Bonjour à tous,
Moi, je suis persuadé qu'il existe des ondes oenophiles… un lien vibratoire qui unit les amoureux du vin et qui à l'instar de la gravitation, ou de l'électromagnétisme, les connectent et les rapprochent. Pour preuve cette jolie anecdote de nos vacances.
Cet été, nous devions donc remonter de Perpignan vers la Bourgogne en Puisaye. Le trajet étant long, nous décidons de le faire en 2 jours avec une pause au milieu. Sylvia s'occupe donc de réserver une chambre d'hôte à peu près au milieu du trajet. Après quelques recherches Internet et coups de fil, elle jette son dévolu sur une joli demeure à les Martres de Veyre dans le Puy Dome.
Nous arrivons donc dans ce village médiéval en milieu d'APM. Après quelques amabilités avec le propriétaire des lieux sur les activités et endroits de sustentation possible, nous finissons par aller nous promener et vérifier que la pizzeria "du coin" recommandé par le propriétaire, nous a l'air aussi sympathique que décrit. Au cours de cette courte promenade, je suis assez surpris de trouver quelques caves, des panneaux négociants et surtout des panneaux domaine vigneron, ignorant que je suis, de l'activité vigneronne de cette région, et n'ayant pas croisé de vignes sur la route entre l'autoroute et le village…
Tout ça me perturbe quand même et quelques recherches Internet me permettent de découvrir l'appellation Cote d'Auvergne qui effectivement est une des plus sudistes des AOC des vins de Loire, et propose quelques crus autour du village.
Le soir, nous allons donc à la pizzeria et formidable pays que la France, la carte des vins propose un Cote d'Auvergne, vin local recommandé par la patronne, que je m'empresse de commander. Le vin nous est servi et je suis vite surpris de la qualité indéniable de ce vin. Un nez très gamay en prime abord, puis un côté plus pinot, c'est plutôt fin, loin d'un côté variétal Beaujolais, une belle bouche droite, du fruit, c'est mûr, bien fait… Je commence donc à discuter avec la patronne du resto, lui demandant donc, de quel(s) cépage(s) il s'agit, lui demandant s'il n'y aurait pas du gamay dans l'assemblage… Mais alors qu'elle m'indique ne pas trop connaitre les détails, une famille arrive dans le restaurant, et elle s'écrit avec soulagement : "Ah ben ça tombe bien, voici justement le vigneron"
Quel merveilleux hasard ! Je rencontre donc Marc Pradier que je m'empresse de féliciter pour la qualité de son vin, et qui me confirme l'assemblage Gamay 70%, Pinot 30% spécifique de cet AOC (minimum 50% gamay) sur des terroirs argilo calcaire et granitique, voir volcanique . Et bien sûr, nous enchainons sur une discussion fort intéressante sur son travail en bio mais pas nature (je le sens questionné par ce point, et personnellement je lui indique ma nette préférence pour des vins protégés). Puis il me fait part de son autre cuvée dont il semble très fier, un 100% pinot (non autorisé sur l'AOC) donc vin de table, qu'il travaille en élevage 100% fut bois de 2 ou 3ans. Je sens cette fierté, cette ambition, envie d'excellence qu'il projette sur cette cuvée "haut de gamme" qu'il souhaiterait me faire goutter. ça tombe bien, j'ai très envie de lui acheter un peu de vin. Je lui propose donc de passer au domaine le lendemain matin pour lui prendre quelques bouteilles. Mais il part en vacance dès le lendemain matin… Qu'importe, ni une, ni 2, il me dit "le domaine est à 10 mn, qu'est ce que vous voulez, je vais les chercher" Et voilà, cet homme charmant revient 10 mn après avec 6 bouteilles 3 Cotes d'Auvergne Corent (Gamay,Pinot), 3 VdT 100% pinot eleve fut de chene.
Les ondes vineuses génèrent des rencontres qui ne doivent rien au hasard… ;-) !
Cote d'Auvergne Corent, Marc Pradier tradition (70%G, 30%P) 2017 : un nez expressif de gamay mais sans excès, gouleyant, friand mais avec élégance, fruit rouge, grenadine, belle notes d'épice, patchouli, bonbon anglais, pointe "banane" agréable, fond léger noyau. La bouche charnue est ronde, pleine, beaux tanins soyeux, denses, sexy, avec de la structure, sur le fruit rouge, grenadine, fraise, note épice patchouli, fleurie, pivoine, pointe acidulée agréable tonique, fond léger noyau de cerise. La finale est ronde, gourmande, joyeuse, pleine, avec une persistance intéressante de fruit rouge, grenadine, fraise, note épice patchouli, puis fleurie pivoine, fond classe noyau de cerise. B-TB 89 (15,5) Belle découverte que ce très bon vin de copain… Facile et gourmand, beau travail.
J'ai rapidement gouté la cuvée 100% pinot et le vin est marqué par une ambition qui le rend marqué d'un boisé un peu caramel et du coup plutôt uniformisant, gommant ainsi le côté singulier qui le rendrait différent. Bien fait, certes, mais personnellement moins intéressant car des pinots de ce type, on en trouve beaucoup, et des plus marquants par exemple en Alsace… Je préfère le Tradition que je trouve plus vrai. Dégustation détaillée à suivre.
Et sinon, quelques vins de rentrée :
Palette, Château Simone 2008 : Un nez superbe, complexe, de mirabelle, de pain d'épice, de fleur, note foin séchée, garrigue, fond presque pralin, avec un côté épice badiane. La bouche est ronde, ample, belle matière beau toucher velouté enrobant de la fraicheur, c'est droit, sur la mirabelle, la prune, note foin séchée, herbe de Provence, garrigue, un cote gourmand épicé anisée badiane, fond entre pralin et tourbé classe. La finale est ronde, ample expressive, qui reste tonique et belle persistance de prune, mirabelle, herbe séchée, épice anisée badiane, fond pralin et tourbé. Excellent 93 (17)
Saint-Julien, Chateau Langoa Barton 2008 : Un nez plutôt élégant de cassis, fruit noir, note épice, bois précieux, pointe moka fond cacao balsamique et fumé. La bouche est corpulente, large, tanins ronds un poil poudrant en finale, belle densité, c'est frais, droit, voir profond, sur le cassis, le fruit noir, note épice plus réglissé, acidulé, fond moka balsamique. La finale est fraiche, tonique, mais poudrante, et persistance intéressante de cassis, épice, fond balsamique, moka TB 88 (15+)
Meursault, Buisson Charles Bouche Chère 2012 : Un nez classe, de fruit jaune et blanc, note marqué sésame puis plus chèvrefeuille, tarte citron meringuée, fond aubépine, amande grillé. La bouche est ronde, ample belle matière, bien concentrée mais gracieuse comme souvent sur Bouche chère, ce coté aérien, sur le fruit jaune et blanc, note plus praliné, frangipane, fond aubépine, amande grillé, et le coté sésame grillé. La finale est ronde, ample, pointe de frais qui tonifie une persistance intéressante, de fruit blanc, de sésame, de frangipane, fond amande, léger grillé. Excellent 92 (17) un vin bien mûr, ample, gracieux avec du fond, et de la profondeur, de la tension, sans la vivacité, acidité minérale qui excite tant certain tenant des vins citrons :-) Moi je préfère ces vins là, mûr, moins constant certes, plus dépendant du millésime mais tellement plus franc et avec de la personnalité…
Chambolle-Musigny, Felletig Charmes 2002 : Un nez de pinot évolué à point, sur le fruit rouge macéré, léger liqueur, note de sous-bois, champignon, puis d'épice, de fleur séchée, rose, fond fumé et léger moka, très friand, élégant. La bouche est charnue/corpulente, ample, large, jolis tanins soyeux, pas très denses, un style souple Mais une fraicheur qui tient l'ensemble, sur la cerise, le fruit rouge macéré, acidulé, gourmand, note de fleur séchée, de rose, puis sous bois champignon grillé, pointe épice, fond moka et fumé. La finale est fraiche, tonique, pas très dense, mais persistance intéressante classe de fruit rouge léger macéré, note épice, sous bois, champignon, fond moka TB-Excellent 92 (16,5+). Un vin qui n'a cessé d'être meilleur avec les années, il est a point maintenant.
Cote Roussillon, Domaine des Schistes Caune d'en Joffre 2016 : Un nez ouvert, éclatant de fruit rouge, cerise, framboise, presque grenadine, puis belles notes fleuries, pivoine, pointe épice réglisse, fond léger chocolat cacao. La bouche est charpentée/robuste, droite, de la structure mais bien enrobés de tanins soyeux, précis, mûrs, sur le fruit rouge, gourmand, framboise, cerise, note fleurie délicate pivoine, plus épicé réglisse, et fond léger entre chocolat et cacao, c'est très friand. La finale tient sur la structure, belle empreinte tanique qui tapissent le palais, et belle persistance, de fruit rouge mûrs mais sans lourdeur, délicatement fleurie, pointe épice, et fond chocolat cacao. Excellent 93 (17) que 100% carignan de grande élégance.
Bourgueil, Domaine de la Chevalerie Busardières 2014 : Un nez jeune mais friand à souhait, sur le fruit rouge mûr, note épice patchouli, pointe poivron rouge, fond noyau de cerise. La bouche est corpulente, large, de la structure, des tanins précis soyeux, c'est frais et profond, digeste sur le fruit rouge mûr, cerise, note épice patchouli, toujours cette pointe fraîche de poivron rouge, fond noyau de cerise. La finale est fraiche, tonique, tout en friandise, et belle persistance de fruit rouge mur, cerise, de patchouli, fond noyau de cerise. TB-Excellent 91 (16,5)
Amicalement, Matthieu
Promenade sensuelle de Matlebat dans les caves, le vin, la dégustation de grands crus que vous pouvez retrouver en vidéos sur Youtube
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Le vin, ça se partage ! c'est comme le bonheur... Le bonheur simple d'une dégustation de grand vin de Bourgogne ou d'une belle syrah ! Alors n'hésitez pas à consommer ce blog sans modération, contrairement à l'Alcool qui se consomme, majeur et avec modération. La plus part des vins sont dégustés et crachés.... Consulter le aussi en vidéos sur YouTube
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