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Le vin, ça se partage ! c'est comme le bonheur... Le bonheur simple d'une dégustation de grand vin de Bourgogne ou d'une belle syrah ! Alors n'hésitez pas à consommer ce blog sans modération, contrairement à l'Alcool qui se consomme, majeur et avec modération. La plus part des vins sont dégustés et crachés.... Consulter le aussi en vidéos sur YouTube

jeudi 18 décembre 2014

Tradition ça a du bon, premier diner

Bonjour à tous,

Après les visites en cave, le soir c'est le réconfort avec des diners vignerons toujours passionnant et chaleureux, merci à nos amis vignerons. Vendredi, c'est une première avec JF Germain et David Rebourgeon. Une soirée étrange question dégustation tant certains vins se sont goutés bizarrement ou en dedans de leur potentiel déjà connu. Un prolongement des dégustations étonnantes de l'apm en cave ?


Dans la série des blancs, un Rully Pucelle 2010 de Jacquesson de belle facture, encore marquée de note d'amandes grillées et d'élevage un peu caramel, TB 88 (15). Le Sauvignon suivant ne laisse pas de doute, sur l'acacia, note de buis, bouche droite tendue, bien enrobée et fond salin dans une persistance intéressante. Ce Sancerre de Vacheron 2004 est bien meilleur que les 12 bues récemment, TB 89 (15,5). Le Riesling suivant aura peu été identifié faut dire qu'il s'exprime beaucoup moins qu'il y a encore 4 mois. A tel point qu'en bouche on sent une sucrosité ce qui n'était pas le cas juste après mise, dommage car ce Pfersigberg Hertacker de Ginglinger 2012 m'avait transporté mais désormais il faut l'attendre ! C'est encore un Riesling qui suit avec de belles notes pétrolantes sur l'agrume mûr, citrons, pamplemousse, une bouche tendue profonde et une finale droite et longue délicieusement pétrolante, excellent 93 (17) que ce Kirchberg Louis Sipp 2010.


Mais le Riesling suivant est encore plus harmonieux, profond, les notes pétroles naphtées se fondent dans une bouche ronde, harmonieuse à la matière parfaitement intégrée et une longue persistance classe, excellent 94 (17,5) que ce Trimbach Frederic Emile 2007. De nouveau des notes pétroles dans le vin suivant, mais cette fois les notes buis, acacia font clairement sauvignon, et le fond boisé vanillé dans une bouche grasse, bien fardée et finissant coco font clairement Bordelais. Etonnant que ce blanc de Mouton Aile d'Argent 2005 je crois, bof, pas mon style. Idem pour le suivant, pas mon style que ces chenins vieux, limité oxydé pour moi, avec ces notes de pommes caramel, d'olive et qui finit sur le fruit exotique. Savenieres Laureau 2002.


Ensuite, on joue local avec ce nez, certes marquée de notes de réduction que je trouve trop prononcée (mais je suis le seul), sur le fruit blanc, note d'amande, une bouche tendre, ronde, bien mûre, finale sur la structure qui présente une pointe de gourmandise redoutable. Meursault Chevalieres JF Germain 2009. Avec la suivante on passe un cap, avec ce nez complexe, fin, de poire de fruit blanc, d'amande grillée, un fond de noisette fraiche et de fumé. Une bouche large ample, très belle matière enrobante soutenue par une fine acidité, avec une pointe de gras, très expressif jusque dans une finale de poire, de noisette, note amande grillée. excellent 93 (17) que ce Chassagne Morgeot Germain 2004. Le suivant présente un nez de fruit jaune, de fines notes de réduction, sur un fond beurre, brioche, amande grillée, la bouche est ronde, puissante qui s'appuie sur une colonne vertébrale fraiche mais un peu écrasée par un touché gras qui vous emmène dans une finale à l'empreinte presque huileuse, encore un peu en dedans, doit s'affiner mais du potentiel pour ce Meursault Perrières 2002 91-93 (16,5-17,5). Enfin, on finit avec une bombe aromatique de fruit jaune mûr, d'amande, d'aubépine, pointe de sésame grillée et un fond fumé classe. La bouche est magistrale d'équilibre, tout ce que j'aime, c'est fin, délié, certes moins puissant ou concentré que le précédent, mais terriblement gourmand, c'est suave, soyeux, sapide sur le fruit mûr, l'aubépine, note sésame grillée classe, fond brioche dorée jusque dans cette finale gourmande, pas d'une grande fraicheur mais avec une belle persistance, sur un fond gourmand presque sucré. j'aime beaucoup ce Meursault Limozin Germain 2000, excellent 94 (17,5).

Ensuite, on passe au rouge avec une grosse série de Bordeaux. Et ça démarre bien avec un nez de cabernet mûr, note de poivron grillé et fond fumé, ça fait jeune. Bouche concentré, ronde, puissante, tanins soyeux, ça fait jeune sur le cassis, le poivron rouge grillé, fond tabac, graphite. finale fraiche avec une belle persistance. Beau vin 93 (17) que ce Pauillac Lynch Bages 2001 mais on le sent en retenue quand même. Et cet aspect va se généraliser dans cette série de Bordeaux. Le suivant a un nez plus kirchée, note de pruneaux, une bouche charpentée, pleine, assez intense, une finale ronde puissante sur la fraise un peu confite. TB 89 (15,5) que ce Fronsac Chateau Trois Croix 2005.


Le vin suivant propose des notes poivrons grillés à nouveau sur un fond graphite, la bouche est charpentée, c'est profond et soyeux mais la finale est un peu fuyante. TB 88 (15) que ce Saint-Emilion Tour Figeac 2001. Par contre le vin suivant ne cache pas son origine rive gauche avec ce cassis, ces notes de bourgeon de cassis, de poivrons grillée avec une pointe kirchée marquée, la bouche est fondue, les tanins soyeux mais assez rigide. Moulis Poujeaux 1989 TB 88 (15). Le suivant se goute à nouveau pas bien, alors que nous l'avons tellement bien dégusté il y a 3 ans, ce Haut Bailly 90 est très évolué, un peu décharnée, manquant de chair... Ensuite, nous revenons dans du plus jeune, car le nez présente des notes d'élevage boisées classes mais marquées, moi j'aime bien ce côté vanille moka car il est bien intégré. la bouche est velours, presque souple mais la finale garde de la fraicheur et finit cacaoté, moka vanille, pas très fin mais terriblement gourmand que ce Cos d'Estournel 2000 91 (16,5+). Fin des Bordeaux, globalement moyen quand même.



Le prochain vin est tout de suite plus séduisant moins austère, plus festif, sur la groseille mure, belles notes boisées, pointe de ronce fraiche et fond léger fumé. La bouche est charnue, tanins soyeux, pas très concentré mais intense, délicat, ample sur le groseille mûre, c'est gourmand, fin jusque dans cette finale tonique avec une longue persistance de groseille, de bois classe, de fumée, de ronce d'épice. Excellent 93 (17) que ce Meursault Clos des Mouches de Germain 2009. On enchaine sur un nez de fruit rouge croquant, une bouche large, ample, gourmande, sur le fruit mûr, qui prend de la puissance en finale, c'est moins en dentelle même si la finale propose une jolie fraicheur tonique. TB 89 (15,5) que ce Volnay Mitan Rebourgeon 2010. Le nez suivant est marqué d'un boisé moka insistant, une bouche charnue acidulée bien faite, de même que la finale acidulée, un bourgogne bien fait que ce Savigny 1er Cru des Hospices 2010. B 87 (15). Ouh, le nez suivant vous emporte tout de suite vers les sommets, fruit rouge et noir, note de champignon, de cuir, pointe épice réglisse et fond moka classe. la bouche est une caresse, soyeuse en attaque qui reprend de la puissance tout en gardant de la délicatesse, beaucoup de fraicheur mais qui donne du tonus, de la précision, magnifiquement enrobée par des tanins velours, pas très dense et avec une finale fraiche, presque vive, encore un peu serrée mais de belle persistance. Excellent 94 (18) que ce Chambertin Clos de Beze Groffier 96. Le nez est suivant s'ancre dans le cassis, note épice mais surtout cuir, et fond fumé, bacon grillé. La bouche est charpentée, droite comme i, avec des tanins soyeux, sur le cassis, le cuir, le bacon grillé, belle profondeur, que l'on retrouve dans une longue finale fraiche sur le cassis, le cuir et le fumé. Excellent 93 (17) que cet Hermitage Remizières Emilie 99. Le suivant se présente classe, harmonieux avec du cuir, du tabac, pointe cacao, note orange sanguine, épice, très séduisant. La bouche charpentée est puissante, grosse matière soyeuse qui emplit la bouche mais qui reste fine, belle sapidité de fruit noir, de pruneaux, note épice sur fond de cuir, tabac avec un côté sucré en finale qui trahit les origines sudistes. La finale tient sur matière avec une belle persistance, fruit limite confit, cuir, épice, tabac. Excellent 93 (17,5) que ce Châteauneuf Beaucastel 1998.

Nous finissons avec un petit "sucre" au nez pétrolant sur l'agrume mûr, note quinquinat, profil amer qui se retrouve dans cette bouche ronde, profonde, grosse matière précise, aux note d'oranges confites, de zest d'agrume, et avec une longue finale ronde équilibrée par l'amertume. et une pointe de fraicheur bienvenue. Profil demi-sec VT. Excellent 93 (17,5) Riesling Schoenenbourg Deiss 2000

Les vins ne sont pas tous gouttés au top, surtout les Bordeaux mais la convivialité était de mise, un très beau moment de rencontre avec JF Germain et David Rebourgeon.

Amicalement, Matthieu

samedi 13 décembre 2014

La tradition ça a du bon, mais c'est long, WE Bourguignon

Bonjour à tous,

Retour de notre WE Bourguignon traditionnel. Cette année, une organisation au cordeau, bien préparée, nous a évité les quelques inconvénients des précédentes années : un retour à des visites en plus petit nombre pour bien profiter des échanges, des séquences de RDVs optimisées, des diners aux nombres de bouteilles limités.


Question dégustation, un tour des 2012, 2013 et 2014 selon les vignerons. Les quelques 2014 dégustés, tous partis en malo étant donné les températures quasi printanière de cet automne chaud (il fait 15°), présentent des jus toniques, vivants, au fruit éclatant avec de belles concentrations. Pour les 2013, je suis indécis, chez certains vignerons cela goutaient très bien, chez d'autres, certains crus présentaient des fruits mats, manquant d'éclat, des tanins pas toujours séduisants et des amertumes prononcées, pas le souvenir que j'avais de l'année dernière ou les jus avant malo se goutaient plutôt bien. Alors, période de la dégustation (les jus sont en cuve et prêt à être mis en bouteille, une période "agitée"), mauvais jour de dégustation (car le vendredi soir, certains vins seront éteints), déviance personnel du moment ou effet millésime... je ne sais pas et tout cela sera à confirmer avec les vins reposés sous verre. Sur les 2012, une belle homogénéité, pas un millésime d'une grande densité mais un équilibre intéressant entre maturité, fraicheur et concentration. J'avais noté petit 2010 l'année dernière, on n'est pas loin, mais ça manque un poil de densité, d'intensité et d'éclat. Dans l'ordre des visites.

Domaine Chicotot : des 2014 très séduisants et de nouvelles cuvées chez Pascale, des Beaunes (bon, grêlés pour cette première année avec quelques pièces à peine), et un Pommard Tavannes, à la délicatesse marquant le climat côté Epenots. Comme d'habitude, Vaucrains et Saint-Georges sont excellents. Pour 2013, je note des amertumes marquées mais donnant de la classe chez Pascale.

Chez les frères Rossignol Trapet, je ne sais ce qui se passe ce matin là et mais ça goutte pas super (ce qui sera une constance de la journée d'ailleurs). Les vins (2013) sont assez fermés et proposent à nouveau des amertumes assez prononcées. Je note cette année un Cherbaude comme j'aime, sexy, gourmand et plein, il sort vraiment du lot au niveau des 1er crus. Enfin cette année 2013 révèle de réelles différences de niveaux entre les différents crus/terroirs et le Chambertin final domine les autres crus (y compris le Latricières et le Chapelle) de la tête et des épaules !

Chez Nicolas au domaine Groffier, on attaque par un Bourgogne rouge 12 très friand au fruit éclatant, c'est très bon. On poursuit avec Chambolle Sentiers 2013 assez puissant pour un Chambolle et cette fois le fruit est plus avenant pour un 13, de belles notes épicées, de la profondeur, du peps, pas d'amertume, une pointe végétal fraiche. C'est excellent. Nicolas adore ses 13, pour lui, c'est un mix entre la fraicheur des 96 et la maturité des 05 (ou 10). ça promet ! On revient au 12 avec un Haut doix, pas très dense mais bien soyeux, un vin charmant à l'image d'un Chambolle. Une amoureuse 12 a l'attaque ronde mais à la finale encore serrée, vive, structure droite et persistance longue, a attendre impérativement. Ensuite l'amoureuse 11 a déjà un coté évolué avec des notes sous-bois, champignons, une bouche tendue, tanins précis, note de cuir (?), et belle persistance. ça se boit déjà bien, moins de profondeur que 12.

Nous voilà chez Pierre Bart à Marsannay, une étape que j'aime beaucoup. A la maison, nous sommes grand fan des Marsannays de Pierre que nous avons du mal à garder tant c'est un réflexe plaisir d'ouvrir une bouteille. Les 12 ne dérogent pas à la règle mais méritent 2 à 3 ans avant de procéder au déstockage. On retrouve à chaque cru les caractères spécifiques de chacun, d'année en année. Des Longeroys droits, des Echezots plus souple, des Grandes Vignes gourmandes bien mûrs, enfin Clos du Roy et Champs Salomon terminent les Marsannay en beauté apportant plus de densité, et de profondeur, l'un jouant l'élégance, l'autre la puissance.
Ensuite c'est le Chambolle Veroilles, et une fois de plus je suis sous le charme de ce village fin et délicat, intense, gardant une jolie concentration et finissant long et classe; j'adore ce cru, un top rapport Q/P. Les Bonnes Marres et le Clos de Beze le dépasse en puissance et densité, bien sûr, surtout le Bonnes Marres, mais pas au même prix !

Chez Amiot Servelle, cette fois, c'est le fils Antoine avec qui nous faisons la dégustation des 12. Le Chambolle est toujours aussi agréable, il faudra probablement l'attendre plus que le 11 qui est d'une gourmandise terrible, le 12 est plus élégant avec ces notes fleuries, mais présente une petite sécheresse finale. Les Plantes est un Chambolle droit, plus carré et un peu plus rigide. Les Charmes est plus concentré, très avenant, et finit avec une jolie souplesse séduisante. Enfin, le Charme Chambertin fait cette année très Chambertin avec ses notes réglisses, une puissance en bouche qui s'impose dans une matière dense mais bien soyeuse, un très beau vin.

Le lendemain, on attaque traditionnellement chez Jean Pierre, au domaine Voillot. Le domaine à connu une année difficile entre les épisodes de grêles pour la 3eme année et la mort de Joseph Voillot. Mais par contre les vins 13 restent toujours au top. Le Bourgogne VV et le Volnay VV sont des musts pour moi en rapport Q/P. Le Frémiet présente des notes agrumes surprenantes mais une bouche toujours aussi friande, les Brouillards me rappelle que l'amertume ne se sent pas qu'en Nuit. J'ai trouvé le Cailleret très beau cette année, un peu serré encore mais dense, plein et aux notes épicées séduisantes, un vin franc à beau potentiel. Les Champans était assez fermé et peut être plus souple, mais quelle harmonie, belle promesse. Les Epenots gouttait aussi très bien avec des notes de clou de girofle plus typique des vins nuitons et une finale sur le Thym surprenante mais très séduisante. Les Rugiens, comme d'habitude, est a attendre impérativement pour livrer sa puissance et sa classe. Ensuite Jean Pierre nous propose un exercice très intéressant sur les problématiques du gaz avant la mise. Ainsi, il nous a ressuscité le Champans qui de fermé a tout d'un coup gagné en expression et éclat après une petite cure de CO2.

Direction Thibault au domaine Morey Coffinet ensuite pour passer en revue les 2013. Force est de constater qu'année après année, Thibault gagne en précision, en finesse sur tous ces vins. Un travail méticuleux sur chaque cru pour en tirer le meilleur et ça se goutte !
Comme chez jean Pierre, le bourgogne et le Chassagne village sont tops en terme de rapport Q/P. L'interprétation du Meursault par Thibault s'éloigne des classiques gras et rond pour chercher la profondeur et le fraicheur, très intéressant, a suivre... La série des Chassagne débute par DDC puisque les Remilly ne sont plus à la carte. Cette année DdC présente des notes crayeuses et de cailloux marquées que l'on retrouve aussi dans les Caillerets mais avec un gras supplémentaire dans le toucher des DdC. La Romanée rappelle l'élégance et la noblesse classique du cru dans une expression un peu fermé ce jour là mais à très gros potentiel. Les Fairandes se gouttent dans la lignée de l'année dernière et très différentes de ce que j'ai connu au domaine. Moins marqué de fruit exotique, d'un côté très mûr, je les trouve beaucoup plus élégante tout en gardant cette puissance singulière, j'aime de plus en plus et Thibault m'indique qu'il les vendangent beaucoup plus tôt qu'avant, cette année pour la première fois, je vais en prendre. Ensuite les Blanchots, quoique discrète présente une bouche complète, riche, puissante avec une longue persistance. Les Pucelles sont encore magnifiques, droite, fine, intense, et longue, j'adore cette précision et ce côté cristallin. Le Batard a gagné en densité avec une grosse attaque, de la puissance, certes, mais la finesse arrive avec les années. Une très belle dégustation, comme d'habitude !

Chez Daniel, au domaine Rebourgeon Mure, je n'ai pas pris de note, les conditions de la dégustation ne le permettant pas ou peu. Mais comme toujours les vins sont très bons et à des prix... Quelques crus de très hautes volées (ce qui sera confirmé le soir même), comme ces Charmots, ou ce Clos des Arvelets et puis surtout ce Volnay Caillerets et le Pommard Grands Epenots, un des plus beau, fin, délicat mais dense, cru de Pommard que je connaisse.

Enfin, nous finissons chez Patrick au domaine Buisson Charles qui nous a réservé une belle dégustation dans un contexte tranquille. en haut, assis, avec des échantillons préparés, cette dégustation des 2013 va s'avérer magique en ce qui me concerne tant ces Meursaults représentent ce que j'aime dans les blancs Bourguignons, de la nature, et une explosion de fruit pure, franc et nature. Une VV franche et pure sur la poire, ciselée, droite, matière suave, du grand art dans une expression d'un naturel confondant. Un Tesson marqué par des notes crayeuses moins habituelles mais toujours puissant et droit. Un Chassagne Remilly plus tendue que celui de Thibault. Une Romanée pleine droite, avec une pointe sésame grillé très classe, jouant un peu moins la séduction et plus la profondeur que chez Thibault. Un Puligny sur la pêche de vigne avec une pointe gourmande presque sucré. Un Chablis Vaudésir dans une version Beaunoise qui mérite d'être attendu quelques années pour digérer son élevage et laisser s'exprimer ces notes de pierre, cette structure tendue et cette finale citron et tellurique. Ensuite la série des premiers crus de Meursault avec des Cras moins marqués de craie que les Tessons, dans un profil riche au note de noisette fraiche, un Charmes, riche, ample, dense à la finale puissante mais délicate. Un Bouchechere typique, superbe, une fois de plus, mon cru préféré chez Patrick, dense mais aérien, délicat sur la poire, l'aubépine, quelle amplitude et quelle finesse, magique. Un goutte d'or plus trapu, puissant, plus murisaltien classique, aux belles notes de sésame grillé. Un Corton aux notes mentholés, droit en structure mais rond et large en sensation, beaucoup de volume en finale.

Pour clore cette série, petite verticlae de Goutte d'Or en présence de Michel avec un 12 bien ouvert, harmonieux mais encore marqué de son élevage certes classe mais trop jeune. Le 11 est plus réservé mais déjà le naturel revient avec des notes fleur blanche et un coté aguicheur en bouche qui fait très naturel donc redoutable. Le 97 se présente assez réduit mais il a tenu le bougre et sa finale mentholé est très séduisante. Le 94 prend presque des airs de Riesling avec ses belles  notes de pétrole et sa finale à la sensation gourmande sucrée (année à botristis confirmée par la dégustation). Ensuite le 90 vous met une claque avec ce nez classe et ses notes de champignons, de fumées, puis fruit jaune mûr, un fond délicatement naphté, une fraicheur une classe en bouche redoutable et une finale interminable. Magique. Et que dire du 78 qui suit, rien, car dans ce cas, on se tait devant tant d'aboutissement et on profite, stupéfait devant tant d'insolence, de classe, de plaisir... hors du temps. Merci à Patrick, Michel et Kate pour ce grand moment.

Amicalement, Matthieu

dimanche 23 novembre 2014

Vins de mes origines avec les copains

Bonjour à tous,

Soirée consacrée aux vins espagnols avec les copains au Vieux Chêne. Pas pris beaucoup de note sur les noms des vins ce qui complique passablement le CR ! Des blancs en entrée, puis série de Rioja quasi exclusif. 2 pirates, un commandé sur place la cuvée Marie du domaine Uroulat, un Saint Pierre 2003 rapidement identifié.


Le premier blanc m'a beaucoup plus : Rieda, Telmo Rodriguez - El Transistor 2009, 100% verdejo. Un nez de fruit blanc marqué de belles note d'levage fumé, bouche tendue à la matière suave, profond, joli matière et belle structure sur le fruit blanc et de belles notes fumées, finale tendue persistance honnête de fruit blanc mûr, note de vanille et fond fumé élégant. Un style assez "international" mais très bien fait, fin et digeste TB 89 (15,5). Le deuxième n'est pas du tout ma came comme les Châteauneufs blancs... des notes de fruit entre confit et blettes au nez, une pointe oxydative, bouche ronde, grasse, ample sur la pomme confite, finale ronde avec un fond de structure tendue certes mais c'est trop pour moi. La cuvée Marie du Clos Uroulat 2011 est toujours aussi bonne sur le fruit sec, puis blanc, des notes mirabelle, pointe miel et fond quasi menthol. La bouche est tendue, sèche mais accompagnée d'une joli matière suave qui équilibre un ensemble de fruit sec, puis fruit blanc, mirabelle et fond anisé et mentholé. TB 90 (16)

Les rouges, on commence par du modern style avec ce Rioja, Domine de Berzal 2011 je crois. Un nez de fraise écrasée aux notes envahissantes de vanille de caramel, bouche charnue tanins ronds, structure droite, ça se tient, mais l'aromatique est à la limite de mon écœurement sur la fraise, la vanille, la finale est fraiche ce qui apporte quand même une certaine buvabilité mais l'aromatique est trop marquée. AB 84 (14). Le Rioja, El Coto Crienza 2010 est un joli vin, aux nez plus élégant sur le fruit noir, note épice, pointe de cuir et fond fumé, la bouche est large ample, les tanins soyeux, c'est puissant certes mais cela garde de l'élégance et de la précision sur le fruit noir, le tabac, le cuir, la finale offre urne jolie persistance de fruit rouge et noir, note épice puis tabac et fond fumé. TB 90 (16)



Le vin 3 est à nouveau un Rioja je crois vinifié par l'éqipe Pingus et je crois qu'il s'appelle psy. C'est épicé sur fond cacao, la bouche est confite puissante, crémeuse et ça finit sur le caramel. Bof pour moi.

Le suivant est très vite identifié rive gauche sur 2003, il s'agit du Saint-Julien, Château Saint Pierre 2003, au nez gourmand de fruit noir mûr, belles notes profondes de poivrons rouges grillés, pointe d'encre et fond tabac et fumé. Bouche charpentée, tanins un poil rustiques mais de la profondeur et de la gourmandise dans une finale un peu fuyante assez caractéristique de 2003 mais bien gourmande fruit mûr, épice, poivron grillé et fond fumé. TB 90 (16)

Sur le vin suivant, on revient vers le Tempranillo de la Rioja, avec ce Viñedos de Páganos El Puntido 2005 : un nez de fruit rouge confit, note épice, très gourmand. La bouche est ample et ronde, très mûr, fruit confit, épice, la finale est un peu chaude sur des notes kirchées/alcool mais c'est bien gourmand. Assez démonstartif, le vin est à la limite du trop mais garde suffisamment d'élégance. TB+ 90-92 (16-16,5) et surement mieux s'il s'assagit encore un peu.


Le suivant présente un nez beaucoup plus Bordelais avec le cassis, le tabac, une pointe d'encre, tout en gardant ces notes d'épice et d'orange confite, le tout sur un fond classiquement fumé et une pointe menthol rafraichissante. La bouche est plus sombre que les précédents, structure profonde, tanins soyeux, amples à l'attaque mais finissent un peu assechant dans une finale proposant de la fraicheur, dans une jolie persistance de fruit noir, d'épice, mais surtout tabac blond, fumé et fond mentholé. TB-Excellent 91 (16,5) Rioja, Marques de Riscal Reserva 2001.

On retrouve le fruit rouge et noir mûr, mais surtout des notes épices, d'orange sanguine, avec une pointe kirchée mais cette fois sur un fond champignon plus évolué. La bouche est charpentée, ronde, les tanins soyeux sur le fruit rouge mûr, les notes tabac et une finale fraiche avec une persistance honnête de fruit rouge  léger confit et ce fond tabac comme le précédent. Pas très complexe, un peu kirché ce Rioja, Vina Tondonia reserva 2001 est un joli vin dans un style moins élevé que le précédent mais à qui il manque un petit quelque chose pour être grand TB 89 (15,5)

Le suivant présente un profil qui confirme notre traversée de la Rioja, ce Castillo La Bastida Reserva 2001 avec ce nez de fruit rouge, aux notes orange sanguine, et fond tabac, un profil qui commence à se systématiser. La bouche est charpentée sur le fruit rouge confit, tanins soyeux larges mais encore astringents, avec une vivacité marquée sur la groseille, note tabac et fond cacao. la finale est plus fraiche, presque trop sur la groseille, note orange sanguine, épice et fond tabac, fumé. TB 88 (15)

Enfin, cette dernière quille que j'ai apporté, présente un profil qui devient classique, au nez de fruit rouge léger confit, aux notes épice, orange sanguine, une pointe animale/cuir et un fond tabac fumé. La bouche est charpentée les tanins soyeux, sur le fruit rouge, léger confit, les épices, l'orange sanguine, pointe cuir animale et fond tabac et fumé pointe menthol. La finale est fraiche bien tonique et belle persistance de fruit confit, léger kirch, note évoluant vers le champignon, toujours cette pointe cuir/animale et ce fond tabac fumé. C'est élégant, fondue et ça garde de la gourmandise. Excellent 92 (17) que ce Rioja, Roda I Reserva 1995.

Une jolie soirée découverte, essentiellement des vins de la Rioja. De jolis vins qui au vieillissement sont loin d'être des vins lourds et too much, car il s'assagissent avec le temps, gardant la gourmandise mais s'affinant gentiment pour proposer des complexités intéressantes.
C'est décidé, la prochaine fois, on va en Italie !

Amicalement, Matthieu

dimanche 16 novembre 2014

Quelques grandes quilles pour le plaisir

Bonjour à tous,

Pour un camarade venant fêter la rémission quasi complète de mon grand, nous avons sorti quelques étiquettes :-)

Pour l'entrée et apéro, un vin  que j'aime beaucoup :

VdP Cote de Provence, Henri Milan Le Grand Blanc 2012 : Un nez séduisant de fruit mûr varié, note de pêche mais aussi de fruit rouge, avec un coté épice patchouli, fond amande, d'aubépine, de calisson évoluant vers le fenouil menthol. La bouche est ronde, ample à l'attaque, joli gras bien soutenu par la matière, ça reste équilibrée et fin, délicat, sur la pêche, le fruit jaune, puis les épices, léger patchouli, note d'aubépine, presque amande, fond légère pointe animal, fourrure qui donne un coté sauvage, canaille. La finale est ronde, très friande, expressive avec une pointe de fraicheur tonique, sur le fruit blanc et jaune, la pêche, la pomme reinette, note aubépine, fond amande, calisson d'aix puis fenouil, menthol. J'aime toujours autant Excellent 91 (16,5)

Pauillac, Chateau Grand Puy Lacoste 1982 : Un nez classe, profond, typique, de cuir, de cassis, note graphite, tabac blond, épice boite a cigare, fond fumé, mais dans un profil austère. La bouche est robuste, puissante, large, tanins soyeux, denses, de la profondeur par la fraicheur, mais le profil austère du nez se poursuit en bouche, sur le cassis, note graphite, vieux cuir, tabac blond, pointe encre et fond fumé. La finale est fraiche, tonique, bien enrobée, pointe amer, longue persistance de cassis, de cuir, de tabac blond, note épice typé boite à cigare et fond fumé. C'est excellent bien sûr, mais ça reste assez austère dans un style puissant classe bien sûr, mais manquant d'un peu de gourmandise, je trouve. 93 (17).

Morey Saint Denis, Domaine des Lambrays Les Loups 2005 : Un nez explosif, gourmand, de fruit noir et rouge mûr, note clou de girofle marqué, épice, pointe fraiche ronce, fond léger fumé cacao. La bouche est corpulente, large, tanins soyeux, pas d'une grande densité, mais belle fraicheur, tonicité (2005), gourmandise, sur le fruit rouge mûr, note sureau, puis épice clou de girofle, fond de ronce et sous-bois qui équilibre une finale fraiche, tonique, très belle persistance de fruit noir mûr, note clou de girofle très élégante, puis ronce et fond fumé cacao. Excellent 93+ (17,5). Et j'en viens presque à regretter d'avoir vendu mes Clos, quoisur, j'ai toujours aimé ce 1er cru les Loups (jeunes vignes du Clos) que je trouve toujours réussi !

Amicalement, Matthieu

mardi 11 novembre 2014

Ratrapage de CR pour être en paix

Bonjour à tous,

En ce jour d'armistice, faisons la paix avec les retards de CR.

Marsannay Domaine Bart Longeroies 2010 : Un nez séduisant, friand, de fruit rouge , note fruit noir, sureau, d'épice, fond fumé. La bouche est charnue, aux tanins soyeux, c'est délicat, fin, pas grosse densité mais une belle sapidité de fruit rouge puis noir, note de ronce, d'épice, fond fumé classe. La finale est fraiche, tonique, équilibrée, friande, de fruit noir et rouge, note de ronce, d'épice réglisse, fond fumé classe. C'est très bon, friand voir gourmand, j'adore ce type de vin. TB 89 (16).

Riesling, Domaine Kientzler Osterberg 2007 : Un nez fin, assez discret, de fruit blanc, aux délicieuses note terpénique pétrole, fond de cire, pointe fumé. La bouche est ronde a l'attaque puis de la tension, belle matière avec un toucher suave, c'est droit, délicat, de la matière, de la fraicheur sur le fruit blanc, typé agrume quand même, pointe amer, note pétrole délicate, fond léger fumé. La finale est fraiche, bien enrobée par la matière, belle persistance agrume pamplemousse, amer classe, note pétrole. ça manque encore d'un peu d'expressivité et de complexité, par contre j'ai plutôt confiance 91-92 (16,5) (ça fait très calcaire, avec une pointe gréseuse, je m'en vais vérifier...Pas mal vu pour un Parisien :-)

Avec un bon boudin noir au pomme, l'occasion de comparer 2 Cornas qui proviennent de 2 philosophies très éloignées

Cornas, Delas Chante Perdrix 2003 : Un nez séduisant, de cassis mûr, note fruit rouge léger confit gourmand, épice, balsamique, fond moka puis eucalyptus, menthol. La bouche est corpulente, tanins soyeux, larges, c'est délicat, un peu fluide mais très équilibré, sur la cassis, le fruit rouge mûr, pointe encre, note balsamique épice poivre et fond moka menthol. La finale est fraiche, bien équilibrée, sur le fruit acidulé, c'est gourmand, note épice poivre, fond moka léger menthol eucalyptus. Très bien fait, gourmand, mais peu typique, même du Rhône nord. TB 90 (16)

Cornas, Vignoble Abondance 2001: Un nez typique d'une syrah "vieille école" je dirai, un soupçon de cassis, des notes marquées animal, viande faisandé, limite écurie, fond léger fumé. La bouche est corpulente, aux tanins rustique, puissant, de la tension encadrée par une matière qui accroche les joues, sur le cassis, toujours ces notes animal, écurie, fond léger fumé. La finale est fraiche, bien équilibrée, sur le cassis et toujours ces notes limite venaison, écurie. Pas très complexe, structure intéressante, mais aromatique peu élégante. Un genre qui n'est pas celui que je préfère ! AB 84 (13,5)

Et pour finir, un Bordeaux que j'aime beaucoup, en bio et dont on parle peu !

Saint-Emilion, Château Gaillard 2010 : Un nez classe, séduisant, de fruit noir mûr, cassis, myrtille, aux notes profondes d'encre, de graphite, pointe épice, amande grillé, des fleurs qui apporte légèreté et un fond boisé très bien intégré, classe, élégant, de fumé pointe vanille gourmande. La bouche est charpentée aux tanins soyeux, belle densité, très bien équilibré entre matière et fraicheur, sur le fruit noir mûr, cassis, myrtilles, note encre, profonde, pointe épice, vanille, fond fumé discret, c'est franc, élégant, pur et précis. La finale est fraiche, tonique qui apporte de la légèreté, quel équilibre, sur le fruit noir, l'encre, pointe fraiche bourgeon de cassis, persistance intéressante sur le fumé, l'encre, la suie. C'est superbement fait, précis, pur, un Saint Emilion (en bio) de Catherine Papon Nouvel qui montre qu'il n'y a pas qu'à Pontet Canet qu'on travaille dans cet esprit. TB+ (90) 16+

Amicalement, Matthieu

dimanche 9 novembre 2014

Plutôt que des bonnes "surprises"

Bonjour à tous,

Ces deux dernières semaines, j'ai plutôt été impressionné par les bouteilles dégustées. Et ça fait plaisir !

Gigondas Guigal 2007 : Un  nez séduisant, classe, de prune, fruit noir mûr, note garrigue, d'épice fond léger fumé, cacao. La bouche est ample, large, gourmande, belle structure fine, des tanins denses et soyeux, sapide, sur la prune, le fruit noir, les épices, note de garrigue, fond cacao amer classe. La finale est équilibrée, intense avec une belle persistance de prune, fruit noir mur, note garrigue, thym, épice, fond cacao . Très bien fait, séduisant, charmeur, très bon, la plus belle des 6 dégustées et encore avec beaucoup d'avenir, mes notes montant inexorablement ! Cette fois Excellent 91 (16,5).

VdP Bouche du Rhône, Domaine Trévallon 2004 : Un nez classe encore discret, de cassis mûr, puis des notes de fruit rouges, framboise, d'épice, puis arrive des notes d'encre, de cuir puis d'orange sanguine, c'est profond, fond légèrement fumé et tabac. La bouche est charpentée, droite, aux tanins denses, fins et précis, soyeux, c'est profond, sur le fruit rouge, groseille, framboise, puis épice, réglisse, note d'encre, de suie, fond tabac, fumé. La finale est fraiche, pleine, équilibrée, belle empreinte tannique et longue persistance de fruit  rouge, pointe acidulée, note épice, orange sanguine, puis suie, cuir, cacao sur un fond tabac, fumé très classe, Excellent 92 (17)

Châteauneuf du Pape, Domaine Janasse 2005 : Un nez appétant de prune, de figue, note légèrement alcooleuse, kirch, puis épice, garrigue, fond cacao. La bouche est corpulente, aux tanins soyeux, joli densité, belle structure, ample mais délicate, avec de la profondeur, sur la prune, la figue, note de fruit rouge, kirch léger, d'épice, sur fond cacao. La finale présente une pointe fraiche, c'est tonique, puissant avec une belle empreinte tanique et une jolie longueur de prune, figue, note épice, garrigue et fond cacao. TB-Excellent (91) 16,5. Un beau vin sur 2005 et un plaisir toujours renouvelé sur ce millésime.

Pessac Léognan, Château Malartic Lagravière 2004 : dégustation réalisée après 24H d'aération, un nez classique de fruit rouge mûr, framboise, note lacté acidulée, fond fumé. La bouche est corpulente aux tanins soyeux, belle structure, pas grande densité mais une belle harmonie, sur la framboise mûre, note lacté et fond fumé, c'est peu complexe mais très gourmand et classique du cru,. La finale à l'empreinte tanique un peu accrocheuse, et au profil léger amer (très amer à l'ouverture), présente une longue persistance de framboise, note lactée fruit rouge et fond fumé. TB 90 (16)

Sancerre, Domaine Vincent Pinard Petit Chemarin 2012 : Un nez classe, fin, de fruit blanc, pomme granny, note citron, acacia, puis pointe ananas gourmande, fond de roche, silex. La bouche est tendue, à la matière suave, mure, c'est frais mais doux, belle matière, sur le fruit blanc, pomme granny, puis pointe ananas, note acacia, pointe buis fond de roche. La finale est fraiche mais très bien équilibrée, profil léger amer et belle persistance de pomme granny, pointe ananas, note d'acacia, de buis léger et fond de roche pointe crayeuse. C'est très bon et comparé aux Romains 2012 de Vacheron, je préfère grandement le style Pinard ! Excellent 91-93 (16,5-17).

Puligny-Montrachet, Morey Coffinet Les Pucelles 2008 : Un nez classe, séducteur en diable, sur le fruit blanc mûr, note aubépine, pointe crayeuse, amande effilée, très léger épice, vanille, fond léger beurre, et brioche dorée, superbe, pure et précis. La bouche est délicate, fine, précise, à la matière soyeuse, de la tension superbement enrobée par une pointe de gras, c'est profond et ample à la fois, sur le fruit blanc mûr, l'aubépine, l'amande, léger grillé, note chèvrefeuille, légère vanille et fond brioche dorée. La finale est fraiche, fine, droite, puis ample et longue persistance de fruit blanc mûr, d'aubépine, d'amande, note légère vanille, fond crayeux classe et brioche dorée. Excellent voir plus. 94+ (17,5+) Très beau vin au boisé discret (a noter par rapport à la réputation du domaine), beaucoup de plaisir...

Amicalement, Matthieu

samedi 1 novembre 2014

Tous les Rieslings ne se valent pas... Mais j'ai bu quand même de jolis canons

Bonjour à tous,

Ouvert ces derniers temps quelques Rieslings, comme d'habitude, me direz vous, oui mais ce n'était pas des vins de Michel, dommage d'ailleurs :-) !

Riesling Domaine Hugel 2012 : Un nez sur le fruit typé agrume avec une note animal faisant très réduction, pointe capiteuse de qui fait miel. La bouche est tendue, vive des l'attaque, matière fraiche, sur le citron, l'agrume, note silex roche et cette pointe terpénique animal peu élégante. La finale est tendue dans un équilibre honnête sur le fruit blanc puis agrume, citron, note chèvrefeuille et fond toujours ce coté entre animal et terpénique qui masque la netteté. AB 85 (14)

Riesling, Domaine Albert Mann Furstentum 2012 : Un nez discret, agrume pamplemousse, note cire d'abeille, pointe un peu animal écurie qui disparaît à l'aération, fond roche tourbé léger. La bouche est ronde, grasse en attaque puis de la tension sur l'agrume, pamplemousse mûr, mandarine, note cire d'abeille, pointe miel. La finale est ronde, matière grasse, soutenu par une légère fraicheur sur l'agrume, pointe miel (léger sucre ressentie), fond cire d'abeille. Pas très complexe actuellement, assez pataud, lourd, manque de finesse, bref une déception pour ce vigneron que j'aime beaucoup et sur ce millésime. A attendre mais j'ai pas énormément d'espoir. B 87 (15)

Riesling, Domaine Bott Geil Schoenenbourg 2009 : Un nez salin, d'agrume citron, note cire d'abeille, tourbée, pointe de foin, puis mirabelle, fond plutôt fumé. La bouche est ample dans un profil amer, matière ronde avec une grosse pointe de gras, structure souple, sensation saline, sur l'agrume, puis fruit type mirabelle, note cire d'abeille, fond léger fumé/tourbé. La finale est ronde, souple, qui manque un peu de peps, persistance honnête de fruit typé mirabelle, puis agrume, profil amer, salin, fond foin humide. Un vin agréable, mais cette bouteille est moins bonne que la précédente bue il y a 2 ans. TB 88 (15,5)

Sinon, apporté à un déjeuner de famille :

Pomerol, Chateau Rouget 2007 : Un nez expressif, gourmand, de fruit rouge mûr, notes marquées mais gourmandes d'élevage, avec un coté lacté, vanille, moka, pointe florale qui apporte de la fraicheur sur un fond fumé classe. La bouche est corpulente, large, tanins soyeux, pas très dense certes, mais ample dans un profil amer, sur le fruit rouge mûr, note de vanille, pointe florale, fond fumé. La finale est fraiche avec une empreinte douce, profil amer et longueur honnête de fruit rouge, vanille fumé. Très bien fait, ça se boit tout seul. TB 89 (15,5+)

Côte Rôtie Domaine Duclaux 2003 : Un nez discret de cassis, note de suie, de lard, pointe poivre, fond fumé léger cuir. La bouche est robuste, grosse structure, tanins un peu rigide, c'est large mais massif, manque de dynamisme, de profondeur, c'est brut/rustique, sur le cassis, note d'encre, de suie fond lard cuir fumé. La finale est plus ronde, plus séduisante avec une pointe fruit rouge acidulé, note de suie, d'encre, fond de cuir et fumé. B 87 (15)

Enfin, une très bonne bouteille, hasard un Bourgogne ;-) !

Pommard, Rebourgeon Mure Grands Epenots 2006 : Un nez séduisant de cerise noire, myrtille, cote acidulé, sureau, note de ronce, puis d'épice réglisse, pointe fleurie, fond sous-bois. La bouche est corpulente, large, ronde, profil plutot souple, tanins soyeux, un rien fluides, mais délicat, sur la cerise noire, la myrtille, note de ronce, d'épice réglisse poivre, fond sous-bois pointe moka. La finale qui garde de la fraicheur, chauffe un peu, et se vit ronde, ample, gourmande, sur le fruit acidulé, myrtille, la ronce, note épice, réglisse, fond sous-bois moka. Archétype du pommard fin, délicat et souple, plus que puissant... Excellent 92 (17)

Amicalement, Matthieu

samedi 25 octobre 2014

Les goûts et les couleurs, ça se discute

Bonjour à tous,

Ces dernières semaines, j'ai dégusté quelques vins de vignerons à grande réputation qui ne m'ont pas emballé. Le style ou ma perception de leur méthode de vinif, font que je ne suis pas béat devant leur production même s'il m'arrive d'apprécier certains de leurs vins. Par exemple :

Sancerre, Domaine Vacheron 2013 : Un nez assez variétal de citron, note de buis, d'acacia sur un fond de roche mouillé. La bouche est tendue, vive, matière fluide, profil amer sur le citron puis le buis, l'acacia sur un fond de roche. La finale est fraiche, vive presqu'agressive, profil amer marqué avec une persistance courte de citron, acacia, buis. AB-B 14,5. Pas assez mûr et plein pour moi, un style qui me plait moins sur Sancerre. Comparé à l'entrée de gamme de Vincent Pinard dégusté il y a 15 jours, il n'y a pas photo de mon côté. Pour ne pas rester sur cette impression, j'ai ouvert quelques jours plus tard, un milieu de gamme 2012, millésime considéré bien meilleur.

Sancerre, Domaine Vacheron Les Romains 2012 : Un nez de citron, note d'acacia et buis, et fond de foin mouillé, peu expressif mais jeune certes. La bouche est tendue, droite, matière ronde plus présente qui équilibre un peu mieux la tension, mais cela reste vif sur le citron, note acacia, fond foin mouillée et léger buis. La finale est fraiche, tendue, avec une persistance honnête de fruit blanc, citron, note acacia buis, et fond fougère foin. C'est mieux, B+ 87 (15), c'est jeune, certes mais à 22 € la bouteille, je ne suis à nouveau pas convaincu. Bref, pas mon style, pour l'instant, peut-être que dans 10 ans cela sera beaucoup mieux !

Autre série qui là vient confirmer une fois de plus ma perception singulière de certains élevages. Enfin, j'ai récupéré mes quelques bouteilles de Montcalmes. Comme je l'aime jeune, je me suis empressé d'en ouvrir une, mais comme j'avais rapporté une 2007, j'ai pu boire ces 2 millésimes lors d'un même WE.

Coteaux de Languedoc, Domaine Montcalmes 2011 : Un nez marqué d'un élevage sexy, sur le fruit noir puis note marquée vanille, café, pointe alcooleuse, kirchée, fond fumé tabac. La bouche est corpulente, large, beaux tanins soyeux, c'est ample sur le fruit noir mûr, note élevage moins marqué qu'au nez vanille, moka, une pointe garrigue élégante, fond fumé tabac. La finale est fraiche, un peu marquée alcool médicinal, dans un profil amer, belle persistance de noyau, de fruit noir puis le fond vanille épice et fumé. Une fois encore, j'aime bien ce vin jeune, je le trouve joliment aguicheur, belle bouche, bien gourmande et jolie finale équilibrée. TB+ 90+ (16+)

Coteaux du Languedoc, Domaine Montcalmes 2007 : Un nez de fruit rouge et noir mûr puis des notes marquées élevage sur le pneu brulé, le caoutchouc chaud, très peu élégant, pointe caramel chaud, fond frais garrigue. La bouche est charpentée, puissante, tanins soyeux, c'est précis, mais tout de suite ces notes pneus brulés, caoutchouc donne un coté peu élégant, profil amer, fruit rouge mur et note garrigue surnage, par contre même si l'alcool est présent, le touché est soyeux et la structure fine et droite. La finale est chaude, puissante, alcooleuse, une belle persistance mais sur des aromes marqué de ce côté pneu chaud, pinte vanille et fond fruit mûr et garrigue. Vraiment pas mon type d'élevage, ma femme n'y voit que du caramel, moi du caoutchouc brulé, pas mon genre. Bof pour moi, Bien 87 (15) en tentant de rester "objectif" . En relisant mes notes, je vois que je n'ai jamais accroché avec ce 2007, même jeune, ou les notes étaient au mieux caramel mais j'avais écrit en mai 2010, goudron, vernis...
Décidément, j'ai une histoire compliqué avec ce cru, pourtant généralement jeune ,je l'aime bien...

Amicalement, Matthieu

samedi 18 octobre 2014

Quelques bouteilles en passant

Bonjour à tous,

Voici quelques bouteilles dégustées ces 15 derniers jours. Certaines fraichement rentrées en vue d'un hiver qui approche à grand pas !

Sancerre, Vincent Pinard Flores 2013 : Un nez fin, délicat, pure, de fruit blanc, pomme granny, note chèvrefeuille, d'acacia, de buis, sur un fond presque menthol, puis silex pierre roche. La bouche est charnue, structure tendue, fraiche mais avec une matière ronde précise, mûre, cristalline, sur la pomme verte, le citron, note acacia, buis et fond de roche, pointe crayeuse. La finale est tendue, un peu abrupte certes, et une persistance un peu courte (entrée de gamme) sur le citron, la pomme granny, note buis, d'acacia et fond de roche. Que c'est bon, TB 88+ (15,5). J'adore la pureté, la tonicité, la qualité de la matière des vins de Vincent Pinard. Merci à Jean Boxler qui m'a initié à ce vigneron ! Pour moi Pinard et Boulay, c'est de la balle à Sancerre.

Morgon, Daniel Bouland Corcelette 2012 : Un joli nez de gamay classe, sur le fruit rouge, cerise, note de ronce, bourgeon de cassis, noyau de la cerise, et la pointe bonbon anglais typique, sur un fond avec une pointe d'austérité (jeunesse) épicé réglisse. La bouche est corpulente, aux tanins ronds et précis, c'est droit, sur un fond tendu, bien structuré, style un brin austère mais profond, sur le fruit rouge, cerise, note ronce, bourgeon de cassis, fond épice réglisse. La finale est fraiche, tonique, belle persistance de cerise, fruit mûr, bourgeon de cassis, note épice et bonbon anglais, fond réglisse TB 89-91+. (16-16,5+)A attendre (Sylvia aime beaucoup), un Beaujolais de garde assurément, pas le bojo du barbek des copains, enfin, ce serait dommage car gros potentiel !

Châteauneuf du Pape, Clos Mont Olivet 2012 : Un nez gourmand de prune, figue, fruit noir mûr, pointe cerise kirchée, note fleurie élégante de violette, pivoine, puis épice varié , réglisse, fond léger cacao chocolat. La bouche est charpentée, large, ample, belle attaque, matière équilibrée entre densité, sucre et fraicheur, tanins ronds qui gardent de la finesse, et puissance maitrisée sur le fruit noir mûr, la prune, note de figue, de fleur violette, pointe garrigue, fond cacao chocolat. La finale est large, puissante, gourmande, (légère sensation de sucre) avec une belle persistance de fruit noir, figue, prune, des pointes fleuries, note épice réglisse, fond cacao . A l'aération/réchauffement, les légères notes alcool kirchées se font plus présentes. A boire frais vers 15-16 degré si on est sensible à l'alcool. TB-Excellent 90-92 (16-17).

Crozes Hermitage, Domaine Combier Clos des Grives 2008 : Un nez avec une réduction passagère typé œuf, puis très marqué par la violette, du cassis, note viande fraiche pointe végétale bourgeon de cassis, tige. La bouche est corpulente, jolis tanins soyeux, pas très dense mais précis, de la fraicheur, marquée mais bien enrobée, sur le cassis et son bourgeon, note de violette intense, pointe viande fraiche, fond léger moka. La finale est fraiche, belle persistance de cassis, sa pointe bourgeon, la violette, fond viande fraiche et léger moka. Bien fait dans un millésime moyen. B-TB 88 (15).

Australie, Barossa, Domaine Ben Glaetzer, Anaperena (Godolphin) 2006 : Un nez expressif de cassis mûr, puis fraise avec un cote chupa chups, c'est lacté, note d'épice vanille marqué, un cote dessert indéniable mais équilibré par des notes de poivrons rouge confit, et fond épice menthol puis à l'aération fumé. La bouche est robuste, assez droite tanins soyeux, de la fraicheur qui tend cette bouche gourmande, fruit rouge et noir mûr, limite confit avec surtout de la vanille, un cote lacté, fond aux notes quasi menthol. La finale est fraiche, plutot équilibré bien que puissante et gourmande, sensation clairement sucré, belle persistance de fruit rouge, pointe fraiche menthol et poivron rouge confit sur un fond qui à l'aération finit fumé. C'est très gourmand, sucré, ça plait beaucoup forcément et ce n'est pas non plus trop caricatural et ne devient pas écœurant au 2emme verre. J'aime bien une fois l'an ce type de vin très technique mais laissant peu de place au naturel. TB 89-91 (16) cet assemblage de syrah et cabernet.

Amicalement, Matthieu

samedi 11 octobre 2014

Pour la reprise des diners vins, soirée prestige Côte Rôtie Jamet

Bonjour à tous,

Pour mon retour parmi les fidèles de nos diners au Vieux Chêne, le thème était prestigieux : verticale de Cote Rôtie Jamet.

Après quelques blanc d'apéro dont un très bon bourgogne blanc de Vezeley, ossu de la carte du Vieux Chene et conseillé par le boss Stéphane, (Domaine La Croix Montjoie, L'impatiente, Vezelay 2010) que nous avions placé à Chablis, un joli Condrieu La Bonette de Rostaing 2011 et une petite arvine Suisse étonnante (Domaine Provins, Le Grand Stockalper, Petite Arvine 2011)

Un premier rouge est servi par Mathieu, histoire de se faire la bouche. Et là, à peine le nez au dessus du verre, je ne peux m'empêcher de crier "Volnay de Jean Pierre, genre VV 2011". Un  nez de cerise, légèrement kirchée, note de ronce, pointe fleurie. La bouche est ample, large, tanins ronds dans une structure bien droite sur la cerise, la ronce, des note florales, toujours cette pointe alcool kirch. La finale est fraiche mais bien enrobée, longueur intéressante sur le fruit rouge, la cerise, la ronce et ce fond floral qui se teinte d'épice réglisse. TB+ 91 (16,5). Je reste sur un Volnay de Jean Pierre (domaine Voillot), mais c'est un Cailleret 2008, ce qui, au vue de la fraicheur d'une part, de la persistance de l'autre, n'est pas surprenant.


Ensuite on attaque les Cotes Roties (CR) de Jamet dans l'ordre décidé par Benoit (on ne connaît pas le millésime) :

CR 2008 : Nez de fruit rouge séduisant, puis plus cassis, note réglisse et poivre, pointe violette légère et fond moka élégant. La bouche est charnue, la structure est fraiche mais les tanins ronds sont suffisamment dense pour donner un équilibre assez charmant car l'aromatique de fruit rouge , les notes réglisse et le fond moka avec une pointe de ronce, de noyau rend l'ensemble élégant, dans un style plutôt austère que festif. La finale est fraiche, tendue et propose une persistance intéressante sur le fruit rouge mais surtout toujours séduisante grâce à ce fond moka bien intégré. TB 90 (16)

CR 2004 : Nez de cassis cette fois, notes marquées entre réduction et animal qui évolueront vers un bacon grillé en fin de repas plus élégant, pointe fleurie et fond olive noire, poivre. La bouche est corpulente, le tanin est rond et plus dense que 08, la structure est droite, profonde, plus austère encore sur le cassis, note bacon grillé, pointe animale et fond moka. La finale est fraiche, et la persistance honnête sur le cassis, la bacon grillé mais toujours cette pointe animale pas très élégante. B+ 87 (15)

CR 2005 : Nez de fruit rouge à nouveau, puis cassis, note florale, d'épice, poivre et réglisse, pointe de ronce, fond bacon grillé et moka classe, c'est plus complexe, plus fin et élégant. La bouche est corpulente, toujours cette structure droite, profonde mais cette fois, adoucit par des tanins soyeux, bien enrobant, ce qui donne de l'ampleur, c'est tonique sur le fruit rouge, puis le cassis, pointe fleurie, note poivre, fond bacon grillé et moka, classe. La finale est tonique, longue, belle persistance de fruit rouge, cassis, fleur, réglisse, poivre et le fond moka et bacon. C'est très bon, toujours un style un peu austère mais cette fois il y a de l'ampleur. Excellent 93 (17)

CR 2007 : Nez cassis, avec une pointe alccol, plus expressif que les précédents, plus ample, note florale violette, poivre et fond bacon grillé. La bouche est corpulente, plus puissant que 05, tanins ronds, toujours cette structure droite et fraiche, sur le cassis, le poivre, la violette et un fond fumée évoluant vers la suie. La finale est fraiche, assez puissante, moins fine et précise que 05 et un la perssitance moins longue sur le fruit noir mûr, typé cassis, note de violette, de poivre et fond fumé, viande grillé (moins bacon et animal que toutes les précédentes) Très bon aussi. Excellent 92(16,5-17)

CR 2006 : Nez très différent à l'attaque, plus kirchées, avec des notes de thé fumé, d'épice patchouli avant de revenir sur du cassis en toile de fond. La bouche est corpulente, plus souple cette fois, avec des tanins soyeux mais moins bien définis, c'est plus ample, je trouve même que cette fois, on est plus dans le style classique de la Cote rôtie, sur le cassis, mais aussi la cerise, note kirchées, ce côté épice patchouli, avec un fond thé fumé et olive noire, c'est séduisant. La finale est droite, plus large, plus "sexy" que les autres avec une jolie persistance cassis, thé fumé, cerise, note épice patchouli revenant vers une dominante poivre blanc et fond fumé. TB-Excellent 91 (16,5)

CR 2009 : Nez de cassis mûr, encore marqué de son élevage classe avec le moka et un peu canaille avec une pointe vanille, les notes florales violette sont là, tout comme le poivre et le fond bacon grillé, c'est jeune, mais très gourmand. La bouche est charpentée, c'est plus dense, très beaux tanins soyeux, précis, prenant de l'ampleur en bouche et cette fois la fraicheur, toujours présente, s'en trouve mieux équilibré sur le fruit bien mûr, les notes d'élevage classe, certes très marqué à date, mais les note de violette, de poivre sont bien là. La finale est dynamique, ample et surtout cette fois bien gourmande, sur le fruit mûr, sans être confit, avec une belle persistance de cassis, les note moka et vanille, et le fond bacon grillé. Encore très marqué de son élevage, je trouve cette 09 très belle, un équilibre comme j'aime. Excellent 93-95 (17+)

CR 1999 : Nez de cassis, note de bacon grillé puis de cuir, classe, pointe de poivre frais, et fond fumé, tabac. La bouche est corpulente, tendue, a nouveau cette structure droite, de la profondeur, des tanins soyeux, c'est assez cistercien quand même, mais très classe sur le cassis, note de tabac, de fumée, pointe de poivre et un fond de cuir. La finale est fraiche bien enrobée dans son empreinte mais dans un style profond, très belle persistance fruit noir mûr, note poivre, fond tabac fumé et cuir. C'est très beau, d'un point de vue formel, Excellent 94 (17,5). ça manque d'une pointe de gourmandise pour moi, surtout après la 2009.

Mon classement : 99-09 puis 05-07 et ensuite 06-08 et un cran au dessous 04. J'ai bu 4 x 04, une fut assez joli la première donc assez jeune (TB 16 90) depuis, je suis moins convaincu, à l'inverse bu 3 x 05 et cette dernière est la meilleure dégustée, les tanins imposants commençant à se fonder et montrant leur finesse.

Au final, même si Jamet n'est pas le style que je préfère en Cote rôtie, il faut reconnaître que ce sont de très bons vins. D'ailleurs, ces vins dans un style plutôt austère, m'évoque plus généralement l'Hermitage que la Cote Rôtie. Je crois même avoir en aveugle placé ces vins de Jamet sur la colline de l'Hermitage plus d'une fois !
Il me manque un peu d'émotion pour dire que ce sont de grands vins, émotions que je retrouve généralement avec les vins de Rostaing dans un style plus fin et délicat ou avec ceux de Guigal dans un style plus festif, large, ample et "gourmand".
Enfin avec l'envolée des prix, je me suis arrêté au 2008, dommage car j'aurais quand même été content d'avoir quelques 2009 en cave ;-)

Amicalement, Matthieu

dimanche 5 octobre 2014

Reprise d'un rythme classique de dégustation

Bonjour à tous,

Après 2 mois très agité, et un rattrapage de retard de CR, je reviens actuellement sur une fréquence de dégustation plus traditionnel avec quelques bouteilles par semaines.

Pour cette semaine, nous avons dégusté :

Chablis, Domaine Gautheron Mont Milieu 2008: Un nez expressif, aigue, sur le fruit blanc, pomme verte, note chèvrefeuille, pointe ananas surprenante (oxydation ?) fond fougère et foin, léger mais typique. La bouche est ronde a l'attaque, puis grosse fraicheur, presque vif mais enrobée d'une matière suave qui atténue la tension, sur le citron, le chèvrefeuille, le fruit blanc, note pomme verte, toujours ce cote ananas, fond foin, fougère, pointe iodée. La finale est fraiche, avec une touche de suavité bienvenue et belle persistance citron chèvrefeuille, fond léger de foin et fougère. Bien+ 88 (15)

Haut Medoc, Chateau Cambon La Pelouse 2009 : Un nez de fruit noir mûr, pointe pruneaux, note de vanille, d'épice, cote lacté, fond tabac blond et fumé. La bouche est charpentée, ample, large, tanins soyeux, de la matière et de la structure, un poil rustique, fruit noir mûr, pruneaux, épice vanille, fond tabac fumé. La finale ample, puissante, assez grossière mais belle persistance sur le nez. B-TB 88 (15)

Nuits Saint Georges, Rion Les Hauts Pruliers 2009 : Un nez de fruit noir mûr, cassis,  pointe confit cerise, note de réglisse, pointe végétal ronce assez marquée, fond cacao. La bouche est corpulente plutôt sur la finesse, pas énorme densité, tanins soyeux, mais beaucoup de fraicheur, c'est très vif pour un 09, sur le cassis, note bourgeon de cassis, de noyau puis réglisse, fond cacao léger fumé. La finale est fraiche, vive, dynamique sur le fruit noir, cassis avec sa pointe bourgeon, note réglisse, noyau puis ce fond cacao. Assez surprenant pour un 2009, je pense que vendangé tôt (trop ?...), ou problème ?, ce que je trouve dommage car ça manque de plénitude, de rondeur, de maturité pour un 2009, comparé aux Nuits Boudot de Meo Camuzet, y'a pas photo... Bien 87 (15)

Marsannay, Huguenot 2008 : Un nez séduisant en diable, poire mûr, note d'aubépine, noisette fraiche, touche cire d'abeille, épicée, fond brioche grillé discret classe. La bouche est bien équilibrée, matière soyeuse au toucher gras, contrebalancée par une juste fraicheur, c'est droit, fin, sur la poire un peu caramélisé, note aubépine, amande grillé, pointe sésame, fond brioche grillé. La finale est élégante, élancée, et très belle persistance de fruit blanc mûr, un coté acidulé gourmand, puis aubépine, noisette fraiche, fond brioche grillé et épicée avec une pointe légèrement beurrée. Moi j'aime beaucoup, ma femme est moins emballée. pour moi TB+ 91 16,5

Amicalement, Matthieu

dimanche 28 septembre 2014

Moi, j'aime les Rieslings de Michel

Bonjour à tous,

Moi, j'adore le Riesling. J'en bois beaucoup. Et donc j'en commande en nombre. Comme chaque année, en décembre, lors de ma visite Alsacienne, je fais le plein. J'avais donc rapporté ma cargaison de vins de Michel (Domaine Paul Ginglinger) car ses Rieslings 2012 m'avaient transporté. Mais une de ses cuvées n'était pas encore étiquetée, j'avais donc une autre livraison prévue. A peine rentré, je m'étais empressé de les re-gouter et devant une telle évidence, j'en ai profité pour en re-commander, histoire d'assurer une continuité de dégustation sur le long terme. J'ai enfin eu le temps d'aller les récupérer, et forcément, je n'ai pu résister à faire une dégustation comparative de ce fameux Pfersigberg décliné en 2 terroirs : Hertacker : "jeunes" vignes sur le haut du grand cru, donc plus frais et avec une composante gréseuse importante sur ce sol calcaire, Ortel : vielles vignes disposées plus bas sur le grand cru avec une orientation plus solaire, et un sol profond très calcaire.

Riesling Domaine Paul Ginglinger Pfersigberg Hertacker 2012 : Un nez fin, intense, expressif, quetsche, mirabelle, note agrume mûr, pointe florale, fond roche presque tourbé. La bouche est fraiche, délicate, ample, matière soyeuse, dense mais aérien, pointe de confit, beaucoup d'intensité aromatique, sur la quetsche, mirabelle, note agrume, mandarine, citron, chèvrefeuille et fond de roche et tourbe très classe. La finale est tendue, précise, profonde, cristalline, tout en force contenue et très belle persistance de mirabelle, quetsche, pointe exotique, note agrume mandarine et fond de roche et tourbe. Moi j'adore ce type de Riesling, en perpétuel sublimation entre la densité et l'évanescence tout au long de la dégustation avec une expression aromatique intense. Exceptionnel 95-98 (18-19)
Données "techniques" pour les amateurs : Alcool acquis (%) : 13,1 ; Sucre résiduel (g/l) : 5,9
Acidité totale (g H2SO4/l ) : 5

Riesling Domaine Paul Ginglinger Pfersigberg Ortel VV 2012 : Un nez précis, de belle intensité au fur et a mesure de l'aération, sur l'agrume, pamplemousse,  clémentine, note florale et touche épicée, avec un fond de roche silex et une pointe terpénique, cire d'abeille. La bouche est dense, grosse attaque qui emplit la bouche d'une matière soyeuse tout en restant précis, puis on ressent la puissance, la fraicheur, sur l'agrume, la mandarine, des notes florales, fleur d'oranger, chèvrefeuille, et un fond de roche et pointe terpénique, cire d'abeille. La finale est équilibrée entre fraicheur et puissance, bien enrobée avec une empreinte tactile suave, énorme potentiel car dense et précis, pointe amer classe et très belle persistance d'agrume, mandarine, pointe florale et fond de roche et terpénique. Très beau, impressionnant, plus puissant et concentré que Hertacker, beaucoup de fond, gros potentiel de garde. Exceptionnel 94-97 (18-19) mais j'ai un faible pour la délicatesse d'Hertacker !
Données "techniques" pour les amateurs : Alcool acquis (%) : 13,2 ; Sucre résiduel (g/l) : 3,3 Acidité totale (g H2SO4/l ) : 4,6

Au final, 2 très grandes réussites sur 2012. Pour ceux qui connaissent, je retrouve la même différence de style de vin que chez Buisson Charles entre Bouche Chères (Hertacker) et Goutte d'or (Ortel). En tout cas, pas questions de choisir, les 2 seront terribles !

Sinon dégusté ces dernières semaines issus de FAV Monop  :

Sancerre, Alphonse Mellot Moussières 2013 : Un nez typique de sauvignon mais dans un profil mûr, ou le fruit banc s'habille d'ananas, puis arrive le buis, l'acacia, fond cèdre presque menthol. La bouche est ronde à l'attaque puis grande fraicheur, droit, profond matière limite en maturité car un peu agressive mais belle aromatique, fruit blanc, pomme granny, note buis, acacia, pointe ananas, fond roche silex puis menthol. La finale est fraiche tonique belle persistance fruit blanc, acacia, buis, note presque menthol sur fond de roche, silex. B+ 88 (15)

Muscadet Sevre et Maine, Domaine de l'Ecu Gneiss 2012 : Un nez discret de poire, coing, des notes de foin, herbe sèche, pointe épice jaune, fond huitre iodée. La bouche est tendue, droite, belle matière suave puis fraicheur, sur le fruit jaune, mirabelle presque mais l'acidité, la fraicheur rappelle les notes de citron puis épice, fond herbe séchée, foin, roche. La finale est fraiche, dynamique, belle persistance de fruit jaune, herbe séchée, foin, fond roche iodée. Bien 87 (14,5)

Bandol, Domaine Hermitage 2010 : Un nez simple mais plaisant de fruit noir, note garrigue pointe orange sanguine, fond léger cacao. La bouche est charpentée, tanins soyeux, ample et rond, petit creux en attaque puis fruit noir, note de garrigue et fond cacao. La finale est équilibrée entre fraicheur et matière un poil rigide , persistance intéressante de fruit noir, garrigue, noyau et fond cacao. B 88 (15)

Amicalement, Matthieu


dimanche 21 septembre 2014

Reprise des dégustations du WE

Bonjour à tous,

Reprise d'une routine bienvenue avec de jolies bouteilles ouvertes pour accompagner nos repas du WE.

Meursault, Domaine Buisson Charles Tessons 2008 : Un nez typé fruit blanc, poire,  note florale fraiche, aubépine, fond brioche grillée. La bouche est suave, matière soyeuse, de la fraicheur, certes, c'est droit et tonique, de la profondeur, sur la poire, le fruit blanc puis l'amande grillée, l'aubépine, pointe sésame, fond brioche grillée léger beurrée. La finale est fraiche, un peu marquée, tonique, c'est droit avec une belle persistance de fruit blanc, note aubépine, amande grillée, pointe sésame, fond brioche grillée. TB-Excellent 91 (16,5)

Haut Médoc, Château La Lagune 1990 : Un nez subtil, complexe de cassis, puis fruit rouge léger confit, note de cuir, viande rôti, pointe encre graphite puis épice boite a cigare fond fumé tabac blond classe. La bouche est charpentée, profonde dés l'attaque, droite, fraiche, bien enrobée de tanins soyeux, pas d'une grande densité mais beaucoup d'élégance et de classe sur le fruit noir, cassis, puis rouge, note épice boite à cigare, pointe encre, graphite et fond fumé tabac blond. La finale est fraiche, tonique avec une pointe de gourmandise, fruit rouge mûr acidulé puis très belle persistance d'épice, boite à cigare et fond fumé tabac blond. J'adore ce style et décidément ce 90 est toujours aussi grand. Superbe 95 (18)

Pauillac, Château Clerc Milon 2005 : Un nez séduisant, typé pauillac, sur le cassis, note de cèdre, de graphite, puis épice boite à cigare, fond boisé toasté pointe vanille. La bouche est charpentée, classe, tonique, belle densité, de beaux tanins soyeux, c'est droit avec une joli profondeur sur le cassis, le cèdre, note boite à cigare, fond fumé toasté note vanille. La finale est fraiche, tonique profonde et une belle persistance dans un profil amer léger, classe sur le cassis, le cédre, la boute à cigare, le graphite fond toasté pointe vanillée. Excellent 91 (16,5)

Volnay, Santenots du Milieu Comte Lafon 2002 : Un nez séduisant, à point, de fruit noir mûr, cerise noire mûre, note champignons, cèpe, pointe réglisse presque menthol, fond amande moka et léger fumé. La bouche est large à l'attaque, avec des tanins soyeux pas très dense mais précis, de la fraicheur, ça devient droit, profond, plus un style long, sur la cerise mure, note épice réglisse, presque menthol, fond champignon, cèpe, léger cuir. La finale est fraiche, pointe acidulée, dynamique belle persistance fruit acidulé, champignon, typé cèpe, amande, et fond de cuir léger. Moins plein et dense, plus long, profond typé austère et moins complet qu'un champans. Excellent 92 (16,5+)

Amicalement, Matthieu