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Le vin, ça se partage ! c'est comme le bonheur... Le bonheur simple d'une dégustation de grand vin de Bourgogne ou d'une belle syrah ! Alors n'hésitez pas à consommer ce blog sans modération, contrairement à l'Alcool qui se consomme, majeur et avec modération. La plus part des vins sont dégustés et crachés.... Consulter le aussi en vidéos sur YouTube

samedi 24 mai 2014

Quelques crus dégustés en bonne compagnie

Bonjour à tous,

Voici quelques bouteilles dégustées ces derniers temps :

Châteauneuf du pape, Pierre Usseglio 2005 : Un nez aux accents sudistes, kirchées, de prune, de cerise, note encre, de cuir/animal et fond chocolat. La bouche est charpentée, fraiche, sur la cerise, le fruit rouge, note épice pointe florale fraiche fond cacao chocolat, tanins ronds et fins, c'est très élégant. La finale est fraiche, légèrement alcooleuse mais belle persistance de prune, cerise, fruit rouge, note orange sanguine, épice fond de cuir/encre et cacao. Un joli Châteauneuf qui reste dans un équilibre sudiste ! TB 89 (16)

Chablis, Droin Mont de milieu 2001 : Un nez discret, classique, de foin, fougère sur un fond coquille d'huitre. La bouche est ronde, élégante, pas très dense mais avec de la fraicheur, encore discrète aromatiquement mais très typique, fruit blanc, foin, fougère, herbe séchée et fond iodé. La finale est ronde, pointe fraicheur, et une persistance honnête marqué du foin, de la fougère, des herbes séchées et ce fond iodée/huitre encore discret. Pas encore prêt, mais une belle bouteille en perspective dans 3 à 5 ans. TB 89-91 (15,5)

Châteauneuf du Pape, Vieux Donjon 2012 : A peine rentré, tout de suite gouté... Un nez typique de cerise, fruit rouge, pointe confit, note de figue séchées, fond cacao et olive noire grecque. La bouche est corpulente, large, ample, tanins soyeux à l'attaque, sur la cerise, fruit rouge pointe confit, note marquées de figue séchées, olive noire et fond cacao et garrigue, séduisant et puissant car dans un juste équilibre. La finale offre une fraicheur en filigrane, tonique, pointe amer un peu alcool quand même, cerise kirchée, sur un fond figue séchées gourmand, olive noire, garrigue et cacao avec une joli persistance. C'est très bon, ça glisse tout seul malgré l'alcool, très réussi. TB 90 (16)

Cote de Castillon, Chateau d'Aighuille 2004 : Un nez évolué, avec un voile de fond, manque de franchise, sur la fraise mûre, note lactées fraises, pointe fruit noirs, fond fumé et moka. La bouche est charpentée, tient sur la structure, large, tanins légèrement séchants, sur le fruit rouge mûr,  note épice typée vanille, pointe évolué champignon, sous bois, fond moka et toasté. La finale est fraiche, fondue, plutôt fluide, persistance honnête de fruit rouge mûr, note épice vanille, léger lactée, fond moka et fumé. Moins gourmand  que jeune, plus fuyant, c'était plus franc, plus direct, mais ça reste un bon vin style "moderne", peut-être à attendre encore mais je ne saurai jamais c'était la dernière... TB 87 (15)

Terrase du Larzac, Mas Jullien 2011 : Pareil, juste rentré et gouté. Un nez expressif de fruit noir mûr, de prune, limite pruneaux, note garrigue, puis épice, limite kirch, fond cacao moelleux. La bouche est robuste, ample et ronde à l'attaque, tanins soyeux, du volume mais pas dans la finesse certes, mais sapide sur le fruit noir mûr, note fraiche garrigue, presque ronce, épice réglisse, fond cacao pruneaux. La finale offre une pointe de fraicheur, plus fine que l'attaque, de l'équilibre, belle persistance de fruit noir mûr, note ronce, bourgeon de cassis, garrigue, puis épice réglisse et fond cacao pruneaux. C'est très très bon, si le temps affine l'attaque, ce sera un grand vin comme souvent avec ce Mas Jullien ! Excellent 92-94 (16,5-17,5).

 Amicalement, Matthieu

samedi 17 mai 2014

Des retards de CRs

Bonjour à tous,

Quelques bouteilles dégustées ces derniers temps que je n'ai pas pu commenter.

Volnay Santenots Buisson Charles 2007 : Un nez de fruit rouge, léger confit, cerise, pointe kirch, note champignon, cèpe, fond fumé mais aussi cèdre, et cuir. La bouche est corpulente, aux tanins soyeux, large, sapide sur le fruit rouge léger confit, cerise kirchée, note champignon, cèpe confit, fond léger fumé, cuir. La finale est fraiche, belle dynamique, fruit rouge léger confit, sureau, puis champignon, sous bois, fond tellurique, un côté sol et sauvage domestiqué, léger fumé, cèdre. Un joli vin, pas d'une grande intensité, ni densité, comme un léger voile qui masque la netteté, dans la conformité de ce que peut donner le millésime. Excellent 91 (16,5)

Chassagne-Montrachet, Houillere Langoureau 2008 : Un nez avec une pointe réduc grillé marquée qui s'attenue fortement à 3H, puis poire, fruit blanc nette, note amande, noisette fraiche, pointe chèvrefeuille, fond fumé grillé. La bouche est ample, matière soyeuse avec un côté gras, qui enrobe une structure tendue, fraiche, vive, sapide, limite écœurant (lourd à l'ouverture) sur le fruit blanc mûre, le citron, à 3H, note amande, noisette fraiche, puis chèvrefeuille, fond fumé et grillé (réduc qui disparaît à 3H) puis savon, craie. La finale est fraiche, persistance intéressante de fruit blanc, de citron à 3H, amande grillée, noisette fraiche, fond fumé grillé marqué, qui évolue vers la brioche dorée à 3H. Bien+ 88 (15). Un peu écœurant à l'ouverture, le vin va s'apaiser avec l'ouverture. La version Pierreclos me séduit plus en l'état, plus fine et délicate.

Saint-Emilion, Château Grand Corbin 1975 : Un nez évolué, limite madère sur la cerise, le kirch, le champignon sur fond de cuir et fumé. La bouche est charnue, soyeuse, fondue, tonique sur la cerise, le kirch, pointe madère et fond cuir et fumé. La finale est fraiche, persistance honnête de cerise, de kirch, champignon, fond de cuir et fumé. Joli vin en fin de vie. Bien 87 (15)

Vouvray, Foreau Clos Naudin sec 2010 : Un nez séduisant, expressif, de fruit jaune mûr, coing, note pomme grany, citron, chevrefeuille, fond crayeux et léger miel. La bouche est tendue, puissante, vive, matière ronde encore un peu en dedans, sur le fruit jaune, coing mûr, note chèvrefeuille, citron, pointe miel, fond de craie. La finale est tendue, puissante, belle persistance de fruit jaune mûr, note miel, citron sur fond de craie et pomme au four. Un bien joli vin, un chenin sec comme j'aime ! TB+ 90-92 (16)

Savigny les Beaune, Doudet Naudin VV 2003 : Un nez très séduisant de fruit rouge compoté, macéré, note de champignon, sous-bois, fond frais, évolué quasi menthol pointe moka. La bouche est corpulente, tanins soyeux, ample qui garde de la fraicheur aromatique et tient sur sa structure, sapide, fruit rouge mûr, note sureau, réglisse, fond champignon, sous-bois et ce coté menthol. La finale qui tient la structure, propose une persistance intéressante de fruit rouge macéré, note champignon, encre/cuir, et ce fond menthol frais. Très joli vin, le boisé marqué de jeunesse a totalement disparu ! Beaucoup de plaisir pour un amateur de pinot. Excellent 91 (16,5)

Margaux, Château Bel Air Marquis d'Aligre 1996 : Un nez discret, très élégant, de fruit rouge et noir mûr, liqueur de cassis, note encre/cuir légère, pointe poivron rouge grillé, fond fumé tabac blond. La bouche est charpentée, de la profondeur et de la structure, c'est frais, tanins ronds, encore austère, sur le fruit rouge léger compoté, note liqueur de cassis, puis encre, cuir, fond poivron rouge grillé et fumé tabac. La finale est fraiche, profonde, belle persistance de fruit rouge pointe acidulé séduisante, puis cuir, tabac blond, poivron rouge grillé. Encore un peu fermé mais beaucoup de potentiel s'il s'ouvre, très classique, pas une once de bois ressentie, mais encore austère ! Excellent 91-93+ (16,5)

Amicalement, Matthieu

samedi 10 mai 2014

Immense série chez Mathieu : Rayas, Rostaing, Chambertin...

Bonjour à tous,

En ce 8 mai, date d'armistice, une fenêtre d'organisation nous a permis de nous retrouver chez Mathieu pour un déjeuner "gourmand". La dernière fois, ce fut assez simple, on avait ouvert des DRC, et autres grands crus Nuitons. Pour cette fois, il fallait perpétuer cette tradition naissante et la date aidant, la proposition c'était "de la cartouche" !

Le menu aux petits oignons : Gougères Spéciales Serge en apéro, fenouil agrume gambas en entrée, Cote de veau, purée, haricots plat pour la résistance, plateau de fromage et tarte aux fraises.

On attaque vers 13H l'apéro avec un vin de Jérome :

Vin 1 : Un nez typique, variétal de sauvignon Bordelais, sur l'ananas, note citron agrume puis la caractéristique buis, sur un fond boisé vanille bien intégré qui apporte de la gourmandise, ça fait très jeune ! La bouche est ronde, belle matière soyeuse, bonne densité, de la structure, un touché gras mais pas lourd, sur l'ananas léger confit, des notes citron, cédrat, puis buis sur ce fond vanille et léger fumé. la finale est ronde, pointe de fraicheur tonique et une belle persistance d'ananas, buis, citron, cédrat et ce fond boisé vanillé charmeur. C'est gourmand, un beau classique sauvignon Bordelais que je place en 2010 ou 2007. Et patatras, c'est beaucoup plus vieux !!! Incroyable de jeunesse que ce Pessac Léognan, Chateau Pape Clement 1994 ! Excellent 92 (17)


On attaque l'entrée avec 3 vins :

Vin 2 : Un nez discret mais typique Riesling, sur l'agrume avec une pointe de confit, note cire d'abeille, fond léger pétrole. la bouche attaque ronde, puis ça se tend, matière ronde d'une densité intéressante, sur pamplemousse, toujours un petit côté confit, note cire d'abeille, fond léger pétrole. La finale avec une légère sensation sucrée gourmande, est ronde, délicate et offre une persistance intéressante sur le pamplemousse confit, la cire d'abeille et un fond léger pétrole. TB 90 (16) que ce Riesling Boech Zinnkoepflé 2005.


Vin 3 : Un nez discret avec une pointe oxydative pour moi, légère, fugace, elle ressortira pas instant au milieu de l'orange amère, note de roche silex, pointe florale et un fond terpénique. La bouche est puissante, incisive avec quelque gaz qui picote, bien enrobée par une matière soyeuse, sur l'agrume mûr, le citron, note chevrefeuille, une pointe amer quiquinat, fond terpénique. La finale est tendue, puissante, sur agrume, le quinquinat, note de roche et fond terpénique. Un vin avec du relief que ce Riesling Weinbach Sainte Catherine 2002. Je ne l'ai pas reconnu et placé en 2001. TB-Excellent 91 (16,5)

Vin 4 : Un nez superbe, de grand riesling, pamplemousse mûre, note mandarine, mais aussi cire d'abeille, pointe florale, fond terpénique/pétrole. La bouche est dense, mais fine, tendue, parfaitement enrobée d'une matière soyeuse, sur le pamplemousse, pointe agrume confit, note amer quinquinat, fond pétrole légèrement. La finale est tendue et offre une belle perssitance d'agrume mûr, pamplemousse, mandarine, note cedrat puis quiquinat et un fond pétrole léger. Excellent 94 (17,5) pour ce Riesling Jubile (Schoenenbourg) Hugel 2005.


Puis, on se lance sur la côte de veau rosée saignante, cuisson superbe. La question de l'ordre se pose, je propose d'aller du plus jeune au plus vieux quelque soit la région en ciblant par tranche de 5 ans, mais à peine ai-je fini que Jérôme s'exclame : "de toute façon c'est moi qui commence" ! Euh, c'est pas le genre de Jérome, d'habitude, il passe toujours dans les derniers... Bon, pour une fois que Jérôme a des exigences, nous acquiesçons.

Vin 5 : Whaou, quel nez, superbe mais Jérôme, on avait dit qu'on commençait par les jeunes, parce que là, ça a au moins 15 ou 20 ans !!! De la fraise mûre, qui prend des airs des bois, léger confit, de belles notes de vieux cuir classe, puis soudain du cacao sur un fond sous-bois, cèpe confit, ça envoie le vieux Châteauneuf. La bouche est charpentée, puissante, structure droite, des tanins soyeux qui souligne la profondeur, sur le fruit rouge confit, fraise des bois, des notes fumées, mais surtout vieux cuir superbe, fond sous-bois, champignon. La finale est fraiche, pointe sucrée, fruit rouge confit, longue persistance fruit rouge confit, cerise kirchées, ces notes de cuir, de fumé et le fond sous-bois puis cacao. Très beau, Excellent-Exceptionnel 95 (18). On est tous sur un Châteauneuf 89, Mathieu et Serge pense à un 100% grenache, et hésite à prononcer le nom magique. Moi, je ne pense pas que ce soit Rayas car j'aime beaucoup... Et pourtant, c'est bien Châteauneuf du pape Rayas 1999. Merci Jérôme, mais t'es dur pour un démarrage, que vont donner les vins derrières... En tout cas, en fin de repas, ce Rayas laissera apparaître les notes kirchées alcooleuses que je lui trouve souvent même si cette fois, elle me gêne moins. Je préfère quand même 2002 que je trouve plus équilibrée, plus homogène.


Vin 6 : Serge s'empare de sa bouteille. Un nez encore une fois superbe, plus équilibré, un peu moins complexe, très pinot à l'élevage ciselé. Du fruit noir, cassis, puis de la cerise, framboise mûre, pointe de ronce, de sous-bois des notes fumés et fond très classe toasté et moka. La bouche est corpulente, ample avec des tanins magnifiques, taffetas, puissant mais fins et délicats, c'est précis, ciselé (bouche plus fine et délicate mais aussi puissante que le Rayas...), sur le fruit noir, des notes de framboises mûres, de gelée de groseille, c'est gourmand, notes de fumé, de ronce, de sous-bois sur un fond moka, champignon. La finale présente une pointe tonique, lié à la structure et la qualité de la matière, avec une belle persistance de fruit rouge et noir mûr, note fumé toasté, sous-bois, fond moka et cèpe. Jadore, on est tous sur un grand cru Nuiton, penchant plutôt pour un Clos Saint Denis 90. Et pourtant, c'est un Nuits Saint-Georges, Les Boudots Jean Grivot 1989. Excellent-Exceptionnel 95+ (18+)


On est parti sur un jour vin ou quoi, tout liquide rouge sera top aujourd'hui faut croire... Mathieu propose une première bouteille, bon courage après ces 2 premières quilles.
Vin 7 : Un nez plus jeune de cassis mûr, pointe cerise fraiche, note de ronce, sous-bois, fond fumé classe. La bouche est corpulente, large à l'attaque puis de la tension, tanins soyeux avec beaucoup d'amplitude malgré la fraicheur, sur le fruit rouge, la cerise note de ronce puis cuir, fond moka très beaune. La finale est fraiche, pointe acidulé marqué, belle persistance de fruit rouge, léger confit/acidulé, note de ronce, fond moka puis fumé. Moins complexe mais très bon, Excellent 93 (17) que ce Pommard Epenot Voillot 1993. Bravo Jean-Pierre, encore une fois un très beau vin (pas reconnu Jean-Pierre cette fois) dans un millésime pas le plus réputé.


Vin 7 : Du coup, j'attrape ma bouteille qui est beaucoup plus jeune. Un nez de fruit noir, cassis, note bacon grillé, épice, pointe de violette sur un fond moka léger bien intégré, ça ne trompe personne, tout le monde est sur une syrah nordique. La bouche est corpulente aux tanins amples et soyeux, précis, tout en équilibre avec une structure profonde, sur le cassis, note épice poivre, puis violette, bacon grillé et fond moka séduisant suggérant la gourmandise. la finale est fraiche et offre une longue persistance de fruit noir, cassis, poivre, violette, bacon grillé et fond moka. Très beau, tout est ordonné, rien ne dépasse, précis, fins, le vin superbe dans toute sa formalité, tout ce qu'on attend y est, mais du coup ça manque d'un poil de sentiment pour moi. Bon c'est encore jeune, à mon avis gros potentiel pour gagner avec l'évolution les aromes de l'age qui vont donner le sentiment, l'affectif. Excellent 94-96 (18+) pour cette Côte-Rotie La Landonne Rostaing 2006 que Serge a identifié.


Vin 8 : Mathieu s'empare de sa 2eme bouteille. Whaouh, encore un nez magnifique, on retourne clairement sur le pinot mûr, cassis, avec ces notes nobles de bourgeon de cassis, de ronce, puis les épices, réglisse, sur un fond classe fumé, grillé toasté tout en finesse. La bouche est charpentée, fine puis dense, c'est puissant mais aux tanins amples, fins, soyeux, whaouh, ça envoie, sur le cassis mur, le bourgeon de cassis, des notes de réglisse marquées, puis de la groseille confite, de la ronce, sur un fond fumé, toasté classe, c'est un équilibre d'école, c'est complexe, délié, gourmand, ça n'arrête pas d'envoyer, pffuii. A ce stade on est plusieurs à avoir identifié le style Rossignol Trapet, et au vu du calibre c'est le Chambertin. D'autant que la finale est éblouissante, finesse, puissance, fraicheur, beaucoup d'énergie et persistance énorme sur le fruit noir et rouge, mûr, presque confit mais équilibré par les notes de bourgeon de cassis, de ronce, de réglisse, fond toasté fumé,etc... Hors norme, 98 (19) pour ne pas mettre 20 sans doute, je suis sur 2005 mais alors surpris de l'ouverture du vin mais dans un jour Soleil, pourquoi pas... Mais non, ce Chambertin Rossignol Trapet 2003 provient juste d'un sublime terroir (la parcelle va du haut au bas), et bien travaillé, il parle, et nous, on boit en silence devant tant d'émotion !


Vins 8 : Mathieu, qui a toujours des attentions pour ses invités, s'empare d'une dernière bouteille. Le nez trahit tout de suite son origine médocaine, cassis, note poivrons grillés, léger animale, pointe encre, fond léger fumé, c'est dur après le Chambertin, ça parait très austère voir rustique. La bouche est charpentée, profonde, tanins soyeux, structure droite, plutôt fine et délicate mais ça fait terriblement austère sur le fruit noir mûr, le poivron rouge grillé marqué, fond fumé. La finale est fraiche avec une belle persistance de fruit noir mûr, poivrons rouge grillés, fond fumé. C'est très bon TB+ 91 (16,5) mais je pense que l'ordre ne l'a pas servi car ce Pessac Léognan Château Haut Bailly 1990 s'est déjà tellement mieux goutté... C'était même une des plus belles bouteilles dégustées lors d'une soirée marathon à 40 bouteille en Bourgogne.


Enfin sur le dessert, j'ouvre ma 2eme bouteille, un Riesling Altenbourg VT Mann 2004, mais je n'ai pas pris de note. Très joli vin, classique, bien équilibré mais pas d'une grande complexité 92 (17)

Bon, ben quelle série, il est 18H, temps de rentrer !!! Un jour extase sans doute, ou alors c'est chez Mathieu qu'il se passe des choses... En tout cas, RDV est pris pour l'année prochaine mais si jamais une autre occasion se présente, Mat, hésite pas, c'était tooooppppp !!!!

Allez dernière photo de la série avec pour moi l'ordre des rouges : Chambertin, Nuits, Rayas, Rostaing, Pommard, HtBailly



Amicalement, Matthieu

samedi 3 mai 2014

De celles dont on ne sait jamais quand, ni avec qui les ouvrir... La Turque

Bonjour à tous,

Chaque début d'année, je rapporte de la cave certaines "grandes" bouteilles eu égard à leur réputation ou à leur étiquette. Mais ensuite se pose toujours le problème de quand les ouvrir, à quelle occasion : anniversaire, fait marquant... Finalement, je me suis dit, ce n'est pas tant quand, mais plutôt avec qui...

Et le WE dernier, cela m'est apparu comme une évidence. Paul, mon associé depuis plus de 10 ans, avec qui nous essayons de fixer une date depuis plus d'un an, a finalement pu venir à la maison, et en plus, dans un contexte difficile, sa fille ayant passé quelques jours à l'hôpital suite à de sérieuses complications virales. C'était donc évident, je ferai gouter à cet amateur de Côte Rôtie, cette Turque 2005 que j'avais hâte de découvrir.

Le menu sera simple, une entrée classique sur base fenouil, orange, crevette, un rôti de bœuf réduction balsamique et pomme sautées, salade cresson et Paul à la bonne idée d'apporter des crêpes maison que nous flamberons au grand marnier accompagnées de glace vanille.

Pour l'apéro :

Champagne, Michel Brocard Brut millésimé 2008 : Un nez séduisant de pomme grany, tarte aux pommes, note pêche de vigne, pointe de foin, fougère, fond roche crayeux. La bouche est tendue, bulle un peu agressive, belle sapidité, pomme, tarte tatin, note citron, chèvrefeuille, fond léger miel. La finale est tendue, un peu vive, voir acérée quand même mais belle persistance de pomme, tarte tatin, note léger caramel, fond de foin, fougère et craie. B-TB 87 (15)

Sur l'entrée :

Riesling, Eichberg Ginglinger 2008 : Un nez qui commence a évoluer sur l'agrume, orange, note quinquina et fond léger terpénique pétrole. La bouche est tendue, matière suave qui enrobe bien, pointe de miel, agrume, citron, pamplemousse, note silex et fond léger terpénique. La finale est tendue bien enrobée sur le citron, le cédrat, pointe amer, belle persistance d'agrume, pamplemousse, roche et léger pétrole terpénique. TB 90 (16)

Sur le plat, j'ai ouvert aussi un Pomerol pour honorer cette Turque :

Pomerol, Château Rouget 2007 : Un nez séduisant de fruit rouge mûres, fraises acidulées, notes lactées légères, épice vanille sur un fond boisé toasté et moka, classe bien intégré. La bouche est corpulente, large, tanins soyeux, pas très dense, sur le fruit rouge acidulé, fraises, note épice, vanille, fond moka et toasté. La finale est fraiche, un peu fluide, millésime sans doute, persistance honnête de fruit rouge, épice vanille, fond moka toasté. TB 90 (16) Et ce vin classique n'a pas démérité face au "monstre", bien au contraire, il a mis en lumière la densité, la précision, la puissance de cette Turque

Côte Rôtie, La Turque Guigal 2005 : Un nez séduisant de cassis mûr, poivre, encore marqué d'un boisé moka pointe balsamique et fond menthol eucalyptus. La bouche est charpentée à l'attaque, fine et dense avec de la puissance, tanins taffetas, précis, sur le cassis mûr, pointe amer, note de poivre, épice, fond moka puis menthol. La finale est fraiche, ample, queue de paon, sur le cassis mûr, pointe acidulé, poivre, épice, persistance longue de moka, bacon grillé, fumé et toasté. Grand vin mais pas encore prêt, marqué par son élevage même si joliment intégré, puissant et fin avec une grande qualité de bouche, mais pas encore super complexe, ni dégageant l'émotion du naturel, du tellurique, de l'évidence mais à attendre sereinement... Excellent-Exceptionnel 95-97 (18-19). Aujourd'hui 95 18.

Vivement la prochaine évidence quand même !

Amicalement, Matthieu

jeudi 1 mai 2014

Série classique avec comparaison Saint-Emilion 2004

Bonjour à tous,

2014 oblige, j'ai rapporté en début d'année pas mal de 2004, particulièrement Bordelais, que je n'avais pas encore dégusté, attendant sagement l'âge minimal autorisé pour commencer à les évaluer. Voici une première paire évaluer à 3 semaines d'intervalle :

Saint-Emilion, Château Pavie Maquin 2004 : Un nez expressif, presque violent, de fruit rouge léger confit, fraises, note lactées, puis épice, réséda, fond cacao moka. La bouche  est corpulente aux tanins taffetas, très beaux, belle structure, sapide sur le fruit noir et rouge, léger confit, note réséda, presque menthol, épice pointe vanille, cannelle, fond chocolat moka. La finale est fraiche, ample, large, léger alcool, ça chauffe quand même un peu, gourmand, belle persistance de fruit confit, épice, fond chocolat, réséda, moka. C'est puissant, extraverti, limite écœurement. Pas les équilibres que je préfère mais ça reste un joli vin très bien fait, et qui passe mieux à table qu'en dégustation pure. A date, TB-Excellent 91 (16,5), par contre, si l'ensemble s'affine et s'assagit, cela peut donner un excellent vin (93-94, 17-18)

A date, j'ai préféré Larcis Ducasse 2004, dégusté il y a 2 mois, plus classique dans sa forme et dans son fond. Plus élégant, plus classe, moins extraverti !

Haut-Medoc, Château Belle-Vue 2001 : Un nez classique de fruit rouge et noir, note poivrons grillés, puis champignon sur un fond animal, encre, et léger fumé. La bouche est corpulente, tanins ronds, belle densité, mais un côté rigide et un poil sec, léger creux en attaque puis fruit rouge et noir, note bourgeon de cassis, poivron rouge grillé, fond champignon et animal. La finale est fraiche, tonique, persistance honnête de fruit rouge, poivron grillé, champignon, fond animal et fumé. B+ 87 (15+)

Saumur, Thierry Germain La Marginale 2006 : Un nez discret, élégant, de fruit rouge, cerise, groseille, notes légers lactées, pointe groseille à maquereau, fond léger fumé. La bouche est charpentée, large, beaux tanins soyeux, sapide sur le fruit rouge mûr, notes lactées toujours, groseille à maquereau, fond poivron rouge grillé et fumé. La finale est ronde, elle garde de la tonicité, douce, sur le fruit rouge mûr, cerise, fraise, note groseille à maquereau, fond léger toasté, amande grillé. TB 89 (15,5). Un joli cabernet, bien mûr, très bien fait, échappant à la "rusticité" qu'il m'arrive de rencontrer et que je n'apprécie pas.

Volnay, Caillerets Rebourgeon Mure 2002 : Un nez évolué, à maturité, de fruit rouge et fruit noir, note sous-bois, champignon typé cèpe, pointe de cuir, fond fumé, grande classe. La bouche est corpulente, large, tanins soyeux enrobant une structure fraiche, c'est délicat, sur un équilibre tendue, profond, sapide sur le fruit noir, la mûre, note champignon, sous bois, fond de cuir classe, pointe moka, et légère amertume qui va s'accentuer avec l'aération. La finale est fraiche, tonique, longue persistance de fruit noir, pointe cerise kirchée, note cèpe, champignon et fond de cuir qui revient. Excellent-Superbe 93 (17,5), à l'ouverture, l'aération renforçant l'amertume finale, il faut aimer !

Vin de Pays, Henri Milan, Grand Blanc 2009 : Un nez à 24H de fruit jaune, pêche de vigne, note de foin, un côté lacté, mais aussi fleur d'oranger, fond champignon et léger animal. La bouche est ronde, belle matière taffetas bien soutenu par une structure droite, sur le fruit jaune, la pêche, note de foin, de roche huitre (?), fond champignon et toujours ce petit coté viande fraiche. La finale est ronde, pointe amertume classe, persistance honnête de fruit jaune, de foin, de champignon et fond viande fraiche. TB-Excellent 91 (16,5)

Amicalement, Matthieu

Mon expérience Richaud Ebrescade d'avant, Ebrescade maintenant

Bonjour à tous,

Il y a quelques années, j'avais eu une expérience étonnante avec Marcel Richaud, vigneron "star" à Cairane. A l'époque, j'aimais beaucoup la cuvée Ebrescade dont j'avais goutté les millésimes 96 et 98. Ces deux vins, dégustés plusieurs fois, présentaient tout ce que j'aime dans un vin de grenache des côtes du Rhône : des aromes de fruit mûrs, mais pas confit, prunes, figues... des notes de cuir classe, des bouches plutôt bien équilibrées ne dépassant pas la limite en terme de perception d'alcool, une concentration de matière gardant de la finesse, bref de très jolis vins qui ne tombaient pas dans l'excès de certains Châteauneuf du Pape voisins.

Un jour d'été de 2005 (ou 2006), profitant d'une visite dans la région, je prends RDV chez Marcel. Nous commençons la dégustation et Marcel explique la philosophie actuelle du Domaine, tourné vers le bio, vers le travail à la vigne, le travail naturel des sols, une faible intervention en vinification..., point de vue que je partage évidemment.

Au cours de la discussion, je lui indique que j'ai beaucoup aimé Ebrescade 96 et 98 et il me répond : "C'est pas moi qui les ai fait"... Je suis assez interloqué et je ne comprends pas immédiatement le sens de cette réponse connaissant peu l'histoire du domaine. Marcel part et nois finissons avec sa fille la dégustation.

Je pars en achetant des Ebrescades 2004 entre autres. Quelques temps plus tard, discutant sur un forum de cette aventure, on me confirme que c'est bien Marcel qui a vinifié ces 2 crus mais qu'aujourd'hui il a tout changé. Je comprends alors cette phrase comme un reniement de son travail, ce qui déjà me surprend car je trouve au contraire qu'il est bien plus fort d'assumer et de montrer qu'on est capable d'évoluer et montrer en quoi, les modifications apportées rendent l'ensemble du travail et son résultat meilleur !

Du coup, depuis, j'attendais donc patiemment pour voir si ces Ebrescades version 2004 m'apporteraient autant de plaisir à 10 ans d'age que les 96 et 98. Des le début de l'année 2014, j'avais donc rapporté de ma cave cette uvée et le WE dernier, j'ai senti que c'était le moment !

Cairane, Domaine Richaud Ebrescade 2004 : Un nez de fruit rouge mûr, légères notes lactées yahourt fraise, puis orange sanguine, pointe épice, fond garrigue cacao et léger kirchée et quand même un peu de cuir. La bouche est corpulente, tanins soyeux, belle structure droite, sur le fruit rouge mûr, fraise au sucre, note un peu tagada quand même, des épices, de la garrigue. La finale est puissante, qui accroche un peu, sur le cacao, chauffe un poil, persistance honnête de fruit noir, épice, fond cacao et léger cuir qui arrive en fin de persistance. Joli vin TB 88 (15,5) mais les notes évoluées restent en retrait. Effet millésime, évolution de la bouteille ou  mode de travail, je pencherai plutôt pour ce dernier, même si les autres restent potentiellement vrai, tant on sent un esprit différent !

Mais je ne retrouve pas la complexité des 96 et 98. Voici les dégustations des 96 et 98 à 10 ans d'age à peu prés :

Ebrescade 96 : Un nez très séducteur de cassis, de mûre sur fond de cuir noble avec des notes épicées de pain d'épice et du réglisse. La bouche est corpulente, pleine, sur le fruit noir, le cuir, avec de beaux tanins soyeux amples qui enrobe une structure droite, profonde avec beaucoup d'allonge, belle finesse et densité. La finale est fraiche, équilibrée, longue et persistante sur le cuir, le cassis, les épices... Très beau vin ! Excellent 92 (17)

Ebrescade 98 : Un nez avec une pointe de réduc animal qui laisse place très vite à la cerise noir, fruit noir mûr, la prune, un côté encre, une pointe kirchée, un fond chocolat. La bouche est robuste, pleine, large et ample avec de beaux tanins soyeux et précis, sur le fruit noir mûr, léger kirch, pointe agrume et un fond chocolat mais pas d'une grande expressivité. La finale chauffe un peu, dommage, et présente une jolie longueur de fruit noir mûr, kirch,  sur un fond chocolat avec quelques notes de cuir et champignon. Joli vin dans le contexte de son millésime qui a souvent donné des vins confits, souples et alcooleux. Excellent 91 (16,5)

Ce 2004 est plus un vin de fruit, plus direct et franc. En ce sens, Marcel a raison. D'ailleurs, il m'avait dit qu'il ne faisait plus ces vins pour des longues gardes. En effet tout en restant bon, le vin est moins intéressant que jeune à 5, 6 ans d'age, voici mon dernier CR :

Ebrescade 2004 (en 2010) : Un nez subtil, frais, corbeille de fruits rouges et noirs , belle notes florales, violette, pivoine et fond chocolat. La bouche est robuste, ample et large, après une attaque imposante, elle gagne en délicatesse car enrobée de tanins fins, soyeux et précis et présente un côté frais sur le fruit noir mûr, la réglisse, la fleur. La finale qui exhale cette fraicheur, se fait délicate sur la fleur, et persiste joliment sur le fruit mûr et un fond chocolat typique grenache. Excellent 91 (16,5)

Amicalement, Matthieu