 87 (15)

Sur l'entrée :

Riesling, Eichberg Ginglinger 2008 : Un nez qui commence a évoluer sur l'agrume, orange, note quinquina et fond léger terpénique pétrole. La bouche est tendue, matière suave qui enrobe bien, pointe de miel, agrume, citron, pamplemousse, note silex et fond léger terpénique. La finale est tendue bien enrobée sur le citron, le cédrat, pointe amer, belle persistance d'agrume, pamplemousse, roche et léger pétrole terpénique. TB 90 (16)

Sur le plat, j'ai ouvert aussi un Pomerol pour honorer cette Turque :

Pomerol, Château Rouget 2007 : Un nez séduisant de fruit rouge mûres, fraises acidulées, notes lactées légères, épice vanille sur un fond boisé toasté et moka, classe bien intégré. La bouche est corpulente, large, tanins soyeux, pas très dense, sur le fruit rouge acidulé, fraises, note épice, vanille, fond moka et toasté. La finale est fraiche, un peu fluide, millésime sans doute, persistance honnête de fruit rouge, épice vanille, fond moka toasté. TB 90 (16) Et ce vin classique n'a pas démérité face au "monstre", bien au contraire, il a mis en lumière la densité, la précision, la puissance de cette Turque

Côte Rôtie, La Turque Guigal 2005 : Un nez séduisant de cassis mûr, poivre, encore marqué d'un boisé moka pointe balsamique et fond menthol eucalyptus. La bouche est charpentée à l'attaque, fine et dense avec de la puissance, tanins taffetas, précis, sur le cassis mûr, pointe amer, note de poivre, épice, fond moka puis menthol. La finale est fraiche, ample, queue de paon, sur le cassis mûr, pointe acidulé, poivre, épice, persistance longue de moka, bacon grillé, fumé et toasté. Grand vin mais pas encore prêt, marqué par son élevage même si joliment intégré, puissant et fin avec une grande qualité de bouche, mais pas encore super complexe, ni dégageant l'émotion du naturel, du tellurique, de l'évidence mais à attendre sereinement... Excellent-Exceptionnel 95-97 (18-19). Aujourd'hui 95 18.

Vivement la prochaine évidence quand même !

Amicalement, Matthieu

jeudi 1 mai 2014

Série classique avec comparaison Saint-Emilion 2004

Bonjour à tous,

2014 oblige, j'ai rapporté en début d'année pas mal de 2004, particulièrement Bordelais, que je n'avais pas encore dégusté, attendant sagement l'âge minimal autorisé pour commencer à les évaluer. Voici une première paire évaluer à 3 semaines d'intervalle :

Saint-Emilion, Château Pavie Maquin 2004 : Un nez expressif, presque violent, de fruit rouge léger confit, fraises, note lactées, puis épice, réséda, fond cacao moka. La bouche  est corpulente aux tanins taffetas, très beaux, belle structure, sapide sur le fruit noir et rouge, léger confit, note réséda, presque menthol, épice pointe vanille, cannelle, fond chocolat moka. La finale est fraiche, ample, large, léger alcool, ça chauffe quand même un peu, gourmand, belle persistance de fruit confit, épice, fond chocolat, réséda, moka. C'est puissant, extraverti, limite écœurement. Pas les équilibres que je préfère mais ça reste un joli vin très bien fait, et qui passe mieux à table qu'en dégustation pure. A date, TB-Excellent 91 (16,5), par contre, si l'ensemble s'affine et s'assagit, cela peut donner un excellent vin (93-94, 17-18)

A date, j'ai préféré Larcis Ducasse 2004, dégusté il y a 2 mois, plus classique dans sa forme et dans son fond. Plus élégant, plus classe, moins extraverti !

Haut-Medoc, Château Belle-Vue 2001 : Un nez classique de fruit rouge et noir, note poivrons grillés, puis champignon sur un fond animal, encre, et léger fumé. La bouche est corpulente, tanins ronds, belle densité, mais un côté rigide et un poil sec, léger creux en attaque puis fruit rouge et noir, note bourgeon de cassis, poivron rouge grillé, fond champignon et animal. La finale est fraiche, tonique, persistance honnête de fruit rouge, poivron grillé, champignon, fond animal et fumé. B+ 87 (15+)

Saumur, Thierry Germain La Marginale 2006 : Un nez discret, élégant, de fruit rouge, cerise, groseille, notes légers lactées, pointe groseille à maquereau, fond léger fumé. La bouche est charpentée, large, beaux tanins soyeux, sapide sur le fruit rouge mûr, notes lactées toujours, groseille à maquereau, fond poivron rouge grillé et fumé. La finale est ronde, elle garde de la tonicité, douce, sur le fruit rouge mûr, cerise, fraise, note groseille à maquereau, fond léger toasté, amande grillé. TB 89 (15,5). Un joli cabernet, bien mûr, très bien fait, échappant à la "rusticité" qu'il m'arrive de rencontrer et que je n'apprécie pas.

Volnay, Caillerets Rebourgeon Mure 2002 : Un nez évolué, à maturité, de fruit rouge et fruit noir, note sous-bois, champignon typé cèpe, pointe de cuir, fond fumé, grande classe. La bouche est corpulente, large, tanins soyeux enrobant une structure fraiche, c'est délicat, sur un équilibre tendue, profond, sapide sur le fruit noir, la mûre, note champignon, sous bois, fond de cuir classe, pointe moka, et légère amertume qui va s'accentuer avec l'aération. La finale est fraiche, tonique, longue persistance de fruit noir, pointe cerise kirchée, note cèpe, champignon et fond de cuir qui revient. Excellent-Superbe 93 (17,5), à l'ouverture, l'aération renforçant l'amertume finale, il faut aimer !

Vin de Pays, Henri Milan, Grand Blanc 2009 : Un nez à 24H de fruit jaune, pêche de vigne, note de foin, un côté lacté, mais aussi fleur d'oranger, fond champignon et léger animal. La bouche est ronde, belle matière taffetas bien soutenu par une structure droite, sur le fruit jaune, la pêche, note de foin, de roche huitre (?), fond champignon et toujours ce petit coté viande fraiche. La finale est ronde, pointe amertume classe, persistance honnête de fruit jaune, de foin, de champignon et fond viande fraiche. TB-Excellent 91 (16,5)

Amicalement, Matthieu

Mon expérience Richaud Ebrescade d'avant, Ebrescade maintenant

Bonjour à tous,

Il y a quelques années, j'avais eu une expérience étonnante avec Marcel Richaud, vigneron "star" à Cairane. A l'époque, j'aimais beaucoup la cuvée Ebrescade dont j'avais goutté les millésimes 96 et 98. Ces deux vins, dégustés plusieurs fois, présentaient tout ce que j'aime dans un vin de grenache des côtes du Rhône : des aromes de fruit mûrs, mais pas confit, prunes, figues... des notes de cuir classe, des bouches plutôt bien équilibrées ne dépassant pas la limite en terme de perception d'alcool, une concentration de matière gardant de la finesse, bref de très jolis vins qui ne tombaient pas dans l'excès de certains Châteauneuf du Pape voisins.

Un jour d'été de 2005 (ou 2006), profitant d'une visite dans la région, je prends RDV chez Marcel. Nous commençons la dégustation et Marcel explique la philosophie actuelle du Domaine, tourné vers le bio, vers le travail à la vigne, le travail naturel des sols, une faible intervention en vinification..., point de vue que je partage évidemment.

Au cours de la discussion, je lui indique que j'ai beaucoup aimé Ebrescade 96 et 98 et il me répond : "C'est pas moi qui les ai fait"... Je suis assez interloqué et je ne comprends pas immédiatement le sens de cette réponse connaissant peu l'histoire du domaine. Marcel part et nois finissons avec sa fille la dégustation.

Je pars en achetant des Ebrescades 2004 entre autres. Quelques temps plus tard, discutant sur un forum de cette aventure, on me confirme que c'est bien Marcel qui a vinifié ces 2 crus mais qu'aujourd'hui il a tout changé. Je comprends alors cette phrase comme un reniement de son travail, ce qui déjà me surprend car je trouve au contraire qu'il est bien plus fort d'assumer et de montrer qu'on est capable d'évoluer et montrer en quoi, les modifications apportées rendent l'ensemble du travail et son résultat meilleur !

Du coup, depuis, j'attendais donc patiemment pour voir si ces Ebrescades version 2004 m'apporteraient autant de plaisir à 10 ans d'age que les 96 et 98. Des le début de l'année 2014, j'avais donc rapporté de ma cave cette uvée et le WE dernier, j'ai senti que c'était le moment !

Cairane, Domaine Richaud Ebrescade 2004 : Un nez de fruit rouge mûr, légères notes lactées yahourt fraise, puis orange sanguine, pointe épice, fond garrigue cacao et léger kirchée et quand même un peu de cuir. La bouche est corpulente, tanins soyeux, belle structure droite, sur le fruit rouge mûr, fraise au sucre, note un peu tagada quand même, des épices, de la garrigue. La finale est puissante, qui accroche un peu, sur le cacao, chauffe un poil, persistance honnête de fruit noir, épice, fond cacao et léger cuir qui arrive en fin de persistance. Joli vin TB 88 (15,5) mais les notes évoluées restent en retrait. Effet millésime, évolution de la bouteille ou  mode de travail, je pencherai plutôt pour ce dernier, même si les autres restent potentiellement vrai, tant on sent un esprit différent !

Mais je ne retrouve pas la complexité des 96 et 98. Voici les dégustations des 96 et 98 à 10 ans d'age à peu prés :

Ebrescade 96 : Un nez très séducteur de cassis, de mûre sur fond de cuir noble avec des notes épicées de pain d'épice et du réglisse. La bouche est corpulente, pleine, sur le fruit noir, le cuir, avec de beaux tanins soyeux amples qui enrobe une structure droite, profonde avec beaucoup d'allonge, belle finesse et densité. La finale est fraiche, équilibrée, longue et persistante sur le cuir, le cassis, les épices... Très beau vin ! Excellent 92 (17)

Ebrescade 98 : Un nez avec une pointe de réduc animal qui laisse place très vite à la cerise noir, fruit noir mûr, la prune, un côté encre, une pointe kirchée, un fond chocolat. La bouche est robuste, pleine, large et ample avec de beaux tanins soyeux et précis, sur le fruit noir mûr, léger kirch, pointe agrume et un fond chocolat mais pas d'une grande expressivité. La finale chauffe un peu, dommage, et présente une jolie longueur de fruit noir mûr, kirch,  sur un fond chocolat avec quelques notes de cuir et champignon. Joli vin dans le contexte de son millésime qui a souvent donné des vins confits, souples et alcooleux. Excellent 91 (16,5)

Ce 2004 est plus un vin de fruit, plus direct et franc. En ce sens, Marcel a raison. D'ailleurs, il m'avait dit qu'il ne faisait plus ces vins pour des longues gardes. En effet tout en restant bon, le vin est moins intéressant que jeune à 5, 6 ans d'age, voici mon dernier CR :

Ebrescade 2004 (en 2010) : Un nez subtil, frais, corbeille de fruits rouges et noirs , belle notes florales, violette, pivoine et fond chocolat. La bouche est robuste, ample et large, après une attaque imposante, elle gagne en délicatesse car enrobée de tanins fins, soyeux et précis et présente un côté frais sur le fruit noir mûr, la réglisse, la fleur. La finale qui exhale cette fraicheur, se fait délicate sur la fleur, et persiste joliment sur le fruit mûr et un fond chocolat typique grenache. Excellent 91 (16,5)

Amicalement, Matthieu

samedi 26 avril 2014

Du nord au sud, quelques bouteilles

Bonjour à tous,

En attendant de déguster ce soir une Turque 2005 :-), quelques bouteilles dégustées les WE précédents. En commençant par un Bandol pour fêter ses 10 ans d'âge :

Bandol, Domaine de la Tour du Bon Saint Ferréol 2004 : Un nez typique de cassis, puis très vite des notes oranges sanguines, épices, et animal viande fraiche, fond encre et cacao. La bouche est robuste, dense , grosse matière, puissante, tanins encore un peu ferme mais aux touchers soyeux, mûrs, structure droite, sur le cassis, note épice, orange sanguine, animal viande fraiche, fond encre et cacao, très cohérent et bien équilibré. La finale est tonique avec sa pointe de fraicheur, pas de chauffe alcool, mais le tanin accroche encore un peu, belle persistance de fruit noir, note épice poivre, orange sanguine et fond animal viande fraiche. Excellent 93 (17), on se ressert car la puissance est maitrisée, pas d'alcool ressenti, c'est mûr et civilisé. Un beau vin d'un millésime qui promettait et qui tient bien ses promesses !

Gevrey Chambertin, Rossignol-Trapet Clos Prieur 2004 : Un nez séduisant, a point, de cassis, note bourgeon cassis, ronce, léger poivron grillé (pas géranium comme en jeunesse), fond fumé tabac pointe cuir classe. La bouche est corpulente, puissante, ample aux tanins soyeux mais un poil stricte dans leur structure, de la fraicheur, sur le cassis, la ronce, la mûre sauvage, note épice typé réglisse, fond tabac fumé classe. La finale est fraiche, certes, mais tonique aux accents poivrée, belle persistance de fruit noir, cassis, mûres, note épice, ronce, bourgeon de cassis, fond fumé tabac blond. C'est quand même très très bon, et Clos Prieur reste un cru d'élite même en millésime faible ! Excellent 93 (17) et la meilleure dégustée (note 91 91 et donc 93)

Macon Pierreclos, Guffens Heynen Chavigne 2008 : Un nez séduisant de fruit jaune mûr, note frangipane, amande, beurrée, fond brioche grillée, fumé. La bouche est ronde à l'attaque, structure fraiche, tendue belle matière pointe de gras, pas très dense mais bien équilibrée sur la poire, le fruit jaune, note amande, chèvrefeuille, fond brioche grillée, beurrée, toasté fumé. La finale est ronde, pointe fraîche, belle persistance de fruit jaune, amande grillée, fond beurrée, brioche toasté. TB 89 (16)

Muscadet, Domaine de l'Ecu Granite 2010 : Un nez discret mais séduisant de fruit blanc, poire, note foin, de fleur acacia, fond de roche mais aussi silex. La bouche est ronde en attaque, belle matière, dense, taffetas qui enrobe une fraicheur tonique sur le fruit blanc, la fleur acacia, chèvrefeuille fond de roche, craie, et un coté frais presque menthol. La finale est tonique, bien enrobée, belle persistance de fruit blanc et jaune, note florale chèvrefeuille, citron vert, finale de roche, craie, et toujours un coté menthol. Excellent 92 (17). Un beau muscadet bien mûr, belle densité de matière, de la fraicheur et la douceur, beau vin !

Amicalement, Matthieu

lundi 21 avril 2014

Dégustées ces dernières semaines, des millésimes très différents

Bonjour à tous,


Quelques jolies bouteilles dégustées ces 2 dernières semaines et d'autres un peu plus décevante qui confirme que 2008 en Bourgogne, c'était bien un millésime difficile ou que 2005 à Bordeaux ça peut donner du baroque !

Châteauneuf du Pape, Domaine Roger Sabon, Prestige 99 : Un nez expressif de prune, de cerise, note léger kirchée, épice, fond cacao et viande fraiche. La bouche est corpulente, tanins soyeux, ample, belle densité avec une structure droite, de la puissance mais aussi sapide sur la prune, la cerise pointe eau de vie, note épice, fond cacao et viande fraiche, c'est assez élégant. La finale est fraiche, bien enrobée, belle persistance de prune, cerise, note épice et fond cacao et viande fraiche. Bien fait, puissant un équilibre sudiste soutenue par la fraîcheur. Bien meilleur que les 2 premières dégustées ! Excellent 91 (16,5) Super sur un tartare maison.

Volnay, Joseph Voillot VV 2011 : Un nez discret, friand, de fruit rouge, cerise, note ronce, sureau, fond léger cacao grillé. La bouche est charnue, ample, large, tanins soyeux, structure fraiche, de la puissance et de la densité, sur la cerise, le fruit rouge, note sureau, ronce, fond amande grillé cacao. La finale est fraiche, tonique, puissante avec une persistance honnête de fruit rouge, cerise, ronce, fond léger fumé. Très bon 90 (16). Un vin bien gourmand dont il faut profiter maintenant à mon avis !

Gevrey Chambertin, Rossignol Trapet Etelois 2008 : Un nez discret, pointu, de cerise, de groseille, note de ronce, sur un fond frais sous bois. La bouche est charnue, tendue dès l'attaque, tanins fins mais manquant un peu de chair pour enrober la fraicheur, sur le fruit rouge, la ronce et fond sous-bois. La finale est fraiche, presque vive, sur le fruit rouge, note sureau et fond frais ronce sous bois. C'est encore un peu étriqué, en tout cas surprenant pour un Etelois qui cette fois n'est pas aidé par le millésime qui manque cruellement de maturité. Bien 88 (15)

Cote-Rotie, Rostaing Ampodium 2011 : Un nez séduisant, fin, classique de cassis, de myrtille, note de poivre, pointe viande rôti, fond léger fumé. La bouche est corpulente, large, ample, tanins soyeux, dans une structure équilibrée d'une fraicheur tonique, c'est délicat mais d'une juste concentration, sapide, sur le cassis, fruit noir, pointe amer, note poivre et jus de viande rôti très séduisant, fond léger fumé. La finale est fraiche, dynamique, pointe amertume et belle persistance de cassis, de poivre, jus de viande rôti, et fond léger fumé. c'est fin et délicat, frais avec une juste concentration, j'aime beaucoup ces équilibres, et j'adore Rostaing. Excellent 16,5 et je me demande si 2011 ne serait pas un grand millésime de Côte Rotie...

Gewurztraminer, Albert Mann Steingubler 2004 : Un nez évolué, complexe, classe de fruit jaune mur, capiteux, de fruits exotiques, de miel, note ambrée de roche, fond terpénique, type térébenthine mais aussi tourbe et moka. La bouche est ample, large, grosse matière, grosse structure  sur le fruit jaune mur, note exotique mais peu variétal, note de roche, de poivre, de tourbe, fond terpène, petrole classe. La finale est ample sur la matière un poil gras, persistance honnête de fruit jaune, note exotique, épice typée poivre fond terpène et pétrole. Excellent 93 (17,5). Très beau vin a maturité, peu variétal car évolué même si ma femme au premier coup de nez me dit : "un gewurz, merci chéri, et évolué, comme c'est gentil..." Elle adore le Gewurz.

Saint-Emilion, Clos de l'Oratoire 2005 : Un nez opulent, baroque, de fraise confite, presque tagada, des notes lactées chupas chups, des fruits noirs aussi, mûres, myrtilles, fond marqué d'épice, vanille surtout, et un côté entêtant comme l'encens. La bouche est corpulente, attaque relativement élégante en rapport du nez, tanins soyeux mais impression effacé par la sapidité presque hors norme, de fruit noir et rouge compoté, sensation sucré, note épice, fond vanille envahissant, très marqué, presque écœurant. La finale est ronde, tonique, là enfin, on décèle de la fraicheur et l'énergie des 2005, sur le fruit noir et rouge confit, et ce rouleau compresseur de vanille, avec aussi de moka, certain y verront du caramel... Pas mon style et surpris car j'avais beaucoup aimé 2000, ou 2001... Là c'est too much pour moi, trop nouveau monde, sucré, explosif, écœurant... Ma femme est moins dure que moi car elle est moins sensible à l'aromatique et trouve une belle structure de bouche qui reste delicate en regard de l'aromatique. Pour moi Bien 87 (15)

Amicalement, Matthieu

dimanche 20 avril 2014

Soirée grands Blancs Bourguignons au vieux chêne

Bonjour à tous,

Superbe soirée au Vieux Chêne sur un thème qui a tenu toute ses promesses, Grands Blancs Bourguignons. Les absents ont bien eu tort et notre petite bande s'est bien retrouvé dans ces grands vins de Chardonay que nous aimons tant, tous dégustés en aveugle ! Mais comme d'habitude, il faut bien commencer et comme Nico est là ce soir :

Muscat, Cuvée Caroline, Ginglinger 2012 : Un de litchi à l'ouveture puis mandarine, fruit exotique, bouche fine délicate, de la tension, belle matière ciselée, finale tendue bien enrobée avec une persistance honnête. TB 90 (16) Je pars sur Muscat puis très vite je reviens vers gewurz, et bien que répétant que la bouche ne fait pas gewurz, je reste là dessus... Faut être con quand même !

Meursault Poruzots Jobard 2009 : Un nez caramel au lait, popcorn à l'ouverture, ouis ça s'estompe et le fruit blanc, la poire, la noisette s'intensifie, la bouche reste elle sur le popcorn, le caramel et la finale aussi, le fond de verre sent même la pomme cuite. Oxydé ou en tout cas flingué, dommage. Ce qui est intéressant c'est que la moitié de la table à le popcorn au nez et pas en bouche et l'autre l'inverse... Mais tout le monde pense que la bouteille est morte !

Corton Charlemagne, Maratray Dubreuil 2008 : Un nez de fruit blanc aux notes de citrons, de chèvrefeuille avec un fond tarte citron meringuée et noisette, ça fait très 2008. la bouche est superbe, tout en tension et profondeur, elle est enrobée d'une belle matière ronde, c'est profond, long, sapide le fruit blanc, le citron, l'amande grillée et un fond léger crayeux. La finale est tendue, profonde, puissante et offre une belle persistance de fruit blanc, de tarte citron, d'amandes grillées. Très belle bouteille qui fait très Corton 2008, bien joué et Excellent 93+ (17+)

Puligny Montrachet Les Folatières Vincent Girardin 2005 : Un nez encore un peu discret mais très élégant sur la poire, le fruit blanc, note frangipane puis amande, et fond toasté, fumé. La bouche est énorme, grosse attaque à la matière dense, mais ciselée, c'est tonique, vivant, ample, de la puissance et de la finesse, quelle énergie, sur le fruit blanc, la poire, note florale aubépine, mais aussi amande, pointe terpénique, et fond toasté fumé. la finale est puissante, queue de paon, dans une structure fraiche, et une persistance hors norme sur le fruit blanc mûr, l'aubépine, l'amande grillée, pointe de miel gourmande et fond fumé. Simplement énorme et confirmation avec cette 2eme bouteille que c'est un grand vin ! Excellent+ 94-96 (17,5-18,5), ce soir c'est 18 pour moi.

Chassagne Montrachet, Caillerets Marc Colin 2005 : Cette fois, un nez à couper le souffle, magnifique d'élégance et de classe, sur la poire, le fruit blanc, note aubépine, mais aussi citron, cédrat, c'est profond et gourmand avec un fond fumé très classe qui évolue vers un grillé comme une pointe de réduction légère. La bouche est tendue, élégante, moins dense que le précédent, c'est puissant, long, cristallin sur le fruit blanc, note aubépine, citron, une touche crème pâtissière légère et un fond fumé avec une sensation de grillé/réduction. La finale est tendue, sur le fruit blanc mûr,  ces notes aubépines qui donnent la délicatesse, puis des notes crayeuses sur un fond fumé, grillé, classe, la persistance est un peu moins poussée que sur le Puligny. Excellent 95 (18). Je pars sur un Perrières 2002, raté, mais quel vin encore !

Chassagne Montrachet, Caillerets Marc Colin 2000 : Un nez plus évolué, sur le fruit blanc mais avec de belles notes de champignon, cèpe, sous-bois puis sésame grillé, sur un fond fumé. La bouche est ronde à l'attaque, puis ça se tend, joli matière avec une pointe de gras, ample qui accompagne la structure droite, sur ke fruit blanc, note de cèpe, de champignon, de sésame grillé et un fond crayeux marqué. La finale est ronde, moins dense que les précédents, un peu plus fluide mais c'est très élégant sur le fruit blanc, le champignon, le sésame grillé et ce fond de craie. Excellent 93 (17), je penche pour un Chassagne Cailleret 2001, pas si mal !

Chablis, Beauroy Laurent Tribut 2002 : Un nez qui me perd, plus discret, fruit jaune, note fougère, je cale jusqu'à que Mathieu, en face de moi, s'écrit, Chablis ! Mais oui bien sûr, c'est bien ça ces notes, coquille d'huitre, mousserons, fond de foin. la bouche est ronde, matière soyeuse, puis ça se tend, c'est profond, beaucop d'énergie sur le citron, le foin, la fougère et fond coquille d'huitre. la finale est tonique, fraiche avec une persistance intéressante sur le citron, le foin, l'huitre. Excellent 92 (16,5).

Douro, Niepoort, Coche 2010 : Un nez d'amande, avec des notes florales puis une pointe fruit d'été, sur un fond grillé marqué. La bouche est tendue, droite, matière ronde, de la profondeur sur le fruit jaune, note menthol et fond boisé grillé marqué. La finale est fraiche tendue belle persistance de fruit blanc, note menthe, pais aussi fleur et fond grillé. Surprenant que ce vin d'altitude portugais au multiple cépages, dont l'objectif est la tension et la vinification à la mode de son nom (Coche) ce qui ne saute pas aux nez, en tout cas moins que pour son modèle :-) ! TB-Ex 91 (16,5)

Une formidable soirée dans une ambiance sympathique, tout le monde était en forme ! Et y'a pas à dire, les grands Chardonays, ça fait de grands vins... La plus belle série depuis le début de l'année.

Amicalement, Matthieu


dimanche 13 avril 2014

Série récente dont Riesling Trimbach, Vosne Romanée... du vin quoi !

Bonjour à tous,

Quelques bouteilles dégustées ces dernières semaines :

Volnay VV Voillot 2009 : Un nez de fruit bien mûr, rouge et noir, note épice, fond léger fumé puis a 4h fond caramel moins élégant. La bouche est corpulente, ample, large aux tanins soyeux et précis, c'est sapide sur le fruit rouge mûr, note sureau et épice, fond fumé puis caramel moins marqué. La finale est ample, puissante, belle empreinte tanique douce et soyeuse, persistance intéressante de fruit noir et rouge, sureau, épice fond léger caramel. Un Volnay puissant mais fin, sans réduction pour une fois sur 2009,  j'aime ce style naturel. TB 90 (16)

Rully, Domaine Jacquesson Les Cloux 2009 : Un nez gourmand de fruit noir et rouge mûr, petites notes confites, puis épice, réglisse, patchouli, fond carroube, pointe vanille, léger moka et fumé. La bouche est corpulente, large, tanins soyeux, amples bien structurées, belle densité, tonique, sapide, sur le fruit noir mûr, compoté, gourmand, note réglisse, fond léger boisé vanillé, moka et fumé. La finale  est ronde, ample, gourmande sur le fruit mûr, compoté note épice, réglisse, fond léger vanille moka. Très joli vin TB 90 (16). Merci à Alex pour le cadeau, et effectivement quand les villages de cote d'or deviendront inaccessibles en prix, il nous restera ces vins de Rully ou Givry pour se faire très plaisir à prix raisonnable !

Gewurztraminer, Ginglinger Eichberg 2010 : Un nez typique très variétal de litchi, fruit exotique, note agrume confit, fond doux, miel, un côté liquoreux. La bouche est ronde mais droite, de la tension, sur le fruit exotique, litchi, l'ananas, note florale, et agrume, fond plus terrien, roche, silex, terre qui équilibre. La finale est ronde, ample, dense, équilibrée, persistance honnête de fruit exotique avec en fond un retour sur la terre, la roche. Très, trop jeune, pas encore de complexité, a attendre sereinement. TB+ 90-92 (16)

Vosne Romanée, Hudellot Noellat 2002 : Un nez ouvert, à point, de fruit rouge, cerise, note sous-bois, champignon, pointe pivoine, fond épice et fumé. La bouche est charnue, tanins soyeux, ample, belle structure fraiche bien enrobée, sur le fruit rouge, la cerise, pointe kirchée évoluée et acidulée, note sous-bois, feuille morte, fond léger cuir. La finale est fraiche, tonique, belle persistance de fruit rouge, framboise, groseille, cerise, note sous-bois, fond feuille morte et léger cuir puis fumé. A maturité, cette dernière bouteille, meilleure de la série, offre un Vosne classique, pas d'une grande densité mais élégant, classique et fin. TB 90 (16)

Riesling, Trimbach Frederic Emile 375eme Anniversaire 2001 : Un nez classe, typique, d'agrume mûr, d'orange confite, pamplemousse, note kumquat, fond léger pétrole. La bouche est tendue, droite, traçante, de la délicatesse, de la finesse, matière peu dense par contre, sur l'agrume mûr, citron confit, orange confite, note chèvrefeuille, fond pétrole classe, sensation légèrement sucrée en fin de bouche. La finale est fraiche, pointe acidulée mais belle persistance droite, traçante, fine, délicate d'agrume, pamplemousse, note orange confite, floral chevrefeuille et fond pétrole. Un beau Riesling classique dans sa forme, pas extrêmement sec mais très bien équilibré. Excellent 93 (17)

Amicalement, Matthieu

dimanche 6 avril 2014

Dégustés ces derniers temps

Bonjour,

Quelques bouteilles dégustées ces dernières semaines.

Riesling, Sommerberg Oriel 2007 : Un nez expressif d'agrume mûr, pamplemousse, note encaustique, d'acacia, note miel, fond léger pétrole. La bouche est ample, du volume, grosse matière dense et ronde à l'attaque soutenue par une jolie fraicheur qui allonge la bouche sur l'agrume mûr, le pamplemousse, l'acacia, note miel du à une petite sucrosité (5-10gr ?), fond encaustique et terpène. La finale est ronde, soutenue par l'acidité qui donne une jolie persistance d'agrume mûr, pamplemousse, floral acacia, encaustique, terpénique, et fond de miel. TB+ 90 (16)

Pessac Léognan, Château Malartic Lagravière Blanc 2007 : Un nez classique de sauvignon bordelais, fruit jaune,  coing, pamplemousse, note ananas, puis léger buis, pointe épice, fond beurrée amande et pin des landes. La bouche est ronde, belle matière soyeuse au toucher gras, dense et délicat dans une structure droite sur le fruit jaune, pamplemousse pour le profil un peu amer, l'ananas, note amande, épice et buis fond beurrée. La finale  est fraiche, tonique, bien enrobée par le gras, belle persistance d'ananas, de buis avec un fond beurrée puis épicé boisé vanille et pointe caramel. Excellent 92 (16,5)

Haut-Medoc, Château la Lagune 1986 : Un nez a maturité de fruit noir mûr, cassis et son bourgeon, note encre, graphite puis boite a cigare, épice, fond tabac blond, fumé. La bouche est charpentée, tanins soyeux mais pas trop rigide, de la profondeur dans un style plutôt austère, sur le fruit noir, la mûre, note encre, graphite puis tabac blond, boite à cigare et épice, fond cuir et fumé. La finale est ronde, fraiche, tonique, belle persistance de fruit noir mûr, mûres, cassis, pointe bourgeon de cassis, encre, fond fumé et tabac blond puis cuir. Un beau bordeaux classique arrivé à maturité. Excellent 92 (17)

Haut-Médoc, Chateau Sociando Mallet 2003 : une fois de plus, un nez super séduisant de cassis mûr, fruit noir compoté, note épice, pointe poivron rouge grillé, fond fumé toasté légère pointe vanille gourmande. La bouche est charpentée, large, ample, tanins soyeux, sapide sur le fruit noir mûr, liqueur de cassis, note épice, réglisse, mais aussi poivron rouge grillé, fond fumé toasté grillé, gourmand. La finale est ample, typé queue de paon, qui garde de la tonicité, belle persistance de fruit noir compoté, de réglisse, de poivron grillé fond fumé toasté. C'est cohérent de bout en bout et c'est très beau. Excellent 93 (17,5).

Saint-Joseph, Guigal Lieux-dit 2010 : Un  nez encore marqué d'un boisé moka vanille caramel prégnant, dominant le cassis, la liqueur de cassis, note poivre et violette, fond bacon grillé et donc moka vanille. La bouche est corpulente, large, ample, tanins superbes soyeux, fins et précis, sur le cassis, note confite, note de vanille, poivre, fond moka et bacon grillé. La finale est fraiche, tonique, puissante sur le cassis, la liqueur de cassis, le moka, la vanille, note de poivre, fond bacon grillé. Encore marqué de son élevage, donc très fardé, un beau vin si le maquillage disparaît ! TB 88-90 (15-16)

Gigondas, Guigal 2010 : Un nez marqué assez animal, puis du fruit, des épices, des notes de garrigue et fond aminal/boisé. La bouche est charpentée, pleine, dense, tanins soyeux, dans une structure fraiche, belle, équilibrée sur le fruit noir, figue, prune, note garrigue, épice et fond léger boisé et animal. La finale est fraiche, tonique, belle persistance de fruit noir mûr, note garrigue, épice et fond animal. A nouveau super, Excellent 91 (16,5)

Coteaux du Languedoc, Domaine Montcalmes 2008 : A l'ouverture, nez de fruit noir, note marqué animal, viande fraiche, puis épice, fond garrigue léger boisé toasté et moka. La bouche est corpulente, ample, pas très dense mais précise et équilibrée avec de beaux tanins soyeux, aromatiquement, on reste sur le fruit noir, note animal viande fraiche, épice, grenadine et fond moka pointe vanille. La finale est ronde, équilibrée, un poil souple, pas très dense mais belle persistance de fruit noir mûr, puis grenadine, épice, toujours ces notes animales et fond moka. Le soir Après 6H à l'air : les notes animales ont disparues, laissant place à un fond moka plus marqué, voir caramel popcorn mais cela reste une note et pas un arome dominant. TB 90 (16)

Sancerre, Gerard Boulay Clos de Beaujeu 2012 : Après 12H d'ouverture, un nez expressif, fin, de fruit jaune mûr, ananas marqué, note fraiche de buis, de chèvrefeuille, fond presque menthol, pointe roche, silex. La bouche est ronde, tendue a l'attaque, matière douce, fine, cristalline, précise, mais bien soyeuse, sur l'ananas, puis le chèvrefeuille, l'agrume doux, de la profondeur aussi, fond roche, craie, très bien construit. La finale est ample, fine et délicate, bien tendue mais bien enrobée aussi, belle persistance de fruit jaune mûr, ananas puis la fraicheur de citron, chèvrefeuille, fond de silex, craie. Un vin assez intellectuel tout en offrant beaucoup de séduction mais la complexité se devine aujourd'hui ! Excellent 93-95 (17-18)

Riesling, Ginglinger Drei Exa 2012 : Un nez séduisant d'agrume mûr, pointe miel, puis pamplemousse confit, note florale, orange confite, fond pierre silex. La bouche est ronde à l'attaque puis ça se tend, c'est frais, profond, long sur le pamplemousse, le citron confit, note florale, fond pierre, silex, roche. La finale est fraiche, tendue, sur le citron, le pamplemousse, pointe fleurie et miel, fond roche. TB 90 (16) et décidément ce millésime 2012 est bien beau en Alsace !

Bourgogne, Groffier Passetougrain 2009 : Un nez marqué animal à l'ouverture puis après 4H, fruit rouge, toujours ces notes animales choux (réduction) qui dominent, note fraiches, ronce, un côté bonbon anglais et fruit rouge, fond amande. La bouche est charnue, ample, large, mûre, belle densité de tanins soyeux, sur le fruit rouge mûr, toujours ces notes animales /choux, mais aussi épice, ronce, fond amande grillé. La finale gourmande, large, est ample sur le fruit mûr, les épices et un fond marqué animal. Un profil assez sauvage, TB 87 (15)

Volnay Santenots Buisson Charles 2005 : Un nez waouh à l'ouverture, complexe, expressif, de fruit rouge mûr, cerise burlat, pointe kirchée, note épice patchouli, souk, pointe de frais ronce et fond amande grillé puis léger fumé. La bouche est ample, large, sapide, fruit rouge mûr, cerise, pointe grenadine, des tanins soyeux, précis, délicat, un côté juteux, c'est tonique, note épice, patchouli, fond amande grillé. La finale est fraiche, tonique, superbement enrobée et longue persistance de fruit rouge mûr, cerise, pointe kirch, note épice, puis ronce, sous bois, fond amande grillé, et fumé. Très beau, et avec un potentiel incroyable, un vin pour des décennies. Excellent + 94-97 (17,5-18,5)

Amicalement, Matthieu

samedi 5 avril 2014

Jury au concours Bettane Desseauve prix plaisir de la sélection Monoprix

Bonjour à tous,

Il y a quelques temps, je reçois un mail me proposant de participer à la sélection prix plaisir réalisée par Bettane Desseauve pour la sélection des vins Monoprix (si j'ai bien compris).

Un rapide coup d'œil à mon agenda chargé et oui ça colle, alors OK c'est parti, j'aime bien l'idée de participer à mettre en avant des vins dans ces rayons qui n'en finissent plus.

Par ailleurs, confronter ma vision des bons vins avec d'autres amateurs que je ne connais pas m'intéresse aussi. RDV au Chemin des Vignes à Issy les Moulineaux dans les crayères pour une dégustation de Bordeaux entre 5 et 10 €, des vins que je ne bois pas souvent.

Je suis à une table de 3 avec une des rares jeunes femmes présentent pour cette dégustation. Valérie, amatrice assurée que je classerai dans la catégorie des épicuriennes et Christophe, un homme très sympathique, habitué de ce jury (il est le président de table) et très connaisseur. En effet, il est membre du club de dégustation de corbeil, je crois, et participe au championnat de France de dégustation, il connait très bien l'univers du vin et d'ailleurs nous aurons des échanges très intéressants tout au long de la dégustation. Il a, par contre, une mission par forcément facile, mettre notre tablée d'accord sur la note à donner au vin.

La note se donne entre 1 et 5 et doit valoriser les vins à boire maintenant, pas dans 10 ans !

Je ne vais pas commenter les 14 Bordeaux à majorité merlot que nous avons dégusté, globalement assez identique, plutôt pas mauvais, assez stéréotypé avec des boisés plus ou moins marqués et surtout plutôt peu élégant, assez vulgaire, des maturités de limite à bonne. En relisant mes notes, c'est cette maturité qui a globalement fait la différence (les élevages se ressemblent, c'est souvent le manque de maturité qui entraine des déséquilibres). Par contre, voici les 5 bouteilles qui m'ont plu et que je trouve très intéressante en terme de rapport Q/P.

Le vin qui a fait l'unanimité à notre table, note 5, le seul d'ailleurs à 5 et que je trouve très intéressant en rapport Q/P. Retenez le si vous passez chez Monoprix :

Bordeaux, Merlot du château Sainte Barbe 2012 (ou 2011) : un nez de cassis mûr avec un beau boisé toasté classe, c'est gourmand, une bouche de fruit noir mûr, pointe de fruit rouge compoté, un bois classe toasté, tanins soyeux amples mais bien soutenus par la matière, finale bien équilibrée, gourmande et de belle persistance sur les aromes du nez. très joli vin. TB 87 (15). Un vin dans un  style "international" très bien fait, gourmand, du plaisir, on a envie de se resservir. Nous l'avons proposé pour une médaille et en allant sur le site, j'ai vu qu'il était déjà bardé de récompense ;-)

Pour moi, car il y a débat à table, j'ai bien aimé EXCELLENCE, Blaye-Côtes de Bordeaux rouge 2010 des Vignerons de Tutiac : un nez de fruit mûr, gourmand, à nouveau joli boisé fumé mais aussi de la fraicheur, avec une pointe florale, un nez plus profond mais surtout une bouche tonique fraiche, belle matière soyeuse à juste maturité qui encdre cette fraicheur qui donne beaucoup d'énergie à cette bouche assez dense mais du coup qui garde de la précision, la finale est longue, porté par la fraicheur mais bien bien enrobée d'une empreinte tanique soyeuse, offrant une belle persistance de fruit mûr, de bois fumé classe, note florale. Je lui ai mis 4,5. Mon voisin 2,5 car il trouve que cela manque de maturité, je ne suis pas d'accord et à la découverte des bouteilles voyant qu'il s'agit d'un 2010, le seul je crois, je ne suis donc pas surpris. Dernier vin servi, qui arrive après des 2011 et 2012, c'est sûr, l'acidité du millésime tranche par rapport aux autres. J'ai beaucoup défendu ce vin auquel la table a finalement attribué 3,5 je crois. Je persiste à penser que la maturité est bien là !

Ensuite 2 vins que la table a également bien apprécié, assez semblable dans leur style, et de la même appellation Blaye-Cote de Bordeaux, que sont : le Château Terre Blanque 2012, belle bouche velouté, très beau travail des tanins, et belle structure plus charpentée (cabernet sauvignon ?), note 4 et Château Haut Grelot cuvée Méthez 2012, avec un nez séduisant de fruit mûr, bouche ample, tanins soyeux, finale persistance honnête fruit mur, note 4.

Enfin, le dernier, c'est un vin dans un style différent que je souhaite aussi défendre. Château Puynard. Un bordeaux dans un esprit plus fin et délicat, cherchant le fruit plus que le bois. Je ne serai pas étonné que l'extraction soit faite dans un type "à froid", ce qui donne un nez pétant de fruit rouge et noir, marqué de belle notes florales, c'est aérien et fin avec un fond léger fumé. La bouche est charnue, tanins fins et soyeux, précis, pas d'une grande densité, mais très délicat, finale tendue, fine, précise, persistance honnête de fruit rouge, belles notes florales. Note 3,5 et cette fois nous partageons avec mon voisin la même vision du vin, mais aussi de son mode de vinification. c'est notre voisine qui n'aime pas du tout, après d'âpre discussion la table lui donnera 3 !

Sinon ma répartition de note : 4 vins < 3 ; 3 vins à 3 ; 3 vins 3,5 ; 2 vins à 4 ; 1 vin 4,5, 1 vin à 5
En tout cas, un exercice très intéressant ! Merci à Messieurs Bettane et Desseauve.

Amicalement, Matthieu