Cette année, notre périple en terre bénie a été intense et s'est fait dans un contexte personnel difficile. C'est pourquoi, j'en ai peut-être encore plus profité. Avec les années, la visite des domaines incontournables laissent de moins en moins de place aux découvertes. Pour alimenter ma soif d'apprendre, j'ai donc casé de nouveaux domaines tôt le matin (ou tard le soir) et même fatigué par les diners qui s'étirent au bout de la nuit, j'ai aimé confronter ma sagacité d'amateur à ces nouveaux territoires.
Ainsi, merci à la famille Mikulski, qui suite à un article sur ce blog, m'a proposé de venir déguster au domaine. Super moment passé avec François, a approché les magnifiques terroirs de Meursault dont il s'occuppe (Poruzots, Charmes, Goutte d'Or, Genevrières et Perrières entre autres...). Un échange intense et riche, en toute décontraction, une dégustation complète sur plusieurs millésimes et des vins superbes. Un style qui me parle. En sortant du domaine, je le rapprochai plutôt d'un style dans la même veine que son voisin d'en face Fichet, avec qui il est ami d'ailleurs. Puis, le WE dernier, en dégustant son Charmes 2008, éclatant de fruit, avec beaucoup de pureté, mais conservant quand même, un classissisme Murisaltien avec les petites notes de fruit sec, une matière ample assez généreuse magnifiquement équilibré par la tension... Finalement, je situerai le domaine plutôt entre le style de plus en plus flamboyant et pure de Patrick (BC) et le style plus fin, droit, tendu et très cristallin de Jean Philippe Fichet.
Autre découverte, merci Benoit, c'est Georges Chicotot à Nuits Saint Georges. Dégustation d'enfer avec Madame, anecdote et bon mots en toute décontraction et surtout bien sûr, de très beaux vins avec 2 terroirs magiques : Vaucrains et les Saint-Georges. En plus, super rapport Q/P, pour des vins que j'ai gouté très classiques dans leur forme, un rien austères jeunes mais avec beaucoup de fond, ce qui nous a été confirmé avec le Saint-Georges 67, offert par la patrone, qui était superbe de jeunesse. Nous étions plutôt sur les années 80, voir 78. Très beau vin.
Du côté des classiques, les 2011 de Jean-Pierre seront encore magnifiques. Avec cette année, une mention spéciale au Volnay Cailleret qui gouttait superbement.
Mais surtout, au Meursault Les Cras, pure, long, précis, très belle bouteille. Si Jean Pierre se met à faire aussi grand en Blanc qu'en Rouge, il va en emmerder plus d'un... (C'est un vigneron de Chassagne qui le dit)
Chez les frères Rossignol Trapet, grande forme de David qui est venu diner avec nous, et dont les 2011 poursuivent la série de millésimes très réussis. Au départ, les 2011 font assez 2007, mais le supplément de densité des matières, l'éclat d'un fruit plus franc, donne à ce millésime, plus de chair et de profondeur aux vins. Certains le comparent à 2002, je n'ai jamais goutté 2002 sur fût, mais comme ça, je trouve que ça se tient. Espérons que ce soit juste, car 2002 j'adore. Cette année, Petite chapelle se gouttait merveilleusement, et pour une fois, j'ai préféré le Latricières, absolument magique, au Chapelle. Comme chaque année, Etelois est juste énorme.
Chez Nicolas Groffier, on boit des bombes de fruit rouge mûr, des vins de chair avec en plus ce supplément d'âme qui rend l'ensemble époustouflant. Merci à Nicolas et son épouse pour les très bons moments passés ensemble.
Chez Morey Coffinet, Thibault est d'une gentillesse incroyable car Serge, timekeeper, ne ménageait pas nos hôtes pour activer les dégustations, faut dire Tooki était pressée de retrouver son maitre..., Mais Thibault a pris ça avec beaucoup de philosophie. Cette année, j'ai très bien gouté Morgeot Fairende alors que d'habitude ce n'est pas mon préféré. Il m'est apparu beaucoup moins mûr, confit que d'habitude, pas de fruit exotique, pas d'exhubérance, et il conservait de la tension. Mais mon coup de coeur sur 2011, ce sera Blanchot Dessus, magnifique bouteille, du volume, de la tension, de la profondeur, de la pureté, ce supplément d'âme qui fait les grands vins. Excellent+ (94-96). Tout le reste était superbe, mais je ne suis pas très objectif, car j'adore tous les vins de Thibault, a commencer par son incroyable Bourgogne générique, son superbe Chassagne Village. Et en 1er Cru, ce sera Remilly, Romanée, Cailleret et donc Blanchot pour cette année.
Et chez les Buisson Charles Essa, tout va bien aussi... Des Meursaults que je trouve de plus en plus pure, un style plus flamboyant, expressif mais recherchant la pureté. Du fruit blanc, de la poire, des notes fleuries, avec des équilibres d'école, de la tension, de l'allonge, c'est friand et profond. Encore une fois, BoucheChères superlatif, délicatesse et densité, et GoutteD'Or puissance et équilibre. Une activité négoce qui promet avec même du Chablis Vaudésir. Je suis curieux de voir ce que cela va donner. Merci à toute la famille pour leur accueil toujours chaleureux et avec une complicité qui s'enrichit au fil des années.
Chez Amiot Servelle, j'ai pu dégusté le Charmes Chambertin, nouveau dans la gamme des crus de Prune, Elisabeth et Christian. Et bien, étrangement, il fait beaucoup plus Chambolle que les Chambolles, un vin tendre qui tranche avec la gamme des 1erCru cambuléens, plus puissant et structuré.
Un passage éclair chez Daniel Rion, ou j'ai pu avoir avoir des nouvelles de Dany. Nous sommes repérés camarade pour partagé le gôut des classieux et profonds Vosne Beaux Monts ou autre Clos de Vougeot.
Pour terminer, un grand merci à Daniel Rebourgeon, du domaine Rebourgeon Mure, que je conseille, voir impose, à tous les amateurs de passage tant le rapport qualité prix des vins est incroyable et l'érudition, tout en finesse. Un Pommard Clos des Charmots 2009 de toute beauté, des Beaunes Vignes Franches restant pour moi le 1er Cru au meilleur prix de la côte. Enfin, je ne suis pas encore à la croix de Pommard (Merci à Daniel pour l'expression) car il me reste les diners à raconter.
Deux diners superbes avec une fin de série magnifique lors du premier. Dans la série blanc, un Bouche Cheres 2010 futur très grand vin. Deux Muscadets qui font honneur à leur appellation, celui de Remi/hamitan, excellent, je ne me rappelle plus le nom, le mien, Domaine R de la Grange Grand R 2005, un très beau vin, belle matière ronde enrobant une fraicheur tonique, longue, fine, Excellent 92 (16,5). Deux Rieslings 2010 de Michel Ginglinger, le Eichberg, un peu plus sucré, plus rond, plus gras que le Pfersigberg, qui est vraiment magnifique, tendue, cristallin, long.
Dans la série des rouges, dans les premiers servis, Gruaud Larose 86 Excellent 92, mais désolé Serge j'ai préféré le Cantenac Brown 83 Excellent 93, servi le lendemain, plus harmonieux, plus gourmand. Plus tard dans le diner, série sublime avec : Cote Rotie Landone Delas 2004, matière sublime, équilibre d'école, Excellent + 95 (18), plus de densité que la Cote Rotie La Turque 2002 de Guigal, Excellent 94 (17,5), qui elle présentait en séduction, ce que l'Hermitage Tardieu Laurent 97 présentait en profondeur, finesse, droiture, excellent vin aussi 93 (17). Ensuite le Chambolle Amoureuse 97 de Groffier présentait le nez le plus abouti mais la bouche avait un petit manque de densité comparé aux précédents, Excellent 93 (17). Pour finir cette série, Mas Jullien 94, puis Mas Jullien 2000, que l'on a tous placé quelque part à Bordeaux mais avec une singularité qui ne permettait pas de situer plus précisément, normal, c'est un coteaux du Languedoc, superbe aussi 93 pour le premier, 94 pour le second, plus gourmand.
Le samedi, merci à david pour le Chambertin 99, très grand vin, déjà superbe, mais avec un potentiel immense, et pas de chance pour le 69, qui en bouche faisait son age, mais quel magnificience aromatique dans le fond de verre... Le "classique" Lagrange 89 nous a égaré sur son millésime (on était sur 90) tant sa fraicheur était surprenante, excellent 93 (17). Un très beau Clos Rougeard des frères Foucault (2003?) qui confirme mon gout pour les cab franc très mûr. Les crus SudAf, Australien, Italien, Espagnol passés après, ne m'ont pas emporté bien que certains soient de très bons vins, mais, la finesse, la délicatesse des précédents, dont un superbe Chambolle Veroilles de Bart 2003, à la fraicheur construite mais tellement bien intégré, renvoyaient aux confits, écoerement des autres.
Un magnifique WE, passé trop vite, mais qui m'a permis de déconnecter pour mieux repartir pour cette fin d'année.
Amicalement, Matthieu
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