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Le vin, ça se partage ! c'est comme le bonheur... Le bonheur simple d'une dégustation de grand vin de Bourgogne ou d'une belle syrah ! Alors n'hésitez pas à consommer ce blog sans modération, contrairement à l'Alcool qui se consomme, majeur et avec modération. La plus part des vins sont dégustés et crachés.... Consulter le aussi en vidéos sur YouTube

dimanche 31 mars 2013

Suite des rejouissances de mars : froid, plat d'hiver et vins qui rechauffent

Bonjour à tous,

Ces dernières semaines, tandis que les salades sont dans les starting block, on se console au bœuf bourguignon, blanquette et autres daubes... Pour accompagner tout ça, on sort du lourd :

Hermitage Domaine du Colombier 1999 : Un  superbe nez de cassis pure, de fruit noir, note de cuir, de bacon grillé, d'olive note de poivre, fond fumé cuir, un ensemble très classe. La bouche attaque tendue, droite mais se développe amplement avec des tanins soyeux, de la chair et beaucoup de profondeur, c'est tonique, friand, classe, élégant sur le fruit noir mûr, fin, précis, note de bacon grillé, de poivre, d'épice, fond de cuir et fumé, très classe. La finale est fraiche mais l'empreinte tactile est moelleuse, longue persistance de fruit noir, de cuir, de poivre, de bacon grillé, d'olive noire Excellent+ 95 (18). C'est la 9eme bouteille dégustée et celle là est magnifique, un vin à maturité !

Côte-Rotie Guigal Brune&Blonde 2009 : Un nez séduisant, profond, intense de cassis mûr, note fraiche de poivre, de violette, fond bacon grillé et léger boisé fumé. La bouche est corpulente, belle matière, nette, dense et précise, qui tient la bouche, de la profondeur et de la fraicheur, intense, sapide sur le cassis mûr, le poivre, l'olive noire, la violette et fond fumé. La finale est puissante et fraiche, très belle persistance de fruit noir mûr, de violette, de poivre et fond fumé. Très belle b&b millésime top pour moi, plus de plaisir et plus complet que sur 2007 (92-94). Excellent 93-95 (17-18), a date 93 (17)

Corton Marechaude, Domaine Doudet Naudin 2003 : Un nez très séduisant, a maturité de fruit noir mûr, note de réglisse, de sous bois, fond jus de viande, cuir et fumé. La bouche est corpulente, large et ample à l'attaque, aux tanins soyeux, très sapide sur le fruit noir mûr, pointe cacao, note de réglisse, de sous-bois, de champignon, fond de cuir jus de viande et léger fumé très séduisant. La finale est même fraiche sans la petite raideur habituelle lorsque les 2003 sont frais, longue persistance de fruit mûr, de jus de viande, de réglisse, de sous-bois. Très joli bouteille, surprenante même tant elle parait équilibrée. De la belle vinif assurément ! Excellent 93 (17)

Arbin Mondeuse, Louis Magnien, La Brova 2006 : Un nez discret, fin, de fruit noir, note amande typé chardonay, fleure aubépine, pointe poivre, fond sous-bois cuir. La bouche est corpulente, sapide, tanins soyeux pas une grosse densité, mais une belle sapidité de fruit noir et rouge, note sous bois, fleur aubépine, épice, poivre, fond léger cuir/animal. La finale est fraiche, un peu fluide, petite fraicheur agréable sur le fruit noir et rouge, amande, aubépine, note poivre et fond cuir/animal. TB 88 (15,5)

Et les blancs me direz vous, et bien l'andouillette ou la blanquette ont été bien servies :

Bourgogne, Chardonay, Alex Gambal 2009 : Un nez précis, grillé avant aération, sur la poire, note beurrée, aubépine, amande, noisette, fond grillé note confites, un style actuel assez reconnaissable. La bouche est large, ample, matière grasse au toucher puis de la tension, beaucoup même, presque vif, poire, grillé amande fond beurrée marquée. La finale est fraiche, vive, presqu'agressive mais du coup ça manque de rondeur, de densité, persistance beurrée et grillée. TB 88 (15) et super sur l'andouillette. C'est bon mais je trouve qu'on arrive au limite du style, surtout, ça gomme le millésime. Entre le 2008 et le 2009, franchement, c'est quasi pareil, je pense qu'en 2009, les vendangeurs devaient être tôt dans les vignes.

Saint-Aubin, Langoureau En Remilly 2008 : Un nez séduisant de poire, note agrume, amande, aubépine, pointe ambrée, fond brioche et toasté. La bouche est ample, ronde, matière ciselée, vive, profonde, poire, agrume, amande, note de craie, fond brioche. La finale est tonique, fraiche, longue persistance fruit jaune, agrume, amende, aubépine, brioche. Un de mes crus chouchou pour son côté gourmand et canaille. TB+ 90 (16-16,5)

Bientôt les premiers 2005 remontés du fon fond de la cave !
Amicalement, Matthieu

samedi 23 mars 2013

Des bons petits vins : Haut Bailly, Mas Champart

Bonjour à tous,

Pour accompagner quelques mets fins, de bonnes petites quilles. De celles qui provoquent toujours le trop fameux : "il est bon ton petit vin", j'adore...

Moulis, Château Poujeaux 1996 : Un nez cassis, bourgeon de cassis, note encre, cuir, fond fumé, un peu brut à l'ouverture, 24H d'aération lui feront le plus grand bien ! La bouche est charpentée, grosse structure avec des tanins ronds, de la profondeur, cassis, bourgeon de cassis marqué, note de cuir fond fumé, a nouveau la bouche va passer d'un cote brut de fonderie à plus de finesse en 24H. La finale est fraiche, persistance honnête sur le cassis, bourgeon, cuir, et fond fumé. La moins des jolies des 4 bouteilles dégustées. A l'ouverture 85+ (14), a 24H 87 (15) sur cette bouteille la moins bonne dégustée.


Saint-Chinian, Mas Champart Causse du Bousquet 2007 : Nez un peu marqué alcool kirch sur le cassis, note cerise, de réglisse, épice et fond de moka. La bouche est charpentée, tanins soyeux, c'est puissant, un peu chaud en attaque sur la cerise kirchée, puis le cassis, le réglisse, note moka et un fond fumé, cela reste tonique presque frais. La finale est puissante, un peu marqué par l'alcool sur le cassis, le poivre ça fait assez syrah, belle persistance de moka, fumé avec l'aération l'harmonie diminue, et tout devient plus violent, dommage ! TB quand même 89 (15,5)


Chassagne-Montrachet, Langoureau Pierreclos 2008 : Un nez séduisant, fin de poire, note d'amende, noisette, pointe fleurie et fond beurrée. La bouche est délicate, tendue, droite, belle matière précise, ronde, sur la poire, notes fleuries typées tilleul, aubépine et fond beurrée, pointe brioche grillée. La finale est fraiche, dynamique, équilibre et joli longueur sur le fruit jaune, beurre, tilleul, aubépine, noisette et fond beurrée. Un très joli vin, dans un millésime que j'aime beaucoup qui donne de la profondeur, du dynamisme à la structure. TB-Excellent 90-92 (16,5)


Pessac-Léognan, Château Haut Bailly 2003 : Un nez de fruit rouge mûr, framboise, note lacté fraise, fond tabac blond, fumé, un nez assez brut. La bouche est charpentée, ample, tanin soyeux en attaque sur la framboise, la fraise, note lacté fraise, fond fumé, mais un ensemble un peu pataud et un tanin un peu reche. La finale est large, puissante mais un peu rigide, empreinte tannique qui sèche un peu, belle persistance de fruit rouge typé fraise, et fumé mais peu de complexité. pas une bouteille extra, mais Mathieu me confirme que ui aussi qui en a bue une récemment n'a pas été transcendé ! TB 89 (15,5). Faut dire qu'avec Haut Bailly on est tellement habitué à l'excellence !

Amicalement, Matthieu


samedi 16 mars 2013

Un anniversaire bien arrosé : Vignes hospice Guigal, Mazis Chambertin...

Bonjour à tous,

A l'occasion de l'anniversaire de ma douce et tendre, quelques bouteilles dégustées en bonne compagnie.
Pour l'entrée : purée de panais, chips d'artichaut, crème de potimarron et bacon balsamique :

Chassagne Montrachet, La Romanée, Morey Coffinet 2009 : Un nez séduisant de poire fruit blanc, pointe de coing, de miel fleur oranger, note fleurie et fruit sec noisette, fond léger beurrée brioche. La bouche est ronde, pointe de gras sur une structure droite, sapide, de fruit blanc, de beurre, note pralin, et fleurie, fond encore un peu boisé toasté pointe vanille mais quelle gourmandise. La finale est ample, ronde, poil de gras, longue persistance de fruit blanc, de pralin, de frangipane fond fumé, toasté, grillé. Excellent 91-93 (16,5-17,5)

Sur le plat, un bœuf bourguignon d'automne, deux accords bien différents et pas forcément optimum !

Saint Joseph, Guigal Vignes de l'Hospice 2005 : Un nez classe de fruit noir, note de poivre, de bacon, fond boisé classe toasté fumé qui s'impose a l'aération évoluant vers menthol et eucalyptus. La bouche est corpulente, tanins veloutés, structure fraiche sur le fruit noir mur, note bacon confit balsamique, poivre, et caramel qui s'impose à l'aération, fond balsamique toasté. La finale est ronde, fraiche, longue persistance encore marquée par un élevage balsamique, caramel grillé toasté puis menthol. Un vin a gros potentiel en structure mais actuellement fermé et trop marqué par un élevage presque écœurant. A attendre, clairement, en espérant. TB-Excellent 90-93 (16,5-17,5)


Mazis Chambertin, Dom Laurent 1996 : Un nez évolué de viandox, cassis note de sous bois, de ronce, de cuir, fond fumé classe. La bouche est corpulente avec des tanins soyeux, structure droite, tendue, bien enrobée de tanins soyeux, sur le cassis, la myrtille, note de sous-bois, humus, pointe cerise confite, fond cuir et fumé classe. La finale est fraiche, acidulée, longue persistance de fruit rouge et noir macéré, humus, sous bois fond fumé et cuir. Joli vin à l'acidité parfaitement enrobée, plutôt sur la finesse. Excellent 91 (16,5)

Pour le dessert : mangue rôtie et glace aux agrumes :

Pinot Gris Zind Humbrecht Clos Jebsal VT 2004 : Un nez discret, fin, confit, orange, pain d'épice, note de cédre, de tourbe, pointe quinquina. La bouche présente une matière suave, délicate, au sein d'une structure qui garde de la finesse, de la droiture, presque tendue sur l'orange confite, note de roche, pointe orgeat, belle intensité. La finale est fraiche, ronde une sensation de sucre gourmand, et joli longueur d'orange confite, quinquina, pointe amer, et orgeat note tourbée. Un beau vin. Excellent 93 (17)

Amicalement, Matthieu

dimanche 10 mars 2013

Verticale Chambertin Clos de Beze du domaine Bart : 14 millésimes

Bonjour à tous,

Très belle et intéressantre dégustation que cette verticale du Chambertin Clos de Beze du domaine Bart de 88 à 2002. Merci à David pour avoir préparé la dégustation et organisé ce diner au Vieux Chêne.


Les vins sont servis regroupés selon la typicité des millésimes. Le Chambertin Clos de Beze est des grands crus de Gebrey-Chambertin qui prolonge le Chambertin.


3 millésimes dits faibles pour commencer : 91, 92, 94

91 : Nez évolué sur la fraise écrasée, jolies notes fleurs séchées et fond de cuir classe. Bouche ronde à l'attaque, tanins fondus soyeux, structure droite, pas très dense sur la longueur, sur le fruit macéré, la fleur séchée. La finale est fraiche, tendue, presque tranchante, persistance honète dans un profil amer sur le fruit macéré, le champignoin et fond léger fumé. A boire. TB 89 (15,5)

92 : Bouchoné

94 : nez très marqué par la fleur séchée, puis le fruit rouge, sur un fond fumé, pas d'une grande complexité. La bouche est charnue, souple, c'est rond, ça manque de densité, c'est fluide jusque dans la finale souple un peu fuyante sur la framboise, la fleur, fond champigon, sous bois léger fumé. TB 87 (15)



2 millésimes mûrs et souples : 89, 2000

89 : Nez peu expressif mais élégant de cerise, pointe confite, kirchée, note de champignon, de sous-bois, toujours un côté fleurie délicat et un fond fumé. La bouche est corpulente, large, de la puissance en millieu de bouche sur le fruit mûr, la fleur, le champignon puis ça se durcit et la finale se présente acidulée, avec une empreinte tanique un peu rigide, et une persistance interessante de fruit macéré, fleur et champignon. Un joli vin mais le coté acidulé et rigide de la finale surprend. Excellent 91 (16,5)

2000 : Nez encore marqué par un boisé moka classe mais un peu dominant sur le fruit noir, cassis, note de ronce et fond assez balsamique. Bouche ronde corpulente, tanins souples, a nouveau une puissance soudaine en milieu de bouche sur des aromes boisés, tabac. Une finale très structutré droite, presque fraiche relayant la puissance en bouche sur le fruit noir, pointe ronce, note tabac, et fond boisé moka balsamique. TB-Ex 91 (16)

Surpris par ces deux millésimes chauds ou la structure droite et la fraicheur, quoique bien intégrée, casse un peu l'harmonie, l'équilibre, un côté violent qui bouscule un peu.

3 millésimes dit frais, acide : 88, 96, 98.

88 : Nez très élégant expressif de cassis, cerise, note fleurie, ronce de la profondeur, de la complexité et un fond fumé classe et pointe de cuir. La bouche est charpentée, tout en équilibre entre une structure droite bien enrobée de tanins soyeux, velours. C'est tendue, puissant mais délicat et sapide sur le fruit rouge mûr, la fleur séchée, et un fond fumé cuir très classe; la finale est droite tout en équilibre et prolonge longuement les saveurs en bouche avec de beux retours fumés, cuir... Excellent, grande bouteille, a maturité 95 (18).

96 : Un nez plus tendue, pointue, fruit rouge, note presque mlétalique à l'ouverture puis ça s'harmonise, sur un côté presque confit, cette fois la fleur s'accompagne d'épice, réglisse et fond moka. La bouche est large à l'attaque corpulente mais un peu fluide avant que la tension ne recentre le vin pour lui donner de la profondeur bien enrobée de tanins soyeux qui rendent l'ensemble très séduisant avec ses aromes de framboise, cerise, épice et fond lager moka. La finale est presque souple, mûr avant que la fraicheur redonne un bon coup de fouet générant une belle persistance de fruit confit, pointe champignon, épice, sous-bois et fond moka. Excellent 93 (17)

98 : Nez fumé assez marqué animal à l'ouverture, puis cassis, fruit rouge, épice, note fleur séchée et fond fumé un peu animal; Bouche large, charpentée par une matière bien présente mais soyeuse qui va gagner en délicatesse à l'aération sur le fruit mûr, la réglisse et un fond fumé. La finale est peu rigide, un peu dur, enfin classique du millésime mais très belle persistance fruit mûr, réglisse, fond fumé. Excellent 92 (17)

3 millésimes taniques dont 2 réputés : 93, 90, 2002

93 : Nez discret pointe animal, pas beaucoup de fruit, sous-bois, champignon. La bouche est tendue, tanin un peu stricte c'est droit, incisif profond, presque austère car les tanins n'enrobent pas assez, fruit macéré, fleur séchée toujours. Finale tendue incisive presque, persistance longue de fruit macéré, sous-bois champignon et fond fumé et cuir assez classe. Un vin un poil trop austère à mon gout. TB 90 (16)

90 : Nez superbe sur le vieux cuir, très évolutif entre fruit rouge mûr, sous-bois, champignon, note de réglisse, d'épice et fond fumé et vieux cuir classe. La bouche est corpulente large ample à l'attaque, tanins velours qui enrobent une structure tendue, sur le cassis, la réglisse, les épices, et fond de cuir. La finale malheureusement fraiche au départ laisse une empreinte tanique un peu séchante, dommage, car une très longue persistance classe, séduisante de fruit mûr, champignon, fleur séchée et fond de cuir est superbe. Excellent 94 (17,5)

2002 : Nez plus jeune, clairement, encore marqué de son élevage sur le cassis, la ronce, et un fond boisé moka. La bouche est corpulente assez intense, belle densité avec une structure fraiche, tendue, enrobée de beaux tanins soyeux, c'est puissant mais fin, sur le fruit mûr, la ronbce et fond moka, grillé. la finale est fraiche, un poil fluide, longue persistance de cassis, fumé, moka classe mais le tenin est encore un peu sauvage. Excellent 93-95 (17-18).



Enfin comparaison entre le Clos de Beze 99 et le Bonne Marre 99, grand cru de Chambolle-Musigny, l'autre grand cru du domaine.

Clos de Beze 99 : Nez tendue, frais, de ronce, cassis, fond léger fumé. la bouche est ronde à l'attaque avec de beaux tanins fins et précis, soyeux dans une structure tendue profonde qui équilibre l'ensemble sur le cassis, la ronce, les épices et fond léger fumé. La finale est tonique, fraiche, longfue persistance de cassis, ronce, épice et fond fumé. un vin encore en maturation avec un gros potentiel. 94-96 (17,5-18,5)

Bonne Marre 99 : Nez plus ouvert et plus mûr de fruit noir presque confit, ça fait plus solaire, note épice, pointe de ronce rafraichissante et fond fulmé et balsamique séduisant. La bouche est corpulente, large, tanins velours très séduisant sur le fruit noir mûr, presque confit, pointe acidulé, note balsamique et fond fumé. Finale fraiche large puissante qui envoie de la gourmandise sur le fruit noir confit, les épices, pointe de ronce pour la fraicheur, et fond fumé mais surtout balsamique. Un vin très séduisant, plus "sexy" que le CdB mais moins fin. Excellent 93-95 (17-18).

Soirée très interessante. J'ai été surpris car je trouve que les profils des bouteilles ne correspodent pas souvent à ce qu'on attend du millésime. A part 98, et les 99 qui étaient assez conformes aux images qu'on se fait de ces millésimes, les autres furent assez surprenants. Le 88 est une superbe bouteille, le 96 est très réussi, la bouteille de 90 proposait malheureusement une finale pas au top.

Merci à David et aux particpants Dcien Paris 1 ou 2.

Amicalement, Matthieu

samedi 2 mars 2013

Avant l'anniversaire de ma chérie, des CR à liquider

Bonjour à tous,

Avant un WE et une semaine chargée en dégustation, je publie les dernières bouteilles dégustées.

Pour commencer une expérience intéressante suite à un échange sur LPV à propos de ma perception des gôuts et arômes en bouche. Le principe est donc de déguster un vin sans passer par la case Nez. Donc on ouvre, on aère et hop directement, on grume en bouche. La victime de cette expérience de dégustation précoce :

Chateauneuf du pape, Domaine de la Janasse 2003 : En bouche, on a tout de suite une sensation puissante, chaude, puis arrive la sapidité, cerise, prune, chocolat évoluant vers le moka et pointe fumé, la matière se présente un peu rigide et un peu sechante. La finale est ronde un peu chaleureuse mais offre une jolie persistance de cerise, prune, d'épice puis fond chocolat, cacao et pointe fumée.
Je confirme les remarques que sans avoir humer le vin, la finesse et la complexité sont beaucoup moins présentes. En fait, non pas qu'elle ne soit pas présente, mais la phase de concentration sur les arômes du nez permettent d'être plus sensible, plus "prêt" pour la phase d'analyse de la bouche qui est aromatiquement plus difficile.
Le même vin de manière plus classique : Un nez de fruit rouge mûr, acidulé, puis prune, figue confite pointe lactée, fond cacao. La bouche est corpulente, large, tanins un peu secs, fruit rouge acidulé, figue confite, note épice souk, fond cacao. La finale est ronde, empreinte tanique assechante, fruit confit, ça chauffe un peu, cacao, épice. TB 88 (15,5).

Chassagne Montrachet, Domaine Morey Coffinet 2011 : Un nez marqué d'un boisé vanillé insistant, sur la poire, note amande, frangipanne, note crayeuse et fond fumé grillé un peu vanillé. La bouche est large, ample, matière moelleuse, pointe de gras, structure droite tonique sur la poire, l'aubépine, note tilleul, pointe chevrefeiulle fond crayeux et boisé pointe vanillé. La finale est ronde, ample, gourmande, profil salin, persistance honnete de fruit jaune, frangipanne craie et léger vanille, pralin, grillé. TB 88-91 (15,5-16,5). Pour les amateurs de chardonay à élevage ambitieux, sinon il faut attendre que les aromes boisées se fondent dans cette belle matière. 3 à 4 ans de garde devrait amener ce vin à parfaite maturité.

Saint-Emilion, Chateau Grand Corbin 2000 : Un nez élégant de fruit rouge mûr, mais des notes léger bouchon apparraissent qui faisaint calcaire au départ, du bourgeon de cassis léger, de la fleur et un fond fumé. La bouche est corpulente, belle structure avec des tanins fondus soyeux, sapide sur le fruit rouge mûr mais très vite arrive cette note calcaire/bouchon, dommage car la finale est fraiche tonique longue, élégante, racée... Potentiel Excellent 90-92

Meursault, Buisson Charles Tessons 2006 : Un nez très elegant, pure, de fruit blanc, de poire, pointe mirabelle, note frangipane, amande, aubépine, fond léger brioche grillé. La bouche est ronde, bien structurée, droite avec une trace fraiche, tendue, sur la poire, note crayeuses, frangipane, mirabelle, fond léger brioche grillée. La finale est bien enveloppée mais dynamique et longue persistance de fruit blanc mûr, note crayeuses bien marquées, et un fond brioche, aubépine, amande, fruit sec et craie très séduisante, de la finesse et précision. Excellent 91+ (16,5+). Un très beau village et la patte de Patrick pour donner des vins pures sans nier le millésime, gardant de la tension mais offrant une grande séduction, un style assez flamboyant contrastant avec l'austérité du style des Meursaults "Longues Gardes Ecoles classiques".

Gigondas Guigal 2007 : Un nez séduisant, classe, sur le cassis mûr, la prune, note épicée, réglisse, orange sanguine, fond léger animal, et fumé classe. La bouche est corpulente, large, avec des tanins soyeux, structure droite, beaucoup de sapidité sur le fruit mûr, note orange sanguine, réglisse, épice, fond fumé bien intégré. La finale est dynamique, presque fraiche, belle persistance de fruit noir mûr, dominantes cassis, myrtilles, note orange sanguines, épice, réglisse, fond fumé, léger et classe. TB+ 90+ (16+). Une fois de plus, beau travail, classique et élégant, c'est juste très bon et un rapport Q/P tout à fait intéressant. Arrive gentiment à maturité.

Côte-Rôtie Guigal Brune&Blonde 2005 : Un nez frais de cassis, ronce, olive noire, note poivre fond léger fumé. La bouche est charnue, droite, tendue, de la fraicheur, de la profondeur, tanins ronds sur le cassis, poivre, olive noire et fond fumé. La finale est fraiche, empreinte tanique encore un peu vive, persistance honete de fruit noir, poivre et fond fumé. TB 89 (15,5-16). Une jolie bouteille basée plutôt sur la tension, la profondeur que sur l'opulance (effet millésime à mon avis car assez classique dans les 2005), un profil qu'en aveugle je placerai plutôt sur l'Hermitage. A attendre encore au moins 2 à 3 ans avant d'atteindre un début de plénitude.

Riesling, Domaine de l'Oriel Brand 2007 : Un nez discret, fin, d'agrume mûr, pointe de miel, note naphtée légeres, fond épice orange. La bouche est large, ronde, matière douce, donnant un sentiment de léger sucre, puis ça se tend, ça trace, on gagne en profondeur, sur l'agrume, note naphtée légere, pétrole mais surtout un fond silex, roche, marquée. La finale est tonique, pointe gourmande et douce, dans un profil de roche, de silex qui persiste joliment. Un équilibre plutôt gras qui surprend face aux sensations de roche, silex qui domine aromatiquement. TB 90 (16). Pas pour les amateurs de Riesling sec et tendue comme des arcs.

Pomerol, Chateau Rouget 2007 : Un nez très fumé, grillé, toasté, de fruit rouge, note fraiche et légèrement fleurie, fond toasté. La bouche est corpulente, tanins soyeux, beaucoup de sapidité sur le fruit rouge mures, framboise, notes lactées fraise vanille, et fond toasté grillé. La finale est un peu fluide (millésime?), un peu amer (extraction un peu poussée?), mais belle persistance de fruit rouge mûr, pointe de vanille, fond grillé toasté. Un joli vin qui fait le job quand on a envie de boire un Pomerol, et ça reste toujours bon. TB 90 (16).

Amicalement, Matthieu