Bienvenue sur ce blog de dégustation


Le vin, ça se partage ! c'est comme le bonheur... Le bonheur simple d'une dégustation de grand vin de Bourgogne ou d'une belle syrah ! Alors n'hésitez pas à consommer ce blog sans modération, contrairement à l'Alcool qui se consomme, majeur et avec modération. La plus part des vins sont dégustés et crachés.... Consulter le aussi en vidéos sur YouTube

mardi 30 septembre 2008

La RVF enchaine... Denis Saverot persiste !

Bonjour,

L'édito de la RVF en remet une couche sur la défense du monde du vin et cette fois denis Saverot l'a abordé par l'exemple et plus posément ! Décidément c'est le thème à la mode... Et c'est tant mieux !

De plus, il y a aussi dans ce N° un côté People : "ils aiment le vin" qui, je suis sûr, doit en énerver plus d'un... Et bien moi pas du tout, je trouve ça très bien !

Mr Saverot continuez ainsi... En annonçant sur la Place Publique qui, parmi nos élites, pratiquent la bonne "chair" et le "bon boire"... vous utilisez LA seule méthode qui peut changer les états d'esprit... C'est ainsi que va notre société, l'éducation se fait par mimétisme, alors si tous les jeunes rêvant de devenir Kad, se mettent à apprécier modérément le vin, nous en serons tous ravi !

Amicalement, Matthieu

dimanche 28 septembre 2008

Un retour et une arrivée... Lagune, Malartic Lagraviere, Vouvray Huet, Volnay


Bonjour à tous,

Un retour après 3 semaines très agitées dû à l'arrivée du petit dernier, Julien, avec 1 mois d'avance....

Pour marquer le coup, quelques bouteilles dégustées à table. En commençant par le cru qui m'accompagne souvent dans ces moments importants :

Haut Medoc, Chateau la Lagune 2005 : Un nez profond de fruit noir mûr avec des pointes de fraises sucrées sur un fond boisé fûmé, un poil marqué alcool. La bouche est pleine charpentée, large, un côté souple de fruit noir compoté, de fûmé. Les tanins sont soyeux et amples. La finale est fraiche avec un côté lacté de fruits mûrs, un peu compoté, sur un fond travaillé de boisé très séduisant... Très Bien +. Un profil plus mûr, plein et dense que la finesse qui a pu caractérisé ce cru à une époque.

Vouvray, Domaine Huet demi sec "Le Clos du Bourg" 2005 : Un nez d'ananas, de citron avec des pointes artichaud sur un fond roti, mentholée. La bouche est large, onctueuse, sur l'ananas très mûr puis notes crayeuses avec une bonne longueur qui tient la bouche. La finale est équilibrée, douce, persistante sur agrume sucré avec de beaux amers. Bien - Très Bien

Pessac Leognan, Chateau Malartic Lagravière rouge 2005 : Un nez de fruit noir mûr aux notes framboisées avec quelques pointes de poivron grillés sur un fond assez imposant de boisé vanillé puis fûmé. La bouche est sapide, corpulente, avec une attaque large sur le fruit noir, le fûmé, les tanins sont imposants mais soyeux avec une structure longue le tout est encore sauvage et astringent. Après 24H, la bouche s'est assagi et se présente beuacoup plus harmonieuse. La finale est fraiche sur le fruit mûr compoté puis fûmé chocolaté. Très Bien et un grand potentiel à mon avis !

Toscana, Tenuta San Guido Guidalberto 2005 : Un nez fleurie aérien de pivoine, violette sur du fruit noir mûr, avec des notes épicées et fond de boisé légerement vanillé. La bouche est corpulente, large à l'attaque, mais qui garde de la longueur, le tout délivrant du fruit noir compoté et des aromes fleuries. Les tanin sont soyeux et encore astringents. La finale est longue et souple mais dynamique sur le fruit mûr confituré, des arômes délicats fleuris et un boisé vanillé mais bien fondue ! Bien - Très Bien


Beaune 1er Cru Teurons, Domaine RT 2004 : Un nez de framboise sur un lit de fruit noir mûr avec des notes de réglisse, d'épice poivré, de ronce, un côté "raffle" mais pas vert. La bouche est svelte, large, aérienne avec des tanins ronds dégageant du fruit rouge mûr presque souple, de végétal ronce. La finale est longue et tenue par une fraîcheur un poil acidulé et ça persiste sur le fruit mûr rouge, des notes de réglisse, d'épice et une pointe chocolat... C'est fin, précis, rond, long et de belle intensité. Très Bien


Saint-Estephe, Chateau Lafont Rochet 2005 : Un nez délicat lacté de cerise, de fruit rouge mûr, pointe de poivron grillé sur fond délicatement boisé encore marqué par une pointe alcool. La bouche est robuste, puissante comme un StEstephe, sur le fruit rouge et noir mûr, pointe amer tanin rond doux. La finale est longue fraîche puissante sur les arômes du nez. Très joli vin dans un registre puissant. Très bien


Morey Saint-Denis, Domaine Castagnier 2006 : Un nez pinotant de fruit rouge, de ronce, après 24H pointe des notes épicées de poivre. La bouche est corpulente, sapide sur la framboise, la ronce, un poil de bonbon anglais mais qui s'attenue après 24H. La trame est fraîche, les tanins sont ronds et la finale large et fraîche, présente une certaine puissance de fruit rouge, de ronce et d'épice. Bien + et très bon rapport Q/P (16 € domaine)


Volnay 1er cru Fremiets, Joseph Voillot 2006 : Un nez discret de fruit rouge, cerise, avec des notes kirchées sur un léger fond moka. La bouche attaque large, c'est charnue, sapide, sur le fruit rouge, les épices, des notes de chocolat. Les tanins sont soyeux et caressent le palais dans une bouche batie avec une structure droite et solide. La finale est dynamique, un côté souple sur le fruit mûr, les épices et ces notes de chocolat. Joli persistance et grande gourmandise. Très Bien, une cuvée qui se boit décidément très bien jeune !

Margaux, Château Prieuré-Lichine 86 : Un nez fondu distingué sur le fruit noir, les épices puis un délicat fûmé Havane, des notes de champignons et un léger cuir. la bouche est charpenté profonde avec des tanins fondus soyeux que seuls une petite sécheresse finale vient légèrement altéré (a table cette sensation disparait), le tout est expressif sur le fruit bien mur, le fûmé. La finale est longue, la fraicheur allonge la matière et ça persiste longuement sur les arômes du nez. Fin et profond, un très joli vin à maturité ! Très Bien

Sinon, quelques Guigal, comme le Crozes 2003, toujours très bien ou le CdR 2004, très agréable.

Pas encore sorti les cartouches mais ça ne saurait tardé ! En attendant d'acheter les cartouches 2008 et avec un "Julien", sans être un saint, j'ai déjà prévenu la banquière…
Remarquez, je lui ai dit que c'était aussi une chance, ce Julien, parce qu'en cas de fille, on avait prévu Romane, sachant que sa mère s'appelle Conti, je ne vous fais pas un dessin !

Amicalement, Matthieu

Des diners, des vins... Brane Cantenac, Meursault, Durfort Vivens

Bonjour,

Quelques bouteilles récentes :

Meursault, Domaine Buisson Charles VV 2004 : Un nez discret de poire sur un fond fûmé, une petite réduction qui va disparaître avec des notes de beurre, de brioche doré. La bouche est charmeuse au touché doux sur une belle longueur le tout sur la fleur, la poire et la brioche. La finale fraîche est longue sur le fruit jaune mûr puis des notes briochées et beurrées. Bien - Très Bien



Savigny-les-beaune, Bouchard Pere&fils Les Lavières 2002 : Un nez discret sur la framboise avec fond boisé fûmé. La bouche attaque droite, charpentée, elle présente des tanins ronds un peu séchant et rigides. La finale est fraiche, un peu amer et un peu marqué par l'alcool ce qui la rend un peu agressive mais persistante sur le fruit rouge la ronce puis le fumé. Après vacuvinage et 24H, la finale présente des notes peu gracieuses de caramel… Bien

Margaux, Château Durfort Vivens 1978 : Couleur profonde rubis, reflet orange au bord brique. Après les notes de serpillières humides à l'ouverture succède un nez de fruit rouge mûr, de champignon, un fond toasté, de la viande rôti, du cuir, du tabac. La bouche attaque en douceur, c'est corpulent et bien fondu avec des tanins satinés et ça dégage du fruit noir, du champignon, du toasté. La finale est délicate, mûr et persiste joliment sur le fûmé, le rôti, le champignon, le sous-bois. Très Bien




Edelwicker, Sylvie Spielman 2004 : Un nez pur de rose, de litchi sur fond agrume. La bouche est large, solide, droite avec un toucher doux sur le pamplemousse, la rose. La finale est tendue, amere sur la rose et le litchi. Bien






Margaux, Château Brane Cantenac 2000 : Un nez distingué de fruit noir très mûr, de cassis, sur un fond boisé torréfié fumé un peu marqué par l'alcool à l'ouverture. La bouche est charpentée, ample, au tanins soyeux, sur le fruit noir mûr, réglisse, fûmé. La finale est délicate bien mûr, souple, sur le fruit noir et un fond d'épice puis fûmé torréfiée. Très Bien et commence à évoluer, encore quelques années pour profiter pleinement de cette joli bouteille.

Gigondas, Amadieu 1988 : Un nez marqué de viande fraîche, un peu marqué étable qui domine beaucoup quand même. La bouche charpentée est fondue, large, sur fruit noir mûr, réglisse, avec des tanins ronds. La finale droite qui tient sur la matière persiste sur le fruit noir, le cuir, la viande. Bien et déjà 20 ans !


Amicalement, Matthieu

jeudi 25 septembre 2008

Un petit tour de France en blanc... Riesling, Chassagne Montrachet, Vouvray

Dégustation en date : avril 2007


Bonjour,
Reprise des dégustations avec mes vieux camarades par une épreuve "découverte", le classique Tour de France... Ce soir là, les Blancs.
Les étapes ont été choisies forcément subjectivement après mes dernières reconnaissances et sont données dans l'ordre du parcours :


1ere Etape : Vouvray, le Mont sec, Domaine Huet 2005 : ça demarre très fort, pas de round d'observation, on est tout de suite dedans avec un nez expressif de grande finesse sur le fruit blanc, l'acacia, l'agrume citron et les épices citronnelle. L'attaque est franche, direct puis ça s'intensifie dans une bouche ronde avec une belle trame vive, de l'allonge sur la craie, l'agrume. Pas de coup de bambou, la finale est à l'unisson, intense, fraiche sur la citronelle, un peu d'amer sur l'amende fraîche et surtout, c'est long, un champion qui se révèle !. Très Bien



2eme Etape : Chablis, Domaine Simonet Febvre 1er Cru Mont de Milieu 2000 : premier col neutralisé pour cause d'oxygenation excessive, 2eme col, c'est mieux, ça attaque par un nez fleuri, de poire avec notes mentholées, une bouche assez ronde mais qui s'essoufle en milieu d'ascencion sur la poire le tilleul, ça se reprend dans une finale mentholée mais c'est un peu court pour espérer remporter l'épreuve. Bien (6,2)

3eme Etape : Riesling, Albert Mann GdCru Schlossberg 2004 : La période de repos avec respiration a fait grand bien à ce concurrent qui au moment d'attaquer le secteur décisif se présente avec tous ses atouts. Un nez envoutant d'agrume, de roche, de très légères notes pétrole. Un gabarit de costaud d'ou se dégage une puissance enrobée de soyeux, mais une musculature fine donnant des notes acidulées sur les agrumes, la roche silex, et une finale qui trace sur un équilibre fraicheur/vélocité d'agrume, de silex, de craie, très long, au style typique qui en fait un bel adversaire pour la victoire finale. Très Bien

4eme Etape : Saint-Aubin, Pierre Morey 1er Cru "les combes" 1996 : Au départ, son année, son origine en font un outsider sur lequel on ne mise pas beaucoup... et pourtant, dès le nez, on perçoit de la classe sur ce nez de fruits blancs aux notes beurrées, avec de légères touches de chevrefeuille. Il surprend par sa bouche tendue élancée mais pas acide qui propose un joli touché rond sur le beurre, le pain grillé, le fruit mur, et une finale bien équilibrée de fruit avec des notes minérales, et une endurance grillée, fûmée. Un vrai outsider, Très Bien (7,95).

5eme Etape : Pessac Leognan, Château Carbonnieux CC 2000 : Pas forcément à son avantage sur les précédentes épreuves de la saison, le terrain va ici très bien lui convenir. Un classisme régionnal bien dominé malgré la chaleur de son année de naissance. Un nez "dopé" mais proprement, par un boisé grillé, des notes noisettes, de la menthe, le tout sur du fruit jaune. Une bouche de coing, de noisette avec des notes beurrées, une bonne fraicheur, une finale fruit jaune miélé avec un beau boisé fûmé, de la noisette. Bref pas une révélation, mais il tient sa place, et pour certains, il mérite mieux (un peu court quand même). Bien + (7,59)

6eme Etape : Saint Joseph, Domaine Coursodon "Paradis Saint Pierre" 2005 : Une belle surprise que ce beau gabarit, avec ce nez coloré d'abricot d'épice, d'aubépine, de poire, cette bouche large, charnue, ronde, expressive, de poire, de verveine, et cette finale qui garde intensité et richesse sur des notes fleuries et fruitées d'abricot et cette persistance épicée/miéllée. Très Bien (7,91)

7eme Etape : Chassagne Montrachet, Domaine Colin-Deléger 1er Cru Les Vergers 1998 : Le favori des Books va tenir sa place. Tout est là, richesse et finesse. Un nez dominé par la brioche chaude, le beurre sur du fruit jaune coing puis des notes fûmées. Une bouche onctueuse pour ce corps d'athlète bien déssiné par une trame fraiche avec du fruit jaune mûr, du fûmé. La finale est longue, pas de faiblesse, avec ses jolis notes briochées et la finesse du fruit et la classe des notes fûmées. Très Bien

8eme Etape : Provence, Domaine Trevallon 1999 : Aïe, on voit vite à la mine ambrée que le concurrent n'est pas au mieux de sa forme, des notes de noix, d'olive verte confirme vite le diagnostique, c'est l'abandon... Dommage car on détecte dans ces notes d'abricots secs, de miel, de kirch, un vrai potentiel !

Pour ne pas rester sur cette dernière étape décevante, on propose un épilogue pour accompagner le duo gateau chocolat et gateau noix avec : Rivesaltes Ambré, Domaine Bertrand Bergé. Accord superbe, le nez complexe de noisette, de noix, de fruit confit, la bouche douce onctueuse sans sensation sucrée, la finale intense, presque fraîche, longue accompagne magnifiquement le dessert. Epilogue sans faute.

Pour finir, le Podium donné par les 12 commissaires de séance :

Maillot Jaune : Chassagne Montrachet Colin Deleger 8,67 (Ecart Type 0,5, joli consensus)
Maillot à pois : Vouvray Huet 8,64 (Ecart Type 0,6)
Maillot Vert : Riesling Schlossberg Mann 8,00 (Ecart Type 0,8)

Personnellement, mon ordre : 1 Riesling, 2 Vouvray, 3 Chassagne.

Amicalement, Matthieu

dimanche 21 septembre 2008

Vins du WE 20 septembre... Sociando Mallet, Volnay Santenot, Clos des Grives

Bonjour à tous,

Ce WE quelques vins sympathiques avec des millésimes en 6 :

Crozes hermitage, Clos des Grives Domaine Combier 1996 : Un nez superbe, frais, de cassis mûr, de framboise acidulé sur un fond de cuir, viande grillé avec des notes épicées poivre blanc. La bouche est franche, svelte/charnue, sapide construite droite et longue, délivrant du cassis, de la viande, du cuir. Les tanins sont ronds et accompagne une finale fraiche, longue, droite sur les arômes du nez. Un très beau vin qui joue avec le millésime ! Très Bien + et décidément une très belle cuvée !


Haut Medoc, Chateau Sociando Mallet 2006 : un nez discret, frais, de cassis avec des notes de poivre, de poivrons grillés sur un fond légèrement boisé chêne. La bouche est franche, charpentée gagnant en largeur à l'aération avec des tanins soyeux, le tout sue le fruit noir, et un boisé légerement caramel à l'ouverture. La finale est fraiche, marquée par un poil d'alcool sur le fruit noir mûr, le poivre puis un boisé chêne mais toujours caramel. Dans un style austère et droit, le vin gagne en amplitude et en cherme à l'aération mais n'a pas encore la profondeur qui pourra en faire un excellent vin dans quelques années ! Très Bien

Volnay 1erC Santenots Domaine Buisson Charles 2006 : Si à l'ouverture le nez pinote agréablement, la bouche ressemble à un Volnay à la PE ! Droite, longue, tanins sérrées, profondes, y'a du vin là dedans... Puis à l'aération, ça prend de l'amplitude et le vin gagne en largeur, les tanins soyeux commencent à se déployer pour délivrer un message beaucoup plus "volnaysien" néanmoins ce vin à du nerf et de la ressource, le début d'une longue vie ! Au dîner, le soir : Nez de fruit rouge mûr, de cassis, des notes sanguines épicées, sur un fond boisé fûmé. La bouche présente une attaque franche et sapide (fruit mûr), la structure est corpulente, droite et longue et gagne en amplitude et en largeur avec des tanin soyeux, le tout sur le fruit mûr compoté/acidulé avec quelques notes d'élevage légèrement caramel. La finale est dynamique, fraiche, persistante sur le fruit mûr, un côté acidulé avec des notes épicées et légèrement fûmé. Très Bien+ et beau potentiel.

Amicalement Matthieu

samedi 20 septembre 2008

Les caves se rebiffent ! Bravo Mr Dupont !

Salut à tous,

Suite à quelques discussions récentes sur le sujet : le monde du vin, les pestiférés de France...
Une belle chronique de Jacques Dupont dans le Point Spécial vin ! Là ou Denis Saverot partait tout feu tout flamme un peu brouillon, Dupont argumente posément et fait mouche et je dis "chapeau bas, Mônsieur" !

Tous les arguments y sont, c'est posé, intelligemment amené, sans provocations mais avec justesse pour relever les contradictions de notre société !
J'espère que ce papier fera date, et permettra à nos députés et sénateurs qui possédent de magnifiques caves d'oser affronter les loby-istes, soit disant bien penseurs, des ligues anti-alcool... N'hésitez pas à en parler, il faut que notre société réagissent pour développer ce patrimoine agricole environnemental, culturel et économique plutôt que de le diaboliser !

Merci encore Mr DUPONT, votre argumentaire est sans faute !

Enfin le monde du vin se rebiffe par la plume de Jacque Dupont !

Amicalement, Matthieu

Une Cote Rotie, ça se partage ! Guigal, Jamet

A peine MrCarmin arrivé, je lançais un tonitruant :
"Bon alors, on attaque !"
Mr Thé répliqua aussitôt :
"C'est parti" en s'emparant avec gourmandise de la bouteille argentée qui s'aérait à sa gauche !
En face, Mr Orange, qui avait pris soin de défaire son nœud de cravate vu le programme qui s'annonçait, observait attentivement la couleur du premier jus que Mr Thé servait allégrement, et d'un air interrogateur :
- On avait pas dit Blanc de Loire ?
Mr Thé : On a le droit d'amener des surprises quand même !
Mr Rubis, qui discutait depuis 10 mn de ses problèmes d'intendance domestique s'exclame :
-Mais c'est quoi ce truc !
Moi j'y vois de belles notes de poires, de chèvrefeuille, avec des pointes miellées, épicées, poivre blanc, la bouche large, opulente, avec une belle matière douce, remplie la bouche de poire épicée, de notes fleuries, la finale longue et fraîche me fait un temps hésiter, mais la persistance épicée et violette me convainct : Condrieux
Mr jaune à mes côtés, jusque là sceptique, a tout d'un coup une illumination et glisse à mon voisin la réponse ! Bingo nous avons raison tous les deux :
Condrieux Christophe Pichon 2006 : Très Bien

Mr Jaune sert alors sa tournée :
Le nez est serrée, discret floral puis agrume, la bouche est droite rectiligne sur une acidité tranchante dégageant des arômes citronnées, la finale sèche, empreinte de M marquée sur le silex persiste en citronnant. Bien mais pas mon truc, trop austère, Mr Rubis donne la bonne réponse et n'est pas peu fier !
Savennières Roche au Moine, Château Chambreau 2000, un millésime chaud, ça donne quoi quand c'est pas mature ?

Mr Thé attaque sa 2eme quille :
Au départ marqué par le soufre, l'aération va lui faire le plus grand bien, des arômes citronnés, écorce d'orange sur une pointe crayeuse, matière ronde beaucoup d'allonge qui se développe jusqu'à une finale longue citronnée fraîche. Très Bien. Mr Jaune reconnaît l'appellation et le producteur.
Vouvray sec Foreau 99

Ensuite arrive un nez puissant sur l'agrume avec de belles notes fleuries, sur un fond de fruit blanc, la bouche est puissante, dynamique, grande tension enrobée dans une matière ronde sur le citron, l'écorce d'orange, la poire, finale fraîche puissante d'agrumes citronnés. Tout le monde est d'accord, Vouvray ! mais perdu :
Montlouis Choisilles Chidaine 2002. Très Bien +

Pour finir, Mr Carmin sort un dernier blanc en affichant une mine "rieuse" et balance : un petit vin de barbecue !
Le nez est marqué par le sauvignon avec un fond acide de "pipi de chat" dominé par le bourgeon de cassis, la bouche est tendue et florale mais présente une matière grasse surprenante eu égard au profil tendue, la finale se présente amer et très florale. Tout le monde sèche, sauf Mr jaune qui envoie, royal :
"C'est un assemblage avec du sauvignon et je parie sur Chardonnay… Mr Carmin, avec un air incrédule devant autant de justesse, rétorque "aucunne idée, je connaissais même pas l'appellation… J'ai vu que c'était une sélection guide Hachette, j'ai pris pour voir !"
Mr Jaune : "je dirais Valencay"
Et effectivement c'est un valençay, trop fort ce Mr jaune !

Ensuite on passe au chose sérieuse, les rouges :

Le première servie sort direct du thème Rhone Nord et on reconnaît tous un pinot. Avec son fruit noir réglissé, des notes cafés/fûmé et un trait de ronce c'est clairement de la belle ouvrage. Je pense à un 1er cru ou un village bien travaillé. Par contre la bouche tendue acidulée semble manquer d'un poil de maturité et le creux en bouche me déçoit, la finale un peu flotteuse confirme mon doute. L'ensemble de la tablée s'accorde pour un 2004, ce qui semble très probable. Personnellement le nez m'évoque un élevage à la RT, et la droiture de la bouche et le carré des tanins m'envoie plutôt au nord, j'opte pour un Gevray RT. Mr thé, à ma droite, verrait bien un cru d'un village entre Beaune et Nuits… Bien vu : Auxey Duresses 1er cru Vaudoisey Creusefond 2004

Mr Rubis sert le premier verre de ce liquide noire qu'il a carafé :
Un nez cassis aux pointes marquées de viande fraîche sur un boisé grillé toasté fûmé un peu dominant, la bouche est charpentée, sauvage, sur cassis fûmé avec des tanins travaillés au fût neuf, une finale un peu fluide, souple, acidulée sur le fruit confituré avec de l'amertume. L'élevage trahit l'origine, et je reconnais le travail de Tardieu Laurent, l'attaque en bouche me pousse à donner Cornas, je n'aurais pas le temps d'essayer de trouver le millésime car aux remarques de Mr Carmin : "Enfin du cabernet bordelais !" Mr rubis confirme : Cornas Tardieu Laurent 2001. Bien. Bingo !

Mr Carmin y va de sa bouteille : Un nez opulent de violette sur un fond café/moka caractéristique. Ça me parle tout de suite, Delas ! L'attaque en bouche est large les tanins sont soyeux, c'est très mûr. Mr jaune Dr Es Millésime envoie tout de suite "2003". C'est vrai. Après une vague hésitation sur une Côte Rotie dû à la largeur et le volume de la bouche, la finale acidulée et plutôt souple me rappelle un beau vin déjà dégusté.
Crozes Hermitage Delas le Clos 2003, Bingo ! Très Bien.

La suite est magnifique :
Un nez riche kirché, de cuir, sur un fond réglissé avec du fruit mûr, la bouche est charnue, souple, très mûr avec des tanins soyeux fondus, le tout dégage de beaux arômes de fruit noir, de poivre, la finale longue un peu kirchée sur un beau cuir persiste longuement avec une classe folle. Cette bouteille est plus évoluée que la dernière fois qu'elle je l'ai goûté mais toujours aussi belle. Excellent ! Hermitage Guigal 90

Je sers la bouteille suivante, content de ce qui va être proposé :
Un nez classe de cuir, de myrtilles, de cassis bien mûrs ou pointe des notes fleuries et poivrées sur fond de café/fûmé, la bouche attaque droite, charpentée, puis prend de l'amplitude en s'exprimant avec des tanins soyeux et caressants, le tout proposant une belle allonge dû à une fraîcheur donnant un équilibre d'école et délivrant des arômes de fruit noir mûr, de cuir.. La finale fraîche, jeune, élancée, longue prolonge longuement les arômes du nez sur une pointe amer distinguée. Whaoo, Excellent ! Plus dynamique, plus jeune que la précédente mais aussi complexe, juste plus punchi.
Mr jaune, à mes côtés a tout de suite vu l'air de famille, cette fameuse "Touch". Du coup, il sent le coup et envoie : Cotes Rotie Guigal 90, bien vu ! et ce n'est qu'une B&B, je me demande ce que sont les LaLALa du coup !

Alors que nous sommes tout heureux de comparer ces 2 nectars, Stéphane C, patron du vieux chêne arrive :
- Tiens, la table à l'entrée, c'est un marchand de vin !
Aussitôt, le jeu nous amuse et nous servons un verre de B&B 90 que la patron apporte à la table d'entrée. Voyant l'air satisfait de l'homme d'une 40aine d'années, Mr jaune et moi arrivons à sa table pour le verdict. Il nous regarde et envoie "Cote rotie" ça demarre bien puis après quelques hésitations et en discutant avec ses camarades de table : 1990. Whaoo, le Mr sait déguster et possède un bon référentiel. Ensuite, il avance sans être vraiment sûr et cherchant des signes sur nos expressions, c'est pas Guigal ! mais ces camarades sont convaincus du contraire. Alors il lance, allez, "Turque ou Mouline 90 !"
Et non, c'est juste B&B, mais c'est vrai qu'elle est belle et après le Gevray Ostréa Trapet 2004 qu'il déguste, je comprend mieux (au passage, je comprend d'autant moins la critique de Mr B sur RT quand on goûte le vin des cousins, très marqué 2004 avec pour le coup des notes de vert, des tanins anguleux limite mature).

Notre nouvel ami est un connaisseur, nous lui faisons profiter de la comparaison avec l'Hermitage, très riche d'enseignement. Lui aussi est heureux et piqué au vif, pris par le jeu annonce :
"ma cave est juste à côté, bougez pas je reviens"
20mn plus tard, le voilà de retour avec 2 bouteilles masquées. Mr Jaune et moi-même, toujours exités par un challenge, nous prêtons au jeu.
Le premier vin est marqué par des notes animales dominantes sur un fond chocolaté, la bouche est droite mais avec de joli tanins ronds, la finale plutôt acide est tout de même mûr mais toujouirs très animal. Je penche pour une part importante de mourvèdre, Mr jaune aussi, accompagné par une belle Grenache. Pour le millésime, Mr Jaune fait encore preuve de sa science en avançant 90 et nous finissons sur Beaucastel 90. Raté, mais pas loin, c'est Fonsalette 90 de Mr reynaud.

La bouteille suivante à un nez de syrah bien travaillé de grande classe. Servie sorti de cave, la bouche froide montre une très belle matière encore un peu astringente sur un profil tendu droit avec beaucoup d'allonge. En se réchauffant, l'acidité disparaît sous les tanins soyeux qui remplissent le palais délivrant de la violette, du poivre, un fûmé classe. La finale puissante, longue, est soutenu epar la fraîcheur. Pour moi, après quelques doutes dû à cette charpente profonde, la largeur et l'expression ample des tanins m'envoient en côte rotie. Notre ami avance oui. Mais où ? La puissance, la matière me semble plutôt cote Brune, il acquiesce. Quel producteur et quel millésime ? La jeunesse m'entraîne sur un millésime plus récent, l'acidité du départ m'a fait penser à un 95 mais l'équilibre au réchauffement m'entraine vers 99. Mr Jaune, lui le trouve trop évolué pour un 95, et penche plutôt pour 91. Plus ça se réchauffe plus le côté fondue apparaît bien qu'on sente encore la réserve du vin. J'acquiesce surtout que Mr Jaune, question millésime, ça envoie. Reste le producteur, ayant compris que nous avions raison sur la cote Brune, le côté classique et droit invite à la seule réponse possible : Jamet. Bingo, il s'agit bien d'une Côte Brune 91 de Jamet !

On notera la grande classe chez ce Mr, capable d'aller vous sortir une telle cartouche à déguster en fin de soirée !
Mais c'est vrai, une Côte Rôtie, ça se partage !

NB : Mr Jaune et moi même, devant autant succès, avons décider de nous inscrire au championnat de France de dégustation ! C'est bon de se la p… bercé du bonheur que font naître les grands vins partagés.

40 ans, ça se fête... Richebourg, Chateauneuf, Cote-rotie, Mouton-rotschild

Bonjour à tous,



Le 22 (20+2=22 et 2+2=4) juillet (07), j'ai invîté mes proches sur le thème du 20 au 7 rue Dahomey pour fêter vers 20 h, forcément, mes 2x20=40 ans. Mais 40 ans, c'est aussi 4x10 à fêter en 2008, soit 4 décénies de 20s à découvrir : 68, 78, 88, 98 ! Nous étions 21 à déguster les meilleurs 20s par série de 3 vins sur 4 millésimes, 12 moments de bonheur que j'ai partagé avec mes amis !
La soirée étant quelque peu agitée, je n'ai pas pris de notes donc je ferai des commentaires succincts !
Apéritif :

Haut Médoc, Chateau La Lagune 1968 : Quelle surprise ! Je n'en attendais rien, si ce n'est la symbolique 68, année de naissance, et le vin dans lequel je me plonge pour marquer les évènements de ma vie et pourtant : un nez de fruit rouge doux, de cerise sur un fond délicieusement champignoné et légèrement fûmé, une bouche fondue souple charnue aux tanins éléguants et une finale plus qu'honorable douce de belle amplitude... Bref, une réelle surprise : Très Bien

Chassagne Montrachet, Colin Deleger, 1er cru Chenevottes : Classique nez de poire sur un fond briochée beurrée, une bouche large au toucher taffetas, une finale fraiche de joli longueur. Un vin qui respecte son origine. Bien +

Pinot Gris, Domaine Hurst Grand Cru Brandt 1988 : Un nez délicat, fin, d'agrume confit sur des notes naphtées, une bouche pleine, intense, gardant un bel équilibre, une finale complexe longue sur les notes du nez. Très Bien


Riesling, Chateau Olliviers 1978 : Totalement oxydé, rancio complet faisait penser à un Sherry Manzanilla espagnol !


Entrée : Terrine de joue de boeuf au foie gras, Série 98


Saint-Emilion, Château Larcis Ducasse Grand Cru Classe 1998 : Très classique nez de fruit noir mûr sur un fond fûmé, une bouche corpulente droite aux tanins soyeux et déjà bien intégrés, une finale longue sur le nez. Bref, ça a du bon le classique : Très Bien


Bonne Marres, Domaine Bart Grand Cru 1998 : LA déception de la soirée, le vin est assez plat, on sent le potentiel mais les notes florales évoluent vers la verdeur et la bouche tout en gardnt un très joli touché ne prend aucune amplitude... Déjà beaucoup mieux goûté !




Chateauneuf du pape, Bois de Boursan Cuvée Felix 1998 : Un nez de fruit noir confit, de pruneaux, des notes de chocolat de fûmé sur un fond de viande, de cuir jeune. La bouche est large opulente mais ne tombe pas dans la caricature car elle garde suffisement de droiture pour accompagner de joli tanins amples sur une finale de belle longueur. Très Bien



Plat : Veau de lait de Correze braisé et sa purée fine, sauce girolles, Série 88





Richebourg, Domaine Hudelot-Noellat Grand Cru 1988 : Un nez enchanteur ou se mêle la rose séchée, la purée de fraise des bois, un léger fûmé, les épices... une bouche magistrale de sensualité dans ses tanins caressants, c'est corpulent large et profond car superbement structuré... le vin s'étire en longueur sur une finale qui n'en finit pas ou les arômes évoluent en permanence... Excellent-Exceptionnel


Pessac-Leognan, Château Pape Clément Grand Cru 1988 : la première bouteille est marqué au nez par la coquille d'huitre et la bouche s'exprime peu... je vais de ce pas en ouvrir une autre qui quoique s'exprimant mieux, fait très austère après le Richebourg surtout au niveau des tanins qui paraissent bien rustiques...

Côte-Rôtie, Côte Brune&Blonde Guigal 1988 : Mon grand classique que je ne pouvais pas, ne pas servir. Egale à elle même, un nez de cassis, de fruit noir mûr, de poivre sur un fond bacon grillé puis vieux cuir. Une bouche toujours aussi séduisante, pleine, ample avec des tanins spécials "Guigal Touch". Une finale qui s'étire sur les notes du nez... Que du Bonheur, Excellent



Fromage : Saint Nectaire fermier, série 78




Pommard, Château Meursault Clos des Epenots 1er Cru 1978 : LA révélation de la soirée. Un nez complexe fondue ou se mêle le fruit noir mûr, le cuir, la truffe, une bouche d'école entre profondeur et opulance avec des tanins taffetas caressants, une finale longue, large, complexe, puissante, un petit côté bien mûr en souplesse mais gardant une dynamique sous jacente... bref, un pure bonheur d'un vin dont je me demandais s'il serait buvable ! Excellent-Exceptionnel









Pauillac, Château Mouton Rotschild 1er Grand Cru 1978 : A nouveau l'austérité a du mal à faire oublier la joie du Pommard... Le nez est très Pauillac avec ses notes de tabac, de graphitte, la bouche, plutôt souple, mais charpentée, a de jolis tanins soyeux mais ça manque de complexité, la finale gagne en profondeur mais reste un peu tristoune de mon goût. Très Bien, c'est sûr, mais les grands Bourgognes, c'est plus mon truc !


Hermitage, Domaine Marc Sorrel 1978 : Et les grands Rhone aussi, celui-ci est plus évolué que la CR 88, garde un côté magique au nez avec son cassis mûr, son lard fûmé, les notes de suie. La bouche est plus carrée que la CR et bien longue et droite. Les tanins soyeux épousent parfaitement la profondeur. La finale s'étire sur les notes du nez, encore un grand vin... Très Bien+, et merci à JeanPaul (babe) pour m'avoir fourni cette bouteille !

Dessert : Pêches à la crème légère caramélisé


Barsac, Château Coutet 1er Cru Classe 1978 : très classique, bien fondue avec son nez d'orange confite, ses notes de pamplemousse, de miel, d'épice. La bouche est bien équilibrée et les sucres fondues, la finale est longue sur l'agrume confit. Un très joli vin, Très Bien
Une très belle soirée, merci à Stéphane Chevasus pour la parfaite organisation et la qualité du repas qu'il a pensé et ajusté en fonction des vins.
Vivement les 50 !
Amicalement, matthieu

Infanticide entre amis... Romanée Conti, Chambertin RT...

Bonjour à tous,

Avant de prendre une volée de posts manifestant, tour à tour, l'incompréhension, l'énervement, la désapprobation etc… Je préfère re-situer le contexte de ce dîner très particulier.

Flashback, février 08, dîner au vieux chênes alors que nous entamons une descente magnifique du Rhône septentrionale. L'un d'entre nous, tout jeune allocataire de la DRC, nous explique ses questionnements multiples sur les achats envisagés auprès de cette grande mais "expansive" maison.
La plus part d'entre nous se justifiait d'une certaine réserve à l'égard de ce domaine, en invoquant le refus à rentrer dans le jeu des bouteilles dépassant les 130 €uros par choix ou par moyens. Mais au fond, on sentait tout de même poindre l'ardant désir de confronter notre sagacité de dégustateurs à ce qui est censé se faire de mieux dans cette grande Bourgogne… Et c'est là, entre la Brune et la Blonde, que le plus coquin lança : "Et si on se groupait pour acheter une bouteille " !
Les yeux s'allument et dans la petite seconde de silence qui suit, on entend l'acquiescement général qui se dessine dans les sourires gourmands qui illuminent la tablée !
Dans la foulée de cette idée révolutionnaire et par le simple jeu des calculs du nombre et de nos budgets, il est aussitôt décidé que ce ne serait pas une mais 2 bouteilles qui auront l'honneur de venir chatouiller nos palais impatients.

Impatient, car bien sûr, il n'était pas question d'attendre 20 ans pour que 6 camarades se retrouvent en espérant constater qu'il soit bien 6 ! Et c'est donc quelques semaines plus tard, une fois les bouteilles arrivées à bon port, que la date du 6 septembre fût inscrite au marqueur rouge sur nos agendas.

Autant vous dire que la semaine qui a précédé fût longue et excitante comme en témoigne les 376 mails échangés couvrant l'intégralité des problèmes inhérents à ce genre de dégustation… le lieu, les menus, les vins, les ordres…

La question demeurait : comment composer cette soirée de gala ? Deux tendances nettes se dégageaient. D'un côté les poètes, tenants du : faisons monter en douceur la magie du pinot noir pour finir sur ce qui doit être le Nirvana du pinot bourguignon. De l'autre, les consuméristes, dont je fais partie, " est-ce vraiment le nirvana tant vanté" ou pour paraphraser le maître de séant, "il faut casser le mythe" !

Finalement, c'est l'option du mythe qui fût retenu et quitte à faire des infanticides, autant y aller franc jeu, et il fût décidé que les Echezeaux de la DRC serait confronter à des GC et 1erC de noble origine, de mêmes millésimes (soit un difficile 04 et un facile 05) afin de voir si la réputation du domaine méritait les louanges généralisées que le monde entier propage !

Mathieu proposa de nous recevoir en cette occasion et celle-ci sortant vraiment de l'ordinaire, l'ensemble des compagnes du groupe sauf une (mais qui fût présente par le dessert qu'elle réalisé) se joignaient à nous 6 pour composer une superbe tablée de 11 excitées attendant comme des enfants, les cadeaux du père Noel.


Le menu, composé et réalisé par Mathieu, se prêta fort bien à la dégustation : carpaccio de St-jacques, rôti de veau farcie, médaillons de pomme de terre et champignons, fromage spécial sélection Nicolas, et magnifique dessert réalisée par la femme de Stéphane : FOLIE'S (mousse café/cannelle et pommes caramélisées, génoise
café/cannelle).

Apéritif et entrée :

Champagne Larmandier Bernier 1er cru blanc de blanc : Un joli nez profond sur la craie et le citron, une bouche délicate plutôt crayeuse agrume, une bulle fine, une finale élancée… un joli démarrage Très Bien.

Ensuite, Stéphane sert un blanc et quand je mets le nez dessus, ça "sauvignone" grave ! Mais à le tête de la bouteille comme celle de stéphane, je vois bien que ça n'a rien avoir… pourtant, je ne sens que ces arômes acides/acre qui m'empêche de détecter quoique ce soit. La bouche est plus conforme à la forme de la bouteille, acidulé, goûtant très sec, légèrement perlante et finissant fraichement sur l'agrume acidulé. Stéphane essaye de nous faire deviner d'ou elle vient…
Un Riesling allemand a depuis longtemps été évoqué mais il n'a pas entendu ! Pas trop mon truc en l'état. Bien
Riesling Kabinett Halbtrocken 1997 de Recihsgraf von Kesselstatt

Sur l'entrée, Mathieu sert un beau liquide or qui attaque pas des notes de réduction grillées qui, en s'aérant, deviennent caractéristiques du fût boisé, on devine sous cette élevage assez luxueux de l'ananas, du miel, des notes florales. La bouche est large marqué par le bois et construite sur une acidité fine et à part la noisette et le brioché, aucun arôme d'un cépage que je connais. la finale est puissante sur le beurre la brioche et un fond fruit exotiques... Tout le monde cale devant cette bouteille qui présente un élevage de style noble chardonnay sans en avoir les caractéristiques organoleptiques ! Pour moi c'est jeune et seulement Bien
Chateau Grillet 2002

On sert le plat et enfin le moment tant attendue arrive :


Vin N°1 : Et là... C'est le drame, la première bouteille est bouchonnée... damned, a chacun revient le souvenir de cette anecdote postée sur DC d'une Tâche 89 attendue fébrilement par une assemblée et qui connut le même sort ! Il est tout de suite décidé d'attendre la fin de la série afin de connaitre le coupable

Vin N°2 : Un nez aux accents kirchées plutôt discret sur une fond de fruit noir compoté ou à l'aération arrive de la griotte, des notes de champignon, de viande. La bouche attaque large, c'est dense, charpenté avec de beaux tanins soyeux et amples mais le milieu de bouche se dissocie pour finir par une finale souple qui perd son équilibre. Clairement le vin présente presque des accents sudistes, et la typicité du pinot s'est perdu en cours de route. L'ensemble provenant à l'évidence d'un joli travail n'est pas en place. On penche tous pour 2005. Bien-Très bien. A l'ouverture de la bouteille c'est la déception !
Clos des Lambrays 2005
Vin N°3 : Un nez de fraise écrasée avec des notes d'épices, de réglisse sur un léger fond fûmé. Une bouche charnue vive bien tendue ou apparaissent des notes de gentiane, de girofle caractéristiques du millésime qui accompagen la purée de fruit rouge, la ronce. Les tanins sont ronds et bien intégrés jusque dans une finale fraiche et dynamique qui se prolonge sur les arômes du nez. Très Bien et on sent un pinot de belle facture sur 2004, type un 1erCru. Pas d'erreur
NSG Clos de la Maréchale 2004 Mugnier

Vin N°4 : Un nez discret kirchée, une bouche large ample sur une grande droiture tendue avec des tanins soyeux et une finale incroyablement persistante sur le fruit rouge. Un vin de très belle structure mais très refermée et muet, à date… Bien-Très Bien, et là c'est la bonne blague de Nicolas :
Pinot noir les Rocailles 2004 Paul Giglinger

Vin N°5 : Un nez d'une très grande classe de framboise mûr, de ronce, un peu lacté et encore dominé par un bois noble typé chêne, cèdre (en rien moka, vanille, grillé). La bouche est corpulente sur le fruit noir très mûr, compoté. Les tanins sont déjà caressants, c'est ample, précis, doux mais suffisant frais pour envoyer une finale large dynamique parfaitement équilibré et très persistante. Excellent et grand vin, classe, distingué d'une grande noblesse dans un tyle de vignification Intermédiaire… Et bien sûr, on a tous en tête le millésime et la bouteille tellment on vient de passer dans une autre dimension…
Echezeaux 2005 DRC, d'autant que...

Vin N°6 : le vin suivant présente une parentée sans équivoque avec ces notes de framboise auxquelles s'ajoute la groseille, et les mêmes arômes boisés nobles mais qui cette fois se font plus discret, simplement soulignant d'un trait les notes de ronce de gentianne, d'épice qui annonce le millésime. La bouche est charnue, présentant une matière moins dense mais toujours aussi dynamique avec par contre une intensité des arômes que ne présentait pas la précédente. Les tanins sont bien mûrs et gourmands et on retrouve une finale dynamique classieuse ou se mêle les arômes du nez sur une persistance d'école… Excellent, bien sûr C'est à nouveau très classieux avec une expression aromatique plus aboutie et une grande délicatesse, on a vite trouvé :
Echezeaux 2004 DRC

Vin N°7 : Un nez très mûr aux accents kirchées avec quyelques note de volatiles. Une bouche très mûr sur le cacao et le sucré présentant des tanins ronds légèrement poudrant. A nouveau un style assez sudiste qui a bien du mal à rivaliser avec la classe, la délicatesse et la distinction du vin précédent. Une finale un poil chaude mais qui se prolonge joliment. Bien+ et 2eme surprise de Nicolas qui n'avait pas du comprendre qu'on avait dit Pinot Bourguignon
Pinot noir Clos de la faille 2006 Albert Mann

Vin N°8 : Un nez à nouveau tout en distinction similaire en style aux vins de la DRC; Dufruit noir, du cèdes, du chêne, les notes de gentiane et de girofle de 2004. La bouche est aussi à l'unisson des précedents, ça ressemble à un petit frère avec des tanins amples et soyeux, une largeur et une caresse assez vosniene mais sur une structure plus droite, un peu plus épurée donc moins légèrement moins gourmande, mais c'est du pinaillage. La finale se présente tout en équilibre et persiste longuement avec peut-être une complexité moins marqué mais c'est quand même excellent ! et surout surprenant eu égard à la réputation du domaine :
Echezeaux 2004 Domaine Lamarche

Les bouteilles sont alors découvertes, et lorsque nous constatons que c'est le Chambertin 2004 des amis RT qui est bouchonné, le sang de Mathieu ne fait qu'un tour et il descend immédiatement en cave ouvrir une deuxième quille… Et il a bien eu raison :
Un nez qui va mettre un petit temps pour délivrer ces arômes délicats de fruit mûr, de réglisse sur un fond discrètement fûmé. La bouche est droite, corpulente, longue, les tanins ronds épousent la profondeur et bien qu'encore assez discrets, les arômes de fruit noir mûr, de fûmé, d'épice laissent présager d'un grand bonheur à venir. On est vraiment pour moi dans le style classique des grands Bourgogne et j'adore ! Ici le pinot et le terroir sont magnifiés et ceci s'exprime dans cette finale puissante, longue, fine, ou s'exprime les fruits mûrs, la ronce, les notes de gentiane du millésime puis la réglisse, le fûmé, retour de fruit mûr etc… Pas de boisé, (même classe ou noble) pour soutenir le vin, juste le pinot, son terroir et la magie de la main de l'homme ! Excellent+ bien sûr !
Chambertin 2004 Rossignol Trapet
Pour le dessert magnifique de Shiho, nous ouvrons d'abord :
Vouvray Le Mont moelleux 1989 Huet : malheureusement le nez est gaché par des notes d'olive verte trahissant une légère oxydation. La bouche par contre est magistral d'équilibre mais assez éteinte aromatiquement.

Puis : Sauterne Château de Fargues 1983
Là encore pas de chance, de légères traces de serpillères mouillées entachent le nez mais à l'aération surviennent et réussissent à dominer ce défaut des notes d'anans roti, d'hydromel, de miel. La bouche est droite profonde dynamique et finit sur persistante fine et élancée. Très Bien +

Conclusion :
On n'a pas cassé le Mythe, je dirai même au contraire, quels vins ma foi ! Assez surpris par le style intermédiaire de ces échezeaux, et je dois dire ayant une tendresse un peu plus marque pour les styles classiques, il n'empêche que c'est extrêmement beau et qu'on se dit :
Comme cela doit être beau avec une quinzaine d'années, une fois l'élevage digéré !
Et surtout, dire que ces Echezeaux ne sont que l'entrée de gamme mais alors, c'est comment les autres ?
Un mythe qui meurt, un autre apparaît et celui là il risque de coûter beaucoup plus cher !

Merci encore à Mathieu, Isabelle et leur enfants pour leur acceuil, leur organisation et leur gentillesse.

Amicalement

Un évènement exceptionel... Volnay champans, Leoville barton

Bonjour à tous,

Il est des moments qui restent gravés à tout jamais dans votre mémoire. La naissance d'un enfant en fait bien sûr partie ! Ces moments inoubliables se partagent à deux... mais par la magie d'une bande de passionnés, ils peuvent se prolonger... et c'est ainsi que nous nous retrouvons dans notre repère favori pour fêter l'arrivée de Julien.

Pour bien démarrer une mise en bouche :
Riesling Drei Exa 2006 Ginglinger : un nez fruité de poire, une bouche légèrement bonbon anglais et mentholée proposant une jolie rondeur dans une structure bien droite. La finale se tend et dans un bel équilibre dispense ses arômes de pêche, d'agrume bien typique. Encore jeune mais déjà très agréable. Bien +
Le vin suivant à un nez fin, complexe, sur des notes de quinquinas, d'hydromel, de fruit blanc mûr puis des notes miellées sur un fond naphté. La bouche est profonde, sèche, effilée sur le cédrat, la craie, un touché rond, le tout d'une grande délicatesse et dégageant une impression de pureté qui se retrouve dans cette finale fraîche, minérale avec ces notes de silex et qui persiste interminablement sur les agrumes, une légère amertume bien balancé par le côté mûr et les arômes du nez. Whaoou, ça envoie... Riesling Frederic Emile Trimbach 2000 : Excellent
Difficile de passer après cet élixir... mais la bouteille suivante a un nez qui, une fois la réduction passée, présente des notes grillées, fleuries assez aériennes, sur un fond de poire mûr, marquant sa différence comme un Chardonnay de belle origine. La bouche confirme avec une attaque large, ample sur le fruit jaune bien mûr et des notes grillées (réduction ?) s'accompagnant d'un toucher doux. La finale est délicate, gourmande avec des notes mentholées, briochées. J'annonce Meursault 2003 à qui, un poil de fraîcheur et de tension supplémentaire, aurait donné ces lettres de noblesse. Et c'est effectivement un Meursault Charmes BC 2003, Bien-Très Bien. (Un grand merci à son généreux donateur )
Enfin, un 3eme blanc arrive avec un nez miéllée sucré sur des notes mentholées. La bouche légèrement lévurée et réduite s'étire sur la poire et la craie dans une trame fraîche enveloppée d'un joli gras. La finale tonique est longue légèrement marquée par un boisé reconnaissable. Vin très bien équilibré entre gras et acide. Pouilly Domaine Valette 2002, Très Bien
On passe ensuite au rouge et ça démarre... par une atroce odeur de bouchon tant pis pour ce Nuits Vaucrain 99.
Frustré de cette expérience, la bouteille suivante est attendue avec impatience.... Et elle fait bien de se faire attendre car à peine le nez s'avance au dessus du verre que surgissent de magnifiques arômes complexes de fruit noir et rouge mûr, de truffe, d'humus, des traits de cerise, des notes de cuir, des volutes de sous-bois, bref on s'extasie de cette complexité et cette profondeur qui donne une irrémédiable envie de tremper ces lèvres et là... c'est proche de l'extase, à une attaque large, succède une droiture et une profondeur qui donne envie d'explorer ces goûts complexes de fruits mûrs compotés, de champignon, de fûmé, de cuir, ça n'en finit plus et la texture soyeuse des tanins, et leur développement ample renforce ce sentiment de plénitude. La finale fraîche, jeune, dynamique presque puissante, relance le kaléidoscope d'arômes sur une longueur interminable !!!! C'est jouissif ! Ce Volnay Champans Voillot 90 est simplement exceptionnel (19/20) et mérite bien sa réputation. Ce vin ne se déguste pas, il se boit et malheureusement trop vite ! Un immense Merci à Mônsieur Charlot pour le bonheur qu'il nous a procuré, vous avez grandement contribué a faire de cette soirée un moment d'exception !

C'est ma bouteille qui suit et vu ce qui vient d'être fini, j'ai bien peur de la comparaison... Mais la magie des cépages opère car le nez profond de fruit noir mûr, de cèdre, sur un fond délicatement fûmé/grillé, tout en élégance et un peu austère annonce le différence entre deux écoles d'excellence. La bouche charpentée, droite, profonde, s'accompagne d'une souplesse de fruit noir mûr sur un fond fûmé. Les petits tanins soyeux sont peut-être un peu lâches et manquent d'un poil de consistance mais se fondent parfaitement dans une finale souple mais tonique longue qui reprend les arômes du nez à peine gâché par de petites notes alcooleuse. Ce Léoville Barton 95, Saint Julien oblige, mérite quand même toute notre considération car sa place après le Volnay n'était pas facile... Très Bien +
La forme de la bouteille suivante est bien semblable et ne trompe pas, et le nez encore moins, fondu, mûr, sur le fruit noir avec des notes animales, cuirs, un côté lacté et un fond fûmé, la grande classe. La bouche charpentée explose de poivrons grillés, de cassis, de myrtilles mûrs presque confiturés mais dans une bouche tout en longueur, fraîche, droite, profonde ou les tanins soyeux et larges tapissent le palais de douceur. La finale fraîche est puissante et persiste longuement sur les arômes du nez montrant une grande distinction et une noble origine. Ce cousin Léoville Poyferre 82 est grandiose de jeunesse tout en montrant sa maturité parfaite, admirable, excellent !
Cette série de trois vins est la plus belle jamais dégustée et c'est pourquoi je remercie mes camarades et les formidables donateurs d'avoir fait de cet évènement d'exception, la naissance de mon fils Julien, un moment d'exception inoubliable !

Les Tontons Pinoteurs Part 1

StekoLeCerveau avait minuté la visite des arsenaux et les descentes de bibines sur les 2 jours. Dès l'aurore, je passais le prendre dans son rade du 15eme, et on rejoignait MatLeTaiseux dans son lupanar de banlieue, le temps de transvaser les obus dans son tank dernier cri ou on pouvait loger à l'aise la cargaison de quilles prévus pour la fiesta avec les locaux. Puis départ fissa.

Arrivé sur place, on retrouve RémiLeTaon qui faisait l'indic depuis 1 semaine pour nous rencarder sur les meilleurs rades.
Et tout de suite on attaque avec du sérieux, Joseph Voillot à Volnay, un gabarit qui fait dans la durée. Et dès le premier gorgeon ça confirme la réputation du bonhomme. Quoi 2006, un millésime de nase, ben tant mieux si le bobo étriqué délaisse le coin. Parce que 2006 par ici, quelle gourmandise, des fruits et des tanins bien mûrs, ça caresse sérieux !
Que ce soit sur le régional, le village ou le 1er Cru, on se régale la gueule. Du Fremiet vraiment pas fermé, avec ces petites notes chocolat, sa bouche qui attaque en largeur mais finit fin long et rond. Et ce Champans, de la bombe je te dis, sur une trame tendu, une ampleur de dingue, un soyeux caressant qui finit par te tapisser le palais, tandis qu'une fraîcheur tonique prolonge les notes de fruit mûr sur une longueur d'école. A peine remis, on passe à Pommard ou le Pézerolles vous balance ses notes épicées au blaire, et sa volupté presque orientale en pleine face. Quant aux Rugiens, on comprend mieux son nom une fois au goulot, ça rugit du tanin, mais une fois bien reposé, ça devrait dégager puissance et finesse pour les 20 prochaines années.

Ouf, impressionnant. Bon, on avale en 2 temps, 3 mouvements du roboratif avec le Pacha en devisant sur les bienfaits du travail de tacheron. Merci à lui, un grand moment de plaisir.

On change de cadre à l'heure de la bâche. C'est du côté de chez Thibault Liger Belair qu'on a rencard. On change de registre. Ici, c'est fin, tendu et sans recherche de sur-maturité. Bel équilibre et respect des terroirs donne à chaque boutanche un caractère reconnaissable et c'est la volonté du boss que de jouer l'humilité pour tirer le meilleur de chaque bout de terre. Si on note de la réduc au pif, c'est complètement volontaire et fait pour durer. On notera un Nuit chermette aux tanins bien ronds, un Aloxe au nez terrien à la finale longue. Le Gevrey travaillé sans souffre aux odeurs de bonbons anglais, se présente assez original et un peu foufou sur une finale épicée fûmée. Il m'a fait penser à un Pacalet que certains d'entre nous avait calanché au bistral. Le Vosne Réas se présente fleurie avec un touché soyeux. Le Chambolle Gruencher fait très chambolle tout en fruit, en rondeur, et séduit franchement. Les Cortons sont larges, amples surtout le Renarde qui n'en finit plus de ces notes de fruit noir bien mûrs (un des plus mûrs). Le Saint Georges fait dans la charge tannique, beaucoup de matière qui demandera à être domestiqué, mais bel avenir. Là, le Vosne Petit Mont s'annonce. Travaillé sans souffre, ce nez délicat, fleurie puis fruité profond donne une bouche tendu aux tanins fins et soyeux, ça tire droit en longueur et ça fait mouche sur le soyeux, wahou, la finale tout en distinction dure, batie sur cette séve puissante sous-jacente, pour moi, c'est très grand ! Mais le Boss annonce, ça c'est PMG, pas une quille dehors, ben m…e alors !
Puis arrive la cavalerie avec un Clos de Vougeot, délicat, suave et enfin le Richebourg, avec ce nez profond ces tanins veloutés, c'est large, racées et très persistant.
Merci à Thibault pour ces belles lampées qui valent quand même quelques Kopecks.

Sur ces entrefaits, on continue pour les fournies de l'artiche au Clos des Lambrays, mais Dieu que c'est bon ! Du Morey village en passant pas les Loups, c'est bien mûr, bel équilibre et long, plutôt dans un style intermédiaire qui donne des bouches amples bien balancées. Le Clos 2006 s'annonce très grand, et le 2000 sirotée sur place montrait bien des caractères d'année chaude avec ces notes kirchées sur une bouche bien ronde mais tenu par une fraîcheur bienvenue.

Et on a pas fini, RDV avait été pris chez le dabe. Egal à lui même, il lésigne pas sur la pipette pour nous faire découvrir les joies de la couleur locale. Mais la bleusaille a bien du mal en cette fin de journée avec des 2007 tiré sur fût pas tous au même degré d'évolution. Les quelques 2006 sont bluffants, surtout la VV, qui n'a de vieux que le colibet parce qu'en bouche ça dynamise sérieux sur une moelle fruitée au toucher délicat.

Enfin, c'est la finale du jour, en feu d'artifice au bistral classieux du coin. Sont convoqués le dabe, un kador local au sobriquet de Filduf, un caïd du nord Dr es Chambertin et leurs princesses. Chacun a amené ses munitions, et ça démarre très fort avec un Riesling VT Eichberg de Schueller 96, ou l'on ne sent pas du tout le VT, c'est totalement fondue et totalement craquant. Le Foreau Vouvray demi-sec remplit bien son rôle avec une bouche fine et dynamique.
La Goutte d'or 2006 du dabe, a un nez de menthe de poire, de miel, une bouche ronde intense aux notes crayeuses et une finale beurrée noisette du meilleur effet. excellent. Le Puligny Folatières 06 de jean pascal est droit et vif, bien+ en devenir puis suit un Chevalier Montrachet 98 Leflaive qui va à l'aération montrer sa vraie race avec une bouche longiligne de belle tenue qui va gagner en largeur moelleuse et sur une finale de poire beurrée noisette. Ensuite le Caïd sort "the" cartouche avec un Riesling Domaine Zind Humbrecht Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 1985, un nez aux notes camphrées, une bouche sèche profonde vivante sur le fruit, une finale délicate tenue par la fraîcheur sur le pamplemousse, l'agrume confit, le pétrole, le silex… etc Excellent.
Pour les rouges, mon Larcis Ducasse 90 est servie gelée, c'est dommage car après réchauffement, la dominante animale va laisser place à un beau fruit un peu lacté sur ces notes animales et cuir, des tanins fondus ronds tapissant et une finale tout en équilibre. Le Clos de Vougeot 99 présente des notes kirchées au nez, une bouche charnue à la pointe amer et une finale franche et seche.
Le Chambertin 2001 du caïd RT a un nez fûmé aux notes réglissées, une joli bouche svelte de fruit et fûmé et une finale fraiche et longue. Mais la quille de la soirée c'est l'Hermitage Guigal 90, un nez de grande classe avec la complexité et la patine des anciens avec le poivre, les épices, le cuir; la bouche Charpentée longue fruit noir, poivre et une finale longue sur le cuir et la viande grillée… Whouah ! Le Jadis 2001 qui présente un peu de volatile au nez, a une bouche d'école sur le fruit, la prune, des tanins ronds et une belle finale bien digeste.
Après c'était plus l'heure des notes…
La suite demain Part 2.

Les Tontons Pinoteurs Part 2


Face à la réalité matinale d'un brouillard vaporeux niveau gallure, fallait se rendre à l'évidence, on n'était pas loin du casque. Et pourtant, pas le temps de polir le gazon, pas question de faire marner le caîd du Chambertin qu'avait réglé la cloquante pour 10H00.
Parce que le Caïd, attention, c'est pas un baltringue, après une bacchanale digne des grands nababs, lui, il avait déjà aligné plus de tour de pédale sur le sentier des bois qu'on avait couvert de kilomètres d'asphalte pour arriver dans sa casbah !

D'ailleurs, frais comme un gardon, il attaque avec une mise en bouche régionale au délicieux fruit rouge, une bouche bien mûre aux tanins ronds qui finit sur la réglisse. Autant vous dire que le kawa de la Patronne n'était plus qu'un mauvais souvenir.
Surtout qu'on enchaîne avec le Beaune Teurons, du grand art, de la légèreté, de la largeur qui s'appuie sur une joli droiture qui vous emmène tout droit vers une persistance fruité et ronce, tout en finesse. L'Etelois s'annonce bien mûr avec une jolie charpente dans laquelle se fond un fruité encore un peu marqué par le bois, mais quelle sera belle. Puis on enchaîne sur les premiers crus, un Cherbaude très mûr, bien ample, tout en gourmandise et séduction, les Corbeaux ont un profil plus carré, et les Combettes plus droit. Mais le clou, c'est le Clos Prieur. Il a tout, la profondeur, la race… Parfaitement mûr, ces notes de fruit noir, de fruit rouge, s'accompagne d'épices, de réglisse… mais c'est surtout en bouche que c'est l'explosion. Sur une belle trame tendue, les petits tanins soyeux viennent tapisser la bouche pendant que la fraîcheur vous projette sur une finale enjôleuse, longue ou la matière prend la largeur pendant que les arômes, d'une classe folle, s'étirent sur un équilibre parfaitement maîtrisé. Renversant. Même les grands crus derrière se goûtent moins bien. Enfin quand même, le Chambertin, bien que réservé dans cette froide matinée, possède la force intérieure des plus grands et des tanins magnifiquement ciselés.
Tout ça confirme ce qui se murmure aux esgourdes des plus avertis, 2006 c'est Top chez ceux qui ont su combiner maturité du fruit et maturité phénolique.

Ce qu'est moins Top, c'est sorti de la profonde, la saucée typée british qui tombe sans discontinuer ! Rapport au casse-dalle que j'avais prévu dans les vignes !
Z'auriez dû voir le tableau : LeTaiseux, LeTaon, LeCerveau et moi, dégoulinant de jus de bénitier, le rassis au poulet au coin du bec, a jouer les hérétiques avec un Bordal de l'ami Cornélie, le tout, au cul du tank sur un parking de 2nde zone !
Et ce Cornélie : Ah, un haut-médoc, facture classique, un blair séduisant de cassis puis framboise aux notes lactées et un poil boisé. La bouche est charpentée, et dans le contexte, ça réconforte, surtout que le tanin est bien rond et se fond bien dans la droiture du breuvage. Bon, bien sûr, c'est encore un peu comprimé et marqué par l'élevage surtout dans sa finale boisée mais qui joue franchement dans le profil distingué. Enfin, t'en a pour ton larfeuille avec cette bibine.

A peine le temps de sécher que déjà, on retourne en profondeur, chez le sieur Castagnier à Morey. Un spécialiste de la soufflante qu'à tourner les talons à la carrière des plastrons à médailles et des épaulettes à bandes, pour se recycler dans le travail du fût. Ben, l'a pas eu tort le bonhomme ! Faut dire, question parcelle, il est servi, mais il leur rend bien.
Du jaja bien net qui joue la sincérité sans excès. Un Chambolle groseille, plutôt large qui finit par une pointe amer. Après un Gevrey classique, plutôt carré, c'est le Morey qui dépote. Un nez profond de fruit mûr, une bouche aux tanins calins sur une belle structure élancée qui persiste dans une finale fraiche au doux accents cacaotés, de la belle ouvrage. Si le Charmes Chambertin évolue sur un registre charnu, séduisant et finit long, le Latricières est plus droit et presqu'austère à ce stade. Des 2 clos, le St Denis a une belle matière, et un profil complet, tandis que celui de la Roche est plus effilé, long et droit. Pour finir, le Bonne Marre présente le compromis idéal entre une matière bien structurée et une délicatesse toute combuléenne, tandis que le Clos de Vougeot joue plus dans un registre puissant à la matière solide.
Enfin, on remerciera ce passionné aux talents multiples pour une politique de l'ardoise qui se fait rare sur les parcelles qu'ils cultivent.
Merci à lui pour ce chaleureux moment.

Enfin, après le rouge, LeCerveau nous avait concocté une dernière escale pour nous rafraîchir le gosier du côté de Saint-Aubin. Après une promenade brumeuse sur les hauteurs de la cambrousse ou LeTaiseux se régalait avec son tank tout terrain, mais ou on voyait que dalle sur le relief, rapport à la purée de pois, on débarque enfin chez Sylvain Langoureau.
Là, l'escale fût courte, car le succès du Patron des lieux a dépassé les frontières du village. Faut dire que ces St Aubin n'ont rien à envier à leur classieux voisin de Chassagne. Si le 1er cru, sur le sentier au clou, finit bien sec et devrait être au poil dans quelques années quand la matière aura absorber cette fraicheur, En Remilly se présente gouteux, intense, avec une matière bien ample et une finale beurrée longue soutenu par une belle acidité. A consommer dès aujourd'hui même s'il gagnera en sagesse dans la durée.

Mais ça y est, la cavalcade prend fin. Le temps de jeter LeCerveau au cracheur de vapeur direction Paname pour sa colle sur le langage des bridés, et on se fait un dernier dessalage d'éponge chez Pepita, au tonton, place de la Madeleine, un mangeoir première
bourre repéré par RémiLeTaon. Rien à dire, la tenancière fait bien les choses, le menu glisse tout seul. Histoire de ne pas perdre la main, on l'aide un peu avec une surprise du taon, un VDT blanc d'Henri Milan. Si les borgnes sont rois au royaume des aveugles autant vous dire que LeTaiseux et moi-même sommes passés pour des ballerines unijambistes, parce que placé ce picrate au sud, faut en avoir plus que Rocco quand il joue Siffredi … C'est sec comme un coup de trique et ça respire le silex, la pomme blethe mais quelle finesse, quelle longueur pour un VDT ! Sur le bœuf Bourguignon, on fait dans le classique, un Nuit saint Georges de R Arnoux 2002. Très bien dans un style intermédiaire tendance moderne, c'est soyeux, ample, large, un peu lacté et très mûr. Belle équilibre et joli longueur mais on aurait aussi bien pu être à Gevrey ou ailleurs, pour les puristes du terroir, y'aurait matière à discuter.
Le retour sur Paname est tranquille et si je devais donner les 3 quilles 2006 que j'ai le mieux dégusté, ce serait :
1 Clos Prieur RT
2 Champans Voillot
3 Petis Monts TLB
Amicalement, et au prochain printemps !

Un tire bouchon Honoré !

Pour fêter dignement le cadeau de ma compagne, un screwpul dernier cri, il fallait une bouteille de belle origine ! Le Crozes Hermitages Clos des Grives du Domaine Combier 1996 fit tout à fait honneur à cette rolls du trire boucheon. Un nez superbe de cassis mûr de frmboise sur un fond viande grillé aux belle note de poivre... Une bouche svelte droite longue sapide ou se mêle le cassis le poivre la viande, des tanins ronds, une finale fraiche tout en équilibre... On est pas loin de l'excellence !